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samedi, 09 février 2008

Useless

   C'est un documentaire chinois, consacré à différents aspects du secteur textile. Le réalisateur est Jia Zhang-Ke, l'auteur de Still life, une fiction qui a pour cadre la région du barrage des Trois-Gorges. Cela m'a l'air d'avoir été filmé en vidéo numérique... mais haut de gamme : ce n'est pas dégueu à regarder. L'effet de réalisme est grand.

   On commence dans le Sud, à Canton plus précisément. On est cueilli par une brochette de travellings (que le réalisateur semble vraiment affectionner... trop parfois) dans une usine textile. Il n'y a pas de commentaire. Evidemment, il s'agit d'une production à bon marché destinée en partie à l'exportation. Les gestes sont précis, rapides. Le travail n'est pas bâclé pour autant. On sent la volonté de montrer les maillons d'une chaîne. La vie des ces ouvriers n'est pas délirante, mais ils ont du travail.

   On fait un grand saut, direction Paris et ses défilés de "haute" couture. Il est question d'une styliste chinoise, qui travaille d'une manière totalement différente. On perçoit chez le réalisateur un peu de fierté à retourner l'image traditionnelle accolée à son pays : cette styliste privilégie le travail manuel (même si des machines sont utilisées dans une partie du processus) et sa dernière collection est constituée de vêtements qui ont été enfouis sous terre... On a droit aux préparatifs du "happening" (plus qu'un défilé : les modèles vont être statiques), côté créatrice, côté techniciens, côté mannequins.

   On retourne en Chine, cette fois-ci dans le Nord, dans une région située au sud-ouest de Pékin. C'est le travail des repriseurs et autres couturiers à domicile qui est mis en valeur. Le cinéaste est entré dans l'intimité de certains couples. Les querelles familiales s'entremêlent à l'évolution économique : un tailleur a préféré devenir mineur avant d'être ruiné par la concurrence industrielle. On termine donc par une très jolie séquence dans la mine de charbon, avec décrassage (méticuleux) des mineurs à la clé.

17:25 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 08 février 2008

Le roi et le bouffon

   C'est un film coréen, une sorte de fresque à tonalité sentimentale. L'action se déroule au XVIème siècle. Ce roi aurait existé. La première partie du film est consacrée à ce que nous appellerions aujourd'hui les "arts de rue", aux activités liées au cirque (la partie acrobatique). C'est vivant, bien joué, parfois drôle, toujours coloré.

   A partir du moment où la troupe (le duo de héros en particulier) se retrouve à la Cour du roi, j'aime moins. L'intrigue amoureuse prend le dessus et c'est plus ennuyeux, sauf quand les rivalités politiques entrent en jeu.

15:25 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 29 décembre 2007

Paysages manufacturés

   Ce film est consacré au travail d'un photographe canadien anglophone, Edward Burtynsky, et à ses voyages. Le concept est le suivant : une séquence filmée sert à introduire une photographie. A l'exception d'une incursion au Bangladesh, toutes les séquences ont été tournées en Chine, même si le propos du film vise à l'universel : en artificialisant son territoire à l'extrême, l'être humain perd la substance de son existence.

   Ca a l'air quasi kantien, dit comme cela, mais en fait c'est un fantastique voyage dans la Chine contemporaine. Cela commence par un magnifique travelling dans une usine de confection. On découvre un peu plus tard qu'on y fabrique notamment des fers à repasser. Tout est dit sur la géométrisation de l'espace, la soumission des employés à une organisation économique rartionnelle, la hiérarchisation des rapports humains. Au détour d'un plan, on découvre la dextérité dont nombre de ces ouvriers(ères) font preuve, pour un salaire modique. Par la suite, on aura un aperçu de la récupération des déchets industriels, d'un chantier naval de destruction (au Bangladesh), de la transformation de la région du barrage des Trois-Gorges (avec ce moment extraordinaire qui voit les habitants détruire leur propre ville ou village condamnée par la future montée des eaux du lac de retenue... ils sont payés à la brique récupérée !).

   Le film, tout en reconnaissant les apports positifs de la "modernisation" de la Chine, pointe l'augmentation des inégalités, qui frappent par exemple les personnes âgées, en particulier à travers la frénésie immobilière qui saisit les grandes villes comme Shanghai.

