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jeudi, 25 avril 2013

The Land of hope

   Le titre est bien entendu ironique, à l'image du roman de Zola La Joie de vivre. Il est plus question de désespoir que d'espoir, même si le film ouvre des perspectives. L'histoire se déroule dans une préfecture imaginaire du Japon, Nagashima, mot-valise résultant du télescopage de Nagasaki et Fukushima, dont il est d'ailleurs question à plusieurs reprises.

   Le scénariste imagine que ce qui s'est produit en mars 2011 à Fukushima arrive à nouveau, dans une zone plutôt rurale, pas très éloignée de la mer et d'une centrale nucléaire. Il choisit de mettre l'accent non pas sur les victimes directes, mais sur les victimes secondaires, ceux qui vivaient dans la zone dangereuse (ou à proximité immédiate) et qui ont subi les conséquences des radiations.

   On suit principalement trois couples. Le héros est le père, agriculteur semi-retraité, dont l'épouse est atteinte de démence sénile. Au début du film, il cohabite avec son fils et sa belle-fille. Lui est un gamin attardé de 30 ans. Elle est plus indépendante et volontaire. En face de chez eux habite une autre famille. Le film privilégie le fils et sa petite amie, encore un peu adolescents ; les événements dramatiques auxquels ils se trouvent confrontés vont les faire rapidement évoluer.

   Si le contexte de la catastrophe et les réactions qu'elle a suscitées sont bien mis en scène (de l'opacité des autorités au rejet de certains habitants du reste du Japon), j'ai trouvé que les scènes familiales étaient surjouées voire mal jouées (surtout de la part de l'acteur qui incarne le fils du patriarche, assez insupportable).

   Le couple âgé fonctionne "à l'ancienne" : c'est l'homme qui domine, avec le cas particulier de l'épouse mentalement dérangée. Même si sa maladie n'est pas montrée comme un sujet de moquerie, j'ai été gêné par l'accumulation facile : le couple vit plusieurs déchirements et, en plus, l'un des deux a perdu la tête. Dans leur relation subsiste un seul moment de grâce, quand l'épouse s'est enfuie du domicile et a gagné la zone interdite. Elle imagine revivre la Fête des morts, en costume traditionnel. Son mari finit par la retrouver et joue le jeu, pendant quelques instants. C'est un beau moment de cinéma, hélas noyé dans un ensemble maladroit.

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   Le couple formé par le fils et la belle-fille est plus moderne. C'est elle qui prend les choses en mains. Sa grossesse influe sur ses choix. Là, par contre, j'ai trouvé intéressante la mise en scène de sa phobie des radiations. Inconsciemment, elle rend la situation plus difficile pour son jeune mari... mais c'est peut-être celle qui a le plus la tête sur les épaules.

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   Le troisième couple est le plus volatile. Au départ, on prend le jeune homme pour un petit con immature. Il se révèle généreux et soudainement plus intéressant, pendant que sa copine perd ses illusions d'adolescente. Leur parcours, en moto, les mène en plusieurs endroits, tous symboles de désolation. Mais leur couple en sort fortifié.

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   Cela donne un film long, avec des maladresses, mais aussi des qualités et quelques instants privilégiés. A chacun de juger s'il mérite le déplacement.

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dimanche, 16 septembre 2012

Les Enfants Loups

   C'est le dernier film de celui que l'on commence à présenter comme le nouveau Miyazaki, Mamoru Hosoda. Les amateurs de mangas le connaissent par ses précédentes oeuvres, La Traversée du temps et Summer Wars. A ma grande joie, j'ai pu voir le film en version originale sous-titrée.

   Autant le dire tout de suite : c'est long (deux heures). Le réalisateur a pris le temps de développer son histoire, ses ramifications. Il est très attentif aux émotions des personnages.

   La première partie traite de la rencontre entre une étudiante et un jeune homme mystérieux. Leur amour va donner naissance aux deux enfants-loups, Yuki l'aînée et Amé le cadet.

   La deuxième partie du film est consacrée à l'enfance des bambins, qui finissent par s'installer avec leur "mère-courage" en pleine campagne, dans une baraque en ruine que maman va retaper, avant de mettre en culture les terres avoisinantes. Au départ dubitatifs, les voisins vont se rapprocher d'elle, notamment un vieil homme bourru, sorte de Clint Eastwood rural japonais qui, sous des dehors agressifs, cache un coeur d'or. Cette partie est la plus truculente, notamment par le biais de Yuki, véritable feu follet qui peine à maîtriser ses transformations.

   La troisième partie traite du début de l'adolescence des enfants. Leurs tempéraments évoluent, tout comme leurs corps et la relation semble s'inverser entre le frère et la soeur (qui est la narratrice de l'histoire).

   L'animation est de qualité. Au départ, certaines scènes anodines pouvaient laisser croire qu'à l'image du ton, on risquait de subir un truc assez mièvre. Très vite, quelques détails nous laissent entrevoir le talent des dessinateurs, notamment lorsque la ville se trouve à l'écran, de nuit, ou encore lorsque l'on nous montre ces bocaux où sont disposées des fleurs.

   La partie qui se déroule à la campagne subit l'influence de Hayao Miyazaki. Il est question de communion avec la nature, mais il n'y a pas de propos écologiste ici. Signalons un moment de toute beauté, qui voit la mère, partie à la recherche du fils disparu en forêt, faire la rencontre d'une ourse et de ses petits. Au même moment, à l'école du village où Yuki se retrouve enfermée avec un ami qu'elle a peu auparavant blessé par mégarde, une scène fabuleuse la voit révéler son secret, devant une fenêtre ouverte dont les rideaux oscillent au gré du vent, (dé)voilant tel ou tel aspect de sa personnalité.

   Même si les dix dernières minutes m'ont un peu cassé les pieds, je recommande chaudement ce film.

22:38 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

dimanche, 11 mars 2012

Fukushima, un an après

   L'hebdomadaire Courrier international consacre cette semaine un petit dossier papier très intéressant à la catastrophe de Fukushima et à ses conséquences, dossier annoncé en couverture par l'extrait d'un manga inspiré par les événements :

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   Le coeur du dossier est une longue enquête menée par l'un des principaux quotidiens japonais, Asahi Shimbun : "Le jour le plus long pour les sinistrés". On y  découvre la vie quotidienne des habitants d'une zone a priori préservée des radiations (mais qui allait en recevoir une bonne dose), les jours suivant la première explosion dans la centrale. Un groupe de réfugiés a eu le réflexe de partir encore plus loin, incité par la personne qui les accueillait, et qui avait rencontré de curieux hommes en tenues blanches devant chez elle... A lire.

   Le numéro papier est richement illustré. Avec le recul d'un an, l'ensemble constitue une bonne base pour comprendre les tenants et aboutissants de cet accident nucléaire majeur.

   En flânant sur le site de l'hebdomadaire, on peut trouver d'autres articles, un peu plus anciens, tout aussi intéressants. Du même quotidien a été traduit "Comment un pays irradié est devenu pronucléaire". Sachez aussi que les Etats-Unis ont jadis envisagé la construction d'un réacteur nucléaire... à Hiroshima ! C'était le bon temps de la Guerre froide...

