samedi, 28 octobre 2023
3 jours max
Trois ans après 30 jours max, Tarek Boudali revient derrière la caméra, avec ses potes de la bande à Lacheau au casting, toujours accompagnés de quelques "pointures" de la comédie, comme Marie-Anne Chazel, Chantal Ladesous et José Garcia.
Toutefois, dans cet opus, ces glorieux anciens sont clairement mis au second plan, l'essentiel de l'action tournant autour du trio de potes (Boudali-Lacheau-Arruti)... et de Vanessa Guide, qui incarne le principal personnage féminin (déjà présent dans le précédent film, mais plus percutant ici). D'autres visages connus font une fugace apparition, Rossy de Palma se voyant octroyer une partition plus importante (mais dans une séquence à moitié ratée).
Le début se passe dans un centre de recrutement des services secrets français. Une brochette de flics passe les tests pour tenter de devenir agent de terrain... mais, évidemment, tout ne se passe pas comme prévu. Le héros, Rayane, bien que courageux, se montre particulièrement maladroit.
Le suite est du même tonneau : avec ses amis, il organise une expédition pour tenter de sauver sa grand-mère. La séquence aux Émirats arabes unis (qui louche à la fois sur James Bond et Mission : Impossible - Protocole fantôme) n'est pas mal du tout. Au niveau de l'action, cela tient la route. Au niveau de la distribution, on sent que la sélection a dû être éprouvante au vu du nombre de jolies jeunes femmes peu vêtues qui font de la figuration... Cela m'amène à l'ambiguïté du film quant aux personnages féminins. On a deux beaux exemples de femme forte, avec Stéphanie (Vanessa Guide) et l'espionne française (Elodie Fontan, dont le personnage s'inspire un peu de celui interprété par Sofia Boutella dans Kingsman). En revanche, presque toutes les autres sont des "bombasses" hyper-sexualisées, qui s'entichent d'hommes peu charismatiques, mais riches ou célèbres... A noter quand même une belle scène de combat, mettant en valeur l'un des personnages féminins.
Il est vrai que la "masculinité toxique" reçoit quelques coups, souvent administrés par la compagne du héros. Quant à Tony (Philippe Lacheau, très à l'aise dans le rôle), il en prend pour son grade... mais il est aussi une source récurrente de gags, fondés sur la ressemblance entre son personnage et David Guetta. On en voit un exemple dans la bande-annonce, mais cela continue dans l'avion, à Dubaï, dans la jungle américaine...
A la poursuite du diamant vert des émeraudes magiques, les héros voguent du Moyen-Orient à l'Amérique latine. Je trouve que les gags sont moins bons dans cette partie. Dans la salle, les enfants rient toujours, les adultes plus rarement. C'est franchement crétin et pas toujours réussi.
Au final, j'ai trouvé cela un peu moins bon que 30 jours max... et surtout moins bon que les films écrits et mis en scène par Philippe Lacheau. Dans l'équipe, c'est lui qui a la vista. Tarek Boudali n'est pas sans talent, mais, dans ce film-ci, trop de gags sont poussifs.
J'ai quand même passé un agréable moment, mais il ne fallait pas que cela dure davantage.
23:49 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Les Invisibles
Alors que France 2 a entamé la diffusion de la troisième saison de cette série policière atypique, je me rends compte que je n'en ai encore jamais parlé sur ce blog. Il n'est que temps de combler cette lacune.
Le titre ne désigne pas tant les enquêteurs de cette unité très spéciale (fictive) que les victimes auxquelles ils consacrent leur attention. Ces invisibles sont à la base presque toujours des anonymes, qu'il s'agit dans un premier temps d'identifier (avant de trouver les responsables du meurtre - ou de l'accident). Au premier abord, ils n'ont pas de famille, pas d'ami. Ce sont souvent des "cas sociaux". Les épisodes explorent donc les marges de notre société, avec une certaine empathie.
Cette empathie est chevillée au corps du chef de groupe, le commandant Gabriel Darius (à gauche ci-dessus), charismatique et tourmenté, interprété par Guillaume Cramoisan, que les téléspectateurs ont naguère pu découvrir (déjà en officier de police) dans les deux premières saisons de la série Profilage, sur TF1.
Pour diriger son équipe, il s'appuie sur une capitaine expérimentée et bougonne, Marijo (Nathalie Cerda, très présente au théâtre), à droite sur la photographie.
Deux lieutenants les secondent : Ben (Quentin Faure) et celle qu'on surnomme Duchesse (en raison de ses origines familiales), incarnée par Déborah Krey, dont la voix paraîtra familière à certains : cette jeune comédienne fait aussi carrière dans le doublage. Complète le groupe la médecin-légiste (à la personnalité affirmée) : Ange, interprétée par Cécile Rebboah.
La manie des surnoms ne touche pas que l'équipe de Darius. Chaque victime non identifiée a droit au sien, inspiré par les circonstances de la découverte du corps. Ce sont ces surnoms qui donnent leur titre aux épisodes.
L'intégralité des trois saisons (soit 18 épisodes au total) est accessible sur le site de France Télévisions.
Pour des raisons que je ne révèlerai pas (pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte à celles et ceux qui ne connaîtraient pas la série), à la fin de la saison 2, l'équipe de Darius a été disloquée et ses membres sanctionnés. La reformation du groupe est donc au cœur du premier épisode (double) de la saison 3, intitulé Cassel.
La découverte d'une mystérieuse poupée dans le manteau d'une victime est le point de départ d'une enquête surprenante, impliquant, à son corps défendant, le commandant Darius. Le cadavre ayant été retrouvé dans un pré, à proximité de panneaux indicateurs, l'un donnant la direction de la commune de Cassel (dans le département du Nord), il est décidé de le nommer ainsi, en attendant mieux.
Dans cet épisode (diffusé le 18 octobre dernier), il est question d'intégrisme religieux, de femme battue et d'adultère. Cela pourrait plomber excessivement l'ambiance ou être traité de manière lourdingue (à l'image de tant de productions françaises) mais, ici, cela donne un tour réaliste à l'intrigue. Cette impression est renforcée par les dialogues (pas du tout littéraires) et le jeu des acteurs. J'ajoute que le passage de la première à la seconde partie de l'épisode réserve un petit coup de théâtre, que je n'avais pas senti venir (comme quoi un épisode de série télévisée peut-être mieux scénarisé que le dernier long-métrage d'Albert Dupontel).
Mercredi 25 octobre a été programmé Vauban, là encore un épisode très bien construit. Le fil rouge de la saison (l'exploration de l'enfance du commandant Darius) alterne avec la présentation d'un groupe de jeunes féministes et la découverte du monde des Gitans. Ces trois trames s'entremêlent avec subtilité. Même si, derrière, on perçoit la volonté de traiter de sujets de société, cela reste au service d'une intrigue policière crédible.
Pour d'obscures raisons de programmation, il faudra attendre le 8 novembre pour que soit diffusé le prochain épisode, intitulé Camelia (déjà disponible en ligne). On y découvre une jeune chanteuse de rue, à laquelle s'intéresse un séduisant motard, récemment sorti de prison. On se demande longtemps quel est le lien entre ces personnages et le squelette découvert dans le jardin d'une maison abandonnée, à côté d'un plan de... camélias.
Je recommande aussi chaudement l'épisode 5, intitulé Stardust. Il faudra beaucoup de temps et de patience aux enquêteurs avant de découvrir les circonstances de la mort d'un jeune fêtard (doué en dessin), dans un bâtiment désaffecté. Ici encore il faut souligner la qualité du scénario et du montage, qui croisent plusieurs intrigues secondaires mettant en scène de jeunes sportives, un couple très aisé et d'autres ados pas très sages, le tout sur fond d'usage de drogues, avec un passé lycéen chargé. C'est de plus très bien joué.
La saison se terminera par Fleur, un épisode (moins bon que les autres) qui démarre de manière un peu inhabituelle, puisque le cadavre découvert (observez le T-shirt)... n'en est pas un, la jeune femme allongée étant encore vivante. Elle est liée à un groupe de "zonards". On n'est pas au bout de nos surprises, avec cette histoire qui va toucher intimement l'équipe de policiers. Dans le même temps, l'enquête sur le passé familial de Darius progresse.
Pour être honnête, je dois relever un point faible dans les épisodes : la mise en scène de la vie privée des policiers. Elle semble avoir pour fonction de faire baisser la tension créée par les aspects parfois sordides des enquêtes. Là, on tombe un peu trop souvent dans les clichés.
J'espère toutefois qu'il y aura une quatrième saison.
14:50 Publié dans Société, Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, télé, actu, actualité, actualites, actualite, actualités, médias