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jeudi, 27 juillet 2006

Ils

        Un soir, je me suis dit : pourquoi pas ? Moins d'1h20, film de genre à la sauce frenchie... et j'ai apprécié ! C'est bien joué, bien mené, à partir d'une histoire vraie. Il y a un petit côté "Blair witch" dans l'esthétique. On nous mène par le bout du nez pendant un moment avant que le mystère ne s'éclaircisse. Bon, ceci dit, les futures victimes font toujours des trucs qu'il ne faudrait absolument pas faire, mais ça passe.

        Remarque : cela fait plusieurs années qu'en Europe comme outre-Atlantique, on considère les anciens pays communistes comme une zone menaçante, inconnue, semi-barbare. On a vu récemment le cas de la Slovaquie. Ici, il est question de la Roumanie (liens culturels avec la France oblige : l'héroïne enseigne dans un lycée français)... et puis, entre les techniciens, les figurants, l'hôtel, la bouffe, c'est toujours moins cher qu'ici...

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jeudi, 13 juillet 2006

Vol 93

   Dans la version originale, le titre est United 93, le nom de l'avion dont les passagers se sont révoltés contre les pirates de l'air. Dans le générique de fin, il est quand même précisé que cette compagnie aérienne (United Airlines) n'a pas sponsorisé le film et que celui-ci ne lui est lié en aucune manière (financière). Le film est construit sur l'alternance de scènes liées à l'action des pirates (de leur dernière journée à l'hôtel à la chute de l'avion) et de scènes se passant dans une tour de contrôle, un centre d'aiguillage (du ciel, bien sûr) ou le centre de sécurité aérienne. En regardant le générique de fin, vous vous apercevrez que certains personnages jouent leur propre rôle. Cela donne un ton très réaliste au film. Paul Greengrass est donc un bon choix. Il avait fait ses preuves dans Bloody Sunday, un excellent film sur le conflit nord-irlandais.

   Il faut d'abord voir ce film comme un suspense. Bien que l'on connaisse la fin, l'action se suit avec un grand intérêt. Greengrass a voulu rester au plus près de la réalité : il a fait effectuer des recherches pour ensuite pouvoir transposer l'histoire à l'écran en la trahissant le moins possible. Parfois, les scènes des centres de contrôles sont un peu saoulantes. Elles sont un peu trop nombreuses... mais elles donnent envie de savoir ce qu'il se passe au même moment dans l'avion. Le film suit la chronologie et donc il nous retrace la crise du 11 septembre 2001. Une autre de ses qualités est le soin apporté aux personnages des pirates de l'air : on voit bien leur fanatisme religieux (sans que l'organisation des attentats soit expliquée) et aussi leur humanité relative ; ces attentats, qui ont nécessité une préparation longue, minutieuse, ont réussi presque par miracle ; il aurait fallu peu de choses pour les contrecarrer (et encore le film ne parle pas de ce que savaient les services états-uniens).

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mercredi, 12 juillet 2006

Nos voisins les hommes

      Une comédie sympathique, avec une qualité d'animation plus qu'acceptable, un scénario qui tient la route et des personnages qui "tranchent" : ce sont des archétypes. Un écureuil hyperactif roteur, une moufette flatuleuse, une tortue qui réfléchit vite (et court !) etc. On a droit à une critique très gentillette de la "banlieue" au sens états-unien du terme : cet entassement de baraques de bourges qui s'empiffrent à longueur de journée.

    Le film fait l'éloge de la "famille", au sens génétique comme au sens figuré (le groupe d'amis), contre l'individualisme destructeur. Il est au fond assez convenu. Deux seuls humains sont dépeints négativement : le "dératiseur" (un pauvre gars qui fait son boulot) et surtout la gérante du lotissement, une femme "moderne", forcément rivée à son portable, forcément brune (les blonds sont les gentils, voyons !), forcément célibataire ... et donc forcément acariâtre ! Bonjour les clichés ! Derrière la pseudo-critique du mode de vie ultra-consumériste se cache en fait son apologie : les bebêtes ne pensent qu'à se goinfrer des mêmes cochonneries que les humains... même le méchant ours qu'il est vilain le pas gentil !

      Restent les gags, réussis, comme cette scène qui voit l'écureuil -rendu supersonique- échapper à tous les pièges et sauver la situation ou la romance entre la moufette et un personnage qui a perdu son odorat... Le doublage français est moyen... c'est-à-dire pas aussi réussi que pour d'autres films d'animation : Gerra en tortue ça va, mais Cornillac en raton-laveur, ça passe moins. Par contre, la femme qui double la moufette est très bien !

