jeudi, 23 octobre 2025
Le retour d'Astrid et Raphaëlle
Ce vendredi, environ un an après la diffusion de la cinquième saison, France 2 nous propose le début de la sixième, à travers la première partie d'un épisode double, intitulée « La mort de Raphaëlle ». Comme l'intrigue est la suite immédiate du dernier épisode de la saison 5 (« Un mariage et quatre enterrements »), je conseille de d'abord revoir celui-ci, qui est lui aussi disponible en ligne.
Cette sixième saison démarre de manière originale, les policiers déplaçant leur bureau d'enquête... dans une chambre d'hôpital. J'ajoute que la fin de l'épisode contient un retournement scénaristique assez savoureux.
Ce n'est que la semaine prochaine que sera diffusé le dénouement, avec la seconde partie, intitulée « Le pensionnat ». Je note que cette entame de saison est placée sous le signe du paranormal, les scénaristes s'évertuant à ménager toutes les opinions...
L'épisode 3 (« Le bol maudit ») est pour moi un ton au-dessous. Je dirais que son intrigue est marquée par ce qu'on appelle parfois la "repentance coloniale". Le scénario est un peu pataud, les bonnes intentions étant comme surlignées au marqueur.
J'ai trouvé le quatrième épisode (« La Théorie du tout ») mieux écrit, même s'il y a quelques faiblesses. L'insertion des mathématiques dans l'intrigue nous sort de l'ordinaire... et fait intervenir le fiancé japonais d'Astrid, autour duquel est bâti un fil narratif secondaire.
Je me suis pour l'instant arrêté au cinquième épisode (sur huit), intitulé « Coup(s) de théâtre ». Il s'inspire clairement de l'affaire Jubillar, pour ensuite prendre un autre chemin. Il nous replonge aussi dans la période du covid-19. Je l'ai trouvé particulièrement réussi notamment en raison de l'insertion de scènes de procès, Astrid (désormais lieutenante) étant amenée à témoigner.
Comme je n'ai pas encore vu les trois derniers épisodes de la saison, je ne sais pas comment les scénaristes ont choisi de la conclure. Mais on sait déjà qu'il va y avoir du changement au niveau du poste du commissaire, ainsi que dans la vie privée d'Astrid. Dans le rôle de celle-ci, Sara Mortensen est toujours aussi impressionnante.
Je ne peux pas achever ce billet sans mentionner une autre personne de talent, qui contribue grandement au succès (mérité) de cette série : Erwann Kermovant. Ses compositions, souvent légères, voire primesautières, renforcent l'habillage de douce étrangeté qui colle si bien à l'intrigue des épisodes.
23:59 Publié dans Télévision, Web | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, télé, médias, actu, actualité, actualités, actualite, actualites
Marcel et Monsieur Pagnol
De Marcel Pagnol, j'ai gardé en mémoire quelques lectures d'adolescence (notamment Le Château de ma mère) et des films très "couleur locale", truculents. Mais, si je me suis tourné vers ce long-métrage d'animation, c'est parce qu'il a été tourné par Sylvain Chomet, auquel on doit, entre autres, Les Triplettes de Belleville et L'Illusionniste.
Visuellement, on retrouve la patte du cinéaste. C'est soigné, dans un style qui mélange le réalisme et les envolées poétiques, la description des étapes de la vie de Pagnol cohabitant avec des moments plus surréalistes... à commencer par le dialogue entretenu entre l'artiste âgé et la version "gamin" de lui-même.
Je ne suis pas spécialiste de la vie de Pagnol. J'ai donc appris des trucs. L'homme a connu des moments de bonheur et d'autres de grande tristesse. Il a dû encaisser, jeune, le décès de sa mère adorée, puis celui de l'un de ses frères, enfin, plus tard, celui de sa fille. Tout cela est amené avec délicatesse et la présence de fantômes comme les retours en arrière gomment un peu l'aspect macabre.
Au niveau de la carrière, on suit d'abord l'apprenti-écrivain (fils d'un instituteur très IIIe République), poète puis auteur de théâtre. On découvre l'ambiance dans ce milieu, durant l'Entre-deux-guerres, juste avant que le cinéma parlant ne vienne concurrencer l'art dominant. Pagnol s'y est lancé avec enthousiasme, allant jusqu'à créer ses propres studios (en Provence), dont le fonctionnement est devenu compliqué pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ce biopic illustré est donc aussi un pan d'histoire politico-culturelle française, ressuscitant par exemple la figure de Raimu (Fernandel étant moins présent). On y croise aussi des comédiennes à fort tempérament, des investisseurs à moitié magouilleurs... et des gens ordinaires, pris dans la vie comme elle va. L'ambiance est en général douce, avec de la malice, beaucoup de petits traits d'humour. On n'éclate pas de rire, mais l'on a souvent le sourire aux lèvres.
Je recommande vivement.
18:36 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films


