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dimanche, 22 mars 2009

Pets politiques

   Il s'agit d'une parodie du Seigneur des anneaux. Cela pourrait s'appeler Le Seigneur des anus. C'est bien foutu : les dialogues parodiques sont assez bien écrits, l'auteur s'est efforcé de les faire coïncider avec les mouvements des lèvres des acteurs et la qualité sonore est tout à fait acceptable.

   Cela s'appelle Les Contes de pets et vous pouvez visionner la chose à l'adresse suivante :

http://video.google.fr/videosearch?q=pet&hl=fr&em...#

   Mention spéciale pour les orques victimes des pets !

mardi, 10 mars 2009

La vague (die Welle)

   Le film commence par une séquence durant laquelle on découvre le personnage principal, au volant d'une splendide 504 (méfions-nous des individus qui avalent les kilomètres dans une vieille Peugeot...), écoutant du rock anglo-saxon. On entend très bien, à plusieurs reprises, les paroles "I don't care about history" (Je me fous de l'histoire)... alors que l'intrigue tourne essentiellement autour d'un phénomène historique, ce que les personnages vont d'ailleurs prendre en pleine figure. C'est une allusion à la formule "(Un peuple) qui oublie son histoire se condamne à la revivre".

   Comme l'action se passe en Allemagne, de nos jours, dans un lycée pour rejetons de la classe moyenne, on tend l'oreille, on scrute : oui, il va être question du nazisme, plus généralement en fait du totalitarisme, à travers un "cours" original sur l' "autocratie". Le prof, charismatique, est à la fois entraîneur de water-polo et spécialiste de (science) politique (en voilà enfin un qui a bien compris toute la substance de la politique éducationnelle de Xavier Darcos).

   Le réalisateur a voulu nous peindre un cadre particulier. Au départ, on a presque l'impression d'arriver sur un campus états-unien, avec ce travelling si caractéristique. De la même manière, la présentation de plusieurs contextes familiaux nous met en contact avec ces banlieusards friqués mais pas trop qui sont si peu autoritaires avec leurs enfants. Au lycée, les mêmes principes sont à l'oeuvre : les ados passent beaucoup de temps dans des clubs, apportent parfois leur pitance en cours et apparaissent souvent complètement "bouffés" par le consumérisme putassier. Je pense que, derrière cette description sans complaisance du milieu, il y a la volonté de faire toucher du doigt que, dans certaines circonstances, certaines des mesures proposées par des mouvements dangereux peuvent avoir de bons côtés.

   Pour bien faire comprendre à ses élèves ce qu'est un mouvement populiste , le prof décide d'en créer un, dans sa classe. Il est fondé sur la soumission absolue à l'autorité et l'exclusion (directe ou plus subtile... perverse même) des dissidents. Le grand intérêt du film est l'évolution de ce groupe de jeunes, où la quête identitaire le dispute au besoin de reconnaissance. (Non, je n'enlèverai pas cette phrase grandiloquente.)

   Les acteurs sont formidables, à commencer par ce prof sportif, mais les jeunes sont eux aussi épatants.

   Le film souffre cependant d'une faille conceptuelle. En théorie, le prof était chargé de faire toucher du doigt à ses élèves la réalité d'un totalitarisme qui se met en place. Il a donc réussi au-delà  de ses espérances. Mais, dans le récit, on l'entend affirmer qu'il voulait surtout leur faire découvrir le collectif, la solidarité (à l'opposé de leurs valeurs bourgeoises égocentriques). Le réalisateur a du mal à gérer cette contradiction, entre le prof manipulateur d'un côté et l'ingénu pédagogue de l'autre. Mais cela reste une formidable expérience cinématographique... que j'ai pu voir, en sortie nationale, dans un cinéma aveyronnais, en version originale sous-titrée ! (Pas à Rodez, hélas, mais à Millau... mes compliments au responsable de la programmation des Lumières de la ville.) Ne vous laissez pas influencer par la critique professionnelle snob, qui n'a en général pas aimé.

   Sur un sujet proche, j'avais aussi beaucoup apprécié L'Expérience, de Olivier Hirschbiegel, sorti en 2003.

