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lundi, 12 juillet 2021

Teddy

   Ce long-métrage s'inscrit dans la lignée de la (supposée) "nouvelle vague" française de films de genre, qui comprend le médiocre The Deep House, l'assez prenant Méandre et l'excellent La Nuée. On peut aussi y trouver des références à un grand ancien (La Mouche, de David Cronenberg) et à un récent petit bijou (Grave, de Julia Ducournau, dont il me tarde de découvrir le nouveau film, Titane).

   L'histoire s'inspire clairement de devanciers états-uniens. La menace vient de l'étrangeté, l'anormalité. Celle-ci est réputée très présente dans le monde rural, domaine (présumé) des rednecks et des attardés mentaux. Ici, c'est un village des Pyrénées-Orientales qui sert de cadre à l'intrigue.

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   Anthony Bajon (déjà remarqué dans Au nom de la terre et La Prière) interprète le rôle-titre, celui d'une sorte de "cassos", un jeune délinquant sous-éduqué, un peu révolté, qui tente de se réinsérer en travaillant dans un salon de massage, dirigé par une matrone adepte des philosophies orientales (Noémie Lvovsky, très bien).

   Teddy n'a plus ses parents, mais vit chez son oncle et sa tante, avec lesquels il s'entend plutôt bien. Si vous ajoutez à cela qu'il a une ravissante petite copine, Rebecca, élève en terminale au lycée du coin, on peut dire qu'il ne s'en est pas trop mal sorti. À certains détails, on comprend toutefois qu'il ne faudrait pas grand chose pour que ce petit bonheur s'effondre : Teddy est mal intégré dans la communauté villageoise (qui le voit comme un petit malfrat un peu débile), le boulot qu'il exerce n'est pas celui qu'il avait choisi pour sa réinsertion et il doit garder un oeil sur sa charmante copine, que d'autres mecs aimeraient "pécho".

   Un événement extraordinaire va changer la donne : un jour, Teddy, pensant chasser un loup des abords du village, se fait mordre. Dès le lendemain, de petits changements se font sentir dans son comportement et son apparence physique. Je laisse aux amateurs le plaisir de découvrir jusqu'où les scénaristes ont tiré la corde...

   Même si beaucoup de choses sont prévisibles dans cette histoire correctement construite, j'ai bien aimé la manière de la mettre en scène, entre chronique villageoise et film d'ados... avec du sang en plus.

20:55 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Fritzi

   Les confinements successifs ont sans doute perturbé la sortie de cette animation allemande (une coproduction internationale, en fait), prévue pour le trentième anniversaire de la chute des régimes communistes en Europe.

   L'action se déroule dans ce qui était la RDA (l'Allemagne communiste), principalement dans la ville de Leipzig (dans le sud-ouest du pays), où vit la famille de l'héroïne, Fritzi. L'histoire commence à l'été 1989. La meilleure amie de Fritzi, Sophie, part en vacances en Hongrie avec sa famille... sauf que ces "vacances" ont un but caché : passer à l'ouest, le rideau de fer ayant été ouvert avec l'Autriche.

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   Avant de partir, Sophie confie son chien Spoutnik à Fritzi, qui compte bien le lui rendre à son retour... mais cela va prendre plus de temps que prévu.

   Le tableau de la RDA finissante mérite le détour. L'héroïne va à l'école Youri-Gagarine, puis à l'auberge de jeunesse Rosa-Luxembourg. La population est surveillée par l'odieuse Stasi, qui s'appuie sur une petite armée de dénonciateurs. La propagande est omniprésente dans le pays, dénigrant le monde occidental (où pourtant les "Ossies" souhaitent se rendre en masse...). Mais cette propagande communiste est surtout le fait des adultes, souvent âgés. Le reste de la population semble avoir d'autres aspirations.

   L'histoire se poursuit donc sans Sophie, dans une RDA en pleine ébullition. Avant la chute du Mur de Berlin, en novembre 1989, des manifestations ont agité le pays, en particulier à Leipzig. C'est cette ambiance que restitue le film, entre crainte et soif de liberté.

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   Dans le même temps, Fritzi s'attache de plus en plus à Spoutnik et vit mal d'être séparée de sa meilleure amie. Cela va la conduire à tenter quelque chose de très risqué... mais je laisse à chacun le soin de le découvrir.

   Au niveau de l'animation, ce n'est pas particulièrement brillant, même si les mouvements des personnages sont bien rendus. C'est concernant l'intrigue que j'aurais des réserves : il y a quelques invraisemblances. Je pense que, comme le film est en partie destiné au jeune public, on a insisté sur la relation entre l'adolescente et le chien. Je sais bien qu'à ces adorables bêtes il ne manque que la parole, mais le comportement du canidé n'est pas toujours réaliste. Certaines péripéties manquent un peu de crédibilité, alors que le reste de l'histoire sent le vécu. Il y a du souffle et je ne cache pas qu'à la fin, j'ai été ému.