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mercredi, 27 juillet 2022

Notre héritage commun

   C'est le titre français d'une exposition itinérante, qui se déplace entre la Lorraine, la Belgique et l'Allemagne, depuis l'an dernier. Ces jours-ci (et jusqu'au 9 août 2022), elle se trouve dans le village de Spincourt, situé à une trentaine de kilomètres de Verdun (au nord-est).

   Elle est composée de deux séries d'éléments. La première est une projection immersive (images et sons), organisée dans un conteneur (!) aménagé spécifiquement à cet effet. On y entre par tout petits groupes (4 personnes). On déambule entre des écrans et des miroirs sur lesquels sont projetés des documents d'époque (le début du XXe siècle, la Première Guerre mondiale, l'Entre-deux-guerres et la Seconde Guerre mondiale). Cela dure environ un quart d'heure et c'est suffisamment grand public pour capter l'attention d'une personne qui n'y connaît pas grand chose (expérience faite avec mon accompagnatrice). Si l'on s'intéresse à cette époque de l'histoire, on y trouvera évidemment son compte.

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   La seconde partie de l'exposition se trouve à l'extérieur, juste à côté du conteneur, pas très loin de la mairie du village. Ce sont des panneaux assez classiques, garnis d'illustrations d'époques (photographies, cartes, affiches de propagande...) accompagnées de textes explicatifs (en français, anglais, allemand et flamand semble-t-il). C'est un peu plus destiné aux passionnés d'histoire, mais, en flânant, chacun peut y trouver son bonheur. Les panneaux abordent les mêmes périodes historiques que la partie immersive, mais de manière différente. On a ajouté des informations sur la construction européenne, histoire peut-être de rappeler à des citoyens oublieux que, lorsque le nationalisme étroit l'a emporté sur l'esprit de coopération, notre continent a couru à sa ruine.

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   En semaine, le conteneur est accessible de 9h à 17h. Je crois que les samedis et dimanches, les horaires sont légèrement décalés (9h30-17h30)... et c'est gratuit !

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mercredi, 04 mai 2022

L'Affaire Collini

   Cette fiction à caractère documentaire est adaptée d'un roman de Ferdinand von Schirach (que je n'ai pas lu). Tout commence (croit-on) en 2001, à Berlin, où un industriel allemand renommé, Hans Meyer, est assassiné dans un hôtel par un inconnu.

   L'opinion est choquée. Beaucoup de questions se posent quant à cet assassinat (dont on ne voit l'exact déroulement qu'à la fin, pour des raisons que je laisse à chacun le loisir de découvrir). On finit par apprendre que le meurtrier est un Italien vivant en Allemagne. Qu'est-ce qui a motivé son geste ? La Mafia est-elle impliquée ?

   L'avocat commis d'office de Fabrizio Collini se pose les mêmes questions. Son client, mutique, ne veut rien dire. Pour Caspar Leinen (issu d'un couple mixte germano-turc), l'affaire comporte un gros enjeu : c'est la première fois que ce jeune avocat va plaider aux Assises. De surcroît, il est confronté à un conflit de loyauté. En raison d'une erreur d'identification de la victime, il n'a pas compris dès le départ qu'il devait défendre l'assassin d'un homme qu'il connait, un homme auquel il doit beaucoup... et dont il a fréquenté la petite-fille.

   Cerise sur le gâteau : au tribunal, Caspar va affronter le redoutable avocat de la partie civile, Richard Mattinger, juriste réputé, qui fut son prof de fac (en droit pénal) et, à vrai dire, sans doute son mentor.

   Petit à petit, le mystère s'éclaircit concernant les motivations de Collini. Son avocat se fait enquêteur, s'appuyant sur une petite équipe hétéroclite : un autre jeune avocat, une employée de pizzeria... et son propre père, libraire, qu'il n'avait pas revu depuis des années. Cette affaire est l'occasion pour Caspar de faire le point sur sa vie privée... et de faire des choix décisifs.

   On suit le déroulement de la procédure pas à pas. Le film, pas très brillant sur le plan de la mise en scène, détaille le fonctionnement de la procédure criminelle. L'action culmine dans le procès, entrecoupé de pauses. On sent l'influence des films américains, même si, ici, la sobriété l'emporte sur le brio.

   A l'arrière-plan se trouve la Seconde Guerre mondiale, plus précisément les années 1943-1945. Les Alliés anglo-franco-américains progressent dans la péninsule italienne, où ils ont débarqué à l'été 1943. Dans le même temps, Mussolini a été renversé par le roi et une partie des élites locales. Libéré sur ordre d'Hitler, il n'est plus à la tête que d'un État fantoche, la République de Salo. Désormais, la partie nord de l'Italie est occupée par les troupes allemandes, auxquelles s'opposent des résistants italiens, notamment communistes.

