samedi, 25 février 2023
Les Gardiennes de la planète
Ces gardiennes sont les baleines, héroïnes de ce documentaire qui rappellera aux vieux cinéphiles La Planète bleue et Océans, de Jacques Perrin (décédé l'an dernier).
Pour sensibiliser son public à la protection de l'écosystème marin (et des cétacés), le film recourt à l'émerveillement, les images tournées sur et sous l'eau étant souvent de toute beauté.
On a bien évidemment soigné les plans (larges ou serrés) des différentes baleines, qu'elles soient grises, bleues, à bosse ou boréales. On a ajouté un peu d'inventivité visuelle, certaines prises de vues ayant été tournées... à l'envers. Ainsi, à l'écran, on a l'impression que les animaux glissent sur la surface interne de l'océan. C'est joliment fait.
Parents comme enfants goûteront les scènes montrant une mère avec son baleineau. Les cinéastes ont ajouté une image extraordinaire, où j'ai cru distinguer une vue d'un fœtus de baleine ! Impressionnante aussi est la scène d'allaitement :
Ce documentaire est l'occasion de voyager. Différentes équipes ont parcouru le globe, du pôle nord au pôle sud, en passant par la côte atlantique de l'Europe, la Méditerranée, les rives du Brésil, de l'Argentine, du sud de l'Afrique, du Kamtchatka et de l'Australie.
Contrairement à ce que j'ai pu voir dans d'autres documentaires, l'intérêt de celui-ci n'est pas que contemplatif. Le commentaire (dit par Jean Dujardin) nous informe du mode de vie des cétacés, de leur alimentation, leurs déplacements, leur communication, leur reproduction, leurs jeux... C'est instructif sans être pesant.
Sachez donc que ces animaux sont apparus il y a environ cinquante millions d'années. Leur système de communication sonore aurait été créé au bout de plusieurs millions d'années. Chaque espèce a le sien... et son territoire de vie (en général, dans l'un des deux hémisphères).
L'accouplement et la phase immédiatement postérieure à la naissance des petits se déroulent en eaux chaudes. Les eaux plus froides sont recherchées le reste de l'année, davantage consacré à l'alimentation. Spectaculaire est la manière dont des groupes de baleines s'organisent, de manière quasi circulaire, projetant des masses de bulles d'air pour ensuite "coincer" le plancton et le krill qu'elles vont absorber en grande quantité. Je n'avais jamais vu cela à l'écran auparavant.
Le chapitre qui traite de la reproduction mérite à lui seul le détour. Sachez que les baleines femelles sont de grandes coquines. Durant la saison du rut, elles s'accouplent avec de multiples mâles, certaines d'entre elles pratiquant... le triolisme (avec deux mâles en même temps) ! Les spectateurs masculins éviteront de comparer leur organe génital avec celui des cétacés mâles... l'engin dépassant à lui seul la taille d'un humain adulte. (Et, d'après le commentaire, la langue d'une baleine bleue, un mastodonte de plus de 150 tonnes, est plus lourde qu'un éléphant !)
Tout au long de ces découvertes, à intervalle régulier, nous avons droit à un interlude, une séquence qui sert de fil rouge : l'histoire d'une baleine échouée sur une plage, à marée basse, et que des secouristes bénévoles vont tenter de sauver en attendant le retour de la marée haute. Cela se passe en Namibie. (Un autre exemple est visible ici.)
Cela nous amène tout naturellement aux menaces qui pèsent sur les cétacés. Elles sont sans surprise d'origine humaine. Ici, le propos se fait militant, pour la bonne cause. Quelques rappels historiques (sur l'ampleur de la chasse à la baleine, jadis) sont les bienvenus. Le film se conclut sur les leçons que les humains pourraient tirer du mode de vie des cétacés. C'est un peu trop appuyé à mon goût, mais ça ne peut pas faire de mal.
Je recommande vivement ce documentaire, une petite merveille qui dure moins d'1h20.
P.S.
Pour en savoir plus (voire s'engager), je conseille le site associé au film.
01:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, cinema, film, films, écologie, nature, biodiversité, mer, planète, océan
Commentaires
On reproche trop d'antropomorphisme à ce film mais on s'en fout, je vais aller le voir.
Écrit par : Pascale | dimanche, 26 février 2023
Je n'ai pas vu d'anthropomorphisme dans la manière de filmer les baleines, ni d'évoquer leur comportement. Au contraire, le documentaire a une vertu pédagogique, les présentant dans leur écosystème.
Peut-être le fait que le documentaire soit dit à la première personne (le narrateur se plaçant du point de vue des baleines) a-t-il perturbé certains spectateurs.
Écrit par : Henri G. | dimanche, 26 février 2023
Oui c'est ça. Ça m'a UN PEU gênée que le commentaire affirme qu'on a tjs pas réussi à décrypter leur langage et qu'il soit à la 1ère personne de la baleine.
Écrit par : Pascale | lundi, 27 février 2023
C'est la séquence du plancton qui m'a estomaquée, que c'est beau et incroyable.
C'est vraiment magnifique de voir ces mastodontes voler dans leau.
J'ai adoré le sauvetage et le petit garçon... est une petite fille.
Écrit par : Pascale | lundi, 27 février 2023
Le chant des baleines c'est fascinant.
Écrit par : Pascale | lundi, 27 février 2023
Les commentaires sont fermés.