15:07 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

Echo Park L.A.

   L'histoire tourne autour d'un quartier latino de Los Angeles, plutôt modeste (mais regardez les téléphones portables qui circulent !) à l'origine, mais où des bobos commencent à s'installer. Deuxième élément important : l'attachement aux traditions. Toutes les péripéties ont un rapport avec cette idée : dans quelle mesure doit-on rester "fidèle" à ce que les parents (en particulier un père flic et pasteur) ont inculqué ? Là-dessus se greffent des histoires d'amour, de sexe, une grossesse, un grand-oncle jardinier accueillant. Entre pesanteur morale et appétit de jouissance, les ados ont du mal à gérer.

   Parfois, il y a un petit esprit "Larry Clark" dans ce film, mais pas tout le temps, loin de là. Clark est plus subversif, plus contestataire, à la fois dans la forme et dans le fond. Ici, c'est gentillet, mais sympathique, bien joué, bien mené. On ne conteste pas la société (il n'est jamais question d'avortement, les filles considèrent cette cérémonie des 15 ans comme vitale et manifestent un attachement aux apparences, aux paillettes, quasi maladif) mais on veut qu'elle accepte les différences (l'homosexualité, la grossesse précoce).

12:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

mardi, 11 juillet 2006

Takeshis'

   Les fans de Kitano y trouveront des allusions à plusieurs de ses films précédents... notamment à Zaitochi pour le numéro de claquettes. C'est une sorte de manteau d'Arlequin, un puzzle égocentrique dans le lequel Kitano incarne Kitano jouant un sosie de Kitano...  à moins que parfois Kitano n'incarne un sosie de Kitano jouant à Kitano... On peut se triturer le cerveau sans qu'aucune réponse claire n'apparaisse, et à la limite on s'en fiche. Il faut profiter des scènes, des moments. Le problème est que tous ces moments ne sont pas bons. Le film est très inégal, trop long (j'ai regardé plusieurs fois ma montre...). Les défauts de Kitano sont dans ce film. Il se la joue toujours "Jean Gabin d'Asie orientale" et l'image des femmes n'est pas des plus valorisante. Ceci dit, il introduit une once d'autocritique et présente le monde de la télévision de manière assez comique.

13:55 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Pas besoin de FN en Italie...

... puisqu'il y a d'anciens membres du gouvernement Berlusconi. J'ai trouvé dans Le Monde daté du 11 juillet 2006 la déclaration suivante de Roberto Calderoni, ancien Ministre des Réformes (ferait bien de réformer son cerveau !) :

" La victoire de Berlin est une victoire de notre identité, d'une équipe qui a aligné des Lombards, des Napolitains, des Vénitiens et des Calabrais et qui a gagné contre une équipe qui a sacrifié sa propre identité en alignant des Noirs, des islamistes et des communistes pour obtenir des résultats."

    Tout d'abord, il faudrait que ce membre de la Ligue Lombarde réalise que les "vrais Italiens" auquel il fait allusion sont sans doute en bonne partie des descendants d' "immigrés" d'Europe centrale (en Lombardie par exemple), de Grèce, d'Asie mineure (où exista l'Empire byzantin, qui contrôla la moitié Sud de la péninsule autrefois)... et du reste du Bassin méditerranéen (les Calabrais sont sans doute nombreux à avoir des ancêtre arabes ou berbères).

    Ensuite, pour le lecteur français peu au fait de la phraséologie des con-servateurs transalpins, il faut traduire certains propos du sieur Calderoni. Quand il parle des "Noirs" de l'équipe de France, il sous-entend "Ce sont des Africains, donc pas des Français." C'est du racisme. Ensuite, il désigne des "islamistes". Je n'ai pas eu vent d'un quelconque prosélytisme politico-religieux au sein de l'équipe de France de football. Je crois plutôt que par "islamistes" il entend "musulmans". Voyez l'amalgame. Islamophobie ?... Enfin, il dénonce l'influence des "communistes". Il faut relativiser l'accusation. L'ambiance politique en Italie est tellement sereine qu'il n'est pas rare d'entendre un (ir)responsable conservateur qualifier de "communiste" ou de "bolchevique" (avec le couteau entre les dents ?) une personne faisant preuve d'un minimum d'esprit critique vis-à-vis de la Vulgate libérale véhiculée par les médias dominants (qui sont furieusement berlusconiens de l'autre côté des Alpes). Je pense que, dans son esprit, les propos tenus par Lilian Thuram doivent s'apparenter à de la propagande marxiste-léniniste...