   Le film alterne trois trames temporelles : celle de la fin de la Seconde Guerre mondiale, celle de la jeunesse de Caspar (dans les années1980-1990) et celle de l'année 2001. J'ai bien aimé l'effet de miroir entre certaines scènes se déroulant à deux époques différentes. C'est pertinent et techniquement bien fichu.

   Plusieurs événements semblent avoir inspiré l'intrigue. Le public français cultivé pensera au massacre des Fosses ardéatines, mais, hélas, d'autres tueries se sont déroulées à la même époque, comme celle de Cibeno. Je pense aussi que les auteurs avaient en tête l'action du "boucher de Gênes".

   Même si les scènes se déroulant dans les années 1940 sont parfois un peu trop appuyées, elles ont le mérite de rappeler des événements importants. Elles évoquent aussi la complexité de la situation de l'époque, avec notamment le rôle de l'interprète italien. Les acteurs de la partie contemporaine (2001) sont remarquables.

   Sur le plan historique, le film s'appuie aussi sur un aspect méconnu (que j'ignorais), un texte de loi dont la révélation du contenu joue un rôle décisif dans le procès.

   Quelques années après Le Labyrinthe du silence et Fritz Bauer, un héros allemand, le cinéma d'outre-Rhin prouve de nouveau qu'il est capable de regarder avec intelligence et honnêteté le passé trouble de son pays.

lundi, 12 juillet 2021

Fritzi

   Les confinements successifs ont sans doute perturbé la sortie de cette animation allemande (une coproduction internationale, en fait), prévue pour le trentième anniversaire de la chute des régimes communistes en Europe.

   L'action se déroule dans ce qui était la RDA (l'Allemagne communiste), principalement dans la ville de Leipzig (dans le sud-ouest du pays), où vit la famille de l'héroïne, Fritzi. L'histoire commence à l'été 1989. La meilleure amie de Fritzi, Sophie, part en vacances en Hongrie avec sa famille... sauf que ces "vacances" ont un but caché : passer à l'ouest, le rideau de fer ayant été ouvert avec l'Autriche.

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   Avant de partir, Sophie confie son chien Spoutnik à Fritzi, qui compte bien le lui rendre à son retour... mais cela va prendre plus de temps que prévu.

   Le tableau de la RDA finissante mérite le détour. L'héroïne va à l'école Youri-Gagarine, puis à l'auberge de jeunesse Rosa-Luxembourg. La population est surveillée par l'odieuse Stasi, qui s'appuie sur une petite armée de dénonciateurs. La propagande est omniprésente dans le pays, dénigrant le monde occidental (où pourtant les "Ossies" souhaitent se rendre en masse...). Mais cette propagande communiste est surtout le fait des adultes, souvent âgés. Le reste de la population semble avoir d'autres aspirations.

   L'histoire se poursuit donc sans Sophie, dans une RDA en pleine ébullition. Avant la chute du Mur de Berlin, en novembre 1989, des manifestations ont agité le pays, en particulier à Leipzig. C'est cette ambiance que restitue le film, entre crainte et soif de liberté.

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   Dans le même temps, Fritzi s'attache de plus en plus à Spoutnik et vit mal d'être séparée de sa meilleure amie. Cela va la conduire à tenter quelque chose de très risqué... mais je laisse à chacun le soin de le découvrir.

   Au niveau de l'animation, ce n'est pas particulièrement brillant, même si les mouvements des personnages sont bien rendus. C'est concernant l'intrigue que j'aurais des réserves : il y a quelques invraisemblances. Je pense que, comme le film est en partie destiné au jeune public, on a insisté sur la relation entre l'adolescente et le chien. Je sais bien qu'à ces adorables bêtes il ne manque que la parole, mais le comportement du canidé n'est pas toujours réaliste. Certaines péripéties manquent un peu de crédibilité, alors que le reste de l'histoire sent le vécu. Il y a du souffle et je ne cache pas qu'à la fin, j'ai été ému.

jeudi, 20 août 2020

La rafle des notables

   C'est le titre du dernier livre publié par la journaliste Anne Sinclair qui, depuis une dizaine d'années, se repenche sur son histoire familiale, qui n'est pas sans liens avec notre histoire nationale.

