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mercredi, 06 août 2008

Kung Fu Panda

   Les Jeux Zolympiques approchent à pas de Tibétain cherchant à échapper aux matraques chinoises. Du coup, j'ai fait un effort, je me suis intéressé à la Chine ET au sport. Bon, comme c'est l'été et que je suis légèrement en vacances, j'ai fixé un programme modeste. Je suis donc allé voir l'un des récents succès au box office du "pays du milieu".

   Ils sont quand même malins, chez Dreamworks ! Le début du film rend hommage à d'autres formes d'animations... pour bien souligner combien ce qui va suivre est plus "moderne", plus "abouti". Ce n'est pas toujours faux. Le "dessin" est très soigné. C'est toutefois un peu moins virtuose que Ratatouille, par exemple. La séquence qui voit le panda chanceux (qui se nomme "Po"... reconnaissez qu'il fallait la faire !) suivre l'entraînement rigoureux de son nouveau maître (auquel Pierre Arditi prête sa voix -avec grand talent- dans la version française) est la plus réussie, selon moi. La plus drôle est le combat final qui oppose le héros au super-méchant-qu-est-pas-du-tout-gentil.

   C'est joliment fait, on se marre souvent. En fait, les potes à Spielberg nous ont concocté une version animale extrême-orientale de Shrek. Ne manque que l'intrigue sentimentale. Ne croyez pas toutefois que ce soit visible par tous. Les tout petits ne vont pas bien comprendre. Dans la salle, les trois personnes qui riaient le plus étaient des adultes (dont deux accompagnaient leur progéniture... la méga excuse pour aller voir ce genre de film, on le sait !).

   Sur le fond, c'est très américain : le film est l'illustration de l'idée qu'une attitude volontariste mène au succès.

   Restez pour le générique de fin : on y voit défiler des images fixes, très jolies, faisant allusion à plusieurs épisodes du film... et il y a un petit bonus au bout du bout !

17:14 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 14 juin 2008

Les orphelins de Huang Shi

   La critique n'a en général pas été tendre avec cette production australo-américano-chinoise. Peut-être le réalisateur n'a-t-il pas la cote ? Peut-être le style hollywoodien (assumé) de nombre de séquences a-t-il rebuté ? A la base, il s'agit d'une aventure humaine, sur fond d'invasion de la Chine par l'armée japonaise. Là-dessus se greffe un jeu amoureux pas si simple que cela.

   L'interprétation est en général bonne : Chow Yun-Fat et Michelle Yeah sont excellents, tout comme Radha Mitchell (qu'on a vue chez Woody Allen il y a quelques années) ; la déception vient de Jonathan Rhys-Meyers (lui aussi remarqué chez Woody... rappelez-vous, Match point), certes joli garçon (ouais... bof), mais pas très crédible dans le rôle de ce journaliste (qui a réellement existé) entreprenant, qui va découvrir une forme d'idéalisme (il est déjà un peu boy scout à la base).

   Comme c'est un photographe, le réalisateur effectue de temps à autre des arrêts sur image (en noir et blanc), très réussis ma foi (encore merci au matériel et aux techniciens). C'est correctement filmé, superbes paysages à l'appui. On n'a pas cherché à trop édulcorer : les massacres commis par l'armée japonaises sont rendus avec un réalisme certain, même si les pires horreurs ne sont pas montrées. Le souci du détail a conduit les scénaristes à présenter les divisions des Chinois (entre nationalistes et communistes). Ceci dit, le personnage de Chow Yun-Fat, un "rouge", a très peu de caractéristiques le rattachant explicitement au communisme. Il est surtout montré comme un résistant.

   J'ai ri grâce aux orphelins, en particulier lors de la séquence de l'épouillage, où le ridicule du nouvel arrivant est utilisé pour "faire passer la poudre"... Les gamins font les cons, assez plaisamment ma foi. Plus loin dans le film, une petite bataille de boules de neige produit le même effet. D'un autre côté, le basculement de la majorité des enfants, de l'oisiveté au travail productif dans l'intérêt de tous, est mis en scène avec subtilité.

   Evidemment, deux des personnages finissent par coucher ensemble (mais ça met du temps). A plusieurs reprises, j'ai été émouvé, je le reconnais. Globalement, ça marche, quoi.

