mercredi, 12 juillet 2023
Mission : impossible - Dead Reckoning I
Les diptyques sont de saison. Le dernier Harry Potter avait relancé la mode, il y a une douzaine d'années. Récemment, on a eu droit au premier volet des Trois Mousquetaires, à celui du dernier (?) Fast & Furious et de Spider-Man dans le Multivers. C'est un risque industriel considérable, compte tenu des coûts de production de ces films (200 à 300 millions, pour les blockbusters américains)... mais il y a peut-être un joli pactole à la clé.
Donc, cinq ans après Fallout (visible pendant encore quelques jours sur le site de M6... mais c'est nettement moins bien qu'au cinéma) débarque la première partie d'un double épisode censé clore la franchise. Je sors d'une avant-première et force est de constater que j'ai eu droit à un feu d'artifice d'action, de cascades et d'humour.
Cela commence sous la mer, un peu façon 2001, L'Odyssée de l'espace. Je n'en dis pas plus, parce que chaque séquence nous réserve des surprises, en plus d'être souvent fondée sur la mise en œuvre de supercheries. (Au passage, je signale que, dans la version originale, les Russes s'expriment dans leur langue et sont sous-titrés, alors que la version doublée fait parler tout le monde dans la langue de Molière, mais avec des accents. Les spectateurs français ne sont quand même pas plus cons que leurs homologues anglo-saxons !)
On est ensuite transporté dans la péninsule arabique, du désert à un gigantesque aéroport émirati... Est-il besoin de signaler qu'Abou Dhabi a cofinancé le film ? (Petit clin d’œil à Protocole fantôme.) C'est spectaculaire, drôle, avec une utilisation intelligente de la technologie (qui est d'ailleurs un peu tournée en dérision).
J'ai aussi beaucoup aimé la scène à huis clos, avec les dirigeants de plusieurs services de renseignement. On se doute bien que cela risque de mal tourner mais, franchement, on est doublement surpris (encore plus par la chute, je trouve).
La partie italienne est magnifiquement réussie, peut-être encore mieux à Rome qu'à Venise. La poursuite en voitures est une pure merveille, mêlant action et humour. C'est aussi l'occasion de délivrer certains messages, le démarrage du véhicule de secours pouvant passer pour la métaphore d'un premier rapport sexuel décevant (pour un couple en formation).
Cela m'amène à une autre grande réussite de ce film : la distribution féminine.
C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé la délicieuse, la piquante Ilsa, alias Rebecca Ferguson (en haut à gauche), ex-agent du MI6 qui en pince pour le héros... mais n'a (presque) jamais besoin de lui pour survivre. Autre revenante : Vanessa Kirby (en haut à droite), une vilaine fille qui elle aussi trouve Ethan Hunt très à son goût... C'est quand même cool d'être le producteur des films dans lesquels on joue !
Deux nouvelles viennent pimenter l'intrigue. En bas à droite se trouve la méchante Paris (Pom Klementieff, connue pour sa participation aux Gardiens de la galaxie). J'ai gardé pour la fin la révélation de cet épisode, Hayley Atwell (ex-Peggy Carter chez Marvel, qui avait eu droit à sa série télévisée), qui interprète une voleuse aussi charmante que coquine.
Toutefois, aussi séduisantes et dynamiques soient ces dames, le patron reste Tom Cruise, dont le personnage domine clairement l'intrigue. Elles succombent toutes plus ou moins à son charme et l'on sent, du côté du scénario comme de la mise en scène, qu'il n'est plus question que l'acteur se fasse voler la vedette comme naguère dans Rogue Nation (par Rebecca Ferguson, déjà) ou Edge of tomorrow (par Emily Blunt). Le choix répété de Christopher McQuarrie (derrière la caméra) rassure l'acteur Tom Cruise, qui a ses habitudes avec lui... et évite de le mettre en concurrence avec un réalisateur plus charismatique (comme l'étaient John Woo ou JJ Abrams).
Le résultat est assez épatant, notamment sur le plan visuel, avec toujours une chouette musique en soutien. La lutte amorcée contre une diabolique intelligence artificielle se conclut (provisoirement) par une époustouflante séquence en train, qui ferait presque passer celle du dernier Indiana Jones pour de la gnognote, c'est dire.
Quand je pense qu'il va falloir attendre presque un an pour voir la suite !
01:28 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Commentaires
Ce sera pour aujourd'hui.
Le film a l'air de tenir ses promesses. Si en plus il y a de l'humour je suis persuadée d'aimer.
Écrit par : Pascale | jeudi, 13 juillet 2023
Vu et adoré. Pour moi le meilleur de la loooongue série.
Je redoutais les presque 3 h. Je ne les ai pas vues passer.
Vivement la suite.
Nous n'étions que 6 à avoir choisi la salle VO et c'est de notoriété que les français n'aiment que la Vf sans sous titres.
Par contre, les russes du début parlent anglais avec un accent à couper à la hache et pas dans leur langue.
Écrit par : Pascale | jeudi, 13 juillet 2023
Quand je me suis rendu à l'avant-première ruthénoise, c'était une séance en VF. (J'aurais préféré la V.O. sous-titrée mais, d'après ce que j'avais vu du programme de la semaine à venir, je risquais de ne pas être disponible aux rares horaires où serait projetée la version anglo-saxonne).
Toutefois, au tout début du film, les spectateurs ont eu une petite surprise : l'opérateur du cinéma s'est emmêlé les pinceaux au moment du lancement... et, pendant un peu moins d'une minute, nous avons eu droit à des sous-mariniers russes s'exprimant dans la langue de Pouchkine, avec sous-titres français (ou alors j'ai pris mes rêves pour la réalité).
Le contraste a été énorme quand, s'étant rendu compte de sa bourde, l'opérateur a basculé sur la VF, au soulagement perceptible de la masse des spectateurs...
Écrit par : Henri G. | jeudi, 13 juillet 2023
Je ne pense pas qu'il y ait eu une version spéciale Rodez :-) Mais l'accent russe était tellement HENAURME (grosse voix et roulage de rrrr) qu'il y avait de quoi se méprendre mais c'était bien de l'anglais.
ça m'agace tellement ces VF mal sous-titrées ! Et j'aime tellement entendre la vraie voix des acteurs. Même si un gros effort est fait pour que la voix française s'approche de l'originale (pas comme dans les années 30, 40, 50 où il devait y avoir 4 ou 5 doubleurs toujours les mêmes) et même si c'est étrange d'entendre Julia Roberts faire les pubs Lidl :-)
Dans une BA hier j'ai entendu :
You don't wanna know
traduit par
Laisse tomber !
Pas vraiment de contresens mais purée, ça coûte quoi d'écrire : tu veux pas savoir.
Écrit par : Pascale | vendredi, 14 juillet 2023
Bonjour Henri Golant, un pur plaisir de cinéma. J'en redemande de cette qualité. J'ai vu bien entendu le film en VO. J'ai trouvé charmant quand T Cruise s'exprime un peu en français. Bonne journée.
Écrit par : dasola | samedi, 15 juillet 2023
Tom Cruise parlait déjà un peu français dans le précédent ("Fallout"), avec la policière française. Cela me donnerait presque un motif supplémentaire pour aller revoir le film, cette fois-ci en VO.
Écrit par : Henri G. | samedi, 15 juillet 2023
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