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vendredi, 24 septembre 2021

Dune

   Dans une très grande salle, avec un son 4K, dolby surround 7.1... et en version originale sous-titrée, il était grand temps que je m'offre une séance de la nouvelle adaptation du roman culte de Frank Herbert.

   Je suis un ancien lecteur d'une partie de la saga, le premier roman restant à mes yeux le meilleur de tous. Que Denis Villeneuve et ses scénaristes aient procédé à plusieurs modifications ne me gêne guère. Le cœur de l'histoire reste le même. C'est sur le dynamisme de l'intrigue et la mise en images que j'attendais le réalisateur (entre autres) de Blade Runner 2049.

   Sur le plan visuel, incontestablement, le film est une réussite. Les séquences de désert sont superbes... mais celles se déroulant en Écosse sur Caladan tout comme les scènes "spatiales" sont elles aussi mises en scène avec brio. On peut bien déplorer ici ou là quelques longueurs, mais je pense que, pour que l'œuvre garde un certain souffle, il était difficile de faire plus court. On aurait pu toutefois couper un peu dans les scènes de vision de Paul, trop appuyées à mon goût.

   Cela m'amène à l'interprétation. Bien que globalement satisfaisante, elle donne un peu trop souvent l'impression de prestations scolaires. Je trouve que cela manque de chair... et d'humour. (Pourtant, à Hollywood, on sait combien la présence d'au moins un joyeux drille permet de faire décompresser une intrigue trop pesante...) De plus, je sais qu'il est de bon ton de s'extasier sur le talent de Timothée Chalamet, mais là, franchement, il ne fait pas d'étincelles. Je suis plus convaincu par les compositions de Jason Momoa (Aquaman ailleurs, toujours chez la Warner) et d'Oscar Isaac (dont le personnage finit par révéler que, jeune homme, il voulait devenir pilote... un clin d'œil au Poe Dameron de la dernière trilogie Star Wars).

   J'accorde une place particulière à Dame Jessica, mon personnage préféré du roman. C'est la compagne du duc Leto et la mère de Paul Atréide. Ici, elle est incarnée par Rebecca Ferguson (vue récemment dans Reminiscence). Elle est un mélange d'aristocrate médiévale et de sorcière. Elle a été éduquée à obéir. Son mariage a sans doute été arrangé, même si l'amour s'est mis de la partie... ainsi que l'orgueil. L'ancienne pensionnaire des Bene Gesserit n'a pas tout à fait rempli la mission qui lui avait été confiée... et elle joue un rôle décisif dans le destin de son fils. J'attendais avec impatience de voir Dame Jessica en action. Je n'ai pas été déçu.

   Sur le fond, Villeneuve et ses scénaristes ont "contemporanéisé" des éléments de l'arrière-plan. L'œuvre de Frank Herbert est marquée par la tragédie antique (les Atréides étant une référence aux Atrides), la féodalité médiévale (avec la rivalité entre cousins) et peut-être la Guerre froide. Ici, l'idéologie décoloniale a laissé sa marque. Le casting très multiethnique s'ajoute à la représentation des peuples du désert (clairement issus du monde arabo-musulman). À certains moments, la profusion de femmes voilées à l'écran est assez déplaisante. En revanche, la sensibilité écologiste d'Herbert n'a pas été beaucoup exploitée dans ce film-ci. On n'a droit qu'à quelques allusions. Ce sera peut-être plus développé dans le prochain.

   Quoi qu'il en soit, le savoir-faire est là. Certains moments sont spectaculaires. Je ne m'y suis pas ennuyé, mais c'est surtout joli à regarder.

15:16 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films