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mercredi, 16 mars 2016

Saint Amour

   On m'avait déconseillé cette nouvelle œuvre du duo Delépine-Kervern... eh ben j'y suis zallé quand même ! J'ai gardé de bons souvenirs de Louise Michel, Mammuth et Le Grand Soir, même si ces films ne sont pas sans imperfection. On est un peu dans la même problématique ici, sauf qu'à la revendication sociale a succédé la recherche du bonheur, à travers la dégustation de pinard... et la baise.

   L'action démarre au Salon de l'agriculture, où l'on a sans doute tourné en prise directe, sans même avertir les visiteurs. Cette séquence inaugurale permet à ceux qui en doutaient d'être convaincus que Benoît Poelvoorde est l'un des plus grands acteurs de sa génération. Ici, il incarne un vieux garçon, fils unique d'un agriculteur veuf inconsolable (plus ou moins bien joué par Depardieu) et amateur de liquides fermentés. Les allées du Salon deviennent le théâtre d'une cuite mémorable, d'où le personnage de Bruno ne sort pas grandi. Mais Poelvoorde est aussi bon dans le pathétique que dans la gouaille. On sent que, par son engagement, il force un Depardieu un peu stoïque à rentrer dans le jeu.

   La suite est un pèlerinage œnologique à travers la France, en compagnie d'un chauffeur auto-entrepreneur limite tête-à-claques, très bien interprété par Vincent Lacoste. En chemin, l'improbable trio va faire d'étonnantes rencontres. Cela commence par une nuit chez l'habitant, que je ne peux pas raconter intégralement ici. Sachez que les héros sont reçus par le propriétaire, joué par un Michel Houellebecq plus dépressif que jamais... et un brin inquiétant ! C'est révélateur du style des réalisateurs : les saynètes sont construites de manière à nous emmener dans une direction, avant qu'une chute inattendue n'en change le sens.

   Cela se vérifie dans la séquence de la serveuse (pas la plus réussie toutefois) mais surtout celle de l'agence immobilière (avec Ovidie), qui commence de manière pitoyable pour Bruno/Poelvoorde, avant qu'elle ne prenne un tour invraisemblable... l'explication finale étant assez tordante.

   Les moments les plus poétiques sont peut-être ceux qui mettent en scène Depardieu et une veuve pas farouche (Andréa Ferréol épatante), qu'il rencontre à l'occasion d'un petit-déjeuner volé. Même le personnage du jeune chauffeur nous réserve quelques surprises, bien servi par un scénario qui sort des sentiers battus. L'apothéose est atteinte chez une étrange cavalière, qui se prend d'affection pour le trio de pieds-nickelés.

   Par contre, je regrette la mièvrerie de la fin. Il me semble avoir lu quelque part que les auteurs ont dû changer la conclusion de leur histoire (qui s'achevait au départ sur un suicide). Ils ont visiblement peiné à la réécrire. Mais l'ensemble mérite incontestablement le détour.

15:39 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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