    Dernière remarque : j'ai trouvé cette déclaration dans un petit encadré du supplément consacré à la coupe du monde (page 5), donc dans la version papier. Je viens d'aller voir sur le site internet du Monde, et je ne suis pas parvenu à retrouver trace de cette dépêche AFP. Etrange, non ?

lundi, 10 juillet 2006

Leçons d'amour à l'italienne

    C'est la bonne surprise de ce début juillet. Une comédie romantique transalpine qui joue sur les clichés sans (selon moi) tomber dedans. C'est divisé en chapitres, à l'image de la série de livres dont il est question dans le film. C'est aussi une référence au film à sketchs italien et aux comédies qui ont fait la réputation de ce cinéma. On a droit successivement à la rencontre, la crise, la trahison, l'abandon... et au renouveau. L'intérêt du film est que chaque chapitre est centré sur un couple différent, même si on rencontre de-ci de-là les personnages des autres histoires. A la fin, on peut dire que la boucle est bouclée.

     J'ai beaucoup ri, en particulier au premier volet, où les voix off se superposent aux dialogues pour nous révéler les pensées intimes des personnages, principalement Tommaso et Giulia. Genre :

- (Je sens que je vais dire quelque chose d'idiot) Et si on restait amis ?

- (Ouah, le râteau !)

    Le meilleur ami de Tommaso nous sert de guide, gratifiant le spectateur de ses commentaires, dont la principale utilité est de nous montrer que son ami ne l'écoute pas et que lui est prêt à tout lui céder !

    La mise en scène du "couple en crise" est suffisamment habile pour qu'on puisse s'identifier successivement aux deux personnages. Je recommande tout particulièrement la scène où ils sont couchés sur le sol dans une sorte de club pour couples en détresse... Bonjour les dessins !

    La "trahison" est parfois jubilatoire, avec cette policière implacable. Ex-cel-lent !!

 

 

   Une anecdote perso pour terminer. J'ai vu ce film à Toulouse hier dimanche, avant de prendre le train pour regagner mon Aveyron chéri. Le train est parti à 19h32, plein. L'employé de la SNCF avait l'air un peu surpris qu'autant de monde puisse décider de voyager à un horaire qui ne permettait pas de suivre les exploits footballistiques de nos gladiateurs contemporains. Le train était bondé... parce qu'une seule voiture avait été préparée. Mais, bon, c'était climatisé. Vers 20h05, le train s'est arrêté en pleine voie. Sur l'écran électronique, un message s'afficha, pour nous informer de l'arrêt et nous prévenir de ne pas nous diriger vers les portes. Par contre, rien sur le motif de l'arrêt. Je ne tardai pas à comprendre : le chauffeur écoutait la radio. Il a voulu suivre le pénalty de Zidane... et nous a d'ailleurs vite annoncé que la France menait 1 à 0. Plus de la moitié de la voiture s'en fichait éperdument... Plus tard, il n' a que ralenti pour l'égalisation italienne. Du coup, il a un peu accéléré pour rattraper le retard. Comme il n'a plus rien annoncé après le 1-1, je me suis dit qu'on devait se diriger vers une prolongation. Le train est arrivé à Rodez avec (fait exceptionnel) 1 ou 2 minutes d'avance.

   J'ai regagné mon domicile à pieds. Il faisait bon. Pas un chat dans les rues. Ah, si : un randonneur qui se dirigeait vers la gare. Arrivé chez moi, j'ai commencé par prendre une douche. Ensuite, j'ai mis la radio : j'avais complètement coupé avec l'actualité depuis vendredi soir. Pour tout dire, je ne connaissais ni le score du match "Allemagne-Portugal", ni le nom des vainqueurs du tournoi de Wimbledon ! On s'approchait de la fin de la prolongation. Mais ça m'a vite saoulé. J'ai rangé diverses affaires et grignoté un peu. Puis, saisi d'une soudaine envie de déféquer, je me suis dirigé vers les toilettes, où je me suis adonné à la sculpture post-digestive. (C'est là que je me rends compte qu'au lieu de dire que le commentaire du match me saoulait, j'aurais pu écrire qu'il me faisait chier !) Le match devait être terminé et je n'entendais rien venant des rues de Rodez. Une fois mon affaire faite, je suis retourné à la radio, pour entendre la confirmation de ce que je pressentais...

14:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

Dans la peau de Jacques Chirac

    C'est mieux que ce à quoi je m'attendais. C'est d'abord un vrai film de fiction, puisque les images d'archives sont commentées par Didier Gustin imitant la voix du président de la République. C'est drôle... et finalement pas très méchant. Pourquoi ? Tout simplement parce que la plupart du temps, le film survole les "affaires", ne décortique pas les turpitudes de M. Chirac, se contentant souvent (pas tout le temps, heureusement, sinon le film serait insupportable) de survoler. (Exemple : l'ambiguïté vis-à-vis de l'extrême-droite. Le film a le mérite de citer intégralement les propos se rapportant au "bruit" et à l' "odeur" -ils sont tronqués dans la chanson de Zebda- mais aucune analyse des rapports entre le RPR et le FN n'est menée. Chirac aurait dérapé... Tu parles !) Peut-être Karl Zéro part-il du principe que ceux qui vont voir ce film savent déjà. Dans ce cas, il a construit un simple divertissement. Il aurait été plus audacieux d'adresser ce film à ceux qui ont encore des illusions sur l'action passée du président. Il ne fut pas (que) le grand nerveux à la tête vide (avec des côtés sympathiques) que l'on se plaît à dépeindre. Le film rappelle bien son côté "flingueur", mais sur un ton plutôt louangeur (il a "niqué" Chaban-Delmas, Giscard-d'Estaing, Fabius, Barre, les "rénovateurs", Balladur et Jospin). Il aurait été plus intéressant de montrer en quoi cet individu a profité des institutions de la Ve république pour assouvir sa soif de pouvoir tout en les dévoyant à son profit... et à celui des petits copains. Par exemple, le passage sur l'affaire Méry manque d'approfondissement.

    Ceci dit, si vous voulez passer un moment agréable (le commentaire est écrit avec talent et se marie bien avec les images)...

14:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, politique

jeudi, 06 juillet 2006

Volver

   Il paraît que cela se prononce "Bolbaire". On l'entend une fois dans le film, lorsque Penélope Cruz chante (ou du moins, à ce qu'il m'a semblé, lorsqu'elle mime le chant qu'une autre personne interprète). C'est un mélodrame humaniste à la sauce almodovarienne. C'est donc plaisant, mais pas génial. (Je préfère de loin la période truculente d'Almodovar, des années 1980 jusqu'à Kika) Il y a des maladresses dans le film, mais, finalement, elles comptent peu au regard du talent des actrices (Carmen Maura, qui incarne Agustina et Lola Duenas, qui joue "Sole", toutes deux plus brillantes que "Pené") et de la force de l'histoire. C'est en cela que c'est un film humaniste, féministe même. Que de bonheur à voir ce portrait du compagnon de l'héroïne, beauf avachi face à la télévision (qui retransmet un match de foot...), enivré de bière ! Les femmes sont des victimes, mais des victimes qui savent se venger : la mère, la fille et la petite dernière.

    A un moment, il me semble qu'Almodovar lance une pique à P. Cruz. Raimunda et sa mère sont dans la cuisine et celle-ci, qui vient de la retrouver, lui dit qu'elle n'avait pas cette poitrine autrefois, lui demandant si elle ne s'est pas fait refaire... J'ai revu récemment Jambon jambon (je l'ai acheté avec un numéro du Nouvel Observateur), de l'inénarrable Bigas Luna. Le film a un peu vieilli... mais l'anatomie de P. Cruz y est bien mise en valeur. En regardant Volver, je me suis dit que Penélope avait pris un peu de poitrine (et peut-être aussi fait retoucher sa dentition)...

15:44 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

Le coupe du monde des marques (2)

   Quelques informations complémentaires ont été données par Le Monde daté du 1er juillet 2006. La France est donc bien le bourreau de Nike (quel sale pays d'altermondialistes, quand même !), puisqu'après avoir vaincu le Brésil, elle a battu le Portugal, dernier porte-étendard de cette marque. Adidas se retrouve en finale de son mondial (allemand)... mais sans l'Allemagne. L'article du Monde semble dire que le ballon utilisé le soir de la finale portera le logo de la marque allemande. On se dit que nos amis teutons doivent penser pis que pendre de l'Italie, tombeur de la "Mannschaft". Peut-être que non : le sponsor officiel des Transalpins n'est autre que Puma (le rival germanique d'Adidas), qui donc n'a pas soutenu que des équipes africaines. Pour qui le coeur des Allemands va-t-il pencher ?

