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samedi, 04 février 2023

Knock at the cabin

- TOC ! TOC ! TOC !

- Oui ?

- Est-ce Mamounet Eric ou Papounet Andrew ?

- Euh... Mamounet Eric. Qui êtes-vous ?

- Je suis Léonard. Avec moi se trouvent Adriane, Redmond et Sabrina.

- Nous ne vous connaissons pas. Que voulez-vous ?

- Vous parler. La conversation sera moins difficile si vous ouvrez la porte.

- C'est que... je ne voudrais pas paraître impoli... mais nous sommes en famille et nous n'avons pas prévu de recevoir qui que ce soit.

- Je comprends. Mais nous avons besoin de vous. Le Monde a besoin de vous.

 

   Et voilà un couple de bobos (et leur fille adoptive Wen) embarqué dans une sale histoire. Que veulent réellement les quatre inconnus qui frappent avec insistance à leur porte ? Que leur cachent-ils ? Très vite, les spectateurs sont confrontés à deux interprétations possibles.

   Soit M. Night Shyamalan nous embarque dans un thriller ésotérique à l'entrée duquel il convient d'abandonner toute rationalité, soit il y a anguille sous roche et cette intrigue masque une tentative particulièrement vicieuse de crime de haine. Des indices dans les deux sens sont distillés tout au long de l'histoire, la fin ne laissant plus aucun doute.

   Si vous avez l'esprit un tant soit peu religieux, vous reconnaîtrez dans les "visiteurs" une version "shyamalanesque" des quatre cavaliers de l'Apocalypse. La thèse téléologique bénéficie de très bons effets spéciaux, qui donnent un tour cataclysmique à ce qui ressemble de prime abord à une banale prise d'otages. Mais, pourquoi diable celui qui semble être le chef du quatuor (et qui affirme être professeur des écoles) regarde-t-il régulièrement sa montre... surtout avant de montrer sur un écran la réalisation de ses prétendues prédictions ? Et ces inconnus, ne les ont-ils pas déjà croisés à un moment de leur vie, sans s'en rendre compte ?

   Cela nous mène à la seconde thèse, celle d'un groupe d'individus lambdas, fanatisés sur la Toile, dont l'objectif est un crime homophobe... dont ils (ou leur gourou) ne pourraient pas être accusés.

   La montée progressive en tension est bien gérée par Shyamalan, avec quelques scènes marquantes, bien foutues, sans qu'il soit projeté trop de sauce tomate à l'écran. A un autre niveau, le cinéaste pose la question de la mise en balance de l'intérêt personnel et de l'intérêt général. Les citadins aisés du XXIe siècle sont-ils prêts à renoncer à quelque chose de cher pour sauver l'humanité ?

   Bigre.

   La fin m'a déçu. (Elle est encore moins bonne que celle de Old, son précédent film.) J'ai vainement attendu le twist qui allait donner une saveur particulière à l'histoire. On se quitte sur un message d'une banalité affligeante : aimez-vous les uns les autres.

   P.S.

   Les fans d'Harry Potter reconnaîtront dans le rôle de Redmond un certain Rupert Grint, qui incarna naguère l'indécrottable Ron Weasley.

16:29 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

J'ai renoncé à M. Night il y a pas mal de temps.
Sixième sens, Incassable, Signes (oui j'avais aimé) et Le village nous avaient laissé espérer que... Mais non.

Écrit par : Pascale | mercredi, 08 février 2023

Je suis d'accord avec l'idée que Shyamalan n'a plus la "vista" d'autrefois.

Mais un film de lui, même seulement "assez bon", est plus intéressant (pour moi) que 80 % de la production cinématographique contemporaine.

Écrit par : Henri G. | samedi, 11 février 2023

Les commentaires sont fermés.