Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 28 novembre 2017

Les Conquérantes

   Ce film suisse évoque le combat des femmes pour l'obtention du droit de vote... et de plus de respect au quotidien de la part des hommes. Le début des années 1970 est une époque de remise en cause, chez nos voisins alpins comme ailleurs. Les spectateurs qui ont un peu de kilomètres au compteur retrouveront dans cette Suisse rurale et patriarcale un peu de la France des années 1970-1980, à ceci près que, dans l'Hexagone, c'est depuis 1944 que les femmes peuvent voter.

   Cela aurait pu donner un film pesant, militant, poussiéreux. Ce n'est heureusement rien de tout cela. C'est évidemment engagé, mais furieusement drôle, malgré la gravité des situations. Il y a d'abord le contraste entre ces femmes de la campagne, soumises bien qu'enragées de leur condition de bonnes à tout faire, et les jeunes qui ne veulent pas de la même vie de leur mère. Il y a aussi la beaufitude ridicule de certains hommes, vraiment pas subtils. Il y a enfin l'irruption de la révolution sexuelle, dans une scène hilarante au cours de laquelle des femmes revendiquent le mot "clitoris" et découvrent, pour certaines d'entre elles, qu'elles ont un tigre dans le moteur...

   On suit plus particulièrement l'évolution de Nora, une timide femme au foyer qui doit se fader un beau-père acariâtre, deux fils égocentriques et un mari gentil mais très sensible au qu'en-dira-t-on. L'une des scènes du début la montre pédalant à vélo, dans l'un des rares moments de totale liberté dont elle jouit. Le déclic est la révolte de sa nièce, dont Nora ne supporte pas la répression. Dans le même temps, elle suit les débats sur le référendum portant sur le droit de vote... et elle se dit qu'elle pourrait reprendre un travail.

   Cela fait beaucoup pour son mari Hans, un beau garçon maladroit qui ne l'a jamais fait jouir. Travailleur consciencieux, il est sur le point de bénéficier d'une promotion dans la scierie dirigée par une vieille bique ultraconservatrice. Son départ pour le service militaire va donner des ailes à Nora... et bouleverser le village.

   L'héroïne va trouver des alliées : une retraitée à moitié sénile mais audacieuse, une restauratrice d'origine italienne de moeurs très libres et même sa belle-soeur, lassée d'un mari décevant.

   Cela donne un ensemble instructif et très plaisant, toujours d'actualité à une époque où l'obscurantisme est loin d'avoir disparu.

   

Commentaires

Ah je l'ai raté. Ta note donne envie. J'en reviens pas les suisses n'avaient pas le droit de vote en 70 ???

Écrit par : Pascale | vendredi, 01 décembre 2017

Les Suissesses n'ont obtenu le droit de vote (au niveau fédéral) qu'en 1971, après des décennies de lutte :

https://www.ch.ch/fr/elections2015/50e-edition-retrospective/droit-de-vote-femmes/

Les derniers cantons conservateurs n'ont rendu les armes qu'en... 1991 !

Notons que les protestants étaient en avance sur leur temps, puisque les femmes sont électrices et éligibles dans l'Eglise réformée depuis 1891 !

https://www.cath.ch/newsf/pionnieres-du-droit-de-vote-et-d-eligibilite/

Quant au film, s'il a un côté historique utile, c'est aussi une comédie savoureuse, parfois limite graveleuse...

Écrit par : Henri Golant | vendredi, 01 décembre 2017

Tu me fais encore plus regretter, cruel.

L'église en avance sur la société... j'ai bien ri.

Merci pour le complément historique.

Écrit par : Pascale | samedi, 02 décembre 2017

Les commentaires sont fermés.