samedi, 21 janvier 2017
Julieta
Séance de rattrapage cette semaine, grâce au Festival Télérama, qui permet de (re)voir certains des films art et essai qui ont marqué l'année dernière. Dans la liste, je me permets de recommander Elle (ne serait-ce que pour Isabelle Huppert), Café Society (un bon Woody Allen), Frantz (malgré Pierre Minet), Midnight Special (inclassable), Ma Vie de courgette (une animation audacieuse sur le fond). Pour la beauté des images (et pour 3,5 euros), on peut aussi éventuellement tenter La Tortue rouge.
L'auteur de ces lignes fut un fan de Pedro Almodovar, jusqu'au milieu des années 1990. J'aimais son côté déjanté, un peu obsédé sexuel, hein, et je trouvais qu'il savait choisir ses actrices. Ce dernier point n'a pas changé, mais, depuis vingt ans, le cinéaste a pris du bide et semble bander mou. Voilà pourquoi je n'étais pas allé voir Julieta à sa sortie. Concernant Almodovar, je m'étais arrêté définitivement à Volver.
Nous voilà en présence d'un mélo, dont les personnages principaux sont des femmes, en particulier l'une d'entre elles, dont le prénom a donné son titre au film. Elle est incarnée par deux actrices, à deux époques différentes. Celle qui nous guide dans l'histoire a plus de quarante ans. A l'aise financièrement, elle s'apprête à quitter l'Espagne pour partir vivre au Portugal avec son nouveau compagnon, qu'elle a rencontré dans sa "deuxième vie". Mais, soudain, la première va ressurgir.
On la découvre par l'entremise du journal intime que l'héroïne se décide à écrire, en forme de lettre à sa fille qu'elle a tant aimée et qu'elle n'a pas revue depuis plus de dix ans. Les retours en arrière nous font découvrir les débuts de vie d'adulte, avec la séquence marquante du train, puis le séjour en bord de mer. C'est là que tout s'est joué. Les actrices sont épatantes. On retrouve même avec plaisir Rossy de Palma, dans un second rôle piquant voire inquiétant...
Le problème est que c'est cousu de fil blanc. N'importe quel spectateur doté de quelques neurones comprend la véritable raison de la séparation de la fille et de la mère. Les rares péripéties de l'intrigue sont quand même téléphonées (du compagnon pécheur qui prend la mer en pleine tempête à la gamine qui s'éloigne soi-disant pour vivre une retraite spirituelle). Il reste heureusement le savoir-faire d'Almodovar, qui joue avec nous dès la première image, intrigante. Cela donne un film plaisant, sentimental dans le bon sens du terme, mais loin des chefs-d’œuvre qu'il a réalisés auparavant.
20:49 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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