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vendredi, 11 mars 2022

Belfast

   Kenneth Branagh revisite son enfance nord-irlandaise, entre pastilles de bonheur et éclairs de violence. Le ton est donné dans les cinq premières minutes. On commence par voir ces jeunes filles portant jupe et grandes soquettes blanches, dans un monde en noir et blanc où la guerre civile fait soudain irruption. La suite va osciller entre ces deux ambiances et c'est l'un des (rares) mérites de cette histoire, qui parvient à rendre crédible cette juxtaposition. Dans la vision de l'enfant, la perception du drame en gestation est incomplète, entachée d'incompréhension... et parfaitement compatible avec des moments de bonheur, faisant intervenir les grands-parents, les parents, la jolie blonde de l'école ou encore l'activiste à couettes.

   C'est de surcroît superbement mis en images. Branagh s'appuie sur son directeur de la photographie habituel, qui lui a déjà sauvé la mise à plusieurs reprises. Mais le résultat a un côté carte postale qui finit par lasser.

   ... parce qu'au final, j'ai trouvé ce film décevant. Je l'ai vu en version originale sous-titrée et je n'ai pas trouvé cela très bien interprété. Clairement, le gamin surjoue. De plus, trop de personnages parlent comme dans des livres. Ils ont beau avoir un fort accent irlandais, ils causent un peu trop bien. S'ajoutent à cela une brochette de clichés dans la caractérisation. Les relations chaotiques entre les parents sont de l'ordre du vu et revu. Les grands-parents (pourtant incarnés par Judi Dench et Ciarán Hinds) sont des caricatures ambulantes. À leur sujet, on peut quasiment tout prévoir. Et que dire de cette rue populaire, où tout semble si propre, même après un attentat ?

   Quant au conflit nord-irlandais, il sert principalement de toile de fond et d'accélérateur dramaturgique... mais il vaut mieux connaître les dessous de l'Histoire pour comprendre les sous-entendus.

   Bref... bof.

22:13 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Donc tu n'as pas été sensible au fait que tout est embelli par les yeux d'un enfant !
Je suis juste d'accord sur le fait que j'aurais aimé un enfant plus attachant.
Pour le reste, j'ai été emballée autant par le glamour des parents et la bienveillance des grands parents. J'ai apprécié l'accent à couper au couteau. Et je suis ravie que les enfants aient autant que possible la capacité de garder une part d'insouciance entre les barricades.

Écrit par : Pascale | samedi, 12 mars 2022

A cet âge-là, beaucoup de garçons disent vouloir épouser leur maman, plus tard. On s'y attend d'autant plus que la maman en question est très belle, avec du caractère. Clairement, Branagh a voulu rendre hommage à la sienne, mais je trouve qu'il y a une sorte de hiatus entre les intentions du cinéaste (qui sont assez transparentes) et la manière dont cela a été joué.

Je suis aussi déçu par la sous-exploitation des acteurs incarnant les grands-parents. Judi Dench et Ciaran Hinds sont presque bridés par le carcan de personnages taillés à la hache.

Écrit par : Henri Golant | samedi, 12 mars 2022

Bonjour Henri Golant, et bien moi, je n'ai pas trouvé ce film décevant. Le gamin n'en fait pas trop. Judy Dench et Ciaran Hinds sont toujours bien. Le noir et blanc est très beau. Un joli film. Bonne après-midi.

Écrit par : dasola | lundi, 02 mai 2022

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