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dimanche, 26 février 2023

Le Nid du Tigre

   Cette coproduction italo-népalaise est sortie en France de manière confidentielle. Pourtant, elle s'adresse à un large public et suit des recettes éprouvées : une dose de superbes paysages, deux-trois louches de bons sentiments... et des tigres.

   C'est ce dernier ingrédient de la sauce qui m'a fait craquer. Dans cette fiction, ce sont de vrais tigres que l'on voit (contrairement à L'Odyssée de Pi, qui semble pourtant avoir inspiré ce film), des grands... et des (très) petits. Le plus présent à l'écran est, au commencement de l'histoire, un bébé que le héros (Balmani) va baptiser Mukti... et c'est une femelle, au tempérament joueur.

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   Dès le début, les spectateurs les plus attentifs comprendront que cette supposée tigresse sauvage est sans doute un animal né en captivité et dressé dès son plus jeune âge. Elle est d'une surprenante docilité... et très câline. On ne peut pas ne pas faire le rapprochement avec les chats, d'autant que, peu de temps auparavant, la tigresse nous a été montrée en compagnie de sa mère, qui se faisait les griffes sur un tronc d'arbre... un comportement ô combien familier pour tout possesseur de félidé !

   Les interactions de "Mukti" avec Balmani sont bien mises en scène, du moins au niveau de la gestuelle, parce que, sinon, les dialogues sont faiblards, le gamin s'adressant à la tigresse comme à une personne. Je sais bien que, souvent, les propriétaires de chat ont l'impression "qu'il ne lui manque que la parole", mais, là, on est au niveau de Belle et Sébastien.

   L'action se déroule au Népal. Balmani (Sunny Pawar, déjà vu dans Lion) est un orphelin des rues, qui a perdu ses parents lors du séisme de 2015. Il vient d'être recueilli par un orphelinat rural (géré par une Occidentale), où il a du mal à s'adapter. Il disparaît, à la fois pour fuir l'ambiance de l'institution et pour sauver le bébé-tigresse de la cupidité des trafiquants.

   On peut noter que le scénario n'élude pas les difficultés qui règnent dans ce pays en développement : la grande pauvreté (visible notamment dans les villes), la corruption ou l'envie d'argent facile (qui permet d'acheter les services ou la complaisance des locaux), la mort (d'un parent notamment)...

   C'est aussi une plongée dans la vie quotidienne d'un pays méconnu. Dans leur périple, Balmani et Mukti vont croiser des nomades des forêts, des gamins des rues de Katmandou, des ruraux "chasseurs de miel" (au cours d'une séquence étonnante), des montagnards éleveurs de yacks et, enfin, des moines bouddhistes.

   Si les personnages principaux s'expriment tous en anglais (et sont donc -pas très bien- doublés en français), j'ai remarqué qu'on a laissé (y compris dans la VF) les peuples vivant à l'écart du monde moderne s'exprimer dans leur langue, notamment les nomades rautes et les éleveurs de l'ancien royaume de Mustang).

   Dans la salle, les enfants sont captivés, parfois amusés. Les adultes doivent faire preuve d'indulgence : au début, le gamin arrive un peu trop facilement à échapper aux trafiquants tout en portant le bébé-tigre ; un peu plus tard, en pleine cambrousse, il croise un routard occidental, qui va le prendre sur son side-car ; dans la seconde partie de l'histoire, il rencontre (en ville) un autre garçon, sur le point de partir pour la région qui héberge le "Nid du Tigre", avec son oncle. Il y a beaucoup d'heureuses coïncidences, mais les scénaristes ont veillé à ce que l'intrigue ne soit pas trop linéaire : l'enfant rencontre de nombreuses difficultés, qu'il parvient, avec de l'aide, à surmonter.

   La conclusion est très belle, dans l'esprit de récents films (avec personnages réels ou animés) destinés aux enfants : la place d'un animal sauvage est dans la nature, de préférence avec ses congénères, pas en compagnie des humains.

samedi, 25 février 2023

Les Gardiennes de la planète

   Ces gardiennes sont les baleines, héroïnes de ce documentaire qui rappellera aux vieux cinéphiles La Planète bleue et Océans, de Jacques Perrin (décédé l'an dernier).

   Pour sensibiliser son public à la protection de l'écosystème marin (et des cétacés), le film recourt à l'émerveillement, les images tournées sur et sous l'eau étant souvent de toute beauté.

   On a bien évidemment soigné les plans (larges ou serrés) des différentes baleines, qu'elles soient grises, bleues, à bosse ou boréales. On a ajouté un peu d'inventivité visuelle, certaines prises de vues ayant été tournées... à l'envers. Ainsi, à l'écran, on a l'impression que les animaux glissent sur la surface interne de l'océan. C'est joliment fait.

   Parents comme enfants goûteront les scènes montrant une mère avec son baleineau. Les cinéastes ont ajouté une image extraordinaire, où j'ai cru distinguer une vue d'un fœtus de baleine ! Impressionnante aussi est la scène d'allaitement :

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   Ce documentaire est l'occasion de voyager. Différentes équipes ont parcouru le globe, du pôle nord au pôle sud, en passant par la côte atlantique de l'Europe, la Méditerranée, les rives du Brésil, de l'Argentine, du sud de l'Afrique, du Kamtchatka et de l'Australie.

   Contrairement à ce que j'ai pu voir dans d'autres documentaires, l'intérêt de celui-ci n'est pas que contemplatif. Le commentaire (dit par Jean Dujardin) nous informe du mode de vie des cétacés, de leur alimentation, leurs déplacements, leur communication, leur reproduction, leurs jeux... C'est instructif sans être pesant.

   Sachez donc que ces animaux sont apparus il y a environ cinquante millions d'années. Leur système de communication sonore aurait été créé au bout de plusieurs millions d'années. Chaque espèce a le sien... et son territoire de vie (en général, dans l'un des deux hémisphères).

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   L'accouplement et la phase immédiatement postérieure à la naissance des petits se déroulent en eaux chaudes. Les eaux plus froides sont recherchées le reste de l'année, davantage consacré à l'alimentation. Spectaculaire est la manière dont des groupes de baleines s'organisent, de manière quasi circulaire, projetant des masses de bulles d'air pour ensuite "coincer" le plancton et le krill qu'elles vont absorber en grande quantité. Je n'avais jamais vu cela à l'écran auparavant.

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   Le chapitre qui traite de la reproduction mérite à lui seul le détour. Sachez que les baleines femelles sont de grandes coquines. Durant la saison du rut, elles s'accouplent avec de multiples mâles, certaines d'entre elles pratiquant... le triolisme (avec deux mâles en même temps) ! Les spectateurs masculins éviteront de comparer leur organe génital avec celui des cétacés mâles... l'engin dépassant à lui seul la taille d'un humain adulte. (Et, d'après le commentaire, la langue d'une baleine bleue, un mastodonte de plus de 150 tonnes, est plus lourde qu'un éléphant !)

   Tout au long de ces découvertes, à intervalle régulier, nous avons droit à un interlude, une séquence qui sert de fil rouge : l'histoire d'une baleine échouée sur une plage, à marée basse, et que des secouristes bénévoles vont tenter de sauver en attendant le retour de la marée haute. Cela se passe en Namibie. (Un autre exemple est visible ici.)

   Cela nous amène tout naturellement aux menaces qui pèsent sur les cétacés. Elles sont sans surprise d'origine humaine. Ici, le propos se fait militant, pour la bonne cause. Quelques rappels historiques (sur l'ampleur de la chasse à la baleine, jadis) sont les bienvenus. Le film se conclut sur les leçons que les humains pourraient tirer du mode de vie des cétacés. C'est un peu trop appuyé à mon goût, mais ça ne peut pas faire de mal.

   Je recommande vivement ce documentaire, une petite merveille qui dure moins d'1h20.

   P.S.

   Pour en savoir plus (voire s'engager), je conseille le site associé au film.

jeudi, 26 octobre 2017

Rien de tel qu'une mante en terrasse !

   Aujourd'hui, j'ai quelque peu bricolé sur ma terrasse. Elle est au calme (elle ne donne pas sur l'une des rues de Rodez), orientée plein sud... et il y circule quantité d'êtres vivants, de l'escargot à l'abeille, en passant par l'araignée, le lézard, la mouche, le moustique, la scolopendre et... le chat ! (Celui-ci a la bonne idée de faire ses besoins dans le jardin... des voisins.)

   Ce matin, c'est un autre insecte qui m'a rendu visite, puisque la dame ci-dessous a profité que j'étais occupé dans un coin pour s'approcher doucement de la porte-fenêtre :

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   Là, elle m'a repéré et s'est ensuite figée comme une brindille. Comme je lui ai gentiment indiqué la direction opposée à ma porte-fenêtre (à l'aide d'un outil de jardin), elle l'a mal pris, se mettant à boxer celui-ci dans le vide, un peu comme un type aux bras trop courts dans une bagarre déséquilibrée.

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   La voici de nouveau aux aguets. A-t-elle repéré la scolopendre qui a décampé en quatrième vitesse de dessous la porte ? Recherche-t-elle le petit lézard qui fréquente les lieux depuis quelques jours ? En tout cas, elle semble toujours m'en vouloir, puisque, dès que mon ombre lui passe dessus, elle se remet frénétiquement à boxer !