dimanche, 02 juillet 2023
Indy 5
Je nourrissais quelques appréhensions en allant voir ce film. Il est censé clôturer une saga qui m'a emballé avec, au centre, un acteur vieillissant qui risquait de faire le film de trop. Disney avait déjà gâché le formidable matériau de Star Wars... mais j'espérais que Spielberg ne laisserait pas saboter une franchise qui lui tient à cœur.
Le début est, pour l'acteur principal comme pour certains spectateurs, un véritable bain de jouvence. On replonge dans la Seconde Guerre mondiale, en 1944, et notre Indiana Jones est confronté à de méchants nazis, qu'il va bien entendu tous berner. La stupéfaction réside dans le fait que le visage du comédien est numériquement rajeuni (comme celui de Carrie Fisher naguère dans Rogue One). Harrison Ford est censé avoir joué les scènes, retouchées après coup à l'aide d'un programme mais, au vu des efforts physiques exigés, je me demande si l'on n'a tout simplement pas eu recours à une doublure ayant la même corpulence.
Je fais mon ronchon mais, franchement, cette première demi-heure est emballante. On retrouve l'ambiance du film d'aventures, avec rebondissements, bagarres, cascades et humour.
Vingt-cinq ans plus tard, le professeur Jones est sur le point de prendre sa retraite. Il a perdu ses illusions d'enseignant (qui n'étaient déjà plus guère flamboyantes dans le précédent épisode, Le Royaume du crâne de cristal), est divorcé de sa chère Marion... et son fils unique est décédé... ce qui a le grand avantage de nous épargner la présence de Mutt Williams / Shia LeBeouf, l'un des points faibles du précédent opus (dont l'absence est peut-être liée à des considérations autres que cinématographiques).
Cette deuxième partie, la plus consistante, entraîne l'adhésion grâce à l'apparition d'un improbable duo, composé d'un enfant des rues nord-africain (interprété par le Français Ethann Isidore) et de la filleule de l'archéologue, incarnée par la Britannique Phoebe Waller-Bridge. Son charme, sa malice et son dynamisme donnent un salutaire coup de fouet à l'intrigue.
Au niveau de la mise en scène, c'est bien foutu. Dès la première partie, James Mangold montre qu'il connaît ses classiques, dans la séquence du train. Dans la deuxième partie, on retrouve la patte du réalisateur de Le Mans 66 lors de l'extraordinaire poursuite dans les rues de Tanger. Entre hommage aux vieux films d'espionnage et (peut-être) allusion au Tintin de Spielberg, on ne s'ennuie pas une seconde.
L'intrigue tient la route aussi parce qu'il y a un "bon" méchant. Madds Mikkelsen est de nouveau mis à contribution pour interpréter un antagoniste d'envergure, un scientifique nazi gagné par la démesure.
La troisième partie nous emmène en Grèce puis en Sicile... à deux époques différentes. Je n'en dirai pas plus, pour laisser le plaisir de la découverte... mais, au niveau du scénario, c'est gonflé !
L'épilogue est mignon tout plein, très hollywoodien... et contient une tendrissime référence aux Aventuriers de l'arche perdue. Il a beaucoup plu au public féminin autour de moi. Il offre une belle sortie à un personnage et un acteur emblématiques du cinéma populaire occidental.
13:51 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films