   On nous propose en sus une brochette de caricatures internationales. Sur le fond, les deux plus réussies, pour moi, sont celles parues dans un journal autrichien (Der Standard) et un néerlandais (Het Parool) :

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   Mais, d'un point de vue graphique, je préfère celle parue dans le Philadelphia Daily News, qui recycle la figure de Godzilla, un monstre issu de la culture japonaise contemporaine, dont la naissance est liée à l'énergie nucléaire :

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   Je regrette toutefois que l'on ne trouve aucun dessin issu de la presse japonaise (ou des blogueurs locaux).

   Les Occidentaux ont tendance à parler du "Tchernobyl japonais" (en oubliant un peu vite que l'écrasante majorité des personnes décédées ont été victimes du tsunami). Au pays du soleil levant, on a pu aussi comparer la catastrophe au 11 septembre américain, comme le suggère la couverture de cet hebdomadaire :

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   Parmi la floppée d'émissions diffusées à l'occasion de cet anniversaire, je me permets de recommander un numéro d'Interception, le magazine de la rédaction de France Inter, "Les enfants de Fukushima", diffusé le 4 mars dernier.

   Mais revenons à la catastrophe nucléaire. La perception de sa gravité, aujourd'hui encore, varie selon l'endroit où l'on se trouve. Cela a conduit des blogueurs nippons ("les pirates barbus") à proposer une cartographie ironique de la chose. (Je suis arrivé là grâce à un autre blog, français, consacré à la culture nipponne : Kanpai.)

   Ainsi, les habitants de la région du nord-est (où se trouve la centrale de Fukushima-Daichi) imagineraient que la zone sinistrée est assez restreinte, limitée à leur environnement proche :

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   Les habitants de Tokyo auraient bien conscience que les "dégâts collatéraux" sont plus étendus... mais plutôt vers le nord, pas vers chez eux !

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   C'est un optimisme que ne partageraient pas les habitants de la grande île du nord, Hokkaido, qui voient plus de la moitié de Honshu contaminée... sans que le détroit de Tsugaru, qui sépare les deux îles, ne soit franchi !

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   A l'inverse, du côté d'Osaka et de Kobe, si l'on imagine bien Tokyo touchée, on ne croit pas Hokkaido épargnée :

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   Les plus pessimistes des Japonais seraient les habitants d'Okinawa, une des îles du Sud-Ouest (représentées à droite sur la carte). S'ils imaginent le Japon presqu'entièrement contaminé, ils en exemptent bien entendu sa partie méridionale :

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   Selon les auteurs du blog, les étrangers n'auraient pas de ces préventions : ils estiment que la totalité du pays est touchée, jusqu'aux îles les plus excentrées :

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   De la part des auteurs, il faut voir ce dessin comme le résultat des observations faites au moment de la crise : les expatriés ont fui le pays en masse (même si nombre d'entre eux sont restés par solidarité envers leurs collègues japonais), peut-être parce qu'ils étaient mieux informés que les nationaux quant à la gravité de la catastrophe.

   Mais le blog se veut surtout critique de l'attitude du gouvernement et de l'entreprise Tepco. Voici qu'elle était l'étendue de la contamination selon les autorités publiques :

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   Pour la Tokyo Electric Power Company, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes :

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   Pour terminer sur une note un peu plus joyeuse, je vous conseille de visionner un petit film conçu pour expliquer aux enfants les enjeux de la catastrophe nucléaire... sans trop les alarmer. Alors, Fukushima, caca boudin ou prout-prout ?

jeudi, 23 février 2012

Tatsumi

   Le titre fait référence à l'auteur de mangas (pour adultes) Yoshihiro Tatsumi, auquel le film rend hommage, tout en racontant ses débuts.

   Il faut vite prendre conscience du procédé utilisé : les fictions courtes, adaptées de l'oeuvre du maître, sont plutôt en noir et blanc (ou dans des tons approchants), alors que les parties strictement biographiques sont en couleurs. Cela donne un récit haché, d'autant plus complexe que réalité et fiction fusionnent souvent chez Tatsumi.

   Les parties biographiques sont les moins réussies formellement. Elles ont toutefois l'intérêt de présenter le Japon de la reconstruction et de la croissance fulgurante, où la vie n'était pas des plus roses.

   Les petites histoires sont beaucoup plus fortes.

   L'Enfer se passe à Hiroshima, après la bombe, autour du travail d'un photographe. C'est rempli de morbidité et de culpabilité.

   Monkey mon amour conte la vie triste d'un ouvrier qui va perdre un bras. Il peine à rencontrer l'amour, mais trouve l'amitié en la personne d'un singe affectueux. Je ne raconte pas la fin, horrible.

   Juste un homme est l'histoire d'un quasi-retraité, employé de bureau, qui se sent inutile, rejeté par sa famille. Mais il a des sous et des envies... Saura-t-il en profiter ?

   Occupé narre l'émergence d'un dessinateur, dans la formation duquel les toilettes publiques ont joué un rôle important !

   Good bye a pour héroïne une femme qui se prostitue et compte sur un soldat américain pour s'en sortir. (N'oubliez pas que le Japon est occupé... plus de  40 000 membres de l'armée américaine sont encore présents dans l'archipel). Elle est un peu naïve... en fait, elle a besoin de croire à quelque chose.

    C'est globalement bien foutu... mais Dieu que c'est dépressif ! Si l'on ajoute à cela l'alternance avec le récit biographique, pas super bien gérée, cela rend le tout pour moi un peu indigeste. J'ai été plutôt déçu.

   P.S.

   Le dossier de presse est riche en informations.

   P.S. II

   Sur des sujets approchants, j'ai préféré le style de Keiji Nakazawa, dans Gen d'Hiroshima.

21:27 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma, cinema

dimanche, 15 janvier 2012

La Colline aux coquelicots

   C'est le deuxième long-métrage signé Goro Miyazaki (le fils de Hayao), après le moyen Contes de Terremer. Le papa et son équipe ne sont toutefois pas totalement étrangers à ce film.

   L'histoire a pour toile de fond les années 1963-1964, juste avant que les Jeux Olympiques ne se déroulent au Japon, juste avant l'inauguration du Shinkansen. Le pays essaie d'oublier la Seconde guerre mondiale et connaît une forte croissance économique.

   On en a des traces tout au long de l'histoire. Le centre névralgique de l'intrigue est une pension, tenue par une veuve, aidée de ses petites filles (surtout l'aînée, Umi), parfois de sa fille, une enseignante souvent absente. Les clients sont exclusivement des femmes. Le père d'Umi, un marin, est mort en opérations lors de la guerre de Corée.

   L'autre lieu-clé est le lycée, plus précisément une sorte de cité-U (masculine) en autogestion, le "Quartier latin". On trouve d'autres références françaises dans ce film, du drapeau tricolore (qu'on aperçoit une ou deux fois sur un mât) au dictionnaire français-japonais (visible la première fois qu'Umi recopie des caractères), en passant par le livre Les Thibault, de Roger Martin du Gard, que l'héroïne lit.

   Trois histoires principales s'entrecroisent : la lutte pour la sauvegarde de ce joyeux bordel qu'est le "Quartier latin", les interrogations d'Umi à propos de son père et la relation qui se noue entre elle et un étrange garçon, Shun, tantôt très proche, tantôt distant.

   Mais le plus beau du film réside dans les scènes de la vie quotidienne, décrite avec grand soin (un peu comme dans les films d'Ozu, mais en moins lent). Comme dans le récent Colorful, la représentation des repas et de leur préparation donne vraiment faim !