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=27244.html

23:57 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film

samedi, 07 mars 2009

Pour un instant, la liberté

   C'est l'histoire de deux jeunes hommes iraniens, qui quittent clandestinement le pays, emmenant avec eux deux enfants (un garçon et une fille) pour leur faire rejoindre leurs parents réfugiés en Autriche. En chemin, ils croisent la route de Kurdes et d'autres exilés persans.

   Les scènes "iraniennes" sont très belles : les paysages sont magnifiques, les villages pittoresques... et la population parfois truculente. Je recommande tout particulièrement la famille du Kurde, ce personnage-là étant l'une des grandes attractions du film. C'est un escogriffe enjoué (qui pourrait se retrouver dans un film de Kusturica), malin et drôle. La scène avec le masque à gaz est hilarante !

   Les enfants sont aussi très bien. J'ai un faible pour la petite fille, intelligente, malicieuse... et mignonne comme tout.

   Le film est souvent dur : la condition de sans-papier, en Turquie (sur la route de l'Europe, Allemagne pour les uns, Autriche pour les autres), rabaisse les individus (souvent exploités), qui deviennent parfois prêts à tout pour obtenir ce précieux statut de réfugié. Les spectateurs français, occidentaux, seront peut-être surpris du renversement de situation concernant la Turquie. Chez nous, elle est perçue comme un foyer de migrants, à contrôler. Pour les Iraniens ou les Irakiens, elle est la porte de l'Occident, déjà moderne... et surtout plus libre que leur pays d'origine. L'histoire d'amour qui se noue entre la citadine turque de classe moyenne et l'immigré iranien a valeur de symbole.

   Le film est toutefois gâché par la profusion de bons sentiments, le réalisateur se montrant trop en empathie avec ses personnages, incarnés par des acteurs dont le jeu est parfois stéréotypé. Ceci dit, l'histoire étant en partie autobiographique, on peut comprendre qu'il manifeste parfois une trop grande proximité avec le sujet.

   Le site officiel : http://www.pouruninstantlaliberte.com/site.html

00:40 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film

mardi, 03 mars 2009

Les Insurgés

   Voilà un autre film que j'avais raté à sa sortie. Il faut dire qu'il n'a pas marché des masses : à Rodez, il a été retiré de l'affiche au bout de deux semaines, me semble-t-il. Je suis parvenu à choper une séance dans le Tarn, récemment. A la base, l'histoire (vraie) des frères Bielski, autour de laquelle s'est construit le film, m'intéressait. Un livre a même été publié sur eux.

   Ce long-métrage est donc imprégné d'Histoire. La séquence introductive est explicitement calquée sur ces films tournées par des SS ou des policiers allemands sur le front de l'Est. La violence avec laquelle les civils sont traités, l'aide active des Slaves du coin (Biélorusses ici, Lettons ou Ukrainiens ailleurs...), l'hilarité de certains massacreurs campent une situation qu'on aurait tort de ne pas croire dramatique. Très vite, le faux noir et blanc devient couleurs, celles de l'histoire vécue. On retrouve le noir et blanc à la fin, quand il est question du devenir des héros. C'est l'occasion de découvrir leur vrai visage.

   Entre ces deux moments, eh bien, il y a deux heures de rebondissements, de morts, de solidarité, de vilenie, de bagarres... d'amour même. Il s'agit d'un film total, hollywoodien sans trop d'excès. On peut regretter la tendance des héros à "prendre la pose", tout comme on sourira peut-être à la mièvrerie de certaines scènes, qui contrastent avec la grande réussite du reste.

   Film de guerre, film de groupe, film de couple(s), voilà un copieux menu finalement pas indigeste.

18:58 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film

vendredi, 27 février 2009

Les petits malins d' "Europe 1"

   Comment faire pour retransmettre la cérémonie des César quand une chaîne de télévision en possède l'exclusivité ? La radio Europe 1, qui essaie de remonter la pente en se la jouant "super radio de l'information", a mis au point une petite combine. Le créneau est hyper concurrentiel : France info et B.F.M. sont bien en place et les chaînes d'information en continu (L.C.I., B.F.M. T.V. et I Télé) pensent que, tôt ou tard, l'un d'entre elles sera la C.N.N. française.

