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mardi, 27 juin 2023

Zillion

   J'ai failli passer à côté de ce film belge (tourné principalement en flamand), qui raconte une histoire vraie, celle d'un petit génie de l'informatique qui, au tournant des années 1990-2000, s'est lancé dans le monde de la night, en créant une gigantesque boîte de nuit, qui a donné son titre au film.

   Sur la forme d'un long retour en arrière, le début nous conte la double ascension de Frank Verstraeten, jeune homme timide, complexé par sa petite taille (et détestant se faire appeler "le nain" ou "le nabot, ce qui est bien compréhensible), mais technicien de génie, chaperonné par une mère taiseuse, pugnace (elle a survécu à quatre cancers) et un brin castratrice. Tous deux se lancent dans une fructueuse entreprise, sur fond de mondialisation et de fraude fiscale.

   Mais cette réussite, incontestable, ne satisfait pas Frank, qui se fait méchamment refouler à l'entrée du "lieu qui compte", la discothèque Le Carré. Il décide alors de s'associer avec le roi du porno local, Dennis Black Magic (excellent Matteo Simoni),  pourouvrir une boîte concurrente, où l'alcool et la drogue vont couler à flots.

   Cette ascension est assez brève (45 minutes environ) au regard de la durée totale du film (2h20...), mais elle est marquante parce que plutôt bien mise en scène. Certes, il y a un côté clinquant dans la représentation du monde de la nuit et des soirées du Zillion, mais je trouve que l'espace est bien maîtrisé et qu'un beau travail est fait sur la lumière. Même au niveau des scènes intimistes, on constate des efforts d'inventivité.

   Sur le fond, c'est complètement immoral : les spectateurs sont incités à s'identifier au couple de héros (l'informaticien et l'ancienne miss Belgique), des francs-tireurs qui vont profiter de circonstances favorables pour gagner (et claquer) un max de thunes. La double comptabilité voisine la corruption (de policiers, de politiques et de juges) et les groupes mafieux (notamment albanais). Le "héros" profite clairement des gens, même si, dans un premier temps, ce n'est pas montré ainsi. Son principal antagoniste (le type de la police financière) est représenté de manière particulièrement négative (il souffre d'eczéma) et il est souvent tourné en ridicule... mais c'est une tortue, qui n'a aucune envie de lâcher le lièvre qu'elle a levé.

   La chute est longue (1h15 environ), à tel point que je me suis demandé comment le film allait tenir la durée. Il y a bien quelques longueurs mais, au final, cela fonctionne, parce que cette chute est à rebondissements. Après l'ascension, les héros connaissent une période de montagnes russes, avec de multiples coups bas. Mais ils ne manquent pas de ressources.

   La deuxième partie est aussi belle par le rôle qu'y joue la mère, qui est le véritable Pygmalion du héros. Barbara Sarafian est formidable en veuve dévouée à son ingrat de fils, mais toujours très vigilante, pas du genre à se laisser éblouir par les paillettes.

   J'ai trouvé la fin un peu trop moralisante à mon goût, mais le film est globalement très entraînant. La techno qu'on y entend (celles des années 1990) est plutôt bonne.

13:15 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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