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   Cette vague d'arrestations massives de juifs de France est bien moins connue que celle dite du Vel d'Hiv, qui a été popularisée (entre autre) par le film La Rafle. En France, l'année 1941 a été marquée par les premières grandes vagues d'arrestations avec, en mai, la "rafle du billet vert" et, en août, la deuxième grande rafle parisienne.

   En comparaison de ces vagues (portant chacune sur environ 4 000 personnes), l'arrestation de 743 "bourgeois" juifs paraît de moindre importance. Elle n'en était pas moins annonciatrice de la suite. Tout d'abord, elle porta au total sur un bon millier de personnes, environ 300 juifs originaires d'Europe centrale et orientale s'ajoutant aux notables français. De plus, contrairement à ce qui a jadis été dit, ces arrestations ont été opérées par des policiers français, associés à des militaires allemands et parfois, des agents de la Gestapo. Une bien belle "collaboration"...

   Après une phase de regroupement à l'Ecole militaire, les détenus ont été envoyés du côté de Compiègne, dans le camp de Royallieu, au nord de Paris :

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   Parmi les "notables" arrêtés figurait Léonce Schwarz, le grand-père paternel d'Anne Sinclair, entrepreneur dans le textile. C'est l'aïeul qu'elle n'a pas connu, puisqu'il est décédé peu après la Libération, en 1945. L'un des intérêts du livre est le récit du sauvetage du grand-père, tombé malade pendant sa détention, ce qui lui a permis d'être envoyé à l'hôpital, d'où son épouse a réussi à le faire sortir avant qu'il ne soit renvoyé à Compiègne (et, de là, déporté à Auschwitz).

   Durant sa détention, le grand-père d'Anne Sinclair a pu côtoyer le frère de Léon Blum, le mari de Colette, le fils de Tristan Bernard, un ancien ministre de Clemenceau et une foule de polytechniciens, ingénieurs, juristes... L'écrasante majorité de ces "notables" était toutefois composée de commerçants et d'artisans.

   Le livre mérite aussi le détour par la description des conditions de détention. Certes, ce n'était ni un camp de concentration, ni un centre d'extermination, mais les prisonniers n'en ont pas moins subi d'effroyables privations, sans parler des vexations.

   Un petit cahier de photographies complète l'ouvrage.

   En complément, on peut lire le précédent ouvrage historique d'Anne Sinclair, consacré à la branche maternelle de sa famille qui, à la même époque, a pu fuir la France pour le Portugal puis les Etats-Unis :

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   Au centre de cet ouvrage se trouve l'autre grand-père d'Anne Sinclair, Paul Rosenberg, le marchand d'art audacieux, qui a soutenu les peintres "modernes" de son temps, au premier rang desquels Picasso. Au-delà de la saga familiale, le livre passionne aussi par la description du fonctionnement du marché de l'art peu avant et peu après la Seconde Guerre mondiale.

   P.S.

   Pour la petite histoire, sachez que le nom Sinclair fut à l'origine le pseudonyme pris par le père d'Anne quand, jeune homme, il rejoignit la France Libre. Pour éviter que sa famille ne soit victime de représailles de la part de l'État français ou de l'occupant allemand, comme bien des résistants, il adopta un nom d'emprunt, qu'il fut autorisé à conserver après la guerre.

mercredi, 08 juillet 2020

Hitler doit mourir

   C'est le titre d'un roman graphique de Philippe Chapelle (dessin) et Thomas Oswald (scénario), publié aux éditions du Rocher :

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      Le héros de cette histoire est Claus von Stauffenberg, connu pour être l'auteur d'un attentat contre Hitler, en juillet 1944. Cet épisode a d'ailleurs fait l'objet d'un film de Bryan Singer (Walkyrie), sorti il y a plus de onze ans.

   L'histoire commence peu après la Première Guerre mondiale, alors que l'aristocrate est encore tout jeune homme. Il appartient à cette frange de la population allemande "nationale-conservatrice", outrée par le traité de Versailles, mais pas forcément attirée par le mouvement nazi... sauf s'il est perçu comme un moyen de restaurer la "grandeur de l'Allemagne".

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   C'est en noir et blanc. Le dessin est de qualité, avec un talent incontestable pour représenter les visages ou mettre en scène une perspective. Plus loin dans l'histoire, on se rend aussi compte que le dessinateur n'est pas malhabile dans les scènes de guerre :

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   Les auteurs évitent de tomber dans les deux écueils du roman graphique : la représentation littérale d'une oeuvre écrite et le roman historique prenant beaucoup de libertés avec son sujet. Cette bande dessinée est très documentée, tout en étant une véritable oeuvre visuelle. Les amateurs d'histoire y apprendront pas mal de choses, de la gestation du complot anti-hitlérien à son impitoyable répression... et même l'existence d'une femme pilote d'avion, Melitta, l'épouse de l'un des frères de Stauffenberg. Le cas de cette femme est extraordinaire : bien qu'étant d'abord considérée comme juive par les nazis (son père était un converti au protestantisme), elle a été autorisée à servir dans la Luftwaffe.

   Parmi les anecdotes qui parsèment le récit, on peut trouver celle (apparemment authentique) de la découverte par des soldats allemands, lors de l'offensive contre l'URSS, d'un étendard de la Grande Armée... napoléonienne ! Sachez d'ailleurs qu'on continue encore de nos jours à trouver des cadavres de soldats de Napoléon en Europe, par exemple en 2010 (en Lituanie) et en 2015 (en Allemagne).

samedi, 24 août 2019

La Mort d'Hitler

   C'est le titre d'une enquête historique, signée Jean-Christophe Brisard et Lana Parshina, publiée l'an dernier aux éditions Fayard et sortie en collection de poche il y a quelques semaines :

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   Ce livre, d'une lecture très agréable, revient sur les conditions de la mort du dictateur allemand ainsi que sur le trajet suivi par ses restes présumés, en Allemagne... et en URSS (puis Russie). C'est d'ailleurs à Moscou, dans trois séries d'archives (d'Etat, de l'armée et du FSB, ex-KGB) qu'ils ont effectué une grande partie de leurs découvertes. L'introduction appâte les lecteurs avec la photographie d'un morceau de crâne...

   Dans les premiers chapitres, les auteurs commencent par revenir sur les théories survivalistes farfelues, avant d'aborder ce qui va devenir le fil rouge de l'enquête : les zones d'ombre volontairement entretenues (pour différentes raisons) par les Soviétiques sur la mort d'Adolf Hitler... et la survivance d'une attitude d'obstruction aux demandes des chercheurs occidentaux. Les récentes tensions entre la Russie de Poutine et les gouvernements occidentaux n'arrangent pas les choses.

   Puis, les auteurs refont le récit détaillés des derniers jours d'Hitler, dans le bunker de Berlin. Je pense que les personnes qui ont déjà beaucoup lu sur le IIIe Reich n'apprendront pas grand chose. Pour les autres, ce sera une plongée dans la vie quotidienne d'un petit village urbain, peuplé de dignitaires nazis au bord de la crise de nerfs. Ces rappels sont toutefois essentiels à la compréhension des débats qui ont agité les historiens concernant la mort d'Hitler.

   L'autre grosse moitié du livre décrit les efforts parfois désespérés des auteurs pour accéder aux documents les plus importants sur cette époque-clé. Ce sont des textes, des photographies (prises à l'époque par les Soviétiques), des plans (parfois annotés par des nazis tombés entre les mains du NKVD)... et même des morceaux d'un meuble, celui sur lequel Hitler s'est suicidé.

   Cette enquête historique prend donc la forme d'un triple polar, le premier sur les circonstances exactes de la mort d'Hitler, le second sur le devenir de ses restes, le troisième sur l'épreuve d'obstacles supportée par les journalistes pour accéder aux sources. Une fois de plus, force est de constater qu'en 2016, il reste un fort parfum d'URSS dans la Russie de Poutine.

   Au bout du compte, la contribution de Philippe Charlier (le célèbre médecin légiste, qui a notamment enquêté sur Henri IV et Jeanne d'Arc) a été déterminante. Les auteurs finissent par avoir accès... aux dents d'Hitler, ainsi qu'à ce qu'il reste du crâne. Cependant, s'ils ont pu (dans des circonstances particulièrement rocambolesques) analyser correctement les dents, cela n'a pas été le cas du crâne. Aucun prélèvement ADN n'a pu être effectué. L'enquête a aussi permis de confirmer ce qu'il est advenu des corps d'Eva Braun et du dictateur.

   Au final, c'est un livre aussi intéressant par ce qu'il révèle de la Guerre froide que de la fin de la Seconde Guerre mondiale. C'est aussi, dans le dernier chapitre, une plongée dans la science médico-légale. Hitler s'est bien tiré une balle dans la tête (mais pas dans la bouche). Il est possible qu'il ait en plus pris du cyanure (associé aux mystérieuses traces bleues trouvées autour de ses dents), mais ce n'est pas certain.

vendredi, 05 août 2016

L'alcool dans la guerre

   C'est le thème d'une exposition temporaire, visible jusqu'au 1er décembre 2016 au musée de la bière de la commune de Stenay, située dans le département de la Meuse et la région Lorraine Grand-Est. C'est l'une des très nombreuses manifestations qui entourent le centenaire de la bataille de Verdun. J'ai d'ailleurs découvert avec surprise combien les animations étaient nombreuses, aussi bien celles promues par l'office de tourisme départemental que celles, moins spectaculaires, organisées au niveau local et (heureusement) annoncées dans la presse.

   Le lieu mérite lui-même l'attention du visiteur. Le musée est un ancien magasin aux vivres, devenu malterie par la suite, avant que de successifs changements de propriétaires n'orientent l'activité vers le dépôt de charbon, la champignonnière ou encore le casernement de troupes.

   Les trois quarts des locaux sont consacrés aux collections permanentes. On nous explique d'abord quels sont les constituants de la bière, avant de passer à l'historique. Les plus anciennes traces remontent à la période néolithique, en Mésopotamie. Sachez qu'à l'époque c'étaient des femmes qui fabriquaient le précieux breuvage.

   On vogue ensuite de l'Antiquité gallo-romaine à l'époque moderne, en passant par les changements introduits au Moyen-Age. Les moines ont joué un rôle important. Mais les transformations (techniques et économiques) décisives sont intervenues lors des Révolutions industrielles, jusqu'aux ultimes changements contemporains. Plusieurs salles abordent des aspects techniques de la fabrication, mais j'ai été plus sensible à celle consacrée à la publicité et à la propagande véhiculées par la bière et ses supports.

   C'est dans la dernière partie du musée que l'on découvre l'exposition temporaire, consacrée à l'alcool pendant la Première guerre mondiale. Une idée reçue consiste à opposer les Français amateurs de vin aux Allemands gros consommateurs de bière. Il y a quand même un fond de vérité, si bien que, sur les représentations des "poilus", le jus de raisin fermenté est très souvent présent :

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   En réalité, les Allemands fabriquaient et consommaient aussi beaucoup de vin... et même une sorte de champagne ! Ceci dit, ils buvaient surtout de la bière, certains soldats emportant même leur chope fétiche dans les tranchées !

   Du côté français, on note une séparation entre le Nord et le Sud, le premier étant davantage une terre de "biérophiles", le second une terre de vinophiles. Pour nombre d'entre eux, la guerre a été l'occasion de découvrir et de s'habituer à la consommation de nouveaux breuvages... y compris les eaux-de-vie, certes nettement moins répandues que les boissons moins alcoolisées.

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   En 1914, seuls 25 centilitres étaient attribués quotidiennement aux "poilus" (avec 6 centilitres d'eau-de-vie). Au moment de la bataille de Verdun, on est passé à 50 centilitres, le litre étant atteint avant la fin du conflit. La gourde réglementaire servait d'outil de mesure. Celle qui figure ci-dessus a subi un traitement un peu "spécial" (que je ne révèlerai pas... mais qui est expliqué dans le musée), traitement dont l'objectif était de permettre au poilu d'augmenter légèrement et subrepticement sa ration de vin...

   Le mot "pinard" s'est répandu dans le langage courant, sans doute en relation avec le pinot, cépage très présent en Champagne, Lorraine et Alsace.

   J'ai aussi été surpris par la diversité des contenants. C'est fou comme on a pu faire varier la taille, la forme, la décoration et la couleur des bouteilles. Les catalogues des fabricants proposaient un choix impressionnant de modèles :

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   Les vins et les bières n'étaient pas les seuls concernés. Les alcools forts (ou tout simplement de synthèse) ont connu un indéniable succès. On note la propension des commerciaux à vanter leurs effets thérapeutiques ! A chaque affection du corps (voire de l'âme) correspondait au moins une substance alcoolisée, propre à guérir du mal de crâne, de la fatigue, des douleurs diverses... et même des hémorroïdes.

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   Pourtant, depuis la fin du XIXe siècle, de virulentes campagnes combattaient l'alcoolisation des masses, surtout la consommation des boissons fortes, le vin ayant meilleure réputation... et un poids économique plus important.

   Mais, face à la dureté des combats et de la vie quotidienne, les "petits remontants" étaient bien utiles... et parfois commandés par les officiers, pourtant chargés de lutter contre les abus. Un extrait du documentaire Apocalypse Verdun aborde la question... et la relie à l'alimentation générale des soldats. Il est notamment question des bouchers aux armées. Ames sensibles s'abstenir.

   Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur cette passionnante exposition, à voir si vous en avez l'occasion. Elle est présentée par un dossier de presse bien conçu.

   P.S.

   Sur le sujet, on peut lire aussi avec profit une page du site des Archives de Lyon.

vendredi, 28 août 2015

Une pièce allemande

   Décidément, cet été aura été riche en découvertes numismatiques. Aujourd'hui, c'est une pièce (toujours de deux euros) d'outre-Rhin qui a atterri dans mon porte-monnaie :

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   Elle n'est pas en très bon état. Cela n'est guère étonnant, puisqu'elle a été mise en circulation en 2008 (alors qu'il y a une dizaine de jours, j'en ai trouvé une de 2015 et avant-hier une de 2014). Je n'ose imaginer le nombre de "palpations" qu'elle a dû subir...

   Sur l'avers figure l'église Saint-Michel de Hambourg. On notera l'expression utilisée pour désigner l'Allemagne : "Bundesrepublik Deutschland", c'est-à-dire RFA (République fédérale d'Allemagne). En effet, contrairement à une idée reçue, la réunification allemande (en 1990) n'a pas eu pour conséquence la disparition des deux Etats allemands nés de la Guerre Froide. Seule la RDA (République démocratique allemande, communiste) a été supprimée.. et intégrée à la RFA, sous la forme de Länder supplémentaires.

   La tranche de la pièce mérite aussi d'être observée. On peut y lire la devise suivante : "EINIGKEIT UND RECHT UND FREIHEIT" Elle est extraite du troisième couplet du Chant des Allemands, dont les paroles sont désormais celles de l'hymne national.

mardi, 26 août 2014

Dix par jour

   C'est le titre du documentaire consacré par Yves Garric et Georges Berte (auxquels on doit notamment Estremoni) aux soldats aveyronnais morts pendant la Première guerre mondiale. Cela représente un peu moins de 15 000 tués, sur une durée dépassant légèrement les 1 500 jours. D'où le titre.

   Sur fond de musique classique mélancolique, on nous montre plusieurs très beaux monuments aux morts, en particulier (au début et vers la fin) celui de Sainte-Geneviève-sur-Argence :

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   Mais le principal intérêt réside dans les histoires que ce film raconte, celles de poilus pour la plupart morts au combat (ou de maladie ou des suites de blessures), à travers les yeux et la voix de leurs enfants (ou neveux, nièces), aujourd'hui très âgés.

   Cela commence dans un club de retraités de Villecomtal (au nord de Rodez). On y entend la belle-fille d'un médecin, Maurice Bieulac, qui a dû lui raconter jadis les conditions dans lesquelles il opérait, à la guerre. Plus marquants encore sont les propos de Calliste Dellus, dont le père a survécu au conflit, mais qui a vu mourir devant lui son frère aîné... dont il a épousé la promise ! Son nom figure sur le monument aux morts local. Il fait partie des premières victimes de la guerre : il a été tué le 19 août 1914, pendant la "bataille des frontières", qui fut si meurtrière pour les troupes françaises :

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   Vient ensuite, à Rodez, Marie-Paule Bessière, qui évoque son oncle puis son père. Celui-ci est revenu en vie, mais gravement blessé. On n'a jamais retrouvé le corps de l'oncle, dont il ne reste qu'un portrait d'époque :

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   La fiche du soldat nous apprend qu'il a été tué en mars 1915, dans le département de la Marne. Son frère a survécu, mais non sans souffrances, d'après ce que raconte sa fille.

   A Clairvaux-d'Aveyron, le fils d'un autre survivant a découvert le carnet rempli par son père défunt de notes sur ce qu'il  a vécu durant la guerre. L'homme n'était qu'un modeste muletier, mais il écrivait remarquablement bien.

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   Après une escale à Marcillac-Vallon, pour une cérémonie mémorielle, direction le Sud-Est et la commune de Nant. Cette séquence illustre la tragédie que fut cette époque pour certaines familles, qui perdirent tous leurs hommes jeunes. Dans l'Ouest, à Najac, on perçoit les conséquences sur le monde agricole. La guerre a accentué la déprise rurale. Comme on est en terre militante, le réalisateur en profite pour montrer un couple de néo-ruraux, installés en agriculture biologique. Le fils de poilu lui évoque la place de l'occitan.

   Avec Geneviève Rigal-Saurel, c'est le cas des "gueules cassées" qui est évoqué. En famille, on découvre aussi la correspondance des poilus de la famille. On se souvient aussi du rôle que les femmes ont joué à cette époque.

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   Après le parcours des anonymes, c'est le tour de celui d'un (futur) notable, Raymond Bonnefous, alors étudiant en médecine. (Par la suite, il fut -entre autres- maire de Rodez, député puis sénateur.) Sa petit-fille, Nathalie Bauer, a recueilli une masse impressionnante d'objets et documents divers sur son aïeul, comme cet appareil photographique :

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   De passage à Rodez, le film nous montre une cérémonie au monument aux morts, avant qu'il ne soit question du célèbre soldat inconnu de Rodez, Anthelme Mangin. C'est l'historien local Jean-Michel Cosson qui est mis à contribution pour raconter cet incroyable destin :

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   A Villefranche-de-Rouergue, on nous conte une belle histoire d'amour, entre une Aveyronnaise de bonne famille (Rose) et un soldat originaire du Loiret (Maurice). Je vous laisse découvrir comment les tourtereaux se seraient connus. Un enfant est vite mis en route, puis un second (après le mariage, celui-là)... Maurice, parti au front, écrit souvent à Rose. Leur petite-fille lit quelques-unes de ces missives, qui témoignent de l'intelligence de ce soldat. Il est mort en... août 1918, dans l'Aisne :

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   Une fois de plus, on passe de l'humble au notable, et pas n'importe lequel. Pierre Ginisty évoque la vie d'un membre de sa famille, Charles Ginisty, originaire de La Roque-Valzergues (commune de Saint-Saturnin-de-Lenne), devenu évêque de Verdun et initiateur de la construction de l'Ossuaire de Douaumont.

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   On se rapproche de la fin du film. Les auteurs tracent des ponts entre la Première guerre mondiale et les conflits suivants : guerre d'Algérie et surtout Seconde guerre mondiale. L'avant-dernière séquence (plutôt maladroite) s'attarde dans le Sud du département, en particulier à Saint-Jean-d'Alcas. L'évocation de la Grande Guerre est l'occasion de parler de la transmission aux jeunes générations. On entend aussi parler des fusillés, ces autres victimes dont les noms sont absents des monuments aux morts. Yves Garric termine par une note personnelle : l'un de ses oncles est mort à proximité de Nancy, des suites de ses blessures, dès septembre 1914.

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   C'est un documentaire de bonne facture, riche en anecdotes dont ce billet ne rend que partiellement compte.

samedi, 02 août 2014

Le premier soldat tué

   Il y a tout juste cent ans, le 2 août 1914 (donc avant la déclaration de guerre), le caporal Jules André Peugeot (instituteur dans le civil, cousin éloigné des industriels de l'automobile) fut tué par une balle tirée par le sous-lieutenant allemand Albert Mayer (et pas Camille, malgré ce qu'en dit le site de France 3). Il blessa ce dernier, qui lui aussi mourut, atteint par une seconde balle, tirée par un autre soldat français.

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   L'escarmouche s'est déroulée dans le Territoire de Belfort, dans la commune de Joncherey, dont le site internet propose un récit détaillé des événements de la journée et de celles qui suivirent. Il n'est pas étonnant que les premiers coups de feu aient été tirés dans cette zone frontalière (qui jouxte l'Alsace, territoire annexé par l'Allemagne en 1871). Cette mort est même symptomatique des ravages que la guerre allait faire : deux hommes qui ne se connaissaient pas se sont entretués à cause d'une mission de reconnaissance, à l'image des millions de soldats décédés (par la suite) à cause d'événements qui leur échappaient.

   Sur le site (du ministère de la Défense) memoiredeshommes, on peut accéder à la fiche du caporal, par ailleurs entachée d'une erreur (sur son numéro de matricule au recrutement : 558 et non 588), comme il est précisé :

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   Après la guerre, un monument fut construit en son honneur. Inauguré en 1922, il fut détruit par les Allemands en juillet 1940.

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   A la fin de la Seconde guerre mondiale, on installa une croix de Lorraine sur un socle, avant qu'en 1959, un nouveau monument ne soit construit. C'est devant celui-ci qu'une cérémonie est prévue, aujourd'hui, en présence (pour la première fois) de descendants des deux principaux protagonistes de l'histoire.

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dimanche, 17 juin 2012

Une voiture à chier

   C'est à de petits signes comme celui-là que je me rends compte que je suis abonné à un journal dont une partie non négligeable du lectorat est pétée de thunes. Voici donc ce que j'ai trouvé dans mon "quotidien de référence" il y a peu :

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   Vous ne remarquez rien ? Bon, alors, je vous aide un peu. Voici quelle était l'annonce :

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   Et figurez-vous que les pubards qui travaillent pour Audi ont choisi pour slogan : "Le courant passe." Moi je dirais plutôt la "courante" ! Il paraît que, dans les milieux automobilistiques, cela fait plusieurs années que l'on discute du nom de ce véhicule.