   Une remarque pratique pour terminer. J'ai vu le film en version originale sous-titrée à Paris, au cinéma Le Bretagne , situé dans le quartier Montparnasse. Je ne vous le recommande pas. On a laissé entrer des retardataires jusqu'à plus d'un quart d'heure après le début du film (pas le début de la séance, hein !). Vous me direz, vu que cela dure 2 heures, la gêne n'est pas si grande. Ben ça fait chier quand même ! (Surtout quand la place est à près de 10 euros !)

16:58 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 15 avril 2008

Mongol

   Gengis Khan, vous connaissez ? Le conquérant, le cavalier mongol, tout ça, tout ça. (Chez les Asiatiques, c'est un peu l'équivalent de notre Napoléon.) Bon ben là on nous propose la vie de Temudjin AVANT qu'il ne devienne officiellement Gengis Khan. C'est une fresque historique qui suit la trame d'un roman de formation. C'est filmé avec le savoir-faire des Russes, en mongol et en chinois, dans des paysages kazakhs, mongols et chinois.

   C'est bien joué, joli à regarder, avec tout plein de chevaux, du tir à l'arc, des combats, du sang qui gicle... et une histoire d'amour bien particulière ! La promise que se choisit le jeune Temudjin devient un canon de chez canon (rendons grâce au directeur de casting)... avec un caractère trempé, ce qui ne gâche rien. Il faut regarder cela comme on irait voir Guerre et paix : l'histoire me semble pas mal romancée, mais c'est très supportable.

   Quand je disais "une histoire d'amour bien particulière", je pensais à la conception de la fidélité des personnages : plutôt que de sauver la virginité de son épouse, le héros attend un an pour se venger et fait sien le fils qu'elle a eu de son ravisseur. Par la suite, on nous laisse clairement entrevoir que, pendant les longues séparations d'avec son héros de mari, elle n'est pas restée inactive (et d'abord, elle n'était même pas sûre qu'il allait revenir). Cela pourrait être finalement assez proche de la réalité, alors que le portrait que l'on nous trace du futur Gengis Khan est une véritable image d'Epinal : courageux,  intelligent, endurant, fidèle, respectueux de ses hommes...

20:10 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

lundi, 14 avril 2008

Les larmes de madame Wang

   Cette madame Wang est l'héroïne de cette histoire, une ancienne actrice devenue vendeuse à la sauvette et enfin pleureuse professionnelle. Si le film nous montre les difficultés qu'elle rencontre dans cette Chine de plus en plus "moderne" (c'est une provinciale, "montée" à Pékin, contrainte de revenir dans sa ville d'origine), le personnage n'est pas sympathique pour autant. Elle me paraît être limite une pétasse anorexique (un genre qui fait triper nombre de réalisateurs visiblement) immature... et cynique.

   L'arrière-plan est sombre : dans le pays du néo-capitalisme triomphant, c'est chacun pour sa pomme. Les parents y abandonnent les enfants, l'amour n'est pas une valeur sûre, les médisances vont bon train et tous les moyens sont bons pour se procurer de l'argent (tout se monnaie). Pourtant, de l'espoir subsiste et l'humour n'est pas absent. Je recommande tout particulièrement la séquence qui voit l'héroïne tenter d'animer ses premières funérailles.

   Comme c'est du cinéma réaliste, on nous plante bien le décor : on découvre une ville aux quartiers parfois sordides, des immeubles où la salubrité et le degré d'intimité sont faibles et des institutions qui n'ont pas pour principal but d'améliorer la vie des pauvres (l'hôpital, la prison). Un film fort mais pas franchement porté sur l'optimisme.

18:55 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 22 février 2008

Triangle

   Trois est évidemment le chiffre clé de ce film. Il a été réalisé par trois potes. Trois hommes très différents sont les personnages principaux. Trois mondes vont se rencontrer : police, mafia, antiquaires... Il faut donc être très attentif au début, qui met le système en place. Cela tombe bien, c'est la meilleure partie du film, mise en scène par Tsui Hark. On retrouve l'atmosphère inquiétante et mystérieuse des bons polars hongkongais.