   En attendant, les Portugais qui habitent ma rue ont été calmes. Je ne vous raconte pas l'animation qu'ils avaient mise pendant le championnat d'Europe de 2004. Nous fûmes un certain nombre à nous réjouir de la victoire grecque en finale : la nuit fut tranquille. Cette semaine, ils n'étaient pas très joyeux à l'idée de rencontrer la France. Ils auraient préféré le Brésil, pour des raisons culturelles sans doute, mais aussi parce qu'ils auraient alors eu le statut d' "outsider". Je ne ressens pas trop d'aigreur de leur part ce matin ; j'ai même entendu des jeunes souhaiter la victoire de la France contre l'Italie (et je pense qu'ils étaient sincères).

mardi, 04 juillet 2006

Watermarks

    C'est un documentaire franco-israélien, pas très long (1h15), qui s'attache à l'histoire d'un club de natation féminin juif autrichien, en particulier dans l'entre-deux-guerres mondiales. Vous imaginez bien que le contexte des années 1930 (montée du nazisme, Anschluss...) ne fut pas sans influencer la vie de ces jeunes femmes. Certaines d'entre elles, octogénaires, sont interrogées. Leurs témoignages sont mis en relation avec des documents d'époque. On revoit ainsi des images des Jeux Olympiques de Berlin de 1936 (auxquels une des nageuses a refusé de participer, ce dont les dirigeants autrichiens lui ont très longtemps tenu rigueur...), avec ces délégations (Français compris...) qui, en passant devant la tribune d'Hitler, font le salut nazi (pas toutes : les Américains ôtent leur chapeau... bien joué, les gars !). Ce club (nommé Hakoah, il comptait des membres masculins et féminins, dans de nombreux sports) a formé une ribambelle de championnes, qui se sont illustrées dans les compétitions nationales et internationales (j'ai même appris à cette occasion que des sortes de "JO juifs" ont été organisés dans la Palestine britannique). Le film revient notamment sur l'antisémitisme dans lequel baignait l'Autriche déjà avant l'annexion allemande. Soyez attentifs lorsque le défilé de la flamme olympique en Autriche est raconté...

    Mais le film narre aussi les retrouvailles de ces femmes âgées, dans la piscine de leurs exploits. Le retour en Autriche est l'occasion de revivre le passé, dans ce qu'il a de bon et de mauvais (un chauffeur de taxi déclare à l'une des ex-championnes qu'elle n'était "pas allemande"...). Tous les membres du club ont pu échapper au génocide. Ils se sont dispersés aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Israël.

 

Le site du film (en anglais)

http://www.kino.com/watermarks/

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lundi, 03 juillet 2006

Slevin

  C'est un polar achm'ent bien foutu, avec une pléiade d'acteurs au mieux de leur forme : Bruce Willis (sobre), Morgan Freeman (classe), Ben Kingsley (pointu), Lucy Liu (sublime... c'est quand tu veux, baby)... même Josh Harnett ! Le scénario est bien ficelé, on se fait embrouiller en moins de deux...Il faut donc dès le début être vigilant : ce que l'on nous raconte ou nous montre comme le passé (plus ou moins récent) peut être bidonné. L'humour est présent. Petit bémol : la violence, souvent gratuite. Le film aurait pu s'en passer sans perdre en efficacité (et il aurait ainsi évité l'interdiction aux moins de 16 ans).

NE LISEZ PAS LA SUITE AVANT D'AVOIR VU LE FILM... SAUF SI VOUS ÊTES FIN BOURRES !!

 

   De manière sous-jacente, le film véhicule l'idée que les "bons" sont les WASP : Bruce Willis et Josh Harnett... avec l'exception Lucy Liu. Les méchants sont les gangsters, soit juifs (Kingsley incarne avec talent une caricature de juif fortuné superstitieux et âpre au gain), soit noirs (quel bande de voyous ces Noirs), soit d'origine étrangère (un porte un nom à consonance polonaise). Reste l'exception Lucy Liu, vraiment formidable dans ce rôle (je ne le répèterai jamais assez).

