vendredi, 21 février 2020
10 jours sans maman
Si l'intrigue de ce film s'inspire de celle d'un long-métrage argentin (non sorti en France, semble-t-il), en l'adaptant, ses auteurs en ont fait une comédie bien française, avec ses recettes et ses clichés.
Le premier principe mis en œuvre est l'exagération. La famille dont nous suivons les aventures n'est pas tout à fait vraisemblable. Tout d'abord, je doute qu'un couple de bourgeois tel que celui formé par Aure Atika (avocate de formation) et Franck Dubosc (DRH dans une grande surface de bricolage) ait quatre enfants d'âges aussi éloignés (2-3 ans pour le petit dernier, 8-9 ans pour le benjamin, 12-13 ans pour la cadette et environ 15 ans pour l'aîné). Mais, pour que l'histoire tienne la route, il fallait que le père soit vraiment mis en difficulté, ce qui n'aurait sans doute pas été le cas s'il n'avait eu à s'occuper que des deux plus jeunes ou des deux plus âgés).
On est aussi prié de croire que, malgré quatre grossesses et une vie de femme au foyer anxiogène, la maman de 45 balais est encore aussi bien gaulée que lorsqu'elle a rencontré son mari. On ne croit pas deux secondes à ce que dit l'un des enfants, au cours d'un repas de famille, concernant le "coup de vieux" qu'aurait pris sa mère. Pendant tout le film, Aure Atika est superbe...
Si l'on ajoute à cela un début pas du tout réussi, avec un "face caméra" de Dubosc sans intérêt, on comprendra que j'aie nourri de sérieuses appréhensions concernant la suite.
Fort heureusement, à l'introduction catastrophique succède un tableau de la vie familiale d'avant plutôt réussi, avec des enfants auxquels on a souvent envie de filer des claques et un mari qui ne pense qu'à son boulot. La mise en scène de la relégation de la mère, considérée par tout le monde comme la bonniche de service, atteint sa cible.
Les meilleurs moments surviennent quand le père se retrouve seul avec sa marmaille, surtout les premiers jours. On rit au joyeux bordel qui s'instaure dans une maison que la mère parvenait de manière inexplicable à conserver intacte. Le fait que les quatre enfants se mettent à faire de grosses bêtises en même temps est quand même un peu énorme.
A cet aspect comique se superpose une morale. L'absence temporaire de son épouse va pousser le père à s'intéresser vraiment à ses enfants... ainsi qu'à ses collègues de travail. C'est la partie la moins conventionnelle de l'histoire. Antoine (Dubosc, meilleur dans le registre de l'émotion que dans celui de la comédie, je trouve) va devoir reconnaître ses erreurs, celles commises au boulot comme celles commises avec ses enfants. Le personnage de la nouvelle nounou (Alice David, excellente) apporte une profondeur inattendue à l'intrigue. Même si c'est un peu convenu, j'ai été touché par la scène qui voit le père pénétrer dans la chambre de ses trois aînés, un soir qu'ils ne sont pas là, pour tenter de mieux les comprendre. Cette partie-là est vraiment bien filmée (au contraire du reste du film, assez platement mis en scène).
La fin est hyper-convenue, mais elle n'enlève pas le plaisir simple que j'ai éprouvé à regarder cette comédie sans prétention.
14:14 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Commentaires
Oulala. Tout ce que tu dis me fait craindre le pire.
Écrit par : Pascale | samedi, 22 février 2020
Les commentaires sont fermés.