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vendredi, 04 novembre 2016

Snowden

   Avec Olivier Pierre Oliver Stone aux manettes, Nicolas Cage dans la distribution et une chanson signée Peter Gabriel, on est dans le "film de gôche"... qui plus est coproduit par des Frenchies. Alors on peut se demander s'il était bien utile de consacrer un nouveau long-métrage à l'informaticien et lanceur d'alerte Edward Snowden, moins d'un an et demi après le documentaire Citizenfour. J'ai été d'autant plus inquiet qu'au début, lorsque nous sont montrées les premières scènes d'hôtel (datant de 2013), j'ai eu comme une impression de déjà-vu. (Stone semble avoir allègrement pompé sur le documentaire.)

   Fort heureusement, la majorité de l'intrigue s'évertue à nous montrer d'où vient Snowden (sans remonter trop loin). L'action se déroule entre 2004 et 2013. On découvre un jeune homme, sans doute surdoué mais inadapté au système scolaire, plutôt conservateur et patriote de tempérament. Il cherche (vainement) à s'engager dans les forces spéciales puis se tourne vers la CIA... par conviction. Eh, oui. Pour nous, Européens, qu'un jeune Américain censé être éduqué (voire cultivé) puisse ambitionner sincèrement d'intégrer l'une des plus malfaisantes organisations du monde a de quoi stupéfier. C'est dire le bourrage de crâne qui a sévi (et qui sévit sans doute encore) de l'autre côté de l'Atlantique. On y croit d'autant plus que Joseph Gordon-Levitt s'est glissé à la perfection dans la peau du personnage.

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   Le scénario a choisi de contrebalancer l'intrigue politique par la description de la vie sentimentale du héros. Il rencontre une sorte d'intermittente du spectacle gauchisante... et canon, puisqu'elle a les traits (et les formes) de Shailene Woodley, en qui tous les ados reconnaîtront l'héroïne de Divergente. Le couple qu'ils forment, aussi charmant soit-il, m'a paru assez improbable.

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   De surcroît, on peut regretter le voile pudique posé sur les relations avec la Russie de Poutine, qui apparaît ici comme le sauveur du citoyen-engagé-rejeté-par-son-pays-d'origine. Cela aurait mérité une petite enquête, quitte à écorner un peu l'image du chevalier blanc de l'informatique.

   Tout cela passe néanmoins en raison de la qualité de la mise en images. Stone se livre à quelques effets de distorsion et joue sur tout ce qui est vitré (ou à cristaux liquides). Certains plans sont visiblement là pour nous faire penser au Big Brother de 1984. Mais, surtout, il a réussi à intégrer à l'intrigue et à l'écran l'utilisation de l'informatique. (En lisant le générique de fin, on s'aperçoit que plusieurs sociétés ont contribué à la création de ces effets.)

   C'est donc un film militant, plaisant, mais pas un chef-d'œuvre.

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