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vendredi, 30 octobre 2015

Qui est le pigeon ?

   C'est la question que tout le monde se pose à Rodez et dans les alentours, depuis la semaine dernière, quand, dans le quotidien Centre Presse, est paru un article évoquant l'abracadabrantesque escroquerie dont a été victime un élu de l'agglomération. Le quotidien, pas plus que ses confrères, n'avait publié l'identité de la victime... "soulagée" au total de 49 000 euros !

   L'Hebdo paru ce vendredi a vendu la mèche, sans nommer explicitement l'élu en question... mais son profil est tracé avec une précision telle qu'il est impossible de se tromper. Voyez plutôt : cet élu serait vice-président de Rodez Agglomération, il aurait (eu) en charge la culture... serait-ce Jean-Michel Cosson ? Sans doute que non, puisqu'un autre article de L'Hebdo évoque la commune d'Onet-le-Château, tandis que Gérard Galtier parle du promoteur de l'installation d'un cinéma d'art et d'essai. Cela correspond donc plutôt à Fabrice Geniez, l'ancien maire d'Onet-le-Château, toujours conseiller communautaire mais plus vice-président depuis 2014.

   Au-delà de l'anecdote, cette affaire révèle la sophistication de certaines arnaques, même si, en la matière, l'élu local s'est montré naïf et imprudent. J'ai déjà reçu le type de courriel auquel il s'est laissé prendre... et je suis sûr que je ne suis pas le seul. On aura quand même appris qu'il disposait d'une coquette somme sur ses comptes bancaires.

   Si cette histoire rocambolesque contribue à rendre les gens plus prudents dans leur usage d'internet, elle aura servi à quelque chose malgré tout.

Ni le ciel ni la terre

   Le jeune réalisateur Clément Cogitore mêle deux styles très différents dans cette œuvre ambitieuse, dont l'action se déroule à la frontière afghano-pakistanaise.

   C'est d'abord un film de guerre, qui évoque l'action de l'OTAN (et plus particulièrement de l'armée française) contre les talibans, dans une zone reculée, très traditionaliste, où les villageois ont des coutumes qui peuvent sembler étranges, y compris à d'autres Afghans.

   Cela nous mène à l'autre angle d'attaque de l'histoire : l'intervention du surnaturel (ou de ce que l'on prend pour tel). Dans cette zone de combat, soudain, des soldats (des deux camps) commencent à disparaître, sans laisser la moindre trace. Le Projet Blair Witch débarque en pleine guerre contre le terrorisme !

   A l'écran, cela donne deux types d'images. Les soldats maîtrisent (ou pensent maîtriser) la situation le jour. On les suit dans leur vie quotidienne, pas trépidante... sauf quand se déclenche une escarmouche avec les talibans du coin. Les relations avec les paysans du village le plus proche ne sont pas non plus toujours très cordiales. Notons que le réalisateur a été sensible à la beauté minérale des paysages de montagne.

   Mais c'est la nuit que surviennent les véritables problèmes. Les personnages nous sont montrés à travers des caméras thermiques (ou des viseurs nocturnes). Cela renforce l'angoissante étrangeté de certaines scènes... et c'est filmé avec une incontestable maîtrise.

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   A cela s'ajoute une interprétation de grande qualité. Jérémie Renier (déjà remarquable dans Cloclo) crève l'écran... mais pas tout seul. Les seconds rôles sont eux aussi excellents. Ils donnent de l'épaisseur aux personnages de jeunes soldats, des hommes ordinaires qui se retrouvent confrontés à quelque chose qui les dépasse.

   Je mets quand même un gros bémol à mon enthousiasme : la conclusion de l'histoire. On sent que le réalisateur n'a pas trop su comment terminer. C'est dommage, mais cette déception mise à part, le film est très bon.

12:21 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films