  Au second degré, on peut parler de mise en abyme. Josh Harnett est un acteur qui, dans ce film, interprète un personnage qui joue un rôle. De plus, il accède au statut de star (aux côtés de Bruce Willis quand même, faut pas pousser non plus). Les "vieux" acteurs (Freeman, Kingsley) sont vaincus par le petit jeune qui monte, Harnett. Au début du film, il passe son temps en serviette de bain, ce qui permet à tous les fans d'admirer son torse parfait : c'est le beau gosse de 40 jours et 40 nuits qui fait de la figuration, au service des grosses pointures. Finalement, c'est lui qui joue le rôle principal, qui manipule tout son monde.

  Pour terminer, je me dois de signaler une faiblesse du film : pour maintenir le suspens, dans certaines scènes se référant au passé (plus ou moins récent), plusieurs personnages ne sont pas montrés de face (on les voit de dos, ou on ne voit que leurs jambes). A la fin, ces mêmes scènes réapparaissent, sous un autre angle. Par contre, l'agression du début et le coup de téléphone donné par Harnett à "Nick" sont bidons. Ici, la réalisation joue la facilité : il aurait fallu trouver un moyen qui permette ensuite de comprendre que cette partie du film était la fiction dans la fiction.

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dimanche, 02 juillet 2006

Bashing

       Les otages japonais en Irak, vous vous souvenez ? Il en est question ici, à travers la vie d'une famille dont la fille est revenue. Elle subit un véritable harcèlement, dont quelques aspects sont abordés par le film, une fiction, certes, mais qui s'appuie sur des faits réels. Bon, ceci dit, on est au Japon : ce harcèlement n'a pas tout à fait la forme qu'il prendrait en Europe par exemple. Yuko n'est jamais frappée et son vélo ne subit aucune dégradation. Par contre, elle perd son travail à cause d'un collègue sans doute nationaliste. Elle se fait rejeter de l'épicerie (où, un jour, ses achats sont détruits par trois jeunes blaireaux), son père est mis sous pression, sa belle-mère elle-même voit son travail "pollué" par "ça", comme il est dit dans le film (du moins dans les sous-titres).

      Les acteurs sont très bons. Celle qui interprète Yuko est vraiment ravissante, ce qui ne gâche rien. (La première fois qu'on la voit regagner le domicile familial pour se coucher dans sa chambre, elle adopte une position quasi foetale, de dos, qui permet de constater qu'elle a un joli cul moulé dans son jean's !). L'ambiance du film, assez noire, est due au poids du chauvinisme ambiant qui, allié au conformisme social, détermine le destin familial. Cette atmosphère est soulignée par la mise en scène : cette petite ville de province, ce quartier tristounnet sont comme une chape de plomb. De même, une sorte de malaise naît à chaque fois que les escaliers menant à l'appartement (situé au troisième étage) sont gravis. Les femmes sont la seule lumière : Yuko avec son entêtement et son côté "Mère Thérésa", sa belle-mère avec son calme et l'amour qu'elle porte à son mari.

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samedi, 01 juillet 2006

Kamikaze girls

  Un film japonais déjanté. Les deux personnages principaux sont des adolescentes aux tempérements (apparemment) contrastés. A ma gauche voici la poupée sucrée, dont la vie tourne autour des fanfreluches. Elle paraît limite tass-pé, mais elle a des excuses : un père flatuleur et ivrogne, une mère immature qui s'est barrée avec son accoucheur... et puis elle a bon fond la poupée. A ma droite voilà la (pseudo) rebelle, roqueuse motarde cracheuse coup-de-bouleuse, qui a grand coeur aussi, et des failles tout plein à l'intérieur. Les actrices sont excellentes et le scénario frappadingue. La mise en scène s'inspire du "dessin animé" et un peu aussi des pratiques télévisuelles, sans doute. Parfois, un véritable vent de folie souffle sur ce film.

  Au détour d'une scène, on rencontre des yakuzas crétins, un gaillard à la banane proéminente, un styliste exubérant... le tout souligné par une musique de djeunses... et parfois de la soupe française comme on en n'entend plus chez nous ! Quand on prend le tout au second degré, on passe un sacré bon moment, mais je reproche quand même au film de n'avoir pas de recul sur ces victimes de la mode. Certes, il montre que l'extrême attention portée à leur apparence est l'extériorisation d'un malaise chez ces jeunes femmes, mais il ne va pas jusqu'à critiquer cette monomanie, ni son alimentation par les médias.

18:15 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma