Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 07 avril 2013

Estremoni

   Vendredi soir, à Rodez, la venue de Zinedine Zidane n'était pas le seul événement notable. Au cinéma Le Royal a été projeté un documentaire d'Yves Garric et Georges Berte, consacré à l'église Saint-Austremoine, située sur le territoire d'une des plus vastes communes de l'Aveyron, Salles-la-Source (entourée en rouge), proche de Rodez (en noir) :

cinéma,cinema,film,histoire,société

   La salle 1 était presque comble, principalement remplie d'habitants du coin. Le village, pittoresque, se trouve à la limite du Causse comtal et du Vallon de Marcillac. La campagne est donc marquée par les moutons et la viticulture.

cinéma,cinema,film,histoire,société

   Cette église a été restaurée à l'initiative d'habitants du cru. Certains ont fondé une association, "Les amis d'Austremoine". Trois de ses présidents successifs interviennent dans le film :

Le fondateur Jean Poujade (absent le soir de la projection)

cinéma,cinema,film,histoire,société

Marcel Maillé

cinéma,cinema,film,histoire,société

... et l'actuel président Pascal Hubert, que l'on voit "mettre le pied à la pâte" à un moment du film :

cinéma,cinema,film,histoire,société

   Leurs propos alternent avec ceux de spécialistes, notamment Louis Causse, architecte des Bâtiments de France :

cinéma,cinema,film,histoire,société

   Précis et "pointus", ses commentaires sont très intéressants. Ils sont complétés, pour la partie intérieure, par ceux de Claire Delmas, ancien conservateur des Antiquités de l'Aveyron :

cinéma,cinema,film,histoire,société

   Elle utilise sa connaissance de l'histoire de l'art et de la symbolique religieuse pour présenter dans toute leur richesse les oeuvres situées dans l'église. L'une des plus belles est le retable, datant du XVIIIe siècle :

cinéma,cinema,film,histoire,société

   Il est intact et présente des scènes faisant allusion à la vie de Jésus sur trois époques : avant qu'il ne se fasse connaître, dans ses derniers jours et après la résurrection. Deux bustes encadrent l'objet : celui de saint Austremoine, à gauche, et celui de saint Amans (premier évêque de Rodez selon la tradition), à droite. En regardant attentivement l'image, vous remarquerez que le second buste est trop grand pour sa niche. Il n'est donc sans doute pas d'origine.

   Quant à saint Austremoine, il est présent bien au-delà de l'Aveyron. Il est réputé avoir mené l'évangélisation de l'Auvergne. Une église abbatiale lui est consacrée à Issoire, dans le Puy-de-Dôme. Le documentaire se plonge dans cette passionnante digression. On découvre les splendides peintures murales du bâtiment. (On peut en voir d'autres, ainsi qu'une centaine d'images de l'édifice, sur un site dédié à l'art roman.)

   La façade extérieure est aussi joliment ouvragée. On peut notamment y voir une représentation des signes du zodiaque. Voici par exemple celui des Gémeaux :

cinéma,cinema,film,histoire,société

   A cette occasion, on apprend qu'un treizième signe a été sculpté, sans doute pas à l'origine. Plusieurs hypothèses sont citées quant à sa présence et à sa signification :

cinéma,cinema,film,histoire,société

   De retour en Aveyron, le film s'attarde sur certaines pièces de l'église rouergate, comme la Croix des vignerons, autrefois située à l'extérieur :

cinéma,cinema,film,histoire,société

cinéma,cinema,film,histoire,société

   Mais c'est sans conteste un Christ du XIIe siècle, aux lignes épurées, qui suscite les commentaires les plus riches :

cinéma,cinema,film,histoire,société

   Plus proche des gens apparaît une magnifique statue de la Vierge (du XIXe siècle), en bois d'ormeau :

cinéma,cinema,film,histoire,société

   Les croyants se rendaient parfois dans l'église pour des raisons plus anecdotiques, comme celle qu'évoque l'une des paroissiennes, Josette Croizat :

cinéma,cinema,film,histoire,société

   Sachez qu'il est question d'énurésie !

   Le documentaire, parfois austère, se veut néanmoins vivant. Il ne cache pas les petites tensions qui existaient dans le village, entre les différentes églises, chaque section (le bourg de Salles, Pont-les-Bains, Cougousse, Mernac et bien sûr Saint-Austremoine) étant attachée à la sienne :

cinéma,cinema,film,histoire,société

   Au fil du documentaire, des anecdotes sur la vie quotidienne des habitants de jadis s'ajoutent aux histoires, plus érudites, évoquant les liens avec le comte de Rodez, ou son évêque ou encore l'église Saint-Amans. Les périodes troublées voient l'église devenir un refuge, un entrepôt ou un bien à préserver.

   L'époque contemporaine a vu le site se garnir d'une croix, oeuvre d'un sculpteur local, Henri Duffourg :

 

cinéma,cinema,film,histoire,société

   Il s'est inspiré de l'histoire locale et des symboles religieux pour réaliser une oeuvre ambitieuse, foisonnant de détails.

   L'atmosphère religieuse est rendue par la musique d'accompagnement, souvent sacrée... et de très bonne qualité. Parmi les différents morceaux, j'ai particulièrement apprécié le Salve Regina du choeur masculin de l'abbaye de Sylvanès, dont voici un extrait :


   Moins renommé, mais tout aussi remarquable, est le Petit Choeur du Dimanche, qui, enregistré dans les conditions du direct (comme plusieurs autres artistes), nous livre une performance originale :



   Pour clore ce chapitre musical, je propose une devinette : de quel instrument joue le baryton dans l'extrait qui suit ?


   A l'image du fond musical, l'image est soignée, même si l'on peut trouver certaines incrustations un peu trop rudimentaires. Le commentaire, lu par Yves Garric, est toujours utile, jamais envahissant.

   Sachez enfin que le film est déjà disponible en DVD au prix de 10 euros.

cinéma,cinema,film,histoire,société

   D'après Yves Garric, les trois quarts des sommes récoltées seront consacrés à l'entretien de l'église.

Commentaires

Georges et moi, très intéressés bien entendu par tout ce qui se dit sur notre film, avons trouvé votre site et vous remercions de l'intérêt que vous portez à notre travail.
En tout esprit constructif et dans un seul but d'amélioration, je vous serais reconnaissant de nous préciser comment vous auriez vu les incrustations. Je vous dis ce qui nous a guidés dans notre choix : brièveté maximum du libellé pour ne pas alourdir la lecture avec utilisation parfois du style un peu télégraphique (ce que nous faisions du temps où je travaillais à la télévision); pour la police, utilisation des caractères les plus simples possibles, en évitant surtout de tomber dans la sophistication permise par le logiciel (dernier cri) de montage.
Vous avez pu noter du reste notre parti pris de jouer la simplicité dans tout le montage, en limitant les effets spéciaux tels que, même, les classiques fondus enchaînés.
Mais nous restons à votre écoute pour voir ce qui serait préférable en matière d'incrustations.
Bien cordialement,
YG

Écrit par : Yves Garric | vendredi, 19 avril 2013

Les commentaires sont fermés.