lundi, 23 décembre 2024
La Guerre des Rohirrim
- Alors, Henri, ça donne quoi cette préquelle du Seigneur des anneaux façon animation japonaise ?
- Sur le fond ou sur la forme ?
- Ça fait une différence ?
- Ben, oui.
- Bon, ben d'abord la forme, alors. Ça a tout de même été réalisé par Kamiyama, qui a travaillé sur des dérivés de Ghost in the shell !
- J'ai été déçu par l'animation. Les décors sont moches, les mouvements des animaux (notamment rapaces et chevaux) manquent de réalisme. C'est plus réussi au niveau des humains, mais leur apparence a (pour moi) un côté vintage : j'ai parfois eu l'impression d'être replongé trente à quarante ans en arrière, dans un vieux manga. Ce n'est pas déplaisant, mais l'animation a fait d'énormes progrès depuis !
- Tu as trouvé cela cheap ?
- Pas exactement. Plutôt maladroit, ou caricatural. Certes, on n'a mis "que" trente millions de dollars pour produire ce film (soit cinq fois moins que pour Vaiana 2 et presque sept fois moins que pour Mufasa), mais les Japonais nous ont déjà prouvé par le passé (et récemment avec Godzilla Minus One) qu'ils pouvaient réaliser des prodiges avec des moyens contraints.
- En gros, tu t'es fait chier !
- Eh ben, non, en fait. Le scénario est assez élaboré, même s'il débute de manière archiclassique, avec une histoire de rivalité entre familles nobles, et mariage à la clé. Le déroulé global est lui-même très prévisible, puisqu'on passe de la phase "puissance et gloire" (dans l'eau trouble d'un regaaaaaard) à la chute (en deux temps), puis à la résurrection (en plusieurs étapes). Mais c'est rythmé, avec pas mal d'action et de nombreuses péripéties intermédiaires, des châteaux-forts, des animaux fabuleux, un passage secret, de la magie, de l'héroïsme, des trahisons... un peu d'ailleurs comme dans les films de Peter Jackson.
- On voit bien les liens avec la trilogie d'origine ?
- Plus ou moins. Il est bien question des royaumes de Rohan et du Gondor, de la Terre du milieu, d'Isengard... et un tout petit peu du Mordor. On découvre aussi l'origine du nom du Gouffre de Helm. Du côté des personnages, on retrouve principalement Eowyn. On aperçoit quelques orques (qui collectent des anneaux...) et, très tard dans l'histoire, un mage qui, dans la version originale, a la voix de Christopher Lee (reconstituée par intelligence artificielle ?). A la toute fin, c'est le nom d'un autre magicien qui est mentionné : Gandalf.
- J'ai lu et entendu qu'on avait "modernisé" l'univers, notamment en accordant plus d'importance aux femmes dans l'action. T'en penses quoi ?
- Ben d'abord, dans les films d'origine, les personnages féminins ne sont pas absents, ni même impuissants. Mais il est vrai que la "communauté de l'anneau" est d'abord une bande de mecs. Ici, la princesse Hera est clairement l'héroïne de l'histoire, bien épaulée par Eowyn. Mais les autres protagonistes (en particulier Helm Hammerhand et Wulf, le grand méchant... loup ?) sont des mecs avec de gros muscles et de grosses burnes voix. J'ai aussi apprécié que l'on ne fasse pas de l'héroïne une énième "brindille" d'office capable de foutre une raclée à une bande de soudards hyper-entraînés. On constate une évolution du personnage... qui, de surcroît, n'a pas pour principale ambition de trouver "l'homme de sa vie". Son destin est autre, et il est beau.
- Bon, finalement, t'as aimé !
- Je n'ai pas détesté. L'intrigue est suffisamment feuilletonesque pour retenir l'attention. Si l'on s'habitue à la tessiture de l'image et aux mouvements de certains personnages, on passe plutôt un bon moment. Mais sans plus.
10:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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