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samedi, 07 avril 2007

Les contes de Terremer

   Dans la famille Miyazaki, je demande... le fils ! Bonne pioche ! Merci... L'équipe qui entoure le fiston doit comprendre des éléments de celle du père. Il y a quelques similitudes dans la "manufacture" du film. Tout d'abord, ce n'est pas un dessin animé pour débiles mentaux : le début intrigue, tout n'est pas expliqué, il faut patienter... et réfléchir un peu. On est dans un monde où la magie joue un rôle. On remarque aussi le soin apporté aux paysages. Même si, formellement, le fils n'a pas (encore) le coup de patte du père (ça se voit au niveau de l'animation du chat de la reine et des brebis), c'est très joli : par exemple, vers le début, l'arrivée dans cette ville cosmopolite, en plein marché, est l'occasion de déployer des effets très réussis (avec une pointe d'humour, ce qui ne gâche rien), comme lorsque la marchande déploie le tissu quasi transparent ou lorsqu'un quidam expulse la fumée du narguilé, en pleine rue.

   Le film n'est toutefois pas sans défaut : sa longueur (1h55) se ressent (contrairement aux œuvres du papa) ; il aurait fallu pratiquer quelques coupes, par exemple dans certaines séquences dialoguées, qui sont un peu trop bavardes.

   On part quand même pour un beau voyage initiatique (avec morale à la clé, attention), où les adultes comme les adolescents, les femmes comme les hommes, jouent un rôle important.

16:21 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

jeudi, 22 mars 2007

Lettres d'Iwo Jima

  Je viens de relire le billet que j'avais écrit sur Mémoires de nos pères. Je l'ai fait parce que hier soir, en sortant de la salle, après avoir vu Lettres d'Iwo Jima, je me suis demandé si l'impression sur laquelle je restais du premier film ne s'était pas un peu fanée depuis novembre dernier. Pourquoi ? Eh bien (je réponds volontiers à ma question) parce que j'ai encore mieux aimé le volet japonais de la bataille.

   Il est construit de façon plus linéaire que le premier volet, avec un recours aux retours en arrière. Le noir et blanc est toujours aussi magnifique, peut-être encore plus du fait de l'alternance de scènes d'extérieur et de sous-sol (dans les cavernes). C'est excellemment interprété. La principale qualité du film est sa subtilité, son sens de la nuance, qui nous permet d'avoir une vision complexe du côté nippon (et les Yankees ne sont pas systématiquement présentés comme des anges libérateurs). On a le point de vue des civils (qui n'est pas toujours le même) et le rôle de la Gestapo japonaise, la redoutable Kempétaï, est bien mis en valeur. A chacun son fascisme... La séquence qui m'a le plus marqué est celle qui voit un soldat états-unien blessé fait prisonnier par les Japonais. Il finit par mourir. L'officier anglophone trouve une lettre sur le corps. Son subordonné croit à la possibilité d'informations confidentielles. L'officier traduit la lettre à voix haute à ses soldats. C'est la dernière lettre envoyée par la mère du soldat. On voit tous les Japonais s'approcher et s'immobiliser, pétrifiés par cette découverte : les Américains sont des êtres humains comme eux (ils sont déjà en train de découvrir qu'ils ne sont pas des lâches, contrairement à ce que la propagande gouvernementale leur avait seriné).

    La fin est un peu trop appuyée, mélo (j'ai retrouvé un peu de Million dollars baby, à la fois au niveau du talent mais aussi du larmoyant), mais cela passe : cela reste un grand film humaniste. Je ne sais pas trop l'expliquer mais, après être sorti de la salle, je me sentais beau, embelli par ce film. C'est un drôle de sentiment, qui a duré jusqu'à mon retour à mon appartement et à mon passage devant la glace de la salle de bains !

09:00 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

samedi, 30 décembre 2006

Paprika

  Certains d'entre vous se souviennent peut-être de Perfect Blue, une sympathique animation japonaise sortie il y a quelques années (en 2003, je crois). Le même réalisateur récidive avec ce film... encore plus réussi !

   "Paprika" est le nom que porte, dans le monde des rêves, le double de l'un des personnages. C'est une sorte de "déesse ex machina" à vocation thérapeutique. Le film est vraiment frappadingue, entremêlant sans cesse rêve et réalité, dans une intrigue policière haletante de bout en bout. Je ne vous parlerai pas de la richesse graphique de l'animation, tant les mots me manquent pour la qualifier : étourdissante ? bouleversifiante ? époustouffiflante ?

    Pour vous donner une idée de l'intrigue, cela tourne autour des thèmes développés dans Strange days et Ghost in the shell (sublimissime). A noter d'ailleurs que le principal personnage féminin (dont la voix est faite par une actrice déjà présente dans l'excellent Cowboy bebop) se prénomme Atsuko, comme l'actrice qui prêtait sa voix au "major", je veux parler de la fascinante héroïne de Ghost...  Au delà du questionnement scientifique sur la réalité des rêves, ce film est aussi, de la part d'un homme, une réflexion sur ce qu'est la femme idéale.

19:40 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 24 août 2006

Nausicaä, de la vallée du vent

    Hayao Miyazaki, vous connaissez ? Je vois dans vos yeux et baillis l'étincelle d'émerveillement que les œuvres du baroudeur japonais de l'animation ont suscitée, naguère et jadis. Il a été découvert dans le désordre, que ce soit avec Princesse Mononoke, Le Voyage de Chihiro, Le Château dans le cielLes Burnes enfarinées ou encore La Fellation du cactus maudit... autant de chefs-d’œuvre... même si le doute subsiste pour les deux derniers de la liste.

    Nausicaä est en fait son premier vrai grand long métrage, adaptation de sa bande dessinée, sorti en 1984. (On peut trouver la BD en France, aux éditions Glénat, en sept volumes, environ 10 euros chaque.) C'est assez proche de Princesse Mononoké : le film est un éloge de la communion entre les êtres humains et les forces de la nature ; chez nous on dit que c'est un film "écologiste", au Japon, on est dans le familier : les relations entre les humains et le reste du vivant ne sont pas (n'étaient pas ?) codifiées comme en Occident. C'est aussi une critique féroce de l'esprit guerrier qui anime les hommes (et les femmes parfois). L'histoire est prenante, le dessin soigné, la psychologie des personnages travaillée, les animaux bénéficiant d'un traitement tout particulier.

   L'héroïne Nausicaä est peut-être un peu "too much" : elle en fait beaucoup, elle est extraordinaire, en deux heures il lui arrive un tas de trucs. Elle est une incarnation de ce que nous appellerions en Occident un Messie. Pour les petits , les enjeux de la narration risquent d'être parfois un peu abstraits... et le film est assez dur, violent même parfois... réaliste quoi. C'est une vraie fiction d'adultes.

13:20 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

mardi, 11 juillet 2006

Takeshis'

   Les fans de Kitano y trouveront des allusions à plusieurs de ses films précédents... notamment à Zaitochi pour le numéro de claquettes. C'est une sorte de manteau d'Arlequin, un puzzle égocentrique dans le lequel Kitano incarne Kitano jouant un sosie de Kitano...  à moins que parfois Kitano n'incarne un sosie de Kitano jouant à Kitano... On peut se triturer le cerveau sans qu'aucune réponse claire n'apparaisse, et à la limite on s'en fiche. Il faut profiter des scènes, des moments. Le problème est que tous ces moments ne sont pas bons. Le film est très inégal, trop long (j'ai regardé plusieurs fois ma montre...). Les défauts de Kitano sont dans ce film. Il se la joue toujours "Jean Gabin d'Asie orientale" et l'image des femmes n'est pas des plus valorisante. Ceci dit, il introduit une once d'autocritique et présente le monde de la télévision de manière assez comique.

13:55 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 02 juillet 2006

Bashing

       Les otages japonais en Irak, vous vous souvenez ? Il en est question ici, à travers la vie d'une famille dont la fille est revenue. Elle subit un véritable harcèlement, dont quelques aspects sont abordés par le film, une fiction, certes, mais qui s'appuie sur des faits réels. Bon, ceci dit, on est au Japon : ce harcèlement n'a pas tout à fait la forme qu'il prendrait en Europe par exemple. Yuko n'est jamais frappée et son vélo ne subit aucune dégradation. Par contre, elle perd son travail à cause d'un collègue sans doute nationaliste. Elle se fait rejeter de l'épicerie (où, un jour, ses achats sont détruits par trois jeunes blaireaux), son père est mis sous pression, sa belle-mère elle-même voit son travail "pollué" par "ça", comme il est dit dans le film (du moins dans les sous-titres).