   Les trois auteurs auraient dû davantage se concerter au moment du montage, histoire que tout soit bien raccord. Quelques hiatus dans l'intrigue nuisent à la fluidité du film. (Purée, c'est qu'elle est chiadée, cette phrase !) L'ensemble reste très plaisant, avec de l'humour : certaines situations sont tellement "hénaurmes" que c'en est comique. J'ai toutefois trouvé le principal personnage féminin moyennement réussi. Si j'étais mauvaise langue, je dirais qu'on sent la ravissante petite amie (un peu aquetriss à la base, quand même) à qui on donne un coup de pouce cinématographique. La question est : avec lequel a-t-elle couché ?

   La dernière partie est celle de Johnny To. Cela peut donc être aussi bien virtuose que conceptuel-chiant (voir son Election 1, dont j'ai causé dans un billet du 15 février 2007). Heureusement, il devait être en de bonnes dispositions quand il a tourné cela. On a donc droit à un peu de baston, à un usage (relativement modéré) des flingues... et à une belle partie de cache-cache ! Le film se termine sur une superbe séquence nocturne.

17:55 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 16 février 2008

Lust, caution

   Ang Lee a dû visionner un paquet de films français et ricains des années 1940-1960. Il en restitue ici l'ambiance, adaptée aux moeurs chinoises. C'est une sorte de calque des films consacrés à la Résistance française ou à l'espionnage durant la "guerre froide". Ici, il est question de la résistance chinoise (non communiste) à l'envahisseur japonais et à ses collabos.

   On a soigné l'emballage : l'image est léchée. C'est très chic, trop parfois. On n'a pas résisté à la tentation du glamour.

   L'interprétation est excellente, ce qui fait qu'on y croit, qu'on se laisse porter par cette intrigue, pas si longue que cela finalement. Les scènes qui ont tant choqué les pudibonds chinois ne cassent pas trois pattes à un unijambiste... encore que... il faudra attendre la sortie du dévédé et pratiquer quelques arrêts sur image pour bien vérifier si, entre deux scènes "classiques", qui montrent deux corps nus collés l'un à l'autre (parfois dans des positions acrobatiques... tout cela est d'un fatigant !), ne se serait pas glissée une brève image un peu plus osée...

   Ceci dit, au-delà de la provocation facile, ces scènes se justifient parfaitement. Elles sont là pour faire toucher du doigt (ne me demandez pas lequel) le trouble qui gagne l'héroïne qui, découvrant le plaisir physique, sent tressaillir la flamme de la mission qui l'habite. De la même manière, le très maîtrisé M. Yee (Tony Leung excellent), toujours dominateur, perd toutefois un peu le contrôle de la situation. De ce point de vue, la représentation du sexe reste à la limite du misogyne. Cela semble d'ailleurs avoir déplu à deux spectatrices (des étudiantes sans doute, une exception dans le public clairsemé essentiellement constitué de personnes âgées) de la salle où je me trouvais : elles ont quitté les lieux après la première scène de nu (la plus "dure").

   Sur le fond, Le film est un peu nauséabond. Si'il est fait clairement allusion à la domination japonaise, rien n'est montré de son inhumanité, ni de celle des collaborateurs. Les tortures pratiquées sur les résistants sont mentionnés mais, comme nous sommes au cinéma, c'est de qui passe à l'écran qui compte. Or ces collaborateurs sont à peine égratignés, en particulier M. Yee. Ce sont plutôt les résistants "tchang kai-shekistes" qui sont dépeints comme des imbéciles, des lâches voire des salauds. Est-ce pour complaire à la censure chinoise qu'Ang Lee les a chargés ? Cela expliquerait l'absence totale d'allusion à l'autre résistance anti-japonaise, celle des communistes de Mao. Cela évite bien des questionnements, en particulier celui-ci : la poursuite de la guerre civile chinoise pendant la première partie de l'invasion japonaise. Le film procède à trop de simplifications, sauf au niveau du mah-jong (illustré par une savoureuse brochette d'actrices), qu'un pauvre Occidental comme moi doit s'efforcer de comprendre sans y être vraiment aidé par la mise en scène.

22:20 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinema

samedi, 09 février 2008

Useless

   C'est un documentaire chinois, consacré à différents aspects du secteur textile. Le réalisateur est Jia Zhang-Ke, l'auteur de Still life, une fiction qui a pour cadre la région du barrage des Trois-Gorges. Cela m'a l'air d'avoir été filmé en vidéo numérique... mais haut de gamme : ce n'est pas dégueu à regarder. L'effet de réalisme est grand.

