samedi, 07 avril 2007
Les contes de Terremer
Dans la famille Miyazaki, je demande... le fils ! Bonne pioche ! Merci... L'équipe qui entoure le fiston doit comprendre des éléments de celle du père. Il y a quelques similitudes dans la "manufacture" du film. Tout d'abord, ce n'est pas un dessin animé pour débiles mentaux : le début intrigue, tout n'est pas expliqué, il faut patienter... et réfléchir un peu. On est dans un monde où la magie joue un rôle. On remarque aussi le soin apporté aux paysages. Même si, formellement, le fils n'a pas (encore) le coup de patte du père (ça se voit au niveau de l'animation du chat de la reine et des brebis), c'est très joli : par exemple, vers le début, l'arrivée dans cette ville cosmopolite, en plein marché, est l'occasion de déployer des effets très réussis (avec une pointe d'humour, ce qui ne gâche rien), comme lorsque la marchande déploie le tissu quasi transparent ou lorsqu'un quidam expulse la fumée du narguilé, en pleine rue.
Le film n'est toutefois pas sans défaut : sa longueur (1h55) se ressent (contrairement aux œuvres du papa) ; il aurait fallu pratiquer quelques coupes, par exemple dans certaines séquences dialoguées, qui sont un peu trop bavardes.
On part quand même pour un beau voyage initiatique (avec morale à la clé, attention), où les adultes comme les adolescents, les femmes comme les hommes, jouent un rôle important.
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vendredi, 09 février 2007
L'année suivante
Pour une fois qu'un film qui a pour cadre la banlieue (les banlieues en fait) ne nous bassine pas d'histoires de Té-Ci, de bagarres dans une ambiance de rap prétentieux, cela mérite d'être signalé. En plus, c'est plutôt bien foutu et bien joué (Ariane Ascaride sort enfin des rôles à la Guédiguian, la petite Anaïs Demoustier se débrouille bien et les seconds rôles masculins sont impeccables.).
C'est l'histoire d'une fille seule : l'héroïne a comme un air de famille avec le personnage incarné jadis par Virginie Ledoyen dans le film de Benoît Jacquot. Mais, ici, c'est une fille seule entourée (de sa mère, sa meilleure amie et d'autres personnages qui ne font qu'effleurer son monde). Sa solitude est liée à une disparition, que je ne raconterai pas.
La "banlieue" est omniprésente : les enfilades d'enseignes moches, les centres commerciaux, les transports en commun, le vol d'un sac et le non-retour d'un personnage africain campent un environnement coloré mais qui glisse un peu sur le personnage principal.
C'est un film assez original, entre chronique contemporaine et journal intime décalé.
Remarque : on y voit des personnages lire, ce qui devient de plus en plus rare dans le cinéma "moderne" !
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vendredi, 29 décembre 2006
Les fils de l'homme
Cela fait plusieurs mois que ce film est sorti, dans une relative discrétion par rapport au commun des grosses productions lénifiantes, et c'est seulement cette semaine qu'on peut le voir à Rodez. Le gros avantage est qu'au lieu de se taper la version doublée, on a droit à la version originale sous-titrée. Par contre, comme il est classé "art et essai", la programmation n'est pas très pratique.
Bon, revenons au sujet. J'aime la politique fiction. Les Britanniques aussi, ça tombe bien. J'avais adoré les romans d'Orwell et "Le meilleur des mondes" d'Aldous Huxley. L'année dernière, "V pour Vendetta (adapté d'une BD) ressuscitait le genre. Ici, l'action se passe dans 20 ans. L'un des défauts du film est de ne pas permettre de comprendre les causes de l'infertilité des humains (le nœud de l'intrigue), même si des indices sont semés ici et là : la pollution atmosphérique, une possible guerre chimique ou bactériologique. Sur ce sujet, je pense plutôt que, si une catastrophe survient en liaison avec l'évolution de la population, plus qu'à l'infertilité, il faudra l'attribuer à la surpopulation de notre planète (et à la mentalité lapiniste de bien des régimes culs-bénits). L'autre défaut du film (tiré d'un roman de PD James, au fait... va falloir que j'essaie de le lire) est de s'arrêter trop tôt.