      Les acteurs sont très bons. Celle qui interprète Yuko est vraiment ravissante, ce qui ne gâche rien. (La première fois qu'on la voit regagner le domicile familial pour se coucher dans sa chambre, elle adopte une position quasi foetale, de dos, qui permet de constater qu'elle a un joli cul moulé dans son jean's !). L'ambiance du film, assez noire, est due au poids du chauvinisme ambiant qui, allié au conformisme social, détermine le destin familial. Cette atmosphère est soulignée par la mise en scène : cette petite ville de province, ce quartier tristounnet sont comme une chape de plomb. De même, une sorte de malaise naît à chaque fois que les escaliers menant à l'appartement (situé au troisième étage) sont gravis. Les femmes sont la seule lumière : Yuko avec son entêtement et son côté "Mère Thérésa", sa belle-mère avec son calme et l'amour qu'elle porte à son mari.

17:25 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 01 juillet 2006

Kamikaze girls

  Un film japonais déjanté. Les deux personnages principaux sont des adolescentes aux tempérements (apparemment) contrastés. A ma gauche voici la poupée sucrée, dont la vie tourne autour des fanfreluches. Elle paraît limite tass-pé, mais elle a des excuses : un père flatuleur et ivrogne, une mère immature qui s'est barrée avec son accoucheur... et puis elle a bon fond la poupée. A ma droite voilà la (pseudo) rebelle, roqueuse motarde cracheuse coup-de-bouleuse, qui a grand coeur aussi, et des failles tout plein à l'intérieur. Les actrices sont excellentes et le scénario frappadingue. La mise en scène s'inspire du "dessin animé" et un peu aussi des pratiques télévisuelles, sans doute. Parfois, un véritable vent de folie souffle sur ce film.

  Au détour d'une scène, on rencontre des yakuzas crétins, un gaillard à la banane proéminente, un styliste exubérant... le tout souligné par une musique de djeunses... et parfois de la soupe française comme on en n'entend plus chez nous ! Quand on prend le tout au second degré, on passe un sacré bon moment, mais je reproche quand même au film de n'avoir pas de recul sur ces victimes de la mode. Certes, il montre que l'extrême attention portée à leur apparence est l'extériorisation d'un malaise chez ces jeunes femmes, mais il ne va pas jusqu'à critiquer cette monomanie, ni son alimentation par les médias.

18:15 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 29 juin 2006

Le samouraï du crépuscule

   Comme c'est étonnant : c'est un film japonais ! L'action se déroule au XIXe siècle, au moment où le Japon est sur le point de s'engager dans la voie de l'occidentalisation. Tradition et modernité en quelque sorte. On retrouve cette dichotomie au niveau des mentalités : le héros a encore en lui l'antique code d'honneur, mais il est en même temps très différent de bien de ses contemporains (et pas que du pays du soleil levant...) : il élève seul ses filles (suite au décès de sa femme), leur porte beaucoup d'attention, d'amour, considère la femme comme son égale (et souhaite une éducation identique à celle des garçons pour ses filles, pour qu'elles puissent penser par elles-mêmes) et n'a pas l'ambition de devenir le samouraï le plus respecté de sa génération.

   Le film a des qualités documentaires (quand bien même il s'agit d'une fiction pure) : incidemment, on apprend des choses sur la vie quotidienne dans les campagnes nipponnes de l'époque, les activités exercées par les samouraïs, leurs relations avec les paysans, les citadins, les différences de statuts (y compris à l'intérieur du groupe). Certains détails peuvent être macabres, comme ces cadavres que charrie la rivière. Cela donne un tour réaliste à ce film, qui est néanmoins très poétique.

   Il est poétique par la mise en scène, assez dépouillée, attachée au cadre naturel dans lequel évoluent les personnages. Ces moments "en extérieur" font respirer le film, dont nombre de scènes sont tournées en intérieur. Il y a un petit côté Ozu dans la description minutieuse de la vie de ce foyer étrange, où cohabitent un veuf triste, deux filles joyeuses et obéissantes, une grand-mère frappée par Alzheimer et un serviteur attardé mental.

    Il reste une belle histoire d'amour, sur fond de tensions sociales et politiques. Et que cette femme répudiée est belle !  

12:35 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma