jeudi, 23 juin 2022
Buzz l'éclair
Quand il apparaissait dans Toy Story, Buzz n'était qu'un jouet un peu grandiloquent, qui prêtait parfois à rire. Ce film-ci nous conte l'histoire du VRAI personnage qui inspira le jouet, un jeune space ranger, héros d'un monde à la technologie de pointe.
... et donc, ô surprise, ce Pixar est une œuvre de science-fiction ! Bien évidemment, on y trouve des références à de prestigieux aînés, de 2001, L'Odyssée de l'espace à Interstellar, en passant par Mission to Mars. A l'écran, c'est bigrement bien foutu. Soyez notamment attentifs aux scènes avec les casques d'astronautes : le travail sur les reflets est prodigieux.
Sur le fond, il est question de réussite et d'échec, d'héroïsme et d'amitié, voire d'amour. On tombe, on échoue, puis on se relève et l'on tente à nouveau de réussir. Pour les enfants, c'est une leçon de vie : même le héros réputé invincible a été un débutant maladroit. On remarque aussi la poursuite du politiquement correct à la sauce Disney : les personnages principaux sont blancs et noirs, hommes et femmes (jeune et moins jeune), hétéro et homo. Quoi qu'on en pense, j'ai bien aimé la bande de bras cassés sur laquelle va s'appuyer Buzz pour tenter de mener sa mission à bien... et puis quel chat extraordinaire, ce Sox !
Pendant un peu plus d'une heure trente, on est pris dans un maelstrom d'aventures, de mystères et de relations intenses. A la sortie de la séance, j'ai entendu quelqu'un dire que c'était "le Disney de l'été, voire de l'année". Attendons tout de même les fêtes de Noël pour nous prononcer.
22:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Coeurs Vaillants
Le titre de cette fiction à caractère historique est une référence à un célèbre magazine destiné (autrefois) à la jeunesse (dans lequel furent notamment publiées les aventures de Tintin et Milou). C'est aussi une allusion au courage dont vont devoir faire preuve les jeunes héros, des enfants et adolescents juifs (français et étrangers) tentant d'échapper à la déportation.
J'ai été agréablement surpris par le casting. Les enfants sont bien dirigés et l'on n'a fait de leur histoire ni un drame insoutenable ni une excursion campagnarde édulcorée. Il est néanmoins vrai qu'une fois que le petit groupe s'est réfugié sur une île, dans les bois, l'intrigue navigue entre l'ambiance de scouts et celle de Sa Majesté des mouches. Les gamines et les gamins sont crédibles quand ils sont confrontés à la faim, à la peur et à la crasse. Le scénario ne cache pas que la mort est parfois au bout du chemin.
Une autre bonne surprise est la composition de Camille Cottin, qui incarne Rose, un personnage inspiré de Rose Valland (la conservatrice du musée du Jeu de Paume qui a contribué à sauver et retrouver quantité d’œuvres d'art pillées par les nazis). D'année en année, le talent de cette comédienne se confirme. Elle a su s'émanciper du rôle de Connasse ! qui l'a fait connaître. (Pour ceux qui ne les auraient pas encore vus, précipitez-vous sur Stillwater et Mon Légionnaire, où son talent est tout aussi éclatant.) Moins glamour que Cate Blanchett dans Monuments Men, Cottin est sans doute plus proche, dans son interprétation, de ce que fut la véritable Rose Valland...
... même si les aventures contées dans ce film sont totalement fictives. A ma connaissance, jamais la conservatrice ne s'est occupée du sauvetage d'enfants juifs. Durant toute la guerre (et même après), elle est restée pleinement (et uniquement) investie dans la préservation, le sauvetage et la récupération d’œuvres d'art.
Au niveau de la mise en scène, Coeurs Vaillants se distingue par la manière habile dont est utilisé le château de Chambord, un labyrinthe qui regorge de cachettes pour des enfants juifs en fuite. Les scènes tournées dans la tanière puis dans le refuge arboricole sont tout aussi réussies. Cela m'a un peu rappelé des épisodes de la série Zora la Rousse.
Tout ça pour dire que j'ai été pris par cette intrigue... jusqu'à la scène du pont, vers la fin. J'ai trouvé celle-ci ridicule, mal jouée. On sent que même Camille Cottin n'y croit pas. C'est dommage, parce que cela gâche la bonne impression que m'a laissée ce film.
P.S.
Concernant Rose Valland, il serait temps qu'on se décide à lui consacrer un biopic. C'était vraiment quelqu'un de hors du commun, dès avant la Seconde Guerre mondiale. Aux amateurs je signale une courte bande dessinée, signée Catel (à qui l'on doit aussi un ouvrage monumental consacré à Olympe de Gouges) :
La première partie (dessinée) évoque son action pendant et après la guerre. Lui succède un cahier photographique entrecoupé d'une chronologie détaillée... qui ne passe pas sous silence son orientation sexuelle.
21:30 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire