samedi, 19 juin 2021
5ème set
Thomas Edison (!), ancien grand espoir du tennis français, ne se résout pas à raccrocher la raquette. À bientôt 37 ans, il pense avoir retrouvé la grande forme, celle qui lui avait permis, des années auparavant, d'atteindre la demi-finale de Roland-Garros, perdue au cinquième set.
J'y suis allé à tout hasard, incité par la présence au générique d'Alex Lutz. Je trouve que ce comédien, dont la carrière me semblait anodine, a pris de l'épaisseur, ces dernières années. Le voici dans le rôle d'un has been, qui vit pour le tennis, sa femme, son fils... et le regard de sa mère, dirigeante d'un club de tennis. Pas facile de concilier tout cela.
À la performance d'Alex Lutz il faut ajouter les très bonnes compositions de Kristin Scott Thomas (la mère) et d'Ana Girardot (l'épouse, qui a sacrifié ses aspirations tennistiques pour servir la carrière médiocre de son mari). C'est donc aussi une histoire de famille et une histoire de couple.
La réalisation est emballante. Quentin Reynaud a fait le pari de filmer les matchs à hauteur d'homme et non du dessus. Pour celles et ceux qui pratiquent ou qui ont pratiqué le tennis, cela donne une plus grande impression de réalisme. La terre battue est palpable, on sent bien la sueur, la rage, la trouille, les blessures et le désir de gloire.
La musique, signée Delphine Malaussena, contribue à donner à l'histoire le ton d'un quasi-thriller. C'est vraiment prenant du début à la fin. Le seul bémol à mon enthousiasme est la surreprésentation des marques. Quand on est à Roland, c'est inévitable, mais c'est hélas aussi très visible durant le reste de l'histoire. Sinon, c'est un très bon film... qui ne marche pas du tout en salle.
23:51 Publié dans Cinéma, Sport | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, sports, film, films
Commentaires
J'ai beaucoup aimé.
Alex Lutz que j'ai vu et revu sur scène est impressionnant.
La dernière demi heure est passionnante.
Par contre les marques ne me gênent pas et les personnages féminins sont caricaturaux au possible, mégère et castratrice, pouah.
Écrit par : Pascale | dimanche, 20 juin 2021
Je ne suis pas d'accord avec la vision des personnages féminins. Tout d'abord, on ne les voit qu'à l'époque actuelle, sans qu'on nous ait montré ce qu'elles ont vécu ces vingt dernières années.
Le personnage de l'épouse m'est familier : il me rappelle un membre de ma famille, qui a "sacrifié" sa vie professionnelle pour son mari et ses enfants. Ce n'est pas du tout caricatural.
Quant à la mère, elle est moins dure qu'il n'y paraît. Je trouve que Kristin Scott Thomas arrive à donner de son personnage une image plus complexe. C'est elle aussi une femme (ici une mère) qui a renoncé à certaines choses pour s'occuper de la carrière de son fils. Il ne faut pas confondre sa froideur apparente (qui est plutôt une carapace) avec de l'indifférence ou du mépris. De nos jours, la mode est à l'expression exacerbée (et pas forcément honnête) des sentiments. La mère n'est pas dans ce style-là.
Écrit par : Henri G. | mercredi, 23 juin 2021
Les commentaires sont fermés.