dimanche, 21 février 2016
La Vache
Au départ, je n'avais pas l'intention d'aller voir ce film. Mais, le bouche-à-oreille étant très bon et les comédies françaises non lourdingues se faisant rares, j'ai pris le risque. L'histoire se déroule en Algérie et en France. (Signalons toutefois que c'est au Maroc que les scènes nord-africaines ont été tournées. C'est peut-être lié au fait qu'il n'est pas dit que du bien du régime d'Abdelaziz Bouteflika... ou tout simplement à l'influence de l'un des coproducteurs du film, l'humoriste Jamel Debbouze, dont la famille est d'origine marocaine.)
C'est d'abord une excellente comédie sociale, qui tourne en dérision les petits travers d'un village marocain algérien. Cela rappelle certains films d'antan, avec Fernandel ou Raimu, ou encore des comédies italiennes. Cela fonctionne grâce au talent de l'interprète principal, Fatsah Bouyahmed, parfait en idiot têtu. Il partage la vedette avec Jacqueline, une superbe vache de race tarentaise (on dit aussi tarine). Précisons qu'en réalité, ce sont deux vaches qui apparaissent à l'écran, une marocaine et une française.
L'humour continue de fonctionner quand le duo de héros débarque en France métropolitaine. On nous prend même un peu par surprise dans la scène avec la police douanière, qui se déroule de manière inattendue. Par la suite, j'ai trouvé très juste la séquence chez une agricultrice veuve, qui héberge temporairement le héros... et qui se prénomme Jacqueline !
Cela se gâte un peu par la suite. Déjà, à Marseille, j'avais été un peu agacé de retrouver Jamel Debbouze dans son éternelle caricature de mec de banlieue qui a la tchatche. La rencontre, par la suite, du châtelain désargenté (un comte) incarné par Lambert Wilson accumule les clichés. De surcroît, l'acteur français n'est pas très bon. Il aurait fallu lui faire rejouer certaines scènes.
Mais on est quand même emporté par l'histoire et par la fraîcheur de Fatsah Bouyahmed, qui va devenir le héros d'une soirée karaoké puis se retrouver coincé dans une manifestation de la FNSEA. Par contre, la mise en scène du rôle des réseaux sociaux est très convenue... et assez flatte-con. On n'a visiblement voulu prendre aucun public à rebrousse-poil... si bien que le héros algérien va traverser la France sans jamais se retrouver confronté à aucune marque de racisme. Si, d'un côté, on peut soutenir la volonté d'insister sur ce qui rapproche plutôt que sur ce qui sépare, à la longue, cette forme de "politiquement correct" est un peu lassante, particulièrement dans la séquence du salon de l'agriculture. L'ensemble n'en forme pas moins une comédie divertissante, qui (pour moi) a le mérite de révéler un acteur de talent.
23:08 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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