mercredi, 19 février 2025
Daffy et Porky sauvent le monde
Petit bain de jouvence pour moi, à l'occasion de la sortie en salles de ces nouvelles aventures de deux personnages des Looney Tunes (ou Merry Melodies), à savoir Daffy Duck et Porky Pig. J'ai pu constater que, dans la salle, ceux qui ont connu les courts-métrages déjantés de jadis accompagnaient ceux qui, peut-être, découvraient cet univers.
L'intrigue comique est mâtinée d'horreur et de science-fiction. Les spectateurs avisés reconnaîtront les références à Deep Impact, La Nuit des morts-vivants... ainsi qu'au style des courts-métrages anciens. C'est souvent surréaliste, sans être effrayant... mais ce n'est pas super-bien fait. J'ai vite arrêté de compter les faux-raccords et autres erreurs de mise en image. Il faut être indulgent pour supporter cela... et surtout le personnage de Daffy Duck, à qui j'ai souvent eu envie de coller des gifles. L'intrigue met en scène son amitié tumultueuse avec Porky, qui finit par se fâcher avec lui... mais, je vous rassure, la fin est consensuelle, Daffy ayant lui-même (un peu) mûri.
D'autres messages sont délivrés à nos chères têtes blondes/brunes/rousses/châtain/chauves. Ainsi, Porky refuse la facilité (suggérée par Daffy) qui consisterait à attendre que tombe un chèque du gouvernement (une aide sociale) pour régler leurs problèmes. Les deux acolytes se lancent dans le monde du travail, avec un succès que je laisse à chacun le plaisir de découvrir. Ils finissent par trouver leur bonheur dans un emploi peu gratifiant, sans doute mal payé, mais qui leur convient.
... et c'est là que vous vous dites : mais c'est un film de droite ! Oooooooooooooooooh, ouiiiiiii ! (C'est si rare dans le secteur de l'animation, où fourmillent les gauchistes de diverses obédiences.) Je pense que le sous-texte est en partie trumpien (ou muskien). En effet, Daffy, en plus de se comporter comme un crétin, adopte les théories les plus farfelues. A un moment, il est clairement présenté comme un complotiste... et c'est lui qui, d'une certaine manière, a raison ! Quand j'aurai ajouté que le grand méchant est certes un personnage en apparence hostile, mais qui veut en réalité sauver la planète (grâce à la technologie), vous vous demanderez s'il est bien nécessaire d'emmener votre progéniture ingurgiter une telle propagande insidieuse.
Le film n'est pourtant pas sans qualités. A un court instant, on voit Daffy jouer à l'influenceuse (et c'est hilarant). Un peu plus loin, l'entrée en lice du principal personnage féminin (la charmante Petunia Pig, qui donne très envie de goûter à ses jambons) est délicieusement parodique. Malheureusement, la suite n'est que rarement aussi emballante. Je signale toutefois le procédé utilisé par les héros pour combattre le méchant : une substance à base d’œuf pourri, qui fait vomir les humains zombifiés... Kiffant.
Le public, adulte comme jeune, a au final assez peu ri. J'ai trouvé que le film nous avait été un peu survendu, peut-être en raison de la nostalgie de nombreux adultes. Jadis, les courts-métrages étaient d'esprit contestataire, un peu anars (de gauche). Aujourd'hui, au moins de l'autre côté de l'Atlantique, la disruptivité semble avoir été récupérée par le camp adverse.
19:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Commentaires
Mon dieu qu'est ce que tu racontes.
Des cartoons disruptifs anars avec sous texte trumpien...
Ils distribuaient des substances à la sortie ?
Écrit par : Pascale | mercredi, 19 février 2025
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