mercredi, 16 juillet 2025
Souviens-toi... l'été dernier
A Hollywood, ces temps-ci, la mode est au recyclage, soit que les scénaristes manquent d'inspiration, soit que les producteurs soient devenus allergiques au moindre risque. Voilà pourquoi vient de sortir sur nos écrans un film qui porte le même titre qu'un long-métrage de 1997... dont il n'est pas tout à fait le remake (puisque deux des personnages principaux sont issus de celui-ci) : il en est aussi une (lointaine) suite. C'est l'occasion d'apprendre un terme nouveau, "requel", un mot-valise issu de la fusion de remake et sequel (suite).
On ne s'étonnera donc pas que l'histoire commence par un accident de la route (toutefois pas identique au modèle de 1997), impliquant une bande de jeunes qui, à cette occasion, ne vont pas faire preuve d'un civisme exemplaire. On les retrouve un an plus tard, plus ou moins rongés par la culpabilité, avec, en bonus, un tueur vengeur qui sévit dans l'ombre, affublé d'un costume de marin-pêcheur.
L'impression de déjà-vu est d'autant plus grande que quatre des cinq jeunes protagonistes sont de quasi-copies des héros de 1997 : les hommes (un beaucoup moins riche que l'autre) ont des biceps et des pectoraux saillants, accompagnés des incontournables tablettes de chocolat" ; les femmes sont habillées, coiffées et maquillées comme des influenceuses mal dégrossies.
Qu'est-ce qui change alors ? Un petit parfum de LGBT (de la bisexualité, en fait), en introduction... mais l'on sent que cela n'est là que pour respecter le cahier des charges (et vaguement épicer le début) : le personnage lesbien est l'un des premiers à se faire zigouiller.
Sur le fond, l'histoire a un aspect féministe plus prononcé qu'il y a 28 ans. Je ne peux pas en dire trop, sous peine de déflorer scandaleusement l'intrigue de ce quasi-chef-d’œuvre, mais, en gros, la morale est qu'au fond, c'est de la faute des mecs et que les femmes sont hyper-résilientes.
Si l'on n'est pas touché par la profondeur de cette analyse sociétale, on peut profiter d'honnêtes scènes de tuerie. C'est parfois délicieusement gore et la montée en tension est assez bien gérée.
Vous entendrez peut-être aussi parler, à propos de ce film, d'une critique des inégalités de classe. Cela me paraît excessif. Certes, le scénario s'appuie sur le fait que les riches et puissants se croient au-dessus des lois, mais la mise en scène a tendance à glorifier le luxe tape-à-l’œil. J'ai l'impression qu'on a cherché à contenter tous les publics.
Sachez enfin qu'on nous prépare sans doute une suite. Ne quittez pas la salle trop vite.
23:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Écrire un commentaire