   On commence dans le Sud, à Canton plus précisément. On est cueilli par une brochette de travellings (que le réalisateur semble vraiment affectionner... trop parfois) dans une usine textile. Il n'y a pas de commentaire. Evidemment, il s'agit d'une production à bon marché destinée en partie à l'exportation. Les gestes sont précis, rapides. Le travail n'est pas bâclé pour autant. On sent la volonté de montrer les maillons d'une chaîne. La vie des ces ouvriers n'est pas délirante, mais ils ont du travail.

   On fait un grand saut, direction Paris et ses défilés de "haute" couture. Il est question d'une styliste chinoise, qui travaille d'une manière totalement différente. On perçoit chez le réalisateur un peu de fierté à retourner l'image traditionnelle accolée à son pays : cette styliste privilégie le travail manuel (même si des machines sont utilisées dans une partie du processus) et sa dernière collection est constituée de vêtements qui ont été enfouis sous terre... On a droit aux préparatifs du "happening" (plus qu'un défilé : les modèles vont être statiques), côté créatrice, côté techniciens, côté mannequins.

   On retourne en Chine, cette fois-ci dans le Nord, dans une région située au sud-ouest de Pékin. C'est le travail des repriseurs et autres couturiers à domicile qui est mis en valeur. Le cinéaste est entré dans l'intimité de certains couples. Les querelles familiales s'entremêlent à l'évolution économique : un tailleur a préféré devenir mineur avant d'être ruiné par la concurrence industrielle. On termine donc par une très jolie séquence dans la mine de charbon, avec décrassage (méticuleux) des mineurs à la clé.

17:25 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 08 février 2008

Le roi et le bouffon

   C'est un film coréen, une sorte de fresque à tonalité sentimentale. L'action se déroule au XVIème siècle. Ce roi aurait existé. La première partie du film est consacrée à ce que nous appellerions aujourd'hui les "arts de rue", aux activités liées au cirque (la partie acrobatique). C'est vivant, bien joué, parfois drôle, toujours coloré.

   A partir du moment où la troupe (le duo de héros en particulier) se retrouve à la Cour du roi, j'aime moins. L'intrigue amoureuse prend le dessus et c'est plus ennuyeux, sauf quand les rivalités politiques entrent en jeu.

15:25 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 29 décembre 2007

Paysages manufacturés

   Ce film est consacré au travail d'un photographe canadien anglophone, Edward Burtynsky, et à ses voyages. Le concept est le suivant : une séquence filmée sert à introduire une photographie. A l'exception d'une incursion au Bangladesh, toutes les séquences ont été tournées en Chine, même si le propos du film vise à l'universel : en artificialisant son territoire à l'extrême, l'être humain perd la substance de son existence.

   Ca a l'air quasi kantien, dit comme cela, mais en fait c'est un fantastique voyage dans la Chine contemporaine. Cela commence par un magnifique travelling dans une usine de confection. On découvre un peu plus tard qu'on y fabrique notamment des fers à repasser. Tout est dit sur la géométrisation de l'espace, la soumission des employés à une organisation économique rartionnelle, la hiérarchisation des rapports humains. Au détour d'un plan, on découvre la dextérité dont nombre de ces ouvriers(ères) font preuve, pour un salaire modique. Par la suite, on aura un aperçu de la récupération des déchets industriels, d'un chantier naval de destruction (au Bangladesh), de la transformation de la région du barrage des Trois-Gorges (avec ce moment extraordinaire qui voit les habitants détruire leur propre ville ou village condamnée par la future montée des eaux du lac de retenue... ils sont payés à la brique récupérée !).

   Le film, tout en reconnaissant les apports positifs de la "modernisation" de la Chine, pointe l'augmentation des inégalités, qui frappent par exemple les personnes âgées, en particulier à travers la frénésie immobilière qui saisit les grandes villes comme Shanghai.

17:05 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 16 octobre 2007

Le mariage de Tuya

   La belle et dynamique Tuya est bien embêtée : comment faire tourner un élevage ovin avec un mari handicapé et deux enfants sur les bras ? Le couple (des Mongols de Chine) se résout à divorcer : il faut passer devant un responsable du Parti communiste, qu'on voit un peu étonné de la démarche : la néo-célibataire veut trouver un mari qui assure le boulot... et qui accepte la présence de l'ex et des moutards.

    La nouvelle se répand. On assiste alors à un joli ballet de prétendants, qui arrivent à cheval, en moto... en Mercedes même ! C'est qu'elle a de la valeur, la donzelle ! A l'occasion d'un séjour en ville, on a un aperçu de ce que deviennent les personnes abandonnées par leur famille, dans des foyers où une partie des places est réservée aux anciens fonctionnaires communistes.

   Il y a aussi le voisin, un gentil imbécile que sa femme mène par le bout du nez. Il donne un coup de main à Tuya, peut-être en espérant mieux... C'est donc une comédie sentimentale, douce-amère, qui se situe dans une région de Chine à fort particularisme. Ici, contrairement à ce qu'on a pu voir, par exemple, dans Le chien jaune de Mongolie (dont l'action se déroule dans la Mongolie indépendante), la population a été plus ou moins sédentarisée. Quelques scènes ont été conçues de manière à mettre en valeur le côté "pittoresque" (avec la présence du chameau, la description minutieuse de l'intérieur des habitations, des coutumes relationnelles...).

   Au début, une mention fait état du soutien d'un organisme gouvernemental à ce film. Il s'agit du même organisme qui a aidé à la réalisation du film Le dernier voyage du juge Feng : le pouvoir "communiste" (enfin, ce qu'il en reste) a visiblement la volonté de mettre en image une sorte de "conservatoire" des coutumes des peuples minoritaires du pays.

11:05 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 13 octobre 2007

Le dernier voyage du juge Feng

   A la base, il s'agit de la dernière tournée judiciaire de la greffière et adjointe du juge Feng, qui est la cheville ouvrière du système en fait : recrutée pour sa connaissance des langues et coutumes locales, elle va être mise à la retraite anticipée pour céder la place à un jeune coq sorti de l'école, qui accompagne les deux ancêtres dans ce périple.

   C'est d'abord d'une grande beauté formelle. La lumière est magnifique, la cadrage soigné, les paysages pittoresques, parfois somptueux (à voir sur un grand écran, bien sûr). Le réalisateur a aussi été très attentif aux animaux, qui jouent un si grand rôle dans cette partie rurale du Sud de la Chine : chevaux, cochons, chats, chiens, ânes, chèvres...

   C'est surtout une belle comédie sociale, qui suscite le rire par l'incongruité de certaines situations : le vol d'un cheval qui n'est pas un vol, un divorce qui n'en est pas tout à fait un, un mariage qui se fait puis ne se fait pas...La grandeur de la Justice en sort parfois amoindrie !

   C'est enfin une chronique de mœurs, autour de la vie du sympathique trio : le juge Feng picole pour oublier qu'il a peut-être raté sa vie, son adjointe se désole de devoir abandonner un métier (et un homme) qu'elle affectionne, le jeune, qui a des idées très arrêtées sur la loi, pense surtout à son mariage !

19:20 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

lundi, 25 juin 2007

I don't want to sleep alone

   Dans chacun de ses films, Tsai Ming-liang met l'accent sur des thèmes semblables. Ici, il fait tourner son histoire autour de la chaleur, de l'eau et des corps. Le cinéaste semble particulièrement fasciné par les corps masculins. Cela nous donne de très beaux tableaux, à commencer par la première scène où l'on voit un homme dans un lit, dans le coin d'une pièce éclairée par une fenêtre ouverte.

   L'eau est omniprésente. Il est souvent question de laver quelqu'un (le paralysé, le vagabond blessé) ou quelque chose (le matelas, des vêtements), alors que les personnages boivent autre chose. De plus, l'un des personnages principaux travaille dans une bâtisse éventrée, dont le fond est occupé par une masse d'eau stagnante. Les principaux personnages finissent par s'y retrouver. C'est donc sans doute une métaphore sexuelle.

   Dans ce film, le sexe est suggéré, soit par quelques actes non explicites, soit par des associations d'idées.

   Remarque : les dialogues sont peu nombreux et cela se supporte sans difficulté. Les rapports entre les personnages, les tensions qui les animent, les rivalités qui les opposent, apparaissent petit à petit. Le film se termine toutefois en eau de boudin.

