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dimanche, 30 juin 2019

(Wo)men in Black : International

   Fête du cinéma, acte II. Voilà encore un film que je ne me serais pas risqué à aller voir si la place n'avait pas été à 4 euros. Eh, ouais... en tant que "vieux" cinéphile, je garde un souvenir ému des premiers opus, en particulier du duo d'acteurs Tommy Lee Jones - Will Smith. Oh, les remplaçants (le sculptural Chris Hemsworth et l'énergique Tessa Thompson) ne sont pas sans mérite, mais il leur manque ce petit quelque chose qui faisait toute la saveur de l'équipe formée par leurs augustes aînés (visibles d'ailleurs sur l'une des affiches placardées dans le bureau de "T").

   Chris assure quand même un peu mieux que sa collègue. Il s'est parfaitement coulé dans le personnage de l'agent doué mais dilettante... qui s'en prend plein la gueule au cours de cet épisode. (Si j'étais producteur de cinéma, je songerais à lui pour remplacer Daniel Craig dans un célèbre rôle...) Tessa/M arrive un peu comme un  cheveu sur la soupe. Certes, la séquence rétro du début (où le personnage apparaît enfant) est nécessaire au développement de l'intrigue (ainsi qu'au dénouement cocasse d'une scène très tendue), mais je trouve que son recrutement chez les MIB se fait un peu trop facilement. Et que dire des horribles (et peu pratiques) godillots à talon qu'on lui fait porter !

   Fort heureusement, nos deux héros (et les spectateurs) n'ont pas trop le temps de cogiter, parce que, question action, on est servi ! Et quels effets spéciaux, messieurs-dames ! Ils sont encore plus éblouissants que ceux qu'on a vu à l'oeuvre dans les dernières productions Marvel... et ils sont mieux intégrés à l'intrigue, je trouve. Entre les personnages d'extraterrestre, les véhicules et les armes diverses et variées, on a de quoi se régaler !

   Du coup, même si j'ai très vite compris qui était le traître, j'ai savouré ce film d'aventures sans prise de tête, bourré d'humour et filmé avec un indéniable savoir-faire.

23:46 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Made in China

   Le fait de retrouver Frédéric Chau et Medi Sadoun dans le même film et qu'il y soit question des origines des Français d'ascendance étrangère fait immanquablement penser à Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ? Pourtant, ce long-métrage n'en est pas un spin-off (un film dérivé). Sur le plan conceptuel, il est même peut-être plus intéressant, parce qu'au lieu de nous présenter l'histoire du point de vue d'une famille française "de souche" qui accueille des gendres d'ascendance étrangère, il fait tourner l'intrigue autour de ce Français d'origine chinoise, qui a rompu avec sa famille dix ans auparavant. Sa prochaine paternité l'incite à renouer avec son milieu d'origine.

   Franchement, s'il n'y avait pas eu la Fête du cinéma, je ne serais sans doute pas allé voir ce film. Eh bien, j'aurais eu tort. Je trouve cette comédie plutôt bien troussée. La première partie illustre les clichés qui courent sur les Chinois et les préjugés que les autres habitants de notre pays ont sur leurs compatriotes issus du "pays du milieu". Ce n'est pas toujours d'une grande finesse, mais c'est assez convaincant. Dans le rôle du meilleur ami un peu lourdingue, Medi Sadoun fait le job.

   Le meilleur arrive quand des scènes avec plusieurs membres de la "communauté chinoise" nous sont proposées. C'est souvent savoureux, avec de beaux personnages féminins (la grand-mère, la tante, les cousines... et les voisines !)... y compris de l'autre côté, dans la famille française : Julie de Bona et Clémentine Célarié sont épatantes.

   D'un point de vue sociologique, j'attendais de voir de quel côté le scénario allait pencher : plutôt le multiculturalisme à l'anglo-saxonne ou l'assimilationnisme à la française ? Un peu des deux, en fait, même si le propos est fortement ancré dans le contexte français. Les Franco-Chinois ressemblent un peu à la minorité juive : les parents ont donné des prénoms chrétiens à leurs enfants et les ont poussés à suivre les études les plus longues possibles. Ils se sont fondus dans la masse, sans que cela les empêche de préserver certaines coutumes ancestrales. (Voilà un modèle d'intégration qui devrait inspirer d'autres minorités...)

   La seconde partie de l'histoire est plus marquée par l'émotion. François éprouve d'énormes difficultés à renouer avec son père. Au fur et à mesure que le temps passe, on réalise à quel point les deux hommes se comprennent mal... et que le père a aussi des raisons à faire valoir. Frédéric Chau ne s'est pas toujours réservé le beau rôle.

   J'ai beau avoir vu arriver la conclusion à des kilomètres, j'ai quand même été touché par l'émotion, vers la fin.

   Le film constitue une petite comédie tout à fait visible, qui met en valeur une catégorie de personnes qu'on a peu l'occasion de voir au cinéma sous un jour non caricatural.

Roxane

   C'est le nom d'une poule (une Sussex), qui est l'animal de compagnie du héros, Raymond, un paysan breton, éleveur bio, bientôt lâché par sa coopérative qui choisit de ne renouveler les contrats que des agriculteurs les plus "rentables" à ses yeux.

   Ce paysan a les traits de Guillaume de Tonquédec, un de nos très bons acteurs, qui se cantonne hélas à des rôles de comédie. (Le film est d'ailleurs indirectement un hommage à ces films de divertissement, qui ne laissent pas forcément un souvenir impérissable, mais qui apportent un peu de bonheur dans le quotidien pas toujours rose de leurs spectateurs.) Ai-je besoin de préciser qu'il est formidable ? Pour sauver son exploitation, ce paysan tente l'aventure du web et commence à poster des vidéos sur la Toile, dans lesquelles on le voit déclamer des extraits de Cyrano de Bergerac à ses poules, qui semblent diablement réceptives à ses propos ! (Coup de chapeau au passage à celles et ceux qui ont dressé les gallinacées.)

   Comme il n'est pas très bon acteur (un comble pour le personnage interprété par Le Tonquédec, passé par le conservatoire !), il se tourne vers sa voisine anglaise, forcément excentrique. Au départ, ces deux-là ne s'entendent pas très bien, mais leur duo va commencer à faire des étincelles... (Dans le rôle, Kate Duchene est une révélation.)

   Ce film est donc plus qu'une simple comédie. Comme autrefois Une Hirondelle a fait le printemps, il dresse le portrait d'une campagne française et aborde certains sujets sensibles (la pression des grandes surfaces, l'endettement paysan, l'image du monde agricole). Parfois, on n'est pas loin du drame.

   C'est aussi un film sur le couple et la famille. Raymond est marié à une employée de banque (Léa Drucker, très bien). Ils ont eu trois enfants, dont peut-être seul le dernier envisage de reprendre (dans un paquet d'années) l'exploitation. La fille aînée est à Sciences Po et le cadet adolescent a plutôt honte de son père. Le couple illustre un fait sociologique connu : la bi-activité de nombre de ménages paysans, dont un des membres exerce un métier à l'extérieur... ce qui permet d'ailleurs à certains d'entre eux de garder la tête hors de l'eau. Le film va un peu plus loin, introduisant une crise de couple dans l'intrigue quasi-vaudevillesque.

   Cela donne un feel good movie, un "film qui fait du bien" comme on dit. On y montre des choses graves, d'autres légères. L'interprétation est bonne, jusque dans les seconds rôles. C'est une découverte à tenter pendant la Fête du cinéma.