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lundi, 14 août 2023

Yannick

   En ce quarantième anniversaire de la victoire de Noah à Roland-Garros, certains pourraient penser que Quentin Dupieux s'est soudain intéressé au tennis. Que nenni. C'est au théâtre (et, par mise en abyme, au cinéma) et à la "comédie sociale" que le cinéaste a consacré son dernier moyen/long-métrage.

   Alors que depuis Rubber (et jusqu'à Fumer fait tousser), je suis attentivement la carrière du réalisateur, j'ai un peu tardé à voir sa dernière œuvre, en raison notamment d'une bande-annonce pas du tout alléchante.

   Le début aurait eu tendance à confirmer mes craintes... à ceci prêt qu'il s'agit de la représentation d'une (mauvaise) pièce de boulevard, de surcroît pas très bien jouée. On se retrouve un peu dans la situation des spectateurs de Coupez ! Il faut commencer par supporter la première fiction, volontairement de mauvaise qualité, pour apprécier pleinement la suite du film.

   Ici, on ne revoit pas le début sous un autre angle... pour la bonne et simple raison que l'un des personnages (le spectateur intrusif) prend le contrôle de la salle et décide de réécrire la pièce ! Ce trublion est interprété (avec talent) par Raphaël Quenard, qui est un peu l'éléphant dans le magasin de porcelaine. Ce prolétaire autodidacte (conscientisé) remet en question non seulement les cultureux qui s'échinent sur scène, mais aussi les spectateurs parisiens, de classe moyenne. Il est donc question de "mépris de classe" dans ce film pas aussi innocent qu'il en a l'air.

   L'intrigue tient la route parce qu'en face, on a aussi de bons acteurs : Pio Marmaï et Blanche Gardin sont censés incarner des comédiens médiocres, mais l'on se rend compte, au fur et à mesure du film, que leur jeu est bien plus subtil que cela. Dupieux a particulièrement travaillé le personnage de l'acteur principal (P. Marmaï), ancien comédien prometteur, qui végète comme tant d'autres dans le "théâtre de consommation courante" parisien. Les seconds rôles (ceux des spectateurs de la salle) sont bien campés. Alors que le début nous met mal à l'aise avec les revendications du trublion armé, la suite renverse un peu la situation... avant que l'on nous montre la nouvelle pièce à l’œuvre. Elle serait finalement plus drôle que celle que le public était venu voir... et l'acteur principal y est plus convaincant qu'au début.

   On s'amuse (un peu) ; on réfléchit aussi (un peu). On passe un agréable moment... mais sans plus. L'histoire s'arrête assez vite. Dommage.

15:02 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Bonjour Henri Golant, personnellement, j'ai ri 1/4 d'heure et après je n'avais qu'une hâte, c'est que cela se termine. C'est un film qui m'a mise mal à l'aise. Bonne après-midi.

Écrit par : dasola | dimanche, 20 août 2023

Pour moi, c'est l'inverse. Le début m'a inspiré les plus grandes craintes. Ensuite, j'ai goûté l'atmosphère malséante de cette prise d'otages. J'ai encore plus apprécié quand les choses se sont compliquées. Mais la fin est trop abrupte, quoi que logique.

Écrit par : Henri G. | dimanche, 20 août 2023

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