   Qu'a fait Europe 1 ? Ben on a décidé de filmer plusieurs journalistes (dont Marie Drucker, à qui il arrive de lire ses sms alors qu'elle est à l'image) et un écran de télévision sans doute branché sur Canal +.

   On peut visionner le résultat à l'adresse suivante :

http://www.europe1.fr/Decouverte/Talents-et-personnalite/...

   Bon, on peut voir les journalistes se faire apporter de la bouffe et de la boisson... ça a un côté "coulisses de l'info".

   Ceci dit, ils donnent quand même grosso modo l'impression de se faire chier... et ils ne se foulent pas quand Dustin Hoffman cause en anglais : la traduction est assez lâche...

   L'info reste la priorité : alors qu'Elie Seymoun débarque déguisé en "Tootsie" (c'est moyennement drôle... sauf quand il se fout gentiment de la gueule des actrices qui recourent à la chirurgie esthétique), l'un des journalistes prend la peine d'annoncer la victoire de la France sur le Pays-de-Galles au tournoi des Six Nations.

   Au bout d'un moment, on sent vraiment que Marie Drucker préfèrerait passer la soirée ailleurs, loin, très loin : elle vient encore de lire ses sms et elle a fini par glisser un écouteur dans son oreille gauche... et puis, quand Agnès Varda, émouvante, fait son petit discours de remerciement, la fille à son papa prend carrément le portable en main. C'est quand même beau, le professionnalisme !

   Ah, ce coup-ci, changement : l'écouteur est dans l'oreille droite !...

    Le meilleur moment de la soirée : quand les jeunes acteurs de Entre les murs viennent remettre le césar du meilleur décor... l'un d'entre eux, notamment, souhaitant que Sean Penn remplace l'actuel président de la République. (Et j'ai bien aimé quand l'adolescente rebelle du film a fait sa déclaration "Vincent Cassel, je t'aime !")

   Ah, maintenant, une greluche (une comique je crois) a un nibard à l'air... (Clin d'oeil à l'Amérique de Sean Penn, Dustin Hoffman... et Janet Jackson !) Qu'est-ce qu'il faut pas faire ! (Elle joue une starlette particulièrement cruche... Y a un paquet de gonzesses dans la salle qui doivent se sentir concernées...)

   Cette fois-ci, Marie Drucker, véritablement captivée par son travail, a mis les deux écouteurs (pas dans la même oreille, voyons !).

   Je suis content pour Richet, qui décroche le césar de la mise en scène. (Marie Drucker a l'écouteur dans l'oreille gauche.) Et Vincent Cassel obtient ce qu'il mérite ! (Séquence émotion... et l'on se rend compte, à travers la famille Cassel, que le petit monde du cinéma français est décidément très endogame.

    Je trouve piquant de voir tous ces snobs ovationner la populo Yolande Moreau... Ceci dit, je n'ai pas vu Séraphine, le grand vainqueur de cette cérémonie, mais cet engouement me semble très politiquement correct. (Cela me rappelle un peu le triomphe de L'Esquive, il y a quelques années... film au demeurant très intéressant.)

22:34 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film

lundi, 23 février 2009

19e prix des auditeurs du "Masque et la plume"

   Il s'agit d'une récompense décernée par l'émission de France inter au nom des auditeurs qui ont voté pour leurs deux films préférés de l'année, l'un français (ou francophone), l'autre étranger.

   Dans la catégorie "meilleur film français", le classement est le suivant :

1) Un Conte de Noël

2) Séraphine

3) La Vie moderne

4) Entre les murs

5) Stella

6) Le Crime est notre affaire

7) Le premier jour du reste de ta vie

8) Les Plages d'Agnès

9) Home

10) Rumba

   Comme vous pouvez le constater, je n'en ai vu qu'une minorité... sans regret, sauf pour Home. N'allez pas croire pour autant que je dédaigne les oeuvres hexagonales. En voici quelques unes, sorties en 2008, mais qui n'ont pas bénéficié des mêmes faveurs de la critique professionnelle bien à l'aise dans ses charentaises :

- Mesrine, l'instinct de mort et Mesrine, l'ennemi public numéro 1, qui peuvent se voir comme deux volets d'un polar social violent

- Si le genre cérébral vous agrée davantage, alors Cortex devrait faire l'affaire.

