mardi, 18 février 2025
Haut les mains
Comme l'intrigue fait intervenir un cambrioleur (sur le retour), on est tenté de penser, de prime abord, que le titre fait allusion à un braquage au sens littéral, alors que je pense qu'il faut le prendre au sens symbolique : certaines personnalités ont réalisé un véritable hold-up sur l'écologie et tentent de se faire passer pour ce qu'elles ne sont pas. Le propos est radical, souvent caricatural, mais c'est assumé.
Au centre de l'histoire se trouve Bernard, un cambrioleur quinquagénaire, un peu has been sur les bords... mais qui a gardé un doigté incomparable, qui lui permet de faire monter au septième ciel ses partenaires sexuelles d'ouvrir n'importe quel type de coffre. Il est tombé sous la coupe d'un flic véreux et misogyne, un gros porc dans tous les sens du terme, incarné avec une certaine gourmandise par Stéphane Debac.
Dans des circonstances que je me garderai de détailler, Bernard se retrouve mêlé aux actions d'un groupuscule écolo-féministe,"piloté" (de manière presque démocratique) par une femme forte, Olympe, formidablement interprétée par Émilie Caen. Elle est épaulée par deux djeunses qui sont des caricatures de citadins engagés pseudo-révolutionnaires : un garçon déconstruit (un geek non masculiniste, ce qui mérite d'être souligné) et une amazone qui n'a que les mots "intersectionnel" et "boomer" à la bouche. Aussi agaçant ce personnage soit-il, je dois reconnaître qu'il est très bien incarné par Tracy Gotoas et qu'il évolue positivement en cours de route.
C'est d'ailleurs le cas de tous les protagonistes. Bernard le maladroit, le lâche (très bonne prestation de Vincent Elbaz), finit par se laisser pousser des couilles, Olympe fend l'armure, Simon sort de ses écrans et Zora s'ouvre davantage aux autres.
Le début contient quelques répliques grinçantes, quand les djeunses et leur mentor raillent le quinqua qu'ils présument pétri de préjugés... dont ils ne sont eux-mêmes pas dépourvus.
J'ai failli oublier un personnage important : Flamby, un... lapin, qui joue un rôle non négligeable dans l'intrigue.
Voilà pourquoi ce film m'a globalement plu. D'abord, parce que j'y ai ri, à plusieurs reprises. Ensuite, parce que la cause est belle : le plan global consiste à révéler la véritable nature d'un présentateur télé présumé écolo, futur ministre, à la tête d'une fondation renommée (toute ressemblance avec Nicolas H. étant évidemment fortuite). Enfin parce que la réalisatrice Julie Manoukian (dont j'avais plutôt bien aimé Les Vétos) égratigne (avec humour) le camp qu'elle apprécie.
La manière dont les activistes arrivent à leurs fins n'est évidemment pas réaliste, mais l'on passe un bon moment.
19:01 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Écrire un commentaire