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dimanche, 10 mars 2024

La Grande Plage aux épices 2

   Deux ans et demi après le premier opus, Denis Villeneuve est de retour sur les écrans avec la deuxième partie de son gros pain d'épices. Dans une grande salle, en 4K, son dolby trucmuche, incontestablement, ça dépote. Le désert de Jordanie d'Arrakis est magnifié par la photographie et la mise en scène, même si je mettrais un bémol au niveau des séquences nocturnes, mal éclairées.

   On attendait le réalisateur à certains points de passage obligés. L'examen est réussi avec mention pour la séquence montrant le héros chevaucher pour la première fois un ver des sables. Dans les grottes, en général, c'est maîtrisé, avec (enfin) quelques développements sur l'aspect écologique de l'histoire. En revanche, les scènes qui voient Dame Jessica puis Paul Atréides acquérir la mémoire des ancêtres m'ont paru un peu lourdingues. La représentation de l'univers des (méchants) Harkonnen est plus inspirée, même si, à la longue, on se lasse des surgissements de violence gratuite. La bataille finale suit les canons du genre, spectaculaire, cruelle. Villeneuve comme ses devanciers esthétise la violence, servi par la grosse caisse de papy Zimmer. (On notera qu'ici la "bonne" violence est au service d'un djihad quasi génocidaire...)

   Au niveau de l'interprétation, je suis partagé. A de nombreuses reprises, j'ai eu l'impression que les comédiens prenaient la pose, le pire étant les scènes de désert, durant lesquelles on voit certains protagonistes regarder au loin, tentant de prendre un air pénétré. Il y a quand même quelques moments aériens, comme l'initiation de Paul par Chani, ce pas de danse sur le sable, au crépuscule. Cela contraste avec le reste de la relation : alors qu'ils sont censés être tombés follement amoureux l'un de l'autre, c'est d'une fadeur !

   Fort heureusement, cette deuxième partie met d'autres personnages en valeur. Je pense bien entendu à Dame Jessica. Même sous ses horribles voiles, Rebecca Ferguson demeure fascinante, faisant naviguer son personnage entre l'aveugle soutien maternel et l'accomplissement machiavélique des plans du Bene Gesserit. J'ai aussi aimé la prestation d'Austin Butler (remarqué dans Elvis) en Feyd-Rautha, le combat décisif avec Paul me semblant toutefois écourté... et peut-être émaillé d'un faux raccord : sauf erreur de ma part, Feyd blesse Paul une seule fois, son couteau restant planté dans le corps de son adversaire... mais pas au même endroit selon le plan ! Cela me paraît énorme, pour un film qui a subi un montage draconien (avec d'ailleurs une grosse ellipse imposée au moment de la formation de Paul, dans le désert). J'ai peut-être eu la berlue.

   Vu la composition du public, dans la salle où j'ai vu le film, je sens que cette nouvelle saga (un troisième opus étant au programme...) va représenter, pour une jeune génération de cinéphiles, un peu ce que fut jadis La Guerre des étoiles (première mouture) ou naguère Le Seigneur des anneaux pour ses aînés. Au niveau du message, je préfère -de loin- la dénonciation des régimes totalitaires par George Lucas à la bouillie servie par Villeneuve.

00:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Moche, bruyant et confus. Quelle bouillie effectivement.

Écrit par : Pascale | mercredi, 13 mars 2024

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