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samedi, 14 janvier 2012

Intouchables

(Début novembre 2011)

- Il parait qu'Intouchables est pas mal, comme comédie. T'en penses quoi ?

- Pas grand chose : il vient de sortir et je ne l'ai pas vu. Par contre, je peux te recommander De bon matin (avec un Darroussin excellent) et L'Exercice de l'Etat (Michel Blanc et Olivier Gourmet é-pa-tants).

- J'en doute pas, mais ils ne sont pas encore à Rodez, tes films !

 

(Début décembre 2011)

- Bon, alors tu l'as vu, Intouchables ?

- Toujours pas ! Il y a une queue pas possible ! Je ne vais tout de même pas me taper une demi-heure avant de passer en caisse, puis une demi-heure dans la salle avant le début !

 

 

(Début janvier 2012)

- Ne me dis pas que tu n'as toujours pas vu Intouchables !

- Eh bien si !  J'avais autre chose à faire durant les fêtes... et j'ai un peu peur d'être déçu.

- Tu peux y aller ! C'est meilleur que Bienvenue chez les Ch'tis !

 

   J'ai donc enfin vu le film-événement (en terme de nombre d'entrées). J'ai même eu le plaisir d'assister à une séance relativement peu suivie... mais dans la grande salle du Royal, ce qui n'est pas déplaisant.

   Bon, à la base, cela fonctionne sur des clichés. On a un riche très riche, plutôt pincé, voire méprisant. On ne sait pas trop comment il a obtenu tout cela, ni comment une telle fortune se gère... mais on le voit bien dépenser sans compter ! Face à lui on nous a placé quasiment "une racaille" de banlieue, un Black en baskets et haut de survêtement, avec une tchatche d'enfer. Il est plutôt agressif et plein de préjugés, lui aussi.

   Notons tout de suite que l'interprétation est excellente. François Cluzet fait tout passer par le visage et la diction ; c'est impressionnant. Omar Sy joue sur plusieurs registres. Certes, le rôle a été adapté pour lui (dans la vraie vie, c'est un Algérien, Abdel Sellou, qui a accompagné le tétraplégique... du coup, en Algérie, des voix se sont élevées pour regretter le changement opéré), mais il ajoute la subtilité à l'abattage. Parmi les seconds rôles (très bons), signalons Anne Le Ny (la réalisatrice de Ceux qui restent) et la pulpeuse Audrey Fleurot.

   J'ai souvent ri. Il y a bien sûr le comique de situation, avec le "choc des cultures" du début, assez attendu, mais bien rendu. Il y a aussi tout ce qui touche aux handicaps de Philippe Pozzo di Borgo. Il y a enfin toutes les "vannes" que les personnages se lancent : ça chambre un max... et des deux côtés ! (Je dois d'ailleurs avouer que je ne connaissais pas celle du "Pas de bras, pas de chocolat !")

   C'est autour du personnage -modifié- de Driss qu'un aspect social a été introduit dans l'histoire. Le personnage de la "mère" (la tante en réalité) est très touchant, et les difficultés de cette famille de banlieue issue de l'immigration ne sont pas montrées avec une ostentation excessive. D'un point de vue filmique, j'ai aussi apprécié les plans du quartier tout comme ceux du métro. Les auteurs ont un potentiel à exploiter dans le cinéma réaliste.

   C'est par contre la limite du film. Bien qu'il soit inspiré d'une histoire vraie, le parcours de ces deux hommes est plutôt l'exception que la règle. La vie des handicapés moteurs est encore plus pénible que celle du héros, parce qu'ils n'ont pas les moyens financiers dont dispose Philippe. Quant à la famille d'Omar-Driss, elle parvient finalement à surmonter toutes les embûches, alors qu'une ou deux situations pouvaient déboucher sur un drame. En cette fin d'année 2011, on a voulu offrir aux Français un joli conte de fées.

   P.S.

   Aux États-Unis, on n'a pas forcément vu le film avec ce regard-là. La "politiquement correct" n'est pas tout à fait le même ici et là-bas. Ainsi, le personnage incarné par Omar Sy est à la base assez violent, homophobe et adopte vis-à-vis des femmes qu'il essaie d'entreprendre un comportement qui pourrait être qualifié de harcèlement outre-Atlantique. Et je ne parle même pas de la vision de la musique classique... dont Driss finit toutefois par s'accoutumer, de la même manière qu'il acquiert une certaine compétence en peinture. Un Français dirait qu'il finit par réellement s'intégrer tandis que le grand bourgeois se décoince.

16:43 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema

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