Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 29 février 2020

Bilan des César 2020

   Le palmarès de cette année n'a pas particulièrement mis l'accent sur un film. Il semble qu'on ait tenté de concilier les contraires, sur le plan artistique (avec une réjouissante diversité de lauréats) comme sur le plan moral.

   Tout d'abord, on remarque que les récompenses obtenues par des femmes ne se sont pas limitées à des catégories réservées (meilleure actrice ou espoir féminin). Ainsi, la réalisatrice Mounia Meddour est venue chercher le César du meilleur premier film (pour Papicha), tandis que Yolande Zauberman était récompensée pour son documentaire M. De son côté, Pascaline Chavanne a été primée pour les (excellents) costumes de J'accuse. En face (si j'ose dire), Claire Mathon a été distinguée pour la photographie de Portrait de la jeune fille en feu. A cette liste s'ajoutent les César du meilleur montage (Flora Volpelière, pour Les Misérables) et du meilleur court-métrage (Lauriane Escaffre pour Pile Poil, dans lequel joue notamment Grégory Gadebois).

   Une autre tendance de la soirée est la mise en valeur des "minorités visibles". Ainsi, on peut considérer comme (petit) vainqueur de ce palmarès Les Misérables qui, en plus du meilleur montage, a reçu le César du meilleur espoir masculin, celui du public et celui du meilleur film. (Le paradoxe est qu'il n'a été distingué ni pour ses premiers rôles, ni pour le scénario, ni pour la réalisation...) On peut placer dans la même catégorie Papicha, primé aussi au titre du meilleur espoir féminin.  Enfin, Roschy Zem a réussi à décrocher une statuette, pour son interprétation dans Roubaix, une lumière.

   La troisième leçon à retenir de cette soirée est que, globalement, les quelque 4 000 électeurs de l'Académie ont su résister aux pressions qui se sont exercées sur eux, pressions dont le but était d'empêcher J'accuse de décrocher la moindre récompense. Je pense néanmoins que cela a privé Jean Dujardin de la couronne de meilleur acteur... et peut-être le film du sacre de meilleur long-métrage de l'année passée. Roman Polanski aura quand même le plaisir de recevoir le César du meilleur réalisateur et celui de la meilleure adaptation (avec Robert Harris).

   Au titre des satisfactions, je signale les deux récompenses reçues par J'ai perdu mon corps : meilleur long-métrage d'animation et meilleure musique originale. Je recommande aussi la vision de La Nuit des sacs plastiques, distingué dans la catégorie meilleur court-métrage d'animation. C'est une fable fantastico-philosophico-écologique, assez flippante, d'un jeune homme à suivre : Gabriel Harel. Un autre César (celui du meilleur son) a été attribué au Chant du loup., tout aussi logiquement que le prix du meilleur film étranger, revenu à l'incontournable Parasite.

   Il reste à signaler ce qui est apparu (y compris à celle qui en a été bénéficiaire) comme une énorme surprise, voire une incohérence : l'attribution du César de la meilleure actrice à Anaïs Demoustier, pour son rôle dans Alice et le maire. J'apprécie cette comédienne, mais je pense que ce n'est pas lui faire injure que d'écrire que certaines de ses concurrentes avaient réalisé des performances bien plus marquantes. Je pense en particulier à Eva Green, formidable dans Proxima. Mais mon petit doigt me dit que le choix d'Anaïs Demoustier résulte peut-être d'une manoeuvre d'électeurs désireux d'éviter la désignation de l'une des deux actrices principales du Portrait de la jeune fille en feu : Adèle Haenel et Noémie Merlant. La sortie théâtrale (et... ratée) de la première, après l'attribution du César du meilleur réalisateur à Roman Polanski, pourrait tout aussi bien être due au dépit de ne pas avoir été distinguée.

   C'est tout pour les nouvelles du petit monde narcissique du cinéma français.

Commentaires

Je suis daccord avec pratiquement tout ce que tu dis.
La sortie d'Adèle Haenel et Céline Sciamma est RATÉE voire ridicule et ressemble plus à du depit. Elles étaient donc là pour partir avec des statuettes... Sauf que je trouve ce film ennuyeux et prétentieux et Adèle Haenel pas à l'aise dans ce rôle en costumes.
Polanski est un des plus grands et meilleurs réalisateurs mondiaux.
Et Les Misérables un grand film.
La surprise d'Anais Demoustier semble sincère et... justifiée mais elle était grande classe, éloquente et... très belle. J'aurais récompensé Eva Green.
Je n'ai que moyennement apprécié Papicha.
Je suis RAVIE pour J'ai perdu mon corps et pour sa musisue enivrante.
Quant à Parasites... quel film !!! Et jolie intervention de l'équipe.

Écrit par : Pascale | samedi, 29 février 2020

Sur France Inter ils sont en train de parler d'hypocrisie et de soirée ratée et ennuyeuse qu'il aurait fallu annuler.
Ils commencent par le départ d'Adèle Haenel franchement raté sans dire ce qu'ils en pensent... et décident de fêter le cinéma en invitant une 1ère assistante réalisatrice, 1 scripte et 1 régisseur qui ne sont pas récompensés lors de la soirée...
C'est sûr que ça la rendrait encore plus courte et glamour en récompensant tous les corps de métiers INDISPENSABLES (on est d'accord).

Écrit par : Pascale | samedi, 29 février 2020

Parmi les bons moments de la soirée, je relève le sketch de Florence Foresti et Jonathan Cohen (avec un clin d'oeil à "Quand Harry rencontre Sally"), plus drôle (et subtil) que les saillies poussives que l'humoriste a lancées sur la scène :

https://www.canalplus.com/divertissement/quand-jonathan-rencontre-florence-cesar-2020/h/13471891_50001

J'ai aussi aimé l'intervention d'Emmanuelle Devos, pleine d'autodérision :

https://www.canalplus.com/divertissement/emmanuelle-devos-perdre-un-cesar-cela-veut-dire-que-vous-etes-finies-cesar-2020/h/13471945_50001

Écrit par : Henri Golant | samedi, 29 février 2020

Les commentaires sont fermés.