vendredi, 25 octobre 2024
L'aire de l'IG "couteau de Laguiole"
Le feuilleton de la création de l'indication géographique pour le célèbre couteau français a connu de nouveaux rebondissements ces dernières semaines.
Pour rappel : depuis le début du XXIe siècle, les fabricants français dénoncent la contrefaçon, le marché étant inondé de produits bas de gamme, fabriqués au Pakistan ou en Chine (et importés par des sociétés... françaises). 2013 a vu les débats parlementaires tourner autour du projet de loi consacré à la consommation, qui a débouché sur davantage de possibilités de créer des IG pour des produits non alimentaires, à condition, bien sûr, qu'elles soient rigoureusement territorialisées.
Depuis, deux projets s'opposent, celui mené par des couteliers de Thiers (appuyés par certains assembleurs aveyronnais... qui sont peut-être leurs clients) et celui mené exclusivement par des couteliers aveyronnais, certains procédant à pratiquement toutes les étapes de la fabrication sur place (en gros : La Forge, Honoré Durand et Benoit l'Artisan).
En 2022, la première manche a été remportée par le CLAA (l'association dominée par les Auvergnats). Mais, en juillet dernier, la Cour d'Appel d'Aix a donné raison à leurs adversaires aveyronnais. Mais la messe n'est peut-être pas encore dite, puisque le CLAA compte se pourvoir en cassation.
En attendant, l'INPI a publié le cahier des charges de l'appellation aveyronnaise, ce qui a incité le quotidien aveyronnais Centre Presse à consacrer un article à l'aire géographique de l'appellation. C'est là que le bât blesse... parce que la liste de communes (24 au total) publiée par le quotidien est erronée !
Elle comprend bien 24 noms... mais deux communes sont mentionnées à deux reprises : Castelnau-de-Mandailles et Prades-d'Aubrac. Voici la carte à laquelle on aboutit à partir de cette liste :
En vert sont coloriées les communes de l'aire IG (selon Centre Presse). J'ai marqué en rouge la commune de Rodez (le chef-lieu départemental). Comparons avec la carte figurant dans le cahier des charges officiel :
Vous remarquerez que le petit trou blanc figurant sur la précédente n'apparaît plus ici, puisqu'il y a bien 24 communes coloriées, incluant donc Campouriez et Saint-Amans-des-Cots.
Mme Franco aurait dû se relire plus attentivement.
21:24 Publié dans Aveyron, mon amour, Economie, Presse | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : médias, presse, journalisme, occitanie, france, actu, actualite, actualites, actualité, actualités
Commentaires
Bravo, vous avez l'oeil ;-)
Mais est-ce que les "laguiole" fabriqués par les uns pou par les autres se "distinguent" aussi facilement?
Un bon arrangement vaut mieux qu'un mauvais procès...
Gageons que les deux parties finiront par trouver un accord pour, d'abord et avant tout, éviter les contrefaçons par d'autres qu'elles-mêmes!
La raison devrait l'emporter...
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Écrit par : tadloiducine | dimanche, 27 octobre 2024
Répondre à ce commentaireLe plus facile est de distinguer un Laguiole made in France des contrefaçons chinoises ou pakistanaises : la qualité de la lame, sa forme et quelques détails au niveau du manche et des mitres n'échappent pas à un œil avisé.
En revanche, entre deux bons couteaux fabriqués en Auvergne et dans l'Aveyron, les différences sont moindres.
Un bon coutelier imposera sa marque sur le couteau, pour qu'on l'identifie. Les contrefacteurs se contentent de faire figurer "Laguiole". Cela ne signifie pas que l'objet a été fabriqué (ou assemblé) dans la commune aveyronnaise, c'est juste le nom générique d'un type de couteau à forme particulière.
La création de l'IG doit permettre aux couteliers dignes de ce nom d'être plus facilement identifiables par le grand public.
Écrit par : Henri G. | dimanche, 27 octobre 2024
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