- Il existe des gens capables, en France, de sortir du périphérique et de délaisser les émois post-pubères des enfants gâtés de la bourgeoisie parisianiste : Dernier maquis est un film fort sur la France d'aujourd'hui, celle qui trime.

- De la fiction à caractère documentaire au documentaire-fiction, il n'y a qu'un pas, franchi avec talent par l'auteur de L'Apprenti (bien plus réussi que le film de Depardon, encensé par les bobos, mais pas très bien reçu dans les campagnes aveyronnaises)

- Si la belgitude ne vous est pas totalement étrangère, alors vous serez sensibles au charme indéniable de J.C.V.D.

   Dans la catégorie "meilleur film étranger", les auditeurs du Masque et la plume qui ont voté ont fait émerger le classement suivant :

1) Valse avec Bachir

2) Two Lovers

3) There will be blood

4) No country for old men

5) Les citronniers

6) Into the wild

7) Le Visiteur

8) L'Echange

9) La Visite de la fanfare

10) Vicky, Cristina, Barcelona

   Comme vous pouvez le constater, je suis un peu plus en phase avec le palmarès étranger. Et pourtant... quelques perles ne figurent pas :

- dans la catégorie "film social", je regrette fort l'absence de It's a free world et de Chop shop

- dans la catégorie "le Moyen-Orient nous intéresse", je trouve scandaleux que des films comme Battle for Haditha et Redacted ne figurent pas ; dans un autre genre, Le Cahier aurait mérité un accessit

- dans la catégorie "film historique grand public", on a semble-t-il un peu méprisé Les Faussaires et Mongol, pourtant de grandes réussites ; moins spectaculaire, Et puis les touristes est tout aussi fort

- si les horreurs de l'Histoire ne vous passionnent pas, vous pouvez toujours vous reporter sur celles du monde contemporain (assaisonnées d'humour acide) : [Rec] et Teeth vous feront passer d'agréables moments

- Vous préférez un humour moins morbide ? Pas de problème ! Notre Michel Gondry est là pour vous satisfaire avec son savoureux Be kind rewind... à moins que vous ne soyez portés sur l'animation : Kung fu Panda et Wall-E vous tendent leurs pattes !

19:03 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film

jeudi, 19 février 2009

Au diable Staline, vive les mariés !

   Le titre original est "La noce silencieuse", qui met l'accent sur la deuxième moitié du film... et sur les conséquences à long terme, tandis que le titre français met en valeur l'une des grandes qualités du film : sa truculence... parce que les Roumains sont un peu les Ritals de l'Europe de l'Est. Le film s'inspire donc de la comédie italienne des années 1950-1970, mais aussi du style "Europe centrale" (Kusturica, dit-on parfois pour simplifier) : les personnages sont hauts en couleur et l'ensemble donne parfois l'impression d'un fouillis plus ou moins bien organisé.

   L'histoire se passe à deux époques différentes : les années 2000 (au début et à la fin du film) et l'année 1953, plus précisément le mois de mars, au moment du décès de Joseph Staline. La Roumanie, dont les frontières et les régimes politiques ont fortement varié au XXème siècle, se retrouve, à la fin des années 1940, sous la botte du voisin soviétique. Les communistes roumains gèrent le pays pour le compte du "grand frère". Cela nous vaut de savoureuses scènes, dans lesquelles les bolcheviques locaux sont le plus souvent tournés en ridicule. (L'un des militants, chargé de la politique culturelle, est même affublé d'une moustache hitlérienne !) Cela contraste avec l'image des Soviétiques, toujours inquiétante.

   Les héros sont des paysans alcooliques et obsédés, ce qui donne le ton général du film. Celui-ci commence d'ailleurs par un dialogue (à l'époque contemporaine, dans un minibus), un personnage évoquant la régularité de ses déjections :

- Le matin, à 7 heures je pisse et à 8 heures je chie.

- Mais à quelle heure te lèves-tu ?

- A 9 heures !

