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vendredi, 27 août 2021

Reminiscence

   On doit ce film de science-fiction aux influences multiples à Lisa Joy, la créatrice de la série Westworld. De prime abord, c'est la référence aux polars des années 1940-1950 qui frappe. La voix-off (trop présente, hélas) pourrait être celle d'un détective privé qui raconte sa dernière affaire, celle qui lui a permis de rencontrer LA femme, qu'il ne pourra jamais oublier.

   Faute de détective privé, on a Nick, un ancien marine, blessé à la jambe, devenu "entrepreneur de souvenirs". Musclé, tatoué et pas rasé, Hugh Jackman prête son physique avenant à ce personnage un peu agaçant. Un jour, presque par hasard, une nouvelle cliente (chanteuse de cabaret) pénètre timidement dans sa boutique. Rebecca Ferguson (remarquable dans Mission impossible 5) est chargée d'incarnée Mae, la femme fatale, portant des robes échancrées qui ne permettent pas d'ignorer à quel point elle est bien gaulée. Immédiatement, on constate que Nick n'est pas insensible à son charme : il a les yeux exorbités, sa langue descend jusqu'aux chevilles et une bosse suspecte apparaît au creux de son pantalon...

   Avant que je ne cause de leur amourette, je dois préciser que l'action se déroule dans un contexte post-apocalyptique : le changement climatique a provoqué une forte montée des océans, la ville de Miami se trouvant désormais à moitié sous l'eau. Cela nous vaut plusieurs plans extérieurs superbes... et, beaucoup plus tard, une scène aquatique visuellement emballante, dans le rez-de-chaussée d'une bâtisse à moitié engloutie.

   L'aspect science-fiction tient à l'enregistrement des souvenirs personnels et à la possibilité de les revivre, si l'on est un client fortuné... ou l'ami du patron. Les vieux cinéphiles amateurs de ce genre d'histoire y verront une parenté avec Strange Days, de Kathryn Bigelow.

   Le problème est que, si les décors et la mise en scène sont de qualité, les dialogues sont trop nombreux, parfois inutiles ou maladroits. On aurait surtout dû couper dans les parties de monologue. Quant à l'histoire d'amour, assumée d'abord comme un cliché, elle ne m'a pas transporté. La "scène de sexe" entre les deux amants n'est pas la plus réussie du film.

   Heureusement, la partie polar reprend le dessus. Figurez-vous que la femme fatale disparaît, au grand désespoir du héros, qui va se mettre en quatre pour la retrouver. Il va fouiller dans sa "banque de souvenirs"... voire carrément dans la mémoire de sujets non consentants. J'ai bien aimé cette enquête cérébrale, même si les scènes de baston auxquelles elle donne naissance auraient mérité quelques ajustements.

   Sur le plan formel, je me dois de signaler une faiblesse du film : la plupart du temps, les souvenirs sont représentés non pas comme la vision (subjective) de la personne qui les a en mémoire, mais comme une vue objective des événements dont elle se rappelle. Cet artifice était nécessaire à l'accomplissement du scénario puisque, bien entendu, des indices sont visibles dans certaines de ces scènes, indices dont la personne qui revit ses souvenirs n'a pas forcément conscience.

   En dépit de ses faiblesses, j'ai été pris par cette histoire follement romantique, avec ses personnages victimes d'une machination dont on découvre les mécanismes petit à petit.

16:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Ah la la, je pensais que nous serions d'accord mais tu finis par conclure par une histoire follement romantique... Pour cela il faudrait que j'aie cru au couple. La dame (absente même quand elle est là) n'y met pas du sien
Tu parles aussi d'apparition timide de la demoiselle (qui joue très mal j'ai trouvé). Je la trouve tout le contraire, très sûre d'elle même. Et j'en revenais pas qu'elle vienne pour dire : j'ai perdu mes clés.
Tout comme le vétéran handicapé qui cherche dans le bain des souvenirs à revoir (prénom féminin)... son chien !
Là, je me suis dit que vraiment ça n'allait pas le faire.
Et ça ne le fait pas.
Je me suis foutue comme de l'an 1 000 qu'elle retrouve ses clés et du reste. Et je me suis copieusement ennuyée.
Heureusement, Hugh Jackman, sourcils froncés, est la plupart du temps torse nu.
Sinon, rien. Du sous Nolan mal digéré et mal récupéré.

Écrit par : Pascale | samedi, 28 août 2021

Je pense que le personnage de Nick est plus "incarné" que celui de Mae pour une bonne raison : la plupart des scènes où celle-ci apparaît sont des souvenirs... même si ce n'est pas explicite à l'écran. C'est l'une des ambiguïtés du film : la fin suggère que tout ce que nous venons de voir se passe dans la tête de l'un des personnages. Il y a donc des souvenirs imbriqués dans des souvenirs. C'est pourquoi sans doute (le frère Nolan, compagnon de la réalisatrice, étant impliqué dans le projet), j'ai plusieurs fois lu des comparaisons peu amènes pour ce film-ci.

Mais j'ai quand même été emporté par l'ambiance de l'histoire et son habillage visuel. (J'ai eu la chance de voir "Reminiscence" sur un très grand écran, en V.O. sous titrée.) Malgré les défauts du film, j'ai été touché par cet homme qui cherche à retrouver (réellement/virtuellement) son grand amour.

Écrit par : Henri Golant | samedi, 28 août 2021

J'aurais aimé être touchée.

Écrit par : Pascale | mardi, 31 août 2021

Les commentaires sont fermés.