dimanche, 17 juillet 2022
Thor : Love and Thunder
Il y a un peu plus de quatre ans, Taika Waititi avait revigoré la saga de l'homme au marteau avec Thor : Ragnarok, à l'humour salutaire. Depuis, il s'est un peu emmêlé les pinceaux, dans Jojo Rabbit. J'attendais donc de voir ce que donnait la dernière mouture des aventures de celui que Robert Downey Junior (à jamais Iron Man) surnommait « Point Break ».
Le début est engageant. On découvre Gorr, le futur méchant de l'histoire, dans un monde désertique où les humains ont coutume de graver et dessiner sur des roches. (C'est l'occasion de signaler que le réalisateur a des origines néo-zélandaises maories et que le film est coproduit par l'Australie. On pense évidemment à la culture aborigène.) Dans le rôle, Christian Bale est méconnaissable... et c'est peut-être le seul comédien à tirer son épingle du jeu, dans ce film boursouflé, mal fagoté, souvent mal dialogué... et pas très bien joué.
Cela se voit dès la séquence suivante, au cours de laquelle on retrouve les Gardiens de la galaxie. Ma joie fut de courte durée, tant les interactions entre Thor et les membres de cette confrérie sont ratées. (Je supplie les producteurs de chez Marvel - nombreux à lire ce blog - de ne surtout pas confier cette franchise à Taika Watiti ; il serait capable de la saboter.) En revanche, la scène d'action qui suit est bien foutue. Je conservais donc de l'espoir pour la suite.
Le problème est que cette suite est sans intérêt (ou presque). On a l'impression que certains acteurs font un peu ce qu'ils veulent sur le plateau. Chris Hemsworth est statufié, se contentant de prendre la pose. Son histoire d'amour avec Thorette Jane Foster est complètement ratée. Les dialogues (entendus en français) sont mauvais et débités sans conviction. Natalie Portman (qui pourtant disposait d'un personnage assez riche) fait ce qu'elle peut, mais le résultat n'est guère enthousiasmant. Que dire de Russel Crowe... qui semble tout droit sorti d'un EHPAD pour obèses, ayant visiblement consommé quelques dizaines de bières avant d'entrer sur le plateau. Quant à l'énorme potentiel du personnage de Valkyrie (Tessa Thompson, venue toucher son cachet), il est sous-exploité (pour ne pas dire pas exploité du tout). Même les scènes de bagarre lassent : elles font intervenir des effets spéciaux vus et revus, à ceci près que, désormais, une femme et des enfants noirs disposent -temporairement- des pouvoirs de Thor. Il faut que Gorr/Bale soit à l'écran pour que l'intensité dramatique remonte.
Aux amateurs/trices, je signale toutefois qu'un joli moment cocasse est inséré dans la séquence « olympienne », Thor s'y retrouvant dans le plus simple appareil. (Je précise qu'à ce moment de l'action, il a recouvré la puissante musculature qui fait rêver tous les abonnés des salles de fitness.) J'ai aussi apprécié la relation quasi conjugale qu'il entretient avec sa nouvelle hache magique... alors qu'il en "pince" encore pour Mjöllnir, désormais entre les mains de Jane.
Sur le fond, on comprend l'analogie entre le déroulé de l'intrigue et le projet « artistique » de Taika Waititi. Gorr veut tuer les dieux et il contribue à les humilier. Le cinéaste lui veut déconstruire la mythologie super-héroïque, mais il le fait avec des moufles et un consternant manque de rigueur.
A celles et ceux qui seraient tentés de se précipiter hors de la salle dès la fin du film, je signale que le générique comporte deux scènes additionnelles. Dans la première, on voit papa Zeus (furieux d'avoir été ridiculisé par Thor) encourager son fiston Hercule à le venger. (On nous prépare donc une suite...) La seconde scène est un bref dialogue entre Jane Foster et Heimdall... dans un autre univers.
17:07 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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