   Au niveau du dessin, c'est joliment fait, sans que cela soit éblouissant. Le ton est nostalgique. Ah qu'il était bon le temps où les jeunes filles étaient sages, avec leur jupe plissée et leurs sockettes blanches ! (Les garçons, eux, portaient l'uniforme... et respectaient l'autorité.) C'est peut-être la limite du film : il ressuscite une époque, mais n'est pas porteur d'un message particulièrementn fort. Cela reste un bon divertissement.

21:16 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, film

dimanche, 20 novembre 2011

Colorful

   C'est un manga, adapté d'un roman japonais. Il est "plein de couleurs" parce qu'il est souvent question de peinture, à travers l'atelier artistique d'un collège, où se rejoignent certains élèves de 3e. C'est aussi une allusion au tempérament des personnages principaux, à plusieurs facettes.

   Au départ, l'histoire ne semble pas alléchante : on ne voit pas le personnage principal, que l'on ne fait qu'entendre. Il croit qu'il est mort. Pas de chance ! Il va devoir intégrer le corps d'un autre garçon, qui vient de se suicider. Voilà qui n'est guère réjouissant. Mais je vous assure que la séquence du "purgatoire" est brillante, souvent drôle. Et l'on se demande qui peut être ce curieux "employé du Ciel", ce garçon en costume-cravate...

   La suite est la découverte de la seconde existence de celui qu'on appelle Makoto Kobayashi. Le réalisateur a tenu à nous montrer la vie quotidienne d'une famille de "Japonais moyens". La façade est jolie (ils ont une maison, un intérieur coquet à défaut d'être luxueux, deux garçons propres sur eux), mais le fond est moins joyeux : le père est un gentil ringard, un brin alcoolique, très pris par son boulot minable ; la mère, qui a eu des faiblesses pour son professeur de danse, est d'une insupportable soumission à la maison ; le frère aîné semble être un jeune homme égoïste et le rescapé Makoto est un enfant gâté.

   Il est surtout décalé par rapport à ceux qui croient le connaître. Il n'a que quelques semaines pour mener à bien sa "mission"... qu'il ne connaît pas, en fait. On sent qu'il doit "réparer" certaines choses. Pour cela, il doit découvrir pourquoi le garçon qu'il remplace s'est suicidé. Il mène donc une petite enquête. Ce qu'il découvre n'est pas toujours joli joli.

   Mais l'âme réincarnée se rebelle parfois. Il veut n'en faire qu'à sa tête. (N'oublions pas que c'est un gamin.) Comme celui qu'il remplace n'avait visiblement pas d'ami, il tente de s'en faire. Il va aussi découvrir sa "famille", les voir sous un autre jour. Une des belles séquences le voit partir à la pêche avec son "père". On peut relever aussi les scènes de repas, vraiment réussies... et qui donnent faim !

   Les Occidentaux seront stupéfaits de découvrir un collège où les garçons portent l'uniforme et les filles la jupe et de grandes socquettes. Mmmm... Les Occidentaux seront peut-être aussi surpris par le respect de certaines convenances, la politesse des protagonistes. Heureux Japon... Du point de vue scolaire, on apprend que les lycées prestigieux sont publics, alors que les bahuts privés semblent appartenir à deux catégories : ceux qui acceptent tous les collégiens, quels que soient leurs résultats, et ceux qui offrent une formation très spécialisée (en arts plastiques, par exemple).

   Le dessin est agréable à regarder. Ce n'est pas du niveau d'un film de Miyazaki, mais cela a été fait avec soin, surtout au niveau des décors. C'est un peu plus limite quand les mouvements se font rapides.

   La fin nous propose un petit retournement... auquel on peut s'attendre si l'on a été attentif. (C'est pas pour me vanter, mais j'avais "intuité" depuis le début !) Je trouve toutefois le film un peu complexe pour des petits. Dans la salle où je l'ai vu, quelques parents n'avaient visiblement pas lu grand chose à son sujet avant d'y emmener leurs bambins. En dépit de la qualité de l'image et de l'intérêt porté aux relations entre ados, certains ont assez vite décroché... et ils n'ont pas dû comprendre certains traits d'humour.

   On peut glaner plus d'informations sur le site dédié.

14:01 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

samedi, 17 septembre 2011

One Piece - Strong World

   C'est l'adaptation en long métrage d'animation d'un manga célèbre chez les djeunses et les "guiques". C'est même, selon les spécialistes, la dixième fois que les personnages hauts en couleurs ont les honneurs du grand écran (une onzième adaptation est sortie depuis, en 3D). Ce film mériterait le détour parce que le créateur de la série, Eiichiro Oda, y a laissé sa "patte".

   J'ai eu la désagréable impression d'être le plus vieux spectateur de la salle, la masse étant constituée d'ados et de jeunes adultes.

   Au départ, j'ai eu un petit peu peur. C'est assez bruyant (la musique n'est de surcroît pas démente), parfois tape-à-l'oeil. Au niveau du dessin, c'est un cran au-dessous des productions Miyazaki. C'est tout de même mieux que Les Chevaliers du zodiaque (Saint Seiya pour les intimes). Cela ressemble un peu à ce que j'ai pu voir d'un autre manga culte (au scénario plus élaboré, toutefois), Full Metal Alchimist.

   Du coup, je conseille aux scientifiques pointilleux de passer leur chemin. Dans ce film, les règles de la gravité (entre autres) sont particulièrement maltraitées. Et je ne parle pas des lois de l'évolution... un peu particulières... et qui ont donné naissance à des êtres vivants (des grosses bébêtes au chef dont les jambes sont des lames de glaive) plus abracadabrantesques les uns que les autres.

   C'est une histoire de pirates un peu dingues. Les mecs sont en général immatures (les méchants comme les gentils). Les gonzesses ont du tempérament, un physique assez "formaté" (de longues jambes effilées, une poitrine opulente et non pendante associée à une taille de guêpe)... et portent des tenues qui dissimulent assez peu leurs appas. D'autres personnages féminins apparaissent (quelques jeunes filles sages, des mémés très dignes et des mères au foyer courageuses)... aucun n'étant sexy.

   Donc, il y a de l'action, des rebondissements, du spectacle... mais surtout de l'humour. Mon personnage préféré est un clown méchant, dont on repère l'approche aux bruits de pets qu'il produit en marchant !

13:13 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinéma

mercredi, 04 mai 2011

John Rabe

   Cet Allemand est le héros éponyme d'un film historique qui a pour cadre le massacre de Nankin, commis en 1937-1938 par les soldats japonais tentant de conquérir la Chine.

   John Rabe est ce que l'on appelle un "juste", un simple citoyen qui a contribué à sauver des milliers de vies, celles de Chinois (surtout de Chinoises) qu'il a décidé d'abriter dans une zone de sécurité délimitée dans la ville de Nankin et, au départ, destinée aux populations européennes présentes sur place, que les Japonais n'ont pas attaquées.

   Le film est de facture très classique : la réalisation est propre, sans fioritures. L'image est soignée. Les acteurs sont bons. La musique est par contre un peu trop présente, donnant un ton parfois trop mélodramatique. Cela se comprend quand on sait que ce massacre est, pour les Chinois, un peu l'équivalent d'Auschwitz pour les Européens.

   Le paradoxe est que l'un des instigateurs du sauvetage de dizaines de milliers de Chinois est un employé de Siemens, membre du NSDAP (et fervent adepte du Führer... on est en 1937)... oui, un nazi, mais pas un fanatique, ainsi que le film prend soin de le préciser. On notera d'ailleurs un aspect consensuel du scénario, qui fait en sorte que chaque "communauté" présente au moins un ou deux éléments positifs (même les Japonais). A John Rabe s'oppose donc la personne envoyée par Berlin pour lui succéder, un nazi pur sucre qui sert de repoussoir.

   Les séquences de violence alternent avec d'autres, plus intimistes, ou avec des moments plus enlevés, spectaculaires, comme cette scène qui voit le déploiement d'un gigantesque drapeau nazi pour protéger les réfugiés chinois. Cela ne manque pas de souffle.

   Le massacre est donc montré du côté européen (le film s'articule autour du journal écrit par John Rabe, publié seulement à la fin du XXe siècle), ce qui fait que, même si on a droit à quelques scènes détaillant les horreurs commises par les soldats japonais, on reste à mon avis en dessous de la vérité.  (Comme je l'ai entendu dire dans une émission de La Marche de l'histoire, les Japonais ont commis les mêmes crimes que les nazis durant la Seconde guerre mondiale, à l'exception des chambres à gaz.) Ces scènes n'en restent pas moins très fortes, choquantes, comme celle de l'exécution de plusieurs  centaines de prisonniers chinois en pleine campagne ou celle du viol de l'une des élèves de l'école européenne.

   On a réservé une place assez importante aux acteurs chinois, même si, globalement, ce ne sont que des seconds rôles. Le personnage le plus présent à l'écran est celui de Langshu, cette lycéenne passionnée de photographie, dotée d'un physique propre à faire chavirer les cœurs... Côté japonais, le portrait qui est tracé du prince impérial (oncle de l'empereur) est particulièrement gratiné. Il n'est peut-être hélas même pas caricatural.

   Tous les acteurs, européens, chinois et japonais, sont excellents. Le souci du réalisme a poussé le réalisateur à les faire s'exprimer dans leur langue, même s'ils communiquent entre eux en anglais. Côté allemand, Ulrich Tukur (qu'on avait remarqué notamment dans Amen, Le Couperet de Costa Gavras et La Vie des autres) est remarquable en John Rabe. On retrouve aussi avec plaisir Daniel Brühl (révélé par Good bye, Lenin !). Steve Buscemi surprend agréablement en chirurgien anglais alcoolique farouchement antinazi.

   Le film s'achève par des compléments biographiques sur les personnages incarnés à l'écran.

jeudi, 14 avril 2011

Interro surprise pour Cécile Duflot

   Je retarde un peu sur le sujet, mais je dois avouer que la carrière de la secrétaire nationale des Verts ne fait pas partie de mes sujets de préoccupation. Je suis tombé sur le buzz en effectuant des recherches sur la catastrophe qui frappe le Japon.

   J'ai donc appris que, interrogée sur BFM TV, la miss écolo avait situé le Japon... dans l'hémisphère Sud ! (Je ne reviens même pas sur la faute de français "cet accident ayant survenu"...) Observons un planisphère pour nous en convaincre :

Duflot Japon.jpg

    J'ai encerclé de noir le territoire japonais et fait figurer l'emplacement de l'équateur par un trait rouge épais. Comme on peut le voir, le risque de confusion est faible.

   On pourrait se dire, après tout, que c'est lié au stress, que c'est un lapsus, qu'elle ne peut pas être omnisciente et que nombre de politiques font régulièrement la preuve de leur inculture. (De Nicolas Sarkozy sur Al Qaïda à Frédéric Lefebvre sur "Zadig et Voltaire" en passant par Philippe Douste-Blazy et les juifs britanniques, la presse qui ne se veut pas de complaisance a eu du grain à moudre.)

   Mais là, tout de même, c'est un peu gros, sur un sujet hyper médiatisé, abondamment illustré par des cartes précises. De surcroît, j'ai appris que Cécile Duflot est titulaire d'un DEA de géogaphie (consacré au "lieux de vacances", d'après Le Monde) !

   Certains mauvais esprits sont allés jusqu'à se demander si Cécile Duflot pourrait situer sur un planisphère les îles Maldives (entourées de jaune sur la carte), où elle fut récemment amenée à se rendre en vacances (c'est tout de même une spécialiste de ce genre de lieux !), provoquant une mini-polémique dont en gros presque tout le monde se fout.

   Le plus consternant dans cette affaire est qu'en face la journaliste Ruth Elkrief (elle-même titulaire d'un DEA en Sciences politiques) n'a pas rectifié. Etait-ce indulgence ? Etait-ce dû à la méconnaissance ? Un grand merci en tout cas à l'envoyé spécial qui a remis les choses à leur place (voir la fin de la vidéo).

   Cette jeune femme ambitieuse (elle pense à l'élection présidentielle en s'épilant) devrait tout de même améliorer ses connaissances géographiques. Au sein d'Europe-Ecologie-Les Verts, on pourrait lui conseiller les services d'une prof de collège aveyronnaise (récemment candidate sur le canton de Rodez-Est), Emily Teyssèdre-Jullian...

   P.S. (4 juin 2011)

   J'ai découvert tardivement la chronique de Tanguy Pastureau. J'adore !

jeudi, 01 juillet 2010

Summer Wars

   C'est un dessin animé japonais... Chouette ! Je regrette toutefois de n'avoir pas pu le voir en version originale sous-titrée. Entendre chanter "Joyeux anniversaire" en japonais, cela doit donner ! (Notons que l'on a "francisé" quelques aspects, puisqu'à un moment, il est question du pouvoir du "président" alors que, dans la version originale, c'était sans doute le Premier ministre ou l'empereur.)

   C'est donc l'histoire d'un anniversaire, celui de la matriarche d'une grande famille. Elle fête ses 90 ans, et, si son esprit est encore très vif (et son carnet d'adresses à jour... cela joue un rôle), le corps ne suit plus tout à fait. Les femmes sont chargées d'organiser le repas et la venue des invités, qui s'étalent sur quatre générations. Un intrus, invité par l'une des plus jeunes pour jouer le rôle de son petit ami, se glisse dans la réunion. Evidemment, de vieilles histoires enfouies vont ressurgir. Cette chronique familiale est souvent drôle. Voilà pour l'aspect "tradition".

   Là-dessus se greffe la modernité, avec un réseau social qui pourrait être une sorte de "Fesses-bouc" nippon, étendu au monde entier : "Oz". Les personnages ont un avatar dans ce jeu et une partie de l'intrigue s'y déroule. Il y a donc deux types d'animation dans ce film, l'un, proche de ce que l'on pouvait trouver dans certains dessins animés des années 1970-1980 (en plus élaboré toutefois : le réalisateur, Mamoru Hosoda, est aussi l'auteur de La Traversée du temps), l'autre tourné vers le style jeux vidéo (et dessins animés de baston des années 1990). Le mariage des deux est assez réussi, tant au niveau de l'image qu'au niveau de l'intrigue.

   La "vraie vie" a donc des répercussions dans le monde d'Oz et l'évolution des avatars dans le monde virtuel a des conséquences sur la "vraie vie". Cela nous amène au titre du film, Summer Wars ("les guerres de l'été") qui fait référence, à mon avis, à War Games, un film des années 1980 dont les héros sont ce que nous appellerions aujourd'hui en bon français des geeks. (La nuance à apporter est qu'à l'époque, on se gaussait de ces adolescents boutonneux passionnés d'informatique -même si dans le film, le héros est un beau gosse, alors qu'aujourd'hui, les jeunes complètement plongés dans le monde des nouvelles technologies, au point d'en oublier le monde réel, sont moins tournés en dérision.)

   Bref, l'action qui se déroule dans le monde virtuel d'Oz pourrait provoquer une catastrophe dans le monde réel et, du coup, toute la famille va être mise à contribution pour tenter d'éviter que le drame ne se produise. Cela nous donne notamment une séquence qui voit une vingtaine de personnes se connecter au site internet par tous les moyens possibles : ordinateur fixe, portable, téléphone mobile et console de jeux (une Nintendo DS sans doute). En parallèle, l'une des grand-tantes persiste à regarder un match de base-ball à la télévision : c'est une importante finale régionale et son fiston est le meilleur lanceur de l'équipe !

   On passe donc facilement du rire à l'angoisse, le tout baignant dans une humeur bon enfant : le film est plutôt destiné aux adolescents. Les adultes risquent donc d'être un peu déroutés par quelques niaiseries. Cet inconvénient est je pense largement compensé par toutes les qualités du film, notamment, si l'on est un peu observateur, par la description de pans de la civilisation japonaise à travers le vécu de cette incroyable famille.

12:23 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, cinema, cinéma

mardi, 16 février 2010

Sumo

   Et voilà encore un film israélien ! Son titre anglais est A Matter of size. Cela dit presque tout. Bon, les mecs, vous en avez un peu marre que votre copine vous fasse remarquer que sur votre (ancien) corps magnifique soient apparues de fort disgracieuses poignées d'amour ? Alors, emmenez-la voir ce film !

   C'est l'histoire d'une bande de potes (4 hommes et une femme) israéliens, gras du bide de chez gras du bide, qui tentent désespérément de perdre du poids. L'un d'entre eux, Herzl, qui vit encore chez sa mère, finit par trouver un boulot dans un restaurant japonais... car il y a une communauté japonaise en Israël ! Les liens entre le Japon et la culture juive sont d'ailleurs plus anciens qu'il n'y paraît. Le patron du restaurant se dit sioniste et membre d'un groupe particulier, les Makuyas.

   C'est une comédie de moeurs, qui oscille entre le rire franc et un ton plus grave. Y est à l'oeuvre principalement un comique de situations : celles décrivant la vie quotidienne (pas facile) des héros (dont on rit de bon coeur... je sais, c'est pas gentil... mais c'est dans le film !) et celles dans lesquelles ils se retrouvent fourrés à partir du moment où ils décident de renoncer au régime pour devenir de vrais sumos. L'une des scènes les plus hilarantes voit les apprentis devoir quitter leur lieu d'entraînement (d'où leur guide japonais, furieux, est parti en emportant leurs affaires), en tenue (vous savez, les énormes strings noués à la taille...) pour rejoindre la ville...

   La gravité est présente dans la vie intime. Herzl et sa mère entretiennent des relations difficiles, sur lesquelles pèse la mort du père. Le jeune homme a de surcroît la fâcheuse tendance à mentir à sa copine obèse qui, elle, n'a pas renoncé au régime (c'est tout de même une jolie grosse). Le pote plombier finit par découvrir que sa petite amie le trompe, alors que l'un des membres du groupe va faire son coming out. (Excellent moment qui voit l'un des hétéros lui jeter un truc dans le genre : "Estime-toi heureux qu'on t'ait laissé en vie !")

   Derrière tout cela, il y a la recherche de la dignité, dans la vie intime comme dans la vie publique. Ces hommes vont tenter de réaliser quelque chose d'extraordinaire et de le médiatiser, un peu comme le strip-tease des ouvriers de The Full Monty.

   P.S.

   Le film a peut-être été inspiré par la venue d'un groupe de sumos en Israël, à Césarée, en 2006.

vendredi, 17 juillet 2009

Departures

   A la base, ce film contient plusieurs éléments susceptibles de me rebuter :

- les héros sont, au départ, d'horribles bobos tokyoïtes (c'est pas sexuel, voyons, ça veut juste dire qu'ils vivent dans la capitale nippone !), lui violoncelliste dans un orchestre en perte de vitesse, elle informaticienne-graphiste très cool

- les relations à l'intérieur des couples, même jeunes, sont marquées par une répartition des tâches et une hiérarchie dans la prise de décision assez archaïques

- le rythme est lent, le film est peut-être trop long (2h10)

   Et pourtant... et pourtant, j'ai beaucoup aimé.

   C'est d'abord un film très stylisé. Le cérémonial, sous toutes ses formes (toilette mortuaire, funérailles, consommation du thé, repas traditionnels...), occupe une grande place dans ce film, qui regarde un peu du côté d'Ozu.

   Comme il est question du deuil (les héros sont croque-mort) et que c'est filmé avec dignité (avec une prédisposition pour les décès de femmes), c'est souvent émouvant, le réalisateur voulant montrer que ces Japonais, souvent méprisés parce qu'ils exercent une activité "impure" (ce sont des burakumin), jouent en fait un rôle important dans le travail de deuil et dans l'exorcisation des tensions familiales.

   C'est aussi une aventure individuelle, celle de ce violoncelliste à qui sa méticulosité va être d'un grand secours pour pratiquer son nouveau métier. Cela nous vaut quelques séquences cocasses, comme la séquence de pose pour le film publicitaire (ne vous laissez jamais filmer dans une position inconvenante, vous risqueriez de le regretter plus tard !), son "dépucelage" mortuaire (une vieille femme morte depuis deux semaines... je ne vous raconte pas l'état du corps et de l'appartement, où elle vivait seule) et, plus tard (mais c'est montré en premier dans le film), sa première toilette mortuaire officielle (on ne sait jamais ce sur quoi on peut tomber quand on tripote un cadavre...).

   C'est aussi une tranche de vie du Japon de l'envers, plutôt rural et traditionnel, quasi bloqué par la neige l'hiver, où l'on trouve encore des bains publics à l'ancienne (très belles séquences) et où habite au moins un habitant écoutant de la musique classique européenne sur un vieux tourne-disques !

   Le héros navigue tranquillement entre l'amour de la musique (toutefois trop présente : elle accentue inutilement le côté mélo du film) et la quête longtemps inavouée d'une figure paternelle, entre son géniteur qui l'a abandonné jadis (et dont il est sans nouvelle) et son nouveau patron, avec lequel il finit par entretenir des liens quasi filiaux.

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samedi, 13 juin 2009

Des robots au Japon

   On peut s'intéresser à une émission de reportages diffusée sur France 5 : Echappées belles. Celle du samedi 6 juin 2009 propose d'abord une virée à Liverpool. Vous pouvez passer les 45 premières minutes pour arriver au dernier quart d'heure, consacré au Japon.

   On nous y propose des vues urbaines du Japon (d'Osaka et Kobe en particulier) et une réflexion sur le développement de la robotique, très en pointe au pays du soleil levant. Le premier androïde que l'on voit n'est pas encore très abouti, mais je vous garantis que vous serez surpris-e par le second.

   La dernière petite séquence japonaise nous mène dans un parc public, où les promeneurs croisent en toute décontraction de petits cervidés, les cerisiers en fleur n'étant pas loin...

13:19 Publié dans Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : de tout et de rien

dimanche, 12 avril 2009

Ponyo sur la falaise

   C'est le dernier animé de Miyazaki (le père, parce que le fils avait officiellement assumé la direction des Contes de Terremer, où la patte du papa était néanmoins décelable). L'action se passe à notre époque, au Japon, en zone littorale (côté sud du pays). Le père est marin-pêcheur, la mère auxiliaire de vie dans une maison de retraite. Le fiston est le héros de l'histoire. Il partage la vedette avec le personnage éponyme, la sirène (personnage apparenté à Kiki, la petite sorcière) qu'il va nommer Ponyo.

   Le dessin est toujours aussi bien léché. On retrouve, dans les mouvements, les qualités qui ont fait le succès notamment de Princesse Mononoke et de Nausicaä, de la vallée du vent. L'influence de la culture européenne se fait aussi toujours sentir. Ainsi, dans les profondeurs de l'océan vit un personnage qui doit beaucoup au capitaine Nemo de Jules Verne (en moins cynique toutefois)... et l'une des séquences les plus enlevées, sur une musique calquée sur celle de Wagner, nous permet d'assister à une formidable chevauchée des super-poissons.

   Une grande attention a été portée aux mouvements des personnages. J'ai notamment en tête une scène où l'on voit Sosuke se débarrasser précautionneusement des jumelles qu'il porte en bandoulière ou une autre au cours de laquelle Ponyo ôte le seau qu'elle tient au bras. Même la psychologie enfantine est abordée avec un grand sérieux... sous un jour presque exclusivement positif toutefois : si l'on excepte un bébé affamé plein de morve, ces bambins sont plus adorables et attendrissants les uns que les autres. (Une chose m'a frappé : le héros -dans la version française- ne s'adresse pas à ses parents en les appelant "papa" ou "maman", mais en utilisant leurs prénoms.)

   Les scénaristes ont donc choisi de mettre l'accent sur l'histoire enfantine, plutôt que sur le monde des adultes. Les personnages les plus en phase avec le héros sont paradoxalement les retraitées percluses de rhumatismes. Il a donc été décidé de ne pas développer l'histoire du côté du père de la sirène, dont on sent à un moment du film qu'il semble avoir un projet assez cataclysmique, projet que l'évasion de sa fille fait, au propre comme au figuré, tomber à l'eau.

   Du coup, le film reste au niveau de la gentillesse, nimbée dans un halo de fantastique. C'est sympathique, mais cela ne vole pas aussi haut que les précédents films de Miyazaki.

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dimanche, 28 décembre 2008

La Légende de la forêt

   Il s'agit d'un ensemble de 5 films, 4 courts-métrages et un moyen (le dernier), réalisés par Osamu Tezuka, un des maîtres du manga japonais (mort en 1989). Il s'est notamment fait connaître par la série Astroboy. Ici, il est moins corseté par les exigences des studios et laisse libre court à sa fantaisie.

   "La Sirène" est inspiré du conte d'Andersen. Le dessin n'est pas très élaboré. Le propos est politique. A travers le destin de ce jeune homme amoureux de ce que tout le monde croit être un simple poisson, l'auteur dénonce les sociétés formatées et répressives... comme le fut le Japon dans la jeunesse de Tezuka. On notera les influences occidentales diverses dans la conception du dessin animé. (De manière générale, il semble que le mouvement expressionniste, en peinture comme au cinéma -on pense à Eisenstein- ait inspiré l'auteur.)

   "La Goutte" est, dans le style, assez proche de La Panthère rose et de certains films de Tex Avery. Il est question des affres d'un naufragé, qui mène une quête désespérée d'eau potable. L'histoire, très classique à la base, prend vite un tour surréaliste.

   "Le film cassé" est un hommage à Hollywood, aux premiers films d'animation, à leur côté "bricoleur génial". Cela fourmille d'inventions visuelles (attention, cela peut dérouter les petits, comme l'ensemble des films d'ailleurs). C'est l'histoire d'un cowboy qui sauve sa belle d'une mort certaine. Mais c'est bien plus que cela !

   "Le Saut" est une expérience originale : un film entièrement perçu de manière subjective par les spectateurs, qui sont mis dans la peau de l'être bondissant qui fait le tour du monde. Ses sauts (d'amplitude variée) lui font découvrir une foultitude de pays et de paysages... et le mettent souvent dans des situations délicates. C'est à la fois drôle et touchant.

   "La Légende de la forêt" a donné son nom à l'ensemble. C'est le plus long des cinq. C'est un pamphlet écologiste d'une virulence étonnante pour l'époque. Les bûcherons et l'entreprise de construction sont dépeints comme des monstres. On notera en particulier la volonté du concepteur de donner les traits d'Adolf Hitler au patron du B.T.P.. A travers ce détour européen, Tezuka stigmatise la "modernisation" forcée à laquelle le Japon s'est livré après la Seconde Guerre mondiale. En ce sens, il est un précurseur de Hayao Miyazaki, dont le superbe Princesse Mononoke doit beaucoup à ce film. Ici, le graphisme est très élaboré, tout en restant varié. Le tour de force est d'avoir parfaitement réussi à faire coïncider des pans entiers de la symphonie n°4 de Tchaikovsky avec les éléments de l'intrigue. Cela m'a rappelé un des Bugs Bunny, où l'image est mariée à l'ouverture du Barbier de Séville (l'action se passant évidemment dans un opéra ; pour un court extrait http://www.starzik.com/mp3/titres/The_Rabbit_of_Seville_L...).

   Bah tiens, on peut écouter l' Ouverture à cette adresse :

http://franckmusic.blog4ever.com/blog/lirarticle-267362-1...

   En plus, je termine par un échantillon de Kulture. Elle est pas belle la vie ?

09:30 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

dimanche, 26 octobre 2008

Tokyo !

   Il s'agit d'un film à trois regards : ceux de Michel Gondry, Leos Carax et Joon-ho Bong (un Coréen bourré de talent, dont on a pu déjà voir en France Memories of murder et The Host). Ils ont la particularité d'avoir été tous très majoritairement tournés en japonais, avec des acteurs du cru. Ne ratez pas le début : la courte animation qui sert de générique est joliment troussée.

   On commence par Interior design de notre Michel Gondry, de retour après son piquant Soyez sympas, rembobinez. Son moyen-métrage est centré sur la crise d'un couple. Lui est une sorte de double japonais de Gondry jeune : fana de cinéma, un peu en dehors des réalités. Elle est la petite amie dévouée, qui a tendance à faire passer la réussite de son chéri avant sa vie personnelle. Dès le début, on sent que ça cloche. Heureusement qu'une copine peut héberger le duo de fauchés ! Cela nous vaut quelques séquences cocasses sur l'exiguïté des appartements tokyoïtes (ouais, c'est comme ça qu'on dit) ou encore sur l'homérique recherche d'un logement convenable dans le Grand Tokyo. On a droit aussi à une jolie scène dans une fourrière : petit à petit, les objets prennent le dessus sur les humains. Cela conduit tout naturellement le cinéaste à faire subir à l'héroïne une transformation quasi-kafkaïenne. Le film, qui commençait à s'essouffler, rebondit joyeusement...