La fiction politique se déroule au niveau de la vie quotidienne : on voit les individus (en particulier le héros, prénommé "Théo"... et qui incarne une sorte de deus ex machina !) et les foules évoluer, avec une forte présence des forces de sécurité. Le contexte britannique actuel joue : la question centrale est celle des immigrés illégaux (pas uniquement originaires des actuels pays en développement : because la catastrophe antérieure, on y trouve aussi des Allemands, des Russes et même des Français... c'est un film polyglotte !).
Au final : un film nerveux, bien mené, bien joué (par Clive Owen, bien sûr, mais aussi par Michael Caine, dans un rôle surprenant !). Attention toutefois aux âmes sensibles : c'est assez violent, à l'image du monde qu'il décrit.
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jeudi, 24 août 2006
Le vent se lève
Ken Loach nous a-t-il gratifiés d'un film consacré aux flatulences ? Eh bien non !! Ceci dit, The wind that shakes the barley (son vrai titre en pas-français, qui signifie "Le vent qui agite l'orge") ne manque pas de souffle. Le vent dont il est question est celui de l'Histoire, avec le tournant que constitue le début de la décolonisation britannique, en Irlande (mais sans référence aux Pâques 1916, tout aussi importantes que le début de la guerre d'indépendance). C'est aussi le vent de la colère, celle des populations qui subissent le joug anglais. Toute armée d'occupation finit par se rendre odieuse, retenez la leçon. C'est aussi le vent du destin, qui unit puis sépare deux frères : le nationalisme mène au fratricide, moi j'vous'l'dis !
Ce côté "donneur de leçon" est parfois trop perceptible... et la fin sombre dans le mélo, je trouve. Ceci dit, le film est prenant, les décors sont magnifiques (ah, la campagne irlandaise...), les acteurs excellents (qu'il faut entendre en version originale - quitte à faire des kilomètres, pour le gaélique et l'accent irlandais). L'intrigue est parfois peut-être un peu complexe pour qui ne connaît pas bien le conflit, mais cela passe.
Dans ce film, j'ai retrouvé le "souffle" qui animait Land of freedom et aussi un peu Bread and roses. Les préoccupations sociales, la marque du cinéaste, ne sont pas absentes, même si on sent parfois de la maladresse à introduire une réflexion socio-économique dans un contexte de lutte nationale.
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mercredi, 16 août 2006
Entre deux rives
C'est une comédie romantique un brin fantastique. On peut la rapprocher (un peu) d'un film avec Dennis Quaid (Fréquence interdite), dans lequel le personnage qu'il interprétait entrait en communication radio avec son père mort 30 ans plus tôt. On peut aussi ressentir un peu l'influence de L'Effet papillon (je ne peux pas expliquer pourquoi sans déflorer le film... donc, allez le voir si vous voulez vraiment comprendre de quoi qu'est-ce que je suis en train de causationner).
Soyons clair : ce n'est pas un chef-d'œuvre et l'aspect comédie est léger. De plus, si on fait bien attention au début, on comprend l'un des ressorts du scénario, qui joue à plein à la fin du film. Mais c'est bien interprété. J'ai été pris par l'ambiance un peu décalée : les personnages vivent dans une agglomération géante, trépidante (Chicago) et aspirent à plus de sérénité, au travers de la maison, du lac, de la pratique épistolaire. On a aussi droit à des vues pas idiotes du tout sur les rapports père-fils, le fait de réaliser ses envies (professionnelles ou autres)... et on comprend pourquoi les boîtes aux lettres électroniques utilisent toutes (ou presque ?) un petit drapeau rouge...
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