    La petite heure et demi est parsemée de saillies de ce genre, pas toujours réussies, parfois gâchées par le jeu un brin outrancier des acteurs, mais bon, on rigole. La séquence du repas de noces est particulièrement savoureuse, avec cette scène de "téléphone arabe" et surtout, au commencement, un pet d'anthologie !! (Hélas, l'auteur n'exploite pas l'aspect olfactif de la chose, ce qui aurait pu donner encore davantage de force à sa scène.)

   Cependant, le rire n'est jamais loin des larmes et, si les personnages sont portés sur la gaudriole, c'est parce que la vie n'est pas toujours drôle. Je vous laisse le soin de découvrir l'arrière-plan dramatique de cette histoire, en partie inspirée de faits réels.

samedi, 07 avril 2007

Les contes de Terremer

   Dans la famille Miyazaki, je demande... le fils ! Bonne pioche ! Merci... L'équipe qui entoure le fiston doit comprendre des éléments de celle du père. Il y a quelques similitudes dans la "manufacture" du film. Tout d'abord, ce n'est pas un dessin animé pour débiles mentaux : le début intrigue, tout n'est pas expliqué, il faut patienter... et réfléchir un peu. On est dans un monde où la magie joue un rôle. On remarque aussi le soin apporté aux paysages. Même si, formellement, le fils n'a pas (encore) le coup de patte du père (ça se voit au niveau de l'animation du chat de la reine et des brebis), c'est très joli : par exemple, vers le début, l'arrivée dans cette ville cosmopolite, en plein marché, est l'occasion de déployer des effets très réussis (avec une pointe d'humour, ce qui ne gâche rien), comme lorsque la marchande déploie le tissu quasi transparent ou lorsqu'un quidam expulse la fumée du narguilé, en pleine rue.

   Le film n'est toutefois pas sans défaut : sa longueur (1h55) se ressent (contrairement aux œuvres du papa) ; il aurait fallu pratiquer quelques coupes, par exemple dans certaines séquences dialoguées, qui sont un peu trop bavardes.

   On part quand même pour un beau voyage initiatique (avec morale à la clé, attention), où les adultes comme les adolescents, les femmes comme les hommes, jouent un rôle important.

16:21 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

vendredi, 09 février 2007

L'année suivante

   Pour une fois qu'un film qui a pour cadre la banlieue (les banlieues en fait) ne nous bassine pas d'histoires de Té-Ci, de bagarres dans une ambiance de rap prétentieux, cela mérite d'être signalé. En plus, c'est plutôt bien foutu et bien joué (Ariane Ascaride sort enfin des rôles à la Guédiguian, la petite Anaïs Demoustier se débrouille bien et les seconds rôles masculins sont impeccables.).

   C'est l'histoire d'une fille seule : l'héroïne a comme un air de famille avec le personnage incarné jadis par Virginie Ledoyen dans le film de Benoît Jacquot. Mais, ici, c'est une fille seule entourée (de sa mère, sa meilleure amie et d'autres personnages qui ne font qu'effleurer son monde). Sa solitude est liée à une disparition, que je ne raconterai pas.

   La "banlieue" est omniprésente : les enfilades d'enseignes moches, les centres commerciaux, les transports en commun, le vol d'un sac et le non-retour d'un personnage africain campent un environnement coloré mais qui glisse un peu sur le personnage principal.

   C'est un film assez original, entre chronique contemporaine et journal intime décalé.

   Remarque : on y voit des personnages lire, ce qui devient de plus en plus rare dans le cinéma "moderne" !

16:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

vendredi, 29 décembre 2006

Les fils de l'homme

    Cela fait plusieurs mois que ce film est sorti, dans une relative discrétion par rapport au commun des grosses productions lénifiantes, et c'est seulement cette semaine qu'on peut le voir à Rodez. Le gros avantage est qu'au lieu de se taper la version doublée, on a droit à la version originale sous-titrée. Par contre, comme il est classé "art et essai", la programmation n'est pas très pratique.

     Bon, revenons au sujet. J'aime la politique fiction. Les Britanniques aussi, ça tombe bien. J'avais adoré les romans d'Orwell et "Le meilleur des mondes" d'Aldous Huxley. L'année dernière, "V pour Vendetta (adapté d'une BD) ressuscitait le genre. Ici, l'action se passe dans 20 ans. L'un des défauts du film est de ne pas permettre de comprendre les causes de l'infertilité des humains (le nœud de l'intrigue), même si des indices sont semés ici et là : la pollution atmosphérique, une possible guerre chimique ou bactériologique. Sur ce sujet, je pense plutôt que, si une catastrophe survient en liaison avec l'évolution de la population, plus qu'à l'infertilité, il faudra l'attribuer à la surpopulation de notre planète (et à la mentalité lapiniste de bien des régimes culs-bénits). L'autre défaut du film (tiré d'un roman de PD James, au fait... va falloir que j'essaie de le lire) est de s'arrêter trop tôt.

     La fiction politique se déroule au niveau de la vie quotidienne : on voit les individus (en particulier le héros, prénommé "Théo"... et qui incarne une sorte de deus ex machina !) et les foules évoluer, avec une forte présence des forces de sécurité. Le contexte britannique actuel joue : la question centrale est celle des immigrés illégaux (pas uniquement originaires des actuels pays en développement : because la catastrophe antérieure, on y trouve aussi des Allemands, des Russes et même des Français... c'est un film polyglotte !).

     Au final : un film nerveux, bien mené, bien joué (par Clive Owen, bien sûr, mais aussi par Michael Caine, dans un rôle surprenant !). Attention toutefois aux âmes sensibles : c'est assez violent, à l'image du monde qu'il décrit.

15:05 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

jeudi, 24 août 2006

Le vent se lève

  Ken Loach nous a-t-il gratifiés d'un film consacré aux flatulences ? Eh bien non !! Ceci dit, The wind that shakes the barley (son vrai titre en pas-français, qui signifie "Le vent qui agite l'orge") ne manque pas de souffle. Le vent dont il est question est celui de l'Histoire, avec le tournant que constitue le début de la décolonisation britannique, en Irlande (mais sans référence aux Pâques 1916, tout aussi importantes que le début de la guerre d'indépendance). C'est aussi le vent de la colère, celle des populations qui subissent le joug anglais. Toute armée d'occupation finit par se rendre odieuse, retenez la leçon. C'est aussi le vent du destin, qui unit puis sépare deux frères : le nationalisme mène au fratricide, moi j'vous'l'dis !

  Ce côté "donneur de leçon" est parfois trop perceptible... et la fin sombre dans le mélo, je trouve. Ceci dit, le film est prenant, les décors sont magnifiques (ah, la campagne irlandaise...), les acteurs excellents (qu'il faut entendre en version originale - quitte à faire des kilomètres, pour le gaélique et l'accent irlandais). L'intrigue est parfois peut-être un peu complexe pour qui ne connaît pas bien le conflit, mais cela passe.

  Dans ce film, j'ai retrouvé le "souffle" qui animait Land of freedom et aussi un peu Bread and roses. Les préoccupations sociales, la marque du cinéaste,  ne sont pas absentes, même si on sent parfois de la maladresse à introduire une réflexion socio-économique dans un contexte de lutte nationale.

18:35 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

mercredi, 16 août 2006

Entre deux rives

      C'est une comédie romantique un brin fantastique. On peut la rapprocher (un peu) d'un film avec Dennis Quaid (Fréquence interdite), dans lequel le personnage qu'il interprétait entrait en communication radio avec son père mort 30 ans plus tôt. On peut aussi ressentir un peu l'influence de L'Effet papillon (je ne peux pas expliquer pourquoi sans déflorer le film... donc, allez le voir si vous voulez vraiment comprendre de quoi qu'est-ce que je suis en train de causationner).

      Soyons clair : ce n'est pas un chef-d'œuvre et l'aspect comédie est léger. De plus, si on fait bien attention au début, on comprend l'un des ressorts du scénario, qui joue à plein à la fin du film. Mais c'est bien interprété. J'ai été pris par l'ambiance un peu décalée : les personnages vivent dans une agglomération géante, trépidante (Chicago) et aspirent à plus de sérénité, au travers de la maison, du lac, de la pratique épistolaire. On a aussi droit à des vues pas idiotes du tout sur les rapports père-fils,  le fait de réaliser ses envies (professionnelles ou autres)... et on comprend pourquoi les boîtes aux lettres électroniques utilisent toutes (ou presque ?) un petit drapeau rouge...

13:03 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films