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dimanche, 13 octobre 2013

Shérif Jackson

   Le héros éponyme est un homme de loi peu conventionnel : il chante et il danse, y compris pendant qu'il exerce ses fonctions. Sa coupe de cheveux détonne dans le monde du Far West. Il est incarné par un Ed Harris (un vieux routier des seconds rôles) très inspiré :

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   Il débarque dans ce coin paumé de l'Amérique à la recherche de deux frères (interprétés par les réalisateurs), l'un étant le petit ami de la fille du gouverneur. Il va falloir qu'il cherche beaucoup, puisque, dès la deuxième séquence, les spectateurs ont pu constater qu'il leur arrivait quelques bricoles !

   Au cours de l'enquête, le shérif va se muer en Gil Grissom et utiliser les méthodes les plus modernes de l'époque pour identifier les responsables des crimes qui sont commis. La séquence qui aboutit à l'analyse de la composition de quatre balles est particulièrement réussie. J'ai aussi beaucoup apprécié la manière dont est mis en scène le recouvrement des balles. La scène la plus réjouissante est sans conteste l'exploration du cadavre d'un commerçant. Le shérif est filmé de dos, mais je peux vous dire qu'il y a eu un gros travail sur le son !

   Le deuxième personnage principal est le prophète Josiah, un homme à qui l'on serait tenté de donner le bon Dieu sans confession... et l'on aurait tort. C'est une véritable pourriture, un chef de bande qui s'est construit une petite secte fanatisée par la lecture de la Bible, secte dans laquelle il puise sans vergogne pour satisfaire ses besoins sexuels...

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   Il faut relever l'interprétation très convaincante de Jason Isaacs, dont le nom ne vous dit peut-être rien, mais qui s'est rendu célèbre naguère dans le rôle de Lucius Malefoy (dans la saga Harry Potter) :

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   Il s'est aussi fait remarquer en lieutenant Briggs, dans l'excellent Green Zone :

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   On pourrait ajouter à ce tableau masculin le personnage de l'épicier libidineux (promis à un sort particulier) et celui du banquier véreux. Bref, l'histoire déconstruit le mythe des pionniers du Far West. Ce n'est pas nouveau nouveau, mais cela ne fait pas de mal... d'autant plus qu'est ajoutée une satire du fondamentalisme protestant. Mais tous ces bonshommes vont se faire damner le pion par la véritable héroïne de ce film :

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   January Jones (déjà vue dans Good Morning England, Sans Identité et X-Men : le commencement) ne paie pas de mine, de prime abord. Elle est l'épouse aimante d'un fermier sans doute originaire du Mexique. Seul petit détail : elle tire beaucoup mieux que lui au révolver, élément qui a son importance dans la suite de l'histoire.

   Très vite, on comprend qu'elle cache un lourd passé... et que les mecs du coin ont terriblement envie de lui mettre le grappin dessus. Sachez qu'ils seront punis par où ils ont péché. J'ai en mémoire cette scène merveilleuse, qui montre Sarah en train de se baigner nue dans un étang isolé. On ne la voit que de dos. Deux acolytes du prophète pensent que c'est l'occasion à saisir. Les spectateurs qui possèdent plus de dix neurones se disent que tout cela est bien louche... et ils ont raison !

   Moins glorieuse pour l'héroïne (mais très maîtrisée du point de vue de la réalisation) est la troisième rencontre entre le prophète et Sarah. Le religieux se montre d'une incroyable hypocrisie, accentuée par la mise en scène : il est souvent filmé en contre-plongée ou de biais. Soyez notamment attentif au réveil de l'héroïne...

   Je ne peux pas terminer ce billet sans évoquer la scène du dîner, chez le prophète. Le shérif fait partie des invités, presque tous obséquieux avec l'homme fort de la contrée, qui a fait installer à grand frais une magnifique table en bois dans son salon. Notre bon vieux Jackson va se montrer d'une urbanité désopilante au cours du repas...

   Ce western atypique est l'excellente surprise de cet automne. Il est bien filmé, bourré d'humour... et les "méchants" en prennent pour leur grade !

12:51 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

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