vendredi, 09 décembre 2011
Comment ne pas se moucher du pied
La manière dont chacun se présente sur les réseaux sociaux est révélatrice de certains traits de personnalité. Récemment, me connectant à "Fessebouc", je me suis vu proposer de me rapprocher de certaines personnes aveyronnaises (ben oui, je suis un peu aveyronnais sur les bords). Par curiosité, je commence à faire défiler la liste (assez longue) des contacts qui me sont proposés. Voici ce sur quoi je suis tombé :
Un détail m'a sauté aux yeux : le député Yves Censi se présente essentiellement comme un ancien de l'Ecole Normale Supérieure d'Ulm, sorte de temple des études classiques à la française.
La même information figure sur son profil, dans une série de références où l'on commence à subodorer comme une supercherie. Sa référence normalienne devient un simple "Troisième cycle".
(Admirez la bibliothèque aux étagères garnies de livres à l'arrière-plan...)
On en apprend davantage sur le site internet de l'élu parisiano-aveyronnais. Il a suivi un DEA de Sciences sociales à l'EHESS (l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, un autre temple de la culture universitaire française) et à l'ENS d'Ulm.
Pour le vulgum pecus, la différence paraît être de nuance. Pas pour qui connaît un peu le fonctionnement de l'enseignement supérieur français. Les normaliens, les seuls, les vrais, sont les étudiants qui ont intégré l'ENS après une classe préparatoire (post-bac) en deux ans (hypokhâgne puis khâgne) et la réussite à un concours extrêmement sélectif.
Tel n'est point le parcours d'Yves Censi. Après le baccalauréat, il a commencé à user ses fonds de culotte estudiantins sur les bancs de l'ESC de Clermont-Ferrand (aujourd'hui classée dans les "valeurs sûres"... comprendre au-dessous des établissements d'élite et des "incontournables"). Ensuite, dans le cadre de son cursus de Troisième cycle (tout à fait honorable), il a suivi des cours à l'ENS, dont il n'a pas été "pensionnaire".
Mais bon, vous savez ce que c'est, en France, on fait baver de jalousie en partie grâce à son cursus scolaire. Yves Censi a réussi de belles études. Il n'était nullement besoin d'y ajouter ce demi-mensonge : il n'est pas normalien. Son orgueil s'en remettra-t-il ?
21:25 Publié dans Politique aveyronnaise, Web | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, société, ump
Commentaires
Très intéressant, je partage votre analyse. Toutefois, quant à l'éventuelle réelection d'Y. CENCI, il faut prendre en compte dans la circonscription nord, le fait que jamais un Président de droite n'a été aussi impopulaire que N. Sarkozy dans les milieux populaires et ruraux.
Je connais bien le nord Aveyron et Rodez où je vis et travaille. J'avais toujours pensé, que "n'importe qui" pourvu qu'il porte l'estampille UMP y serait élu.
J'en doute aujourd'hui : le mécontentement, à la fois dirigé contre le parti majoritaire, et contre un député désormais réputé aux abonnés absents pourrait changer la donne. Souvenez-vous des sénatoriales...
Enfin, je pense qu'une candidature centriste MODEM aurait dans ce contexte toutes ses chances : le nord Aveyron ne culturellement votera pas PS. La question est de savoir s'il y aura un candidat...
Écrit par : NaNa | dimanche, 11 décembre 2011
Entre ce que vous voulez NaNa et ce qui se produira... Il y a certainement un gouffre! Le centrisme avait le vent en poupe en 2007, plus vraiment aujourd'hui. Quant à l'Aveyron, je le connais aussi bien que vous... Et malgré les critiques récurrentes formulées à l'endroit du Chef de l'Etat, pour beaucoup de nos concitoyens, personne n'aurait pu mieux faire. Souvenez vous de la visite de Sarkozy à Brommat. Le Nord Aveyron avait alors réservé le meilleur accueil au Président, et ne dites pas que le public était composé de militants!
Écrit par : Sofi | dimanche, 11 décembre 2011
Concernant les candidatures à la députation (sur la première circonscription), j'ai ouï dire qu'un cacique aveyronnais, friand de mandats locaux, y songeait en se rasant...
Il reste que, selon moi, la victoire de la candidate PS serait une grosse surprise. Une partie de l'électorat ne se sent plus représentée depuis la retraite de Jean Briane, et vote par défaut (ou s'abstient). Dans l'état actuel des choses, je pense que c'est un-e candidat-e de centre-droit (ou, à la rigueur, de centre-gauche) qui pourrait priver Yves Censi de sa réélection... et encore, cela dépendra du résultat de la présidentielle.
Écrit par : Henri Golant | dimanche, 11 décembre 2011
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