17:05 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 16 octobre 2007

Le mariage de Tuya

   La belle et dynamique Tuya est bien embêtée : comment faire tourner un élevage ovin avec un mari handicapé et deux enfants sur les bras ? Le couple (des Mongols de Chine) se résout à divorcer : il faut passer devant un responsable du Parti communiste, qu'on voit un peu étonné de la démarche : la néo-célibataire veut trouver un mari qui assure le boulot... et qui accepte la présence de l'ex et des moutards.

    La nouvelle se répand. On assiste alors à un joli ballet de prétendants, qui arrivent à cheval, en moto... en Mercedes même ! C'est qu'elle a de la valeur, la donzelle ! A l'occasion d'un séjour en ville, on a un aperçu de ce que deviennent les personnes abandonnées par leur famille, dans des foyers où une partie des places est réservée aux anciens fonctionnaires communistes.

   Il y a aussi le voisin, un gentil imbécile que sa femme mène par le bout du nez. Il donne un coup de main à Tuya, peut-être en espérant mieux... C'est donc une comédie sentimentale, douce-amère, qui se situe dans une région de Chine à fort particularisme. Ici, contrairement à ce qu'on a pu voir, par exemple, dans Le chien jaune de Mongolie (dont l'action se déroule dans la Mongolie indépendante), la population a été plus ou moins sédentarisée. Quelques scènes ont été conçues de manière à mettre en valeur le côté "pittoresque" (avec la présence du chameau, la description minutieuse de l'intérieur des habitations, des coutumes relationnelles...).

   Au début, une mention fait état du soutien d'un organisme gouvernemental à ce film. Il s'agit du même organisme qui a aidé à la réalisation du film Le dernier voyage du juge Feng : le pouvoir "communiste" (enfin, ce qu'il en reste) a visiblement la volonté de mettre en image une sorte de "conservatoire" des coutumes des peuples minoritaires du pays.

11:05 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 13 octobre 2007

Le dernier voyage du juge Feng

   A la base, il s'agit de la dernière tournée judiciaire de la greffière et adjointe du juge Feng, qui est la cheville ouvrière du système en fait : recrutée pour sa connaissance des langues et coutumes locales, elle va être mise à la retraite anticipée pour céder la place à un jeune coq sorti de l'école, qui accompagne les deux ancêtres dans ce périple.

   C'est d'abord d'une grande beauté formelle. La lumière est magnifique, la cadrage soigné, les paysages pittoresques, parfois somptueux (à voir sur un grand écran, bien sûr). Le réalisateur a aussi été très attentif aux animaux, qui jouent un si grand rôle dans cette partie rurale du Sud de la Chine : chevaux, cochons, chats, chiens, ânes, chèvres...

   C'est surtout une belle comédie sociale, qui suscite le rire par l'incongruité de certaines situations : le vol d'un cheval qui n'est pas un vol, un divorce qui n'en est pas tout à fait un, un mariage qui se fait puis ne se fait pas...La grandeur de la Justice en sort parfois amoindrie !

   C'est enfin une chronique de mœurs, autour de la vie du sympathique trio : le juge Feng picole pour oublier qu'il a peut-être raté sa vie, son adjointe se désole de devoir abandonner un métier (et un homme) qu'elle affectionne, le jeune, qui a des idées très arrêtées sur la loi, pense surtout à son mariage !

19:20 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

lundi, 25 juin 2007

I don't want to sleep alone

   Dans chacun de ses films, Tsai Ming-liang met l'accent sur des thèmes semblables. Ici, il fait tourner son histoire autour de la chaleur, de l'eau et des corps. Le cinéaste semble particulièrement fasciné par les corps masculins. Cela nous donne de très beaux tableaux, à commencer par la première scène où l'on voit un homme dans un lit, dans le coin d'une pièce éclairée par une fenêtre ouverte.

   L'eau est omniprésente. Il est souvent question de laver quelqu'un (le paralysé, le vagabond blessé) ou quelque chose (le matelas, des vêtements), alors que les personnages boivent autre chose. De plus, l'un des personnages principaux travaille dans une bâtisse éventrée, dont le fond est occupé par une masse d'eau stagnante. Les principaux personnages finissent par s'y retrouver. C'est donc sans doute une métaphore sexuelle.

   Dans ce film, le sexe est suggéré, soit par quelques actes non explicites, soit par des associations d'idées.

   Remarque : les dialogues sont peu nombreux et cela se supporte sans difficulté. Les rapports entre les personnages, les tensions qui les animent, les rivalités qui les opposent, apparaissent petit à petit. Le film se termine toutefois en eau de boudin.

15:51 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 25 mai 2007

Still life

   C'est le genre de film qu'il n'est pas facile de voir quand on habite l'Aveyron : au début, il sort uniquement à Toulouse (à l'Utopia) et Montpellier (dans l'un des cinémas Diagonale), nulle part ailleurs dans le coin pendant deux-trois semaines. Après, cela se rapproche : à Albi (à l'Athanor), puis, soit à Carmaux (bon cinéma, le Lido, pour une ville de cette importance), toujours dans le Tarn donc, soit à Cahors (à l'ABC), donc dans le Lot. Une semaine après, on peut espérer l'avoir dans l'Aveyron, à Rodez (ce qui m'arrange), à Millau (programmation intéressante des Lumières de la ville) ou même à Decazeville, dans le nouveau cinéma La Strada (3 salles, une grande, une moyenne, une petite, avec une partie "art et essai"... c'est bien les gars !) qui a remplacé la vieille salle unique de centre-ville.

   C'est une plongée dans la Chine d'en bas, loin des lumières de Shanghaï, loin de la capitale Pékin ravalée, loin des métropoles du Sud-Est, transformées par la mondialisation. Ceci dit, l'action se déroule autour de Chongqing, l'une des principales villes du pays. Mais les "héros" visuels sont le Yangzi et son barrage. Les personnages sont posés là et, parfois, on a l'impression que l'intrigue n'a pas d'importance. C'est le côté "nouvelle vague" du film, dont les dialogues ne sont d'ailleurs pas toujours réussis.

   Par contre, le tableau social est édifiant. Entre les travailleurs du fleuve, les démolisseurs d'immeubles (dont la vulnérabilité contraste avec l'aisance calme des désinfecteurs qu'il leur arrive de côtoyer), l'hôtelier, les commerçants des rues et les voyous, on a droit à un kaléidoscope saisissant. J'ai eu parfois l'impression que les personnages étaient interprétés par les gens eux-mêmes (et pas par des acteurs), tant le réalisme est puissant.

   Le film est aussi le croisement de deux mélos chinois contemporains. Un homme, présenté d'abord comme un frustre du Nord (il est du Shanxi), recherche sa femme et la fille dont il a été séparé 16 ans auparavant. Une femme cherche son mari envolé depuis deux ans. Tous deux utilisent le fleuve pour se déplacer. Le film semble montrer comme inexorable à la fois la "modernisation" de la région (impulsée par la construction du barrage des Trois-Gorges) et la déchirure des couples qui, à l'image de la Chine traditionnelle, sombrent. Modernité et progrès ne sont donc pas synonymes. Plus prosaïquement, le film est un hommage au petit peuple de Chine, décrit de manière attachante, mais sans complaisance (on se fait facilement arnaquer).

14:20 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 09 mai 2007

Une Jeunesse chinoise

   C'est une fresque intimiste chinoise. Cela peut paraître contradictoire, mais c'est ce qui décrit le mieux ce film, à mon avis. L'arrière-plan est l'évolution de la Chine de 1987 au début du XXIème siècle. On peut grosso modo diviser le film en trois : avant les manifestations, pendant le bouillonnement du printemps 1989 et après la répression. De ce point de vue, la meilleure partie est celle traitant du début : cette Chine d'avant 89, avec ses espoirs, ce foisonnement, c'est un peu la France d'avant mai 68...

   ... avec sa libération sexuelle. C'est le deuxième aspect du film : la découverte du plaisir physique et de l'amour (qui peuvent ne pas concorder, ça aussi c'est une leçon). L'héroïne se cherche et cherche à s'épanouir, bringueballée par la politique, qui passionne son chéri. Du coup, elle est un peu larguée. Le film réussit à faire sentir la sensualité de certains moments, tout comme il fait passer le sentiment de trahison. La mise en scène est très habile, nageant tantôt dans le style documentaire, tantôt dans l'ambiance nébuleuse des émotions.