15:51 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

vendredi, 25 mai 2007

Still life

   C'est le genre de film qu'il n'est pas facile de voir quand on habite l'Aveyron : au début, il sort uniquement à Toulouse (à l'Utopia) et Montpellier (dans l'un des cinémas Diagonale), nulle part ailleurs dans le coin pendant deux-trois semaines. Après, cela se rapproche : à Albi (à l'Athanor), puis, soit à Carmaux (bon cinéma, le Lido, pour une ville de cette importance), toujours dans le Tarn donc, soit à Cahors (à l'ABC), donc dans le Lot. Une semaine après, on peut espérer l'avoir dans l'Aveyron, à Rodez (ce qui m'arrange), à Millau (programmation intéressante des Lumières de la ville) ou même à Decazeville, dans le nouveau cinéma La Strada (3 salles, une grande, une moyenne, une petite, avec une partie "art et essai"... c'est bien les gars !) qui a remplacé la vieille salle unique de centre-ville.

   C'est une plongée dans la Chine d'en bas, loin des lumières de Shanghaï, loin de la capitale Pékin ravalée, loin des métropoles du Sud-Est, transformées par la mondialisation. Ceci dit, l'action se déroule autour de Chongqing, l'une des principales villes du pays. Mais les "héros" visuels sont le Yangzi et son barrage. Les personnages sont posés là et, parfois, on a l'impression que l'intrigue n'a pas d'importance. C'est le côté "nouvelle vague" du film, dont les dialogues ne sont d'ailleurs pas toujours réussis.

   Par contre, le tableau social est édifiant. Entre les travailleurs du fleuve, les démolisseurs d'immeubles (dont la vulnérabilité contraste avec l'aisance calme des désinfecteurs qu'il leur arrive de côtoyer), l'hôtelier, les commerçants des rues et les voyous, on a droit à un kaléidoscope saisissant. J'ai eu parfois l'impression que les personnages étaient interprétés par les gens eux-mêmes (et pas par des acteurs), tant le réalisme est puissant.

   Le film est aussi le croisement de deux mélos chinois contemporains. Un homme, présenté d'abord comme un frustre du Nord (il est du Shanxi), recherche sa femme et la fille dont il a été séparé 16 ans auparavant. Une femme cherche son mari envolé depuis deux ans. Tous deux utilisent le fleuve pour se déplacer. Le film semble montrer comme inexorable à la fois la "modernisation" de la région (impulsée par la construction du barrage des Trois-Gorges) et la déchirure des couples qui, à l'image de la Chine traditionnelle, sombrent. Modernité et progrès ne sont donc pas synonymes. Plus prosaïquement, le film est un hommage au petit peuple de Chine, décrit de manière attachante, mais sans complaisance (on se fait facilement arnaquer).

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mercredi, 09 mai 2007

Une Jeunesse chinoise

   C'est une fresque intimiste chinoise. Cela peut paraître contradictoire, mais c'est ce qui décrit le mieux ce film, à mon avis. L'arrière-plan est l'évolution de la Chine de 1987 au début du XXIème siècle. On peut grosso modo diviser le film en trois : avant les manifestations, pendant le bouillonnement du printemps 1989 et après la répression. De ce point de vue, la meilleure partie est celle traitant du début : cette Chine d'avant 89, avec ses espoirs, ce foisonnement, c'est un peu la France d'avant mai 68...

   ... avec sa libération sexuelle. C'est le deuxième aspect du film : la découverte du plaisir physique et de l'amour (qui peuvent ne pas concorder, ça aussi c'est une leçon). L'héroïne se cherche et cherche à s'épanouir, bringueballée par la politique, qui passionne son chéri. Du coup, elle est un peu larguée. Le film réussit à faire sentir la sensualité de certains moments, tout comme il fait passer le sentiment de trahison. La mise en scène est très habile, nageant tantôt dans le style documentaire, tantôt dans l'ambiance nébuleuse des émotions.

   Le film dure toutefois 2h20, et ça se sent. Je le trouve un peu moins réussi que Le Vieux Jardin, qui est moins long, plus virtuose aussi. La fin semble s'inspirer de certains films de "qualité française" : le temps a passé, les gens ont changé. Cela rejoint le propos du film : la dictature a brisé des vies, non seulement en frustrant la population de ses aspirations démocratiques, mais aussi en détruisant des histoires d'amour.

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mercredi, 28 mars 2007

La Cité interdite

   Gong Li et moi, c'est une longue histoire. Je l'ai découverte dans les premiers films de Zhang Yimou : le sublime Sorgho rouge, l'excellent Judou et l'envoûtant Epouses et concubines. Elle allie la grande beauté à un réel talent d'actrice, hélas aujourd'hui mal utilisé par des réalisateurs plutôt avides de profiter de sa célébrité et de son image "glamour".

   Elle est néanmoins épatante dans ce film, tout comme Chow Yun Fat. Les images sont très zôlies, avec tout plein de couleurs chatoyantes partout et des mouvements de masse réglés comme sur du papier à musique. Cette débauche de paillettes asiatiques m'a donné envie de revoir Epouses et concubines, dans lequel Yimou faisait preuve d'une plus grande maîtrise de son art... Et l'histoire ? Bof, on s'en tape, tout comme de la véracité (la cité interdite n'existait à l'époque à laquelle le film est censé se dérouler...).

   C'est horriblement mélo et les actrices ont dû subir des cours de chialerie... Cela en devient saoulant. Restent ces poitrines corsetées, pas dégueus à regarder, mais c'est assez mince au final.

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jeudi, 15 février 2007

Election 1

    C'est du film de gangsters, mais des gangsters asiatiques. Il est donc question des triades (celles de HongKong). On s'attend à du lourd, du sanglant, du bruyant, du rotant, du flatulant, le tout avec un fond de réflexion métaphysique sur ce qu'est une élection, ici celle du chef provisoire des gangsters.

   C'est finalement assez peu violent. J'ai été déçu. On a quand même droit à quelques scènes de castagne, rassurez-vous ! Mais tout cela est enveloppé dans un traitement assez intello, avec un paquet de dialogues pas déments. Le tout pour arriver à la conclusion que, quand on essaie de la jouer réglo en s'appuyant sur le code d'honneur, il y a toujours une paire d'enfoirés pour essayer de doubler tout le monde... et pas uniquement chez les mafieux. Ceci dit, les personnages de flics sont assez intéressants et ils posent des questions qui ne sont pas dénuées d'intérêt. (Faut-il laisser les truands s'entredéchirer et attendre pour ramasser les morceaux ? Doit-on négocier avec les chefs pour avoir une paix relative, finalement bénéfique à tout le monde, puisqu'il n'y a pas de morts - ou si peu ?)

   Comme je n'ai pas été super emballé, je ne suis pas allé voir le numéro 2, qui voit intervenir les bandits de Chine continentale.

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vendredi, 09 février 2007

L'étoile imaginaire

  Ce film est le résultat de la rencontre entre l'Italie et la Chine, rencontre réelle puisque les acteurs sont de deux origines différentes (et qu'on entend parler les deux langues), rencontre fictionnelle puisque l'histoire prend naissance dans le rachat d'un haut-fourneau par les Chinois aux Italiens.

  C'est vraiment une jolie surprise ! Castellitto est formidable en célibataire entre deux âges, travailleur perfectionniste et Ling Tai est époustouflante. Le film nous balade en Chine, ce qui était attendu. Par contre, ce qu'il montre est assez nuancé. La Chine est un nouveau "far ouest" : on y construit, on y produit à des cadences infernales, broyant parfois au passage les habitants. L'aménagement des "Trois-Gorges" est de ce point de vue symbolique : le "progrès" a un revers... Le statut des femmes n'est pas des plus reluisant. Ceci dit, pas de délinquance en vue : notre héros traverse bien des situations et des villes sans jamais se faire inquiéter : c'est à la police qu'il doit sa seule réelle mésaventure.

  En arrière-plan, le film fait aussi l'éloge du travail technique, manuel. A travers Castellitto, c'est un peu l'ouvrier qualifié qui est valorisé. Le cinéaste a le souci du détail, concernant le fonctionnement des machines et la construction d'objets. Il est aussi minutieux dans le traitement des sentiments humains. La "mission" la plus importante réalisée par le héros n'est sans doute pas le remplacement de la pièce défectueuse...

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