jeudi, 25 juin 2020
The Hunt
Ce petit thriller met en scène une chasse à l'homme joyeusement gore. Cela commence par un dérapage dans un avion, où, apparemment, tout n'est que luxe, calme et volupté... C'est fou ce qu'on peut faire avec un talon-aiguille !
Après une ellipse, on se retrouve en pleine forêt, loin de tout, avec un groupe de personnes bâillonnées. Il ne faut pas se relâcher, parce que les éclaboussures sont vite de retour... et à haute dose. Deux jeunes femmes (une blonde puis une brune... un partout, la balle au centre) subissent un sort horrible, mis en scène avec une dérision morbide.
L'une des meilleures séquences voit un duo de survivants débarquer dans une station-service typiquement américaine. Je ne peux évidemment pas raconter ce qu'il s'y passe, mais sachez que, pour les spectateurs, c'est l'occasion de faire la rencontre d'une jeune femme au physique très avantageux... et surtout experte en maniement des armes :
Elle est incarnée par Betty Gilpin, une comédienne que les fans de la série Elementary connaissent : dans la saison 4, elle a interprété la nouvelle petite amie de Sherlock, aussi sexy que décalée sur le plan intellectuel... et amatrice de chats.
Mais revenons à nos moutons... et au petit cochon, nommé Orwell. Le gibier rescapé va se muer en traqueur, pour notre plus grand plaisir. Même s'il manque de réalisme, le petit massacre mis en scène dans la tanière des chasseurs est du plus bel effet.
C'est le moment choisi par le réalisateur pour opérer un retour en arrière. On y découvre les motifs de l'organisation de cette chasse et les raisons qui ont poussé au choix des proies. Sans rien révéler d'essentiel, je peux quand même dire qu'il est question d'une vengeance. L'action culmine lors d'un face-à-face entre une belle blonde et une belle brune, qui s'envoient de gros pruneaux dans la tronche. Là encore, cela manque de réalisme, mais, quand on est pris dans le rythme, c'est assez jouissif.
ATTENTION : LA SUITE RÉVÈLE DES ÉLÉMENTS CLÉS, QU'IL VAUT MIEUX NE PAS CONNAÎTRE AVANT D'AVOIR VU LE FILM !
C'est une oeuvre politique, trumpiste même. Bigre !
On s'en rend compte en découvrant qui sont les proies et les chasseurs. Ceux-ci sont désignés comme des "progressistes mondialistes" (en clair, pour un public américain : des démocrates), adeptes du politiquement correct. Ils sont tournés en dérision à l'occasion des scènes de dialogues. Ainsi, lorsque l'un d'entre eux s'adresse au groupe (composé d'une femme et d'une demi-douzaine d'hommes) en disant "les mecs" (guys dans la V.O.), il se fait vertement reprendre... et finit par s'excuser ("Désolé, j'ai genré."), comme s'il venait de péter ! Peu après, c'est un autre membre de l'équipe (blanc) qui est accusé "d'appropriation culturelle"... parce qu'il porte un kimono. Le trait est encore plus gras quand, au moment du choix des victimes, un grand débat oppose les futurs chasseurs lorsqu'il est question d'inclure une proie "africaine-américaine".
Du côté du gibier, on n'a que des Blancs, supposés républicains, électeurs de Donald Trump. Certains sont racistes, homophobes, d'autres simplement fana-mili ou conspirationnistes façon "vérité alternative". Dans un premier temps, ils sont tous présentés de manière sympathique. Un peu plus tard, à l'occasion du retour en arrière, on découvre que la plupart sont des gros cons. Le film nuance donc un petit peu son propos, surtout quand on apprend les circonstances réelles de la création de cette chasse à l'homme.
23:31 Publié dans Cinéma, Politique étrangère, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
Le second tour des municipales à Rodez
Ce dimanche, les électeurs de 31 des 285 communes aveyronnaises sont appelés à voter. Alors qu'une grande incertitude pèse sur le scrutin à Millau et Saint-Affrique, c'est plutôt sur le chef-lieu départemental que l'attention s'est portée, ces dernières semaines. Il est vrai que, compte tenu de la très forte abstention lors du premier tour à Rodez, une surprise n'est pas exclure. Quoi que...
