Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 06 janvier 2024

Une Affaire d'honneur

   Après avoir tant joué dans des œuvres dites "de cape et d'épée", Vincent Perez a décidé d'en réaliser une. Son intrigue ne se déroule pas sous la monarchie, mais au début de la IIIe République. Les années 1880 sont celles de la consolidation républicaine, mais avec une profusion de duels, l'exercice étant désormais fort prisé de la bourgeoisie dominante... masculine.

   Trois histoires vont se croiser. il y a tout d'abord celle du maître d'armes (fictif) Clément Lacaze, ancien militaire, vétéran de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. C'est l'une des plus fines lames de France et c'est son orgueil. Son neveu se retrouve embarqué dans une histoire sordide : pensez donc, il s'est épris de la jeune épouse d'une gloire militaire nationale. S'ajoutent à cela les actes d'une militante féministe (qui elle a bien existé) : Marie-Rose Astié de Valsayre. En plus de revendiquer le droit de vote des femmes, elle milite pour l'abolition du décret napoléonien qui interdit le port du pantalon aux dames (à Paris)... et elle se pique de manier l'épée, comme les messieurs.

   J'ai été pris par cette triple intrigue parce que les acteurs sont très bons, en particulier Roschdy Zem, impérial en figure hiératique de l'escrime. Doria Tillier (un peu maigrichonne pour être totalement crédible en bretteuse) convainc en féministe libertaire. Vincent Perez fait un très bon antagoniste, tout comme Damien Bonnard, qui semble avoir pris plaisir à incarner un gros blaireau. A l'arrière-plan, on remarque notamment Guillaume Gallienne. Tout cela sent la "qualité française"... et ce n'est pas ennuyeux.

   La mise en scène s'est évertuée à reconstituer les rituels de duel (à l'épée, au pistolet, au sabre), tout en ménageant le suspens (jusqu'à la fin), même si l'on sent un peu trop venir le drame du début. Les quatre séquences de combat sont fort bien conçues.

   Si je devais mettre un bémol, ce serait à cause de l'ébauche de romance entre Lacaze et Astié que Perez et sa scénariste ont voulu insérer. Bof, bof...

   Si on laisse de côté cet aspect secondaire de l'intrigue, on passe un très bon moment.

Commentaires

Oui, les duels sont bien réalistes. Sauf peut-être la balafre au pistolet?
J'ai tout de même trouvé que le "politiquement correct" de 2024 se perçoit quelque peu... Je suppose que cela augmentera l'audience du film!
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

Écrit par : tadloiducine | lundi, 08 janvier 2024

Répondre à ce commentaire

Je ne connais pas suffisamment tout le contexte de l'intrigue pour avoir un avis définitif, mais il me semble quand même que l'existence de cette communauté féministe d'escrimeuses est un peu déplacée en 1887... sans même parler de la diversité ethnique. On sent trop la volonté de faire figurer un personnage féminin "de couleur" dans l'entourage proche de l'héroïne. Ceci dit, dans le rôle du maître d'armes, Roschdy Zem est tellement bon qu'on se contrefiche de ses origines.

Enfin, le scénario fait de Valsayre une féministe libertaire, un profil apte à séduire une catégorie de public du XXIe siècle. Cependant, à l'époque des faits relatés dans le film, elle est devenue socialiste, ce qui n'apparaît pas assez clairement.

Écrit par : Henri G. | samedi, 20 janvier 2024

Écrire un commentaire