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samedi, 18 avril 2020

Transferts

   Je ne connaissais pas cette mini-série d'anticipation franco-belge, diffusée pour la première fois en 2017, et qu'Arte a eu la bonne idée de reprogrammer les nuits dernières. Les six épisodes sont encore accessibles pendant quelques jours.

   L'histoire tourne autour du transfert de personnalités (d'âmes disent les croyants), devenu un temps légal, puis illégal, avec la naissance de trafics en tous genres. Les vieux riches veulent s'offrir une nouvelle vie, quitte à faire enlever et assassiner un corps jeune pour pouvoir y perpétuer leur existence. Les trafiquants tentent d'échapper à la police en changeant d'enveloppe corporelle. Pour le grand public, le transfert s'apparente à une gigantesque greffe, celle de l'esprit d'une personne condamnée sur le plan médical dans le corps d'une autre personne en état de mort cérébrale. (Les cinéphiles penseront au film Renaissances.)

   Le premier épisode démarre par l'un de ces transferts, celui de l'esprit d'un ébéniste (Florian Bassot) marié avec deux enfants dans le corps d'un... policier de la BATI (Sylvain Bernard), la brigade qui traque (de manière plus ou moins réglementaire) les "transférés".

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   Le problème est qu'autant Florian Bassot était doux et timide, soucieux d'agir pour le mieux, autant son "hôte" était un sale type, hargneux et impulsif. Petit à petit, le "transféré" comprend qui était réellement le policier... et il a bien du mal à concilier son ancienne vie et la nouvelle, physiquement et psychiquement.

   Le deuxième épisode nous fait découvrir le Centre Oméga, où sont enfermés les "transférés" arrêtés par la BATI. Le héros y retrouve l'un de ses proches, qui joue un rôle clé dans l'histoire. Il est réintégré dans l'équipe de policiers et se prend au jeu de sa nouvelle vie.

   L'intrigue baigne aussi dans une sombre ambiance politico-religieuse, avec un prêtre médiatique, leader charismatique d'une sorte de secte et qui envisage de se présenter aux élections.

   C'est le moment de signaler le rôle grandissant joué par un personnage qui cache bien son jeu, celui de Liza, une gamine qui se rapproche des enfants de Florian, mais qui n'est pas du tout ce qu'elle prétend être :

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   Elle est formidablement incarnée par Pili Groyne, une jeune comédienne belge qui joue à merveille de l'ambiguïté de son personnage. Elle côtoie d'autres très bons seconds rôles, parmi lesquels Brune Renault (qui interprète une collègue amoureuse de Sylvain), Juliette Plumecocq-Mech (mi-chauffeure de taxi, mi-trafiquante, mi-intrigante...) et Steve Tientcheu (ami fidèle et flic hyper-violent).

   Si l'on ajoute à cela une réalisation soignée et une musique d'accompagnement bien distillée, on obtient un divertissement intelligent. On sera indulgent pour les moments de pathos (un peu exagérés) et le recours à quelques scènes de cul racoleuses.

   Le sixième et dernier épisode se conclut par une fin ouverte, qui ne répond qu'à quelques-unes des questions que l'on se posait. Cela laisse entrevoir une suite... mais je n'y crois guère : lors de sa première diffusion, la série n'a recueilli que des audiences confidentielles.

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