Sur les quatre listes en compétition le 15 mars dernier, trois se sont qualifiées pour le second tour, la quatrième, menée par Jean-Philippe Murat, n'ayant pas atteint les 10 % des suffrages exprimés. Mais, ayant dépassé les 5 %, elle aurait pu fusionner avec l'une des trois autres. A ma connaissance, ce n'est pas le cas : la composition des listes qualifiées n'a pas changé... et aucune consigne de vote ne semble avoir été donnée.
Je me suis amusé à comparer les résultats (nombre de voix et pourcentages des suffrages exprimés) du premier tour des trois derniers scrutins (ceux de 2008, 2014 et 2020) :
A chaque fois, la liste menée par Christian Teyssèdre est arrivée en tête. En 2008, il n'y a même pas eu de second tour, vu que l'union de la gauche ruthénoise avait recueilli dès le premier tour la majorité absolue des suffrages. Aux scrutins suivants, le nombre de voix obtenues par la liste Teyssèdre n'a cessé de diminuer : on est passé de 5 243 à 3 857 puis 2 378. Mais, en 2014 comme en 2020, le maire sortant avait des rivaux sur sa gauche (deux listes en 2014, une en 2020). Le paradoxe est que, même si le nombre de voix recueillies par la liste Teyssèdre a baissé de 38 % entre 2014 et 2020, le pourcentage obtenu a progressé (de plus de quatre points). Cela indique que les voix perdues par la liste Teyssèdre ne se sont pas (massivement) portées sur ses concurrents, mais se sont perdues dans l'abstention.
En 2020, la liste "challenger" est celle de Rodez Citoyen. A première vue, sa progression est spectaculaire puisque, malgré la forte abstention, elle a recueilli 50 voix de plus que celle (écologiste de gauche) de Bruno Bérardi six ans plus tôt, doublant presque son pourcentage. En y regardant de plus près, c'est moins impressionnant.
En effet, en 2014, une troisième liste de gauche était en lice, celle menée par Guilhem Serieys. Je ne vais pas rentrer dans les polémiques qui ont agité la presse locale par communiqués interposés, mais, pour celles et ceux qui connaissent un peu la vie politique ruthénoise, il ne fait aucun doute que la sensibilité représentée par les colistiers de Guilhem Serieys en 2014 est présente chez Rodez Citoyen... et certainement pas sur les listes Teyssèdre et Julien ! Par exemple, sur la liste menée par Mathieu Lebrun, on retrouve en 3e et 25e positions A. César et G. Halb, qui, en 2014, figuraient respectivement en 17e et 3e places sur la liste Serieys. (Une mienne connaissance a même surnommé cette liste la "liste Roquets rouges" !) Si l'on est rigoureux, il faut donc comparer le résultat de Rodez Citoyen avec le cumul 2014 des listes Bérardi et Serieys. Cela donne une baisse de 28 % des voix (1 250 contre 1 740 six ans plus tôt). L'engouement pour la liste Rodez Citoyen est donc nettement moins fort que ce qui a été claironné dans la presse.
Terminons avec la liste de droite. Curieux hasard des chiffres, elle a obtenu 20,20 % des suffrages exprimés... en 2020 ! Au-delà du clin d'oeil, c'est un gros échec pour les conservateurs locaux, qui perdent 62 % des voix par rapport à la liste Censi (Yves) de 2014, au résultat pourtant déjà décevant. La tactique de Christian Teyssèdre semble avoir porté ses fruits (en accueillant des colistiers issus de la droite, il a phagocyté une partie de son électorat)... ou bien il faut y voir un manque d'enthousiasme de l'électorat ruthénois conservateur pour la (tête de) liste qui portait ses couleurs.
Malgré tout, dimanche, un afflux massif des électeurs pourrait changer la donne. Je vois mal la liste Julien l'emporter. La véritable alternative est entre la liste menée par le maire sortant (fort de son bilan) et celle conduite par Mathieu Lebrun, riche en promesses sociales (dont le financement est loin d'être assuré).
19:50 Publié dans Politique, Politique aveyronnaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, actu, actualite, actualites, actualité, actualités, occitanie