   Le film dure toutefois 2h20, et ça se sent. Je le trouve un peu moins réussi que Le Vieux Jardin, qui est moins long, plus virtuose aussi. La fin semble s'inspirer de certains films de "qualité française" : le temps a passé, les gens ont changé. Cela rejoint le propos du film : la dictature a brisé des vies, non seulement en frustrant la population de ses aspirations démocratiques, mais aussi en détruisant des histoires d'amour.

17:55 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mercredi, 28 mars 2007

La Cité interdite

   Gong Li et moi, c'est une longue histoire. Je l'ai découverte dans les premiers films de Zhang Yimou : le sublime Sorgho rouge, l'excellent Judou et l'envoûtant Epouses et concubines. Elle allie la grande beauté à un réel talent d'actrice, hélas aujourd'hui mal utilisé par des réalisateurs plutôt avides de profiter de sa célébrité et de son image "glamour".

   Elle est néanmoins épatante dans ce film, tout comme Chow Yun Fat. Les images sont très zôlies, avec tout plein de couleurs chatoyantes partout et des mouvements de masse réglés comme sur du papier à musique. Cette débauche de paillettes asiatiques m'a donné envie de revoir Epouses et concubines, dans lequel Yimou faisait preuve d'une plus grande maîtrise de son art... Et l'histoire ? Bof, on s'en tape, tout comme de la véracité (la cité interdite n'existait à l'époque à laquelle le film est censé se dérouler...).

   C'est horriblement mélo et les actrices ont dû subir des cours de chialerie... Cela en devient saoulant. Restent ces poitrines corsetées, pas dégueus à regarder, mais c'est assez mince au final.

17:38 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 15 février 2007

Election 1

    C'est du film de gangsters, mais des gangsters asiatiques. Il est donc question des triades (celles de HongKong). On s'attend à du lourd, du sanglant, du bruyant, du rotant, du flatulant, le tout avec un fond de réflexion métaphysique sur ce qu'est une élection, ici celle du chef provisoire des gangsters.

   C'est finalement assez peu violent. J'ai été déçu. On a quand même droit à quelques scènes de castagne, rassurez-vous ! Mais tout cela est enveloppé dans un traitement assez intello, avec un paquet de dialogues pas déments. Le tout pour arriver à la conclusion que, quand on essaie de la jouer réglo en s'appuyant sur le code d'honneur, il y a toujours une paire d'enfoirés pour essayer de doubler tout le monde... et pas uniquement chez les mafieux. Ceci dit, les personnages de flics sont assez intéressants et ils posent des questions qui ne sont pas dénuées d'intérêt. (Faut-il laisser les truands s'entredéchirer et attendre pour ramasser les morceaux ? Doit-on négocier avec les chefs pour avoir une paix relative, finalement bénéfique à tout le monde, puisqu'il n'y a pas de morts - ou si peu ?)

   Comme je n'ai pas été super emballé, je ne suis pas allé voir le numéro 2, qui voit intervenir les bandits de Chine continentale.

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vendredi, 09 février 2007

L'étoile imaginaire

  Ce film est le résultat de la rencontre entre l'Italie et la Chine, rencontre réelle puisque les acteurs sont de deux origines différentes (et qu'on entend parler les deux langues), rencontre fictionnelle puisque l'histoire prend naissance dans le rachat d'un haut-fourneau par les Chinois aux Italiens.

  C'est vraiment une jolie surprise ! Castellitto est formidable en célibataire entre deux âges, travailleur perfectionniste et Ling Tai est époustouflante. Le film nous balade en Chine, ce qui était attendu. Par contre, ce qu'il montre est assez nuancé. La Chine est un nouveau "far ouest" : on y construit, on y produit à des cadences infernales, broyant parfois au passage les habitants. L'aménagement des "Trois-Gorges" est de ce point de vue symbolique : le "progrès" a un revers... Le statut des femmes n'est pas des plus reluisant. Ceci dit, pas de délinquance en vue : notre héros traverse bien des situations et des villes sans jamais se faire inquiéter : c'est à la police qu'il doit sa seule réelle mésaventure.

  En arrière-plan, le film fait aussi l'éloge du travail technique, manuel. A travers Castellitto, c'est un peu l'ouvrier qualifié qui est valorisé. Le cinéaste a le souci du détail, concernant le fonctionnement des machines et la construction d'objets. Il est aussi minutieux dans le traitement des sentiments humains. La "mission" la plus importante réalisée par le héros n'est sans doute pas le remplacement de la pièce défectueuse...

17:22 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma