samedi, 01 octobre 2011
Le Pakistan va-t-il basculer ?
On peut légitimement s'inquiéter de l'évolution interne de ce pays peuplé de plus de 180 millions d'habitants. On sait que l'islam traditionnel y occupe une place très importante, variable selon les régions, les villes et les types de population. Depuis quelques années, une radicalisation semble à l'oeuvre. On en a eu une nouvelle preuve à travers un article de Jacques Follorou, publié dans Le Monde daté du 28 septembre : "Une collégienne pakistanaise battue pour blasphème".
A la lecture de l'article, on est saisi par la bêtise des fanatiques religieux, incapables de comprendre que la pauvre gamine a commis une faute d'orthographe, que l'on pourrait rapprocher, en français, de la confusion enre "chrétien" et "crétin".
Malheureusement pour elle, cette adolescente n'est pas musulmane, et cette histoire a pris des proportions gigantesques, instrumentalisée par les bigots du pays.
Dans l'article, il est piquant de constater que les autorités religieuses, qu'on ne saurait suspecter de faire preuve d'une tolérance excessive envers les chrétiens, en sont à souligner le caractère involontaire de la "faute" (ben oui, c'est un blaphème que d'insulter, même involontairement, le Prophète... on a failli y goûter aussi en France, souvenez-vous), contre les plus butés de leurs coreligionnaires.
Cette affaire n'est de surcroît pas isolée. En Europe, on a (à raison) beaucoup médiatisé le cas d'Asia Bibi, cette autre chrétienne du Pakistan, condamnée à mort (l'appel est en cours). Une pétition a même été lancée en sa faveur.
Rappelez-vous : le gouverneur du Penjab, Salman Taseer, qui avait défendu la chrétienne, a été assassiné par un policier extrémiste, qui est aujourd'hui considéré comme un héros par un gros paquet d'abrutis. Il vient néanmoins d'être condamné à mort par la justice pakistanaise, qui semble avoir encore des couilles au cul.
Elle en aura bien besoin, parce que le fils du gouverneur assassiné a été récemment enlevé, sans doute par des proches des talibans pakistanais. Rappelons aussi que, toujours en 2011, le ministre (chrétien) des minorités religieuses qui, tout comme Salman Taseer, militait pour la réforme de la loi sur le blasphème, a été assassiné par des hommes non identifiés.
Je vais m'arrêter là, alors que je pourrais continuer avec d'autres exemples, moins médiatisés, de chrétiennes (pakistanaises) violées par des musulmans. Dans ces cas, toutefois, il faut reconnaître qu'il est difficile de distinguer ce qui relève du fait divers, du machisme ambiant et de la persécution religieuse.
19:38 Publié dans Politique étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, presse, médias, actualité, femme, christianisme
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