   ... pour ressurgir par une bouche d'égout, part l'intermédiaire de Denis Lavant (pas lavé). Merde ! est le plus corrosif des trois. Carax va chercher dans les bas-fonds de la capitale quelques déchets soigneusement enfouis : un char de la Seconde guerre mondiale, une affiche félicitant les soldats vainqueurs de Nankin en 1937 et une ribambelle de grenades dont le héros va faire un usage récréatif.  Le personnage joué par Denis Lavant est une sorte d'antithèse du Tokyoïte bien élevé : il pue, ne se fond pas dans la masse, et commet des actes fort répréhensibles (mais parfois réjouissants). Son périple est commenté par des journalistes empotés au possible. Le film baisse en intensité (à mon avis) dès que l'avocat (Jean-François Balmer, pas toujours convaincant) entre en scène. Ce qui était volontairement (et transgressivement) outré devient excessif sans raison et il y a une indéniable ambiguïté dans le comportement raciste du héros (qu'on finit par appeler "M. Merde") : dans quelle mesure le réalisateur est-il complice du personnage ?

   Fort opportunément, le film suivant débute par une séquence dans les toilettes. L'occupant de l'appartement est un hikikomori, une personne qui vit repliée sur elle-même, sans entretenir de réels contacts avec l'extérieur. La découverte du mode de vie de cet ours des cavernes des temps modernes nous offre cinq minutes très divertissantes. Arrive la livreuse de pizzas (qui porte des porte-jarretelles en cuir, excusez du peu !) et le séisme, qui change tout. Je ne vous raconterai pas la suite, mais sachez que c'est une fable romantique très réussie et filmée avec un zeste d'imagination.

 

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vendredi, 20 juin 2008

Ken 1 (L'Ere de Raoh)

   Derrière ce titre se cache l'adaptation cinématographique d'un manga, Ken le survivant, rendu célèbre jadis par feu le  Club Dorothée. (Hé, oui, "je vous parle d'un temps, que les moins de vingt ans, ne peuvent pas connaître"...). Je crois me souvenir que sa diffusion avait été interrompue suite à des protestations vertueuses (forcément vertueuses) : le dessin animé s'était fait remarquer par son extrême violence, rendue encore plus marquante par des choix graphiques assez originaux.

   Thierry Ardisson avait abordé le sujet avec Dorothée (rien qu'à voir la tronche de ces deux-là, on se dit que l'extrait ne date pas d'hier) :

http://www.youtube.com/watch?v=Q4gire1yn78

   On retrouve l'esprit de la série dans ce long-métrage. Les mecs sont hyper-baraqués, avec des bras épais comme deux paires de cuisses, des abdos plaques de chocolat transgénique et le regard farouche, très farouche. On n'est pas là pour rigoler ! Si le dessin m'est apparu davantage soigné que dans l'animé, il reste des tics, comme ces plans fixes (avec un petit zoom pour faire croire au mouvement) qui permettent d'économiser le travail des dessinateurs.

   Au niveau de l'histoire, il vaut mieux avoir quelques souvenirs de la série pour bien comprendre le film : les explications du début sont insuffisantes (et débitées rapidement) pour le spectateur lambda. Peut-être pour éviter l'accusation de sexisme, on a introduit un personnage féminin combatif... mais secondaire tout de même. (A quoi vous attendiez-vous, hein ?) Comme le titre l'indique, ce n'est que le premier épisode d'une série.

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jeudi, 08 mai 2008

La source thermale d'Akitsu

   Il s'agit d'une reprise : le film de Kuji Yoshida date de 1962. On redécouvre ce réalisateur japonais, qui m'a semblé s'inspirer à la fois du cinéma "qualité française" classique (genre les films avec Danielle Darrieux) et de la "nouvelle vague" (non, il ne s'agit pas de la nouvelle coupe de cheveux de l'un des fils Sarkozy).

   Le début est très intéressant : l'action prend place à la fin de la seconde guerre mondiale. A travers l'histoire de ce soldat malade, on entrevoit un pan de la société japonaise à la veille de la défaite. La première rencontre avec l'héroïne (superbe actrice, au passage) est joliment filmée. Le metteur en scène sait utiliser les contrastes d'ombres et de lumières pour suggérer les sentiments. Mais après ce bon début, cela s'enlise. C'est un mélo ennuyeux, où tout est surligné par une musique envahissante (assez de violons !). La fin est attendue.

   Voilà pour le commentaire de l'Occidental de base. Mais, si l'on change de point de vue, on peut voir ce film comme l'étude de l'échec du don. Ce soldat n'a pas compris qu'il était redevable à cette jeune femme qui lui a sauvé la vie. En échange, elle demandait son amour. Pour couronner le tout, je dois dire que le "héros" m'est particulièrement antipathique : c'est un gamin attardé, capricieux et superficiel. (Tiens, prends ça dans les burnes !)

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dimanche, 28 octobre 2007

Jours d'hiver

   C'est un d'O.C.N.I. (Objet Cinématographique Non Identifié) : une collection de courts-métrages d'animation, illustrant un renko, sorte de suite de haïkus sur le mode "marabout d'ficelle" : la fin d'un texte constitue le début du suivant.

   Les réalisateurs ont donc dû faire en sorte que leurs films soient liés entre eux. Les techniques d'animation utilisées sont extrêmement variées : crayonné, gouache, peinture à l'huile, images de synthèse, pâte à modeler, marionnettes... le tout très souvent retravaillé en numérique.

   La deuxième partie du film nous propose un passionnant making of, à partir d'un documentaire plus long qui semble avoir été tourné pour la télévision japonaise. Si la majorité des réalisateurs sont japonais, on trouve aussi des Russes, des Canadiens, un Britannique, un Belge et un Tchèque.

   Le résultat est réellement surprenant, poétique, drôle, envoûtant parfois quand la musique s'en mêle. Chaque filmounnet dure entre une et deux minutes, l'ensemble (docu compris) s'étendant sur 1h05 environ.

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jeudi, 30 août 2007

Gen d'Hiroshima (suite)

    Emballé par le premier tome, j'ai acquis les suivants (2,3,4,5 et 6). 

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    Le volume 2 se passe à l'été 1945. Gen et sa famille sont confrontés à deux gros problèmes : se nourrir et se loger. Ils découvrent l'égoïsme de nombre de leurs compatriotes. Ils finissent par s'installer chez une amie de la mère de Gen... dont les proches voient d'un très mauvais oeil l'arrivée de ces "intrus". Les conflits qui se déroulent dans cette maison sont à la fois ahurissants et drôles : l'auteur a pris du recul, même s'il ne cache rien des difficultés rencontrées à l'époque.

   Gen passe son temps à chercher à manger, et il croit encore à la possibilité de la survie des membres de sa famille qu'il a pourtant vu périr à Hiroshima, sous les décombres de leur maison. Dans ses pérégrinations, il rencontre des bandes de gamins, souvent orphelins, qui luttent pour ne pas mourir de famine. Il croise aussi une fille défigurée par les radiations, qui rêvait de devenir danseuse. Lui-même s'aperçoit qu'il perd ses cheveux.