   Les francophones scatologues peuvent se déchaîner, il n'en reste pas moins que le nom évoque le concept de cette voiture électrique. L'article de Wikipédia prend toutefois soin de prévenir les internautes qu'il y a risque de confusion :

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   Du coup, certains commentateurs s'en sont donné à coeur joie. On commence par le moins subtil (mais efficace), trouvé sur Agoravox :

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   On monte un peu en gamme avec Patrick Garcia, sur Caradisiac :

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   On atteint un niveau plus relevé avec le billet d'Emmanuel Genty, sur Cnetfrance :

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   Les Anglo-Saxons ont fini par s'intéresser à la chose, des coïncidences malencrontreuses dans le choix du nom d'un modèle de voiture s'étant déjà produites, aussi bien en français que dans d'autres langues.

   En psychanalyse, la merde et l'argent sont souvent associés. Eh bien, figurez-vous que la voiture-excrément n'est pas donnée, puisque le prix plancher du modèle de base est de 16 000 euros.

mardi, 22 décembre 2009

Hitler, les R.G. et "Le Monde" (fin)

   C'est un rectificatif que j'ai eu quelques difficultés à repérer... ce qui semble être le propre des rectificatifs, d'ailleurs ! Le mois dernier, j'avais consacré un billet à un article du Monde qui évoquait des documents d'archive traitant d'Adolf Hitler. Je faisais la remarque que son auteur aurait pu préciser que le sujet qu'il abordait avait déjà été évoqué par le magazine Sciences et avenir.

   Cela a mis un peu de temps mais, finalement, un correctif a été publié, dans le numéro daté du 4 décembre. Il faut vraiment être un lecteur attentif pour repérer ce tout petit paragraphe, planqué page 20 du journal, en bas à droite :

Rectificatif 1.JPG

   Page précédente, les lecteurs auront savouré un excellent reportage de Jacques Follorou en Afghanistan et ils seront certainement passés vite sur la 20, ne comportant qu'un point de vue très technique, une publicité et la transcription de propos de Daniel Cohn-Bendit déjà entendus sur France Inter. La page 21 est plus alléchante, puisqu'elle est majoritairement consacrée à un portrait de Siné titré "Brutal, bête et méchant".

   Le petit paragraphe rappelle donc, avec honnêteté, que la fiche des R.G. dont il a été question dans son article avait été évoquée auparavant dans le magazine scientifique (grand public) :

Rectificatif 2.JPG

    Dont acte.

10:47 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, allemagne, presse

samedi, 21 novembre 2009

Hitler, les R.G. et "Le Monde"

   Je ne sais pas si les collaborateurs du "quotidien de référence" s'inspirent de ce qu'ils trouvent sur la Toile pour leurs articles. Toujours est-il qu'un récent article du Monde (signé Thomas Wieder, a priori un mec sérieux), qui donne un coup de projecteur sur une fiche consacrée par les R.G. à Adolf Hitler, m'a semblé avoir tiré profit d'une note que j'avais consacrée à la chose.

   En février dernier, j'ai signalé la parution d'un numéro du mensuel Sciences et avenir, dont un article évoquant les "trésors de l'armoire de fer" des Archives nationales. Thomas Wieder semble en avoir tenu compte dans l'article publié dans l'édition papier du vendredi 20 novembre 2009. Il a approfondi le sujet (alors que dans le magazine scientifique, la place de la fiche d'Hitler n'était qu'anecdotique), pour en tirer une petite étude de l'attitude de la police française vis-à-vis de l'Allemagne des années 1920.

   Le photographie qui illustre l'article de la version papier est plus intéressante que celle de la version électronique (et bien plus grande que celle qui a été publiée dans Sciences et avenir) :

Hitler rg Monde.JPG

   Comme ça, Thomas Wieder nous montre qu'il a effectué un vrai travail de recherche... et qu'il ne s'est pas contenté de recopier un magazine de vulgarisation, par exemple. Ceci dit, il aurait été honnête de sa part de signaler que le sujet avait déjà été abordé (certes moins en détail que dans son article) quelques mois auparavant.

   En voguant sur le site commun au Nouvel Observateur et à Sciences et avenir, je suis tombé sur quelques perles concernant le dictateur nazi, qui ne cesse visiblement de faire l'actualité. Tantôt il est question de son crâne supposé, tantôt d'une campagne publicitaire (une de plus) utilisant son image. On s'est même naguère encore intéressé à ses burnes...