samedi, 15 mars 2025
On ira
L'actrice et réalisatrice Enya Baroux a choisi la tragi-comédie pour traiter de questions très sensibles : le cancer, le choix de sa mort et les relations parents-enfants.
Dans la première partie de l'histoire domine un ton comique, perceptible dès l'introduction, qui présente les deux principaux personnages, Marie et Rudy, interprétés par la merveilleuse Hélène Vincent et l'incontournable Pierre Lottin (déjà excellent dans En Fanfare, un film quasiment ignoré par les derniers César... mais est-ce réellement étonnant ?). Entre la veuve isolée (mais très maline) et le jeune travailleur social maladroit (mais plein de bonne volonté) va naître une improbable complicité, que le talent des deux comédiens rend crédible.
J'ai été nettement moins enthousiasmé par le personnage du fils. Pourtant, il est plutôt bien interprété par David Ayala, qui tente de le rendre moins antipathique... mais je dois avouer qu'en dépit d'un scénario généreux, il m'a collé des boutons durant tout le film. Il ressemble trop à un membre de ma famille et je trouve le portrait de départ très chargé : c'est donc un mauvais fils, mais aussi un père lamentable, un ex-mari pathétique... et un auto-entrepreneur ridicule. L'histoire a évidemment pour but de nous montrer une sorte de rédemption... qui met du temps à survenir.
En attendant Godot ce moment miraculeux, on peut profiter des nombreuses péripéties du film, certaines très cocasses (en général quand P. Lottin est à l'écran), d'autres plus émotionnelles : autour du début de l'adolescence de la fille, et quand il s'avère que la santé de Marie se dégrade irrémédiablement.
A signaler aussi certains moment totalement inattendus, comme la séquence chez les Gitans, qui rebondit de manière très poétique en toute fin d'histoire.
Si l'on ajoute à cela de beaux paysages du sud-est de la France et le surgissement, à intervalle régulier, du tube de Desireless (jusqu'au générique de fin, interprété par Barbara Pravi), on peut dire qu'on passe un beau moment, nimbé d'humour au départ, avec les yeux qui piquent à la fin.
14:33 Publié dans Cinéma, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
Commentaires
Des petites erreurs de débutante mais le sujet est traité avec élégance je trouve (contrairement au dernier Almodovar). On sourit pas mal, on est ému. J'ai aimé. Surtout Hélène et Pierre ♡
Et je crois que En fanfare a été totalement ignoré aux César et n'a rien obtenu. Tant pis 2 millions et demi de spectateurs c'est une belle récompense.
Écrit par : Pascale | samedi, 15 mars 2025
Répondre à ce commentaireJ'ai écrit "quasiment ignoré", parce que, s'il le film n'a effectivement reçu aucun prix, il a inspiré le début "en fanfare" de la cérémonie.
Cela m'amène d'ailleurs à m'interroger sur le prétendu secret qui serait maintenu quant aux résultats des votes. Je pense au contraire que les lauréats étaient connus à l'avance... ou que, au vu des résultats du premier tour (celui qui aboutit aux nominations), certaines personnes avaient compris que le film d'Emmanuel Courcol avait de très fortes chances de repartir bredouille.
D'où, peut-être, l'ouverture musicale, sorte de lot de consolation.
Écrit par : Henri G. | samedi, 15 mars 2025
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