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jeudi, 26 octobre 2023

Second Tour

   Quand j'ai appris quel était le sujet du dernier film d'Albert Dupontel, j'ai d'abord eu une impression de déjà-vu. En effet, il y a un peu plus de quinze ans, l'acteur-réalisateur a campé un homme politique briguant la magistrature suprême dans Président (de Lionel Delplanque).

   Ici, le scénario est plus alambiqué. En démêler les fils est le principal enjeu de la première heure. Deux complots sont à l’œuvre, un pour faire élire Pierre-Henry Mercier (Dupontel, que j'ai connu en meilleure forme), l'autre pour le faire tuer. S'ajoute à cela un secret de famille bien gardé.

   Plus que l'intrigue politique, qui fait un peu cliché, ce sont les pérégrinations du binôme de journalistes qui m'ont intéressé. Cécile de France, en rebelle qui ronge son frein en attendant de tomber sur un scoop, est le véritable moteur de l'histoire, épaulée par Nicolas Marié, caméraman érudit et un peu gaffeur. Tous les deux sont marrants, mais j'ai trouvé leur jeu trop appuyé. (Le sourire surgit aussi lors des interventions d'un duo de gardes du corps, deux impitoyables et charmantes jeunes femmes, formées au Mossad...)

   Les spectateurs les plus attentifs auront deviné avant l'heure fatidique quel est le fameux secret de famille... et la plus grande partie de la salle aura sans peine senti quelle supercherie allait être mise au point. Cela aurait pu être piquant, aérien, mais, malheureusement, Dupontel filme cela avec lourdeur. Cela culmine dans le débat de l'entre-deux-tours, qui oppose le candidat étiqueté libéral à un populiste d'extrême-droite : les interactions sont mal fichues et l'usage d'un dispositif secret n'est pas crédible.

   Pire : je ne retrouve pas le style mordant de Dupontel. La partie critique de l'intrigue manque de relief et, quand le réalisateur verse dans l'émotion, c'est pataud, surligné, avec une musique d'accompagnement limite insupportable.

   Du coup, en dépit de la première partie émaillée d'humour et un poil mystérieuse, je suis sorti de la séance déçu.

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