   Petite remarque : je n'ai pas pu me procurer ce tome à Rodez même. Le magasin spécialisé dans la bande dessinée proposait les volumes 1,3,4,5,6 et 8, alors que l'espace culturel Leclerc n'avait que le tome 10 (le dernier : pas de stock chez eux... trop cherrr !). Il était aussi absent des rayons de la grande librairie locale (qui, par contre, propose les tomes les plus récents). Le week-end dernier, je me suis rendu à Toulouse : j'en ai profité pour faire l'achat du tome 2, à la librairie Ombres blanches.

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   Le volume 3 que j'ai acheté est "collector" : deux cahiers ont été inversés au moment de la reliure : on passe de la page 64 à la 97, puis de la 128 à la 65, pour rebasculer de la 96 à la 129. J'ai gardé l'exemplaire. Ce volume est centré sur le personnage d'un irradié, gravement malade, qui loge dans sa famille, qui l'accepte mal, tant il est purulent. Gen va s'en occuper (au départ, pour de l'argent) et découvrir que le bonhomme est un peintre. La famille de Gen est toujours autant soumise à la vindicte des logeurs, alors que dans la région, certains enfants ont mis au point des stratégies particulièrement élaborées pour s'en sortir.

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    Le quatrième tome se déroule après la guerre. La bombe continue à faire des victimes, au grand désespoir de la population. La petite sœur de Gen, née le jour de la bombe, tombe malade, puis disparaît. Parti à sa recherche (ainsi qu'en quête de nourriture), Gen fait plusieurs rencontres, qui sont autant de petits reportages sur l'état de la société japonaise de l'époque : il retourne à l'école, voit la montée en puissance des yakuzas et l'arrivée des "diables américains", que l'on déteste à cause de la bombe, mais dont on apprécie les sucreries (les chewing-gums en particulier) et les réserves alimentaires. La couverture montre ce à quoi sont réduites certaines Japonaises pour survivre. Ce tome est aussi l'occasion de nous faire découvrir des rites bouddhistes, auxquels Gen ne croit guère, sauf s'ils lui permettent de réunir de quoi faire vivre sa famille.

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   Le volume 5 prend un tour encore plus dramatique : la mère est gravement malade et les enfants sont pris entre le rejet des "Japonais normaux" et l'influence des yakuzas, qui cherchent à profiter des enfants des rues (face à une police impuissante et discréditée). Quelques rayons de soleil viennent égayer l'atmosphère, comme le vieil écrivain abandonné, qui devient le second père de la bande d'orphelins, formant avec eux une nouvelle famille, celle du cœur et de l'entraide.

   Ce tome est aussi l'occasion, pour l'auteur, de faire émerger plusieurs éléments de critique politique : Gen se contrefiche de la visite de l'empereur à Hiroshima ; il voudrait que tous les responsables japonais de la guerre et les Américains paient pour leurs crimes. La reconstruction politique du pays est montrée sous un jour assez trouble, avec des candidats loin d'être honnêtes et des yakuzas sans cesse plus présents. Quant aux victimes de la bombe, elles intéressent au plus haut point les autorités états-uniennes... Pour survivre, les enfants vendent des crânes...

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   La couverture du volume 6 montre le meilleur ami de Gen (qu'il avait jadis pris pour son petit frère, décédé dans l'incendie d'Hiroshima), qui fricote avec les yakuzas, enfermé dans un centre pour jeunes délinquants. Il va s'en échapper, mais la violence règne au dehors. De surcroît, la mère de Gen est toujours malade et se nourrir correctement reste une épreuve quotidienne, d'autant que le marché noir est florissant. Gen retrouve un personnage qu'il avait rencontré jadis (est-ce le début d'une histoire d'amour ?) et sa petite troupe se montre très entreprenante : elle parvient à s'acheter une machine à coudre ; l'avenir s'annonce un peu meilleur. Mais la "scoumoune" guette : le vieil écrivain a la santé fragile et son livre sur l'horreur d'Hiroshima ne trouve pas preneur, tant la censure est puissante à l'époque.

samedi, 18 août 2007

Gen d'Hiroshima

   C'est le titre d'un manga japonais, plus précisément d'une série (une fresque même !) autobiographique (en noir et blanc... très joli) que Keiji Nakazawa a débutée dans les années 1970. Je viens d'en lire le premier tome (15 euros), publié en France par les éditions Vertige graphic.

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   L'histoire commence alors que la guerre qui oppose les États-Unis au Japon n'est pas terminée. Les bombes atomiques n'ont pas encore été lancées. (Ce tome s'achève d'ailleurs sur le largage de la première, sur Hiroshima, et les conséquences immédiates.)

   On suit l'histoire du point de vue d'une famille pauvre d'Hiroshima. On voit particulièrement les événements à travers les yeux de l'un des fils, Gen. (Le narrateur est toutefois omniscient, ce qui permet de varier l'optique : une partie de l'histoire est montrée à travers le regard du frère aîné, une autre à travers celui du père.)

   Si vous voulez comprendre ce qu'était le régime totalitaire nippon, militariste et ultra-nationaliste, cette BD est pour vous. Rétrospectivement, il est effrayant de voir la violence être utilisée comme instrument courant (mais c'était aussi une "pratique" habituelle dans les familles apparemment) et les habitants du quartier du héros adhérer massivement à la propagande du régime. C'est aussi d'un grand intérêt documentaire, sur la vie des Japonais de l'époque. Le traitement du cas des "kamikazes", de l'intérieur, est aussi intéressant.

   Mais ce manga ne se limite pas à cela. L'auteur met l'accent sur des comportements particuliers. Le père de la famille du héros est un pacifiste (donc un "traître" pour les partisans du régime). Je recommande tout particulièrement sa manière de ridiculiser les séances d'entraînement à la défense civile : il ne manque pas d'air ! Les fils sont du genre débrouillards et ça leur est utile vu que la famille est stigmatisée à cause des positions du père. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il savent diablement bien utiliser leurs dents ! J'ai aussi été marqué par l'épisode du bateau et du vitrier, ou comment rendre service en cassant des fenêtres.

   La vision de l'école est effrayante (entre la propagande chauvine et le sadisme, les enfants n'ont guère le choix, d'autant plus que pèse sur eux le regard du groupe, toujours très important au pays du soleil levant), mais ce qui ressort le plus est la pénurie alimentaire : la quête de la moindre denrée est une épreuve de chaque instant.

   Je termine par un petit bémol. Il s'agit d'une inexactitude qui ne remet pas en question la qualité du manga, mais l'erreur est tout de même grande : l'auteur fait directement participer Einstein au programme Manhattan, alors qu'il en a seulement été l'un des initiateurs, ce qu'il a amèrement regretté par la suite. Je relève aussi le curieux surnom attribué à la première bombe, "Grande Perche", alors que, jusqu'à présent, je ne connaissais que "Little Boy"... Erreur ?

  Par contre, la lecture "japonaise" de la bande dessinée n'est pas gênante. On s'habitue très vite à lire de droite à gauche, en commençant par la fin du livre bien entendu.

samedi, 11 août 2007

Un petit dico sympa sur le Japon

   Cela s'appelle L'Abécédaire du Japon, c'est publié aux éditions Philippe Picquier, en poche. L'auteur se comme Takashi Moriyama. La première édition date de 1997, le poche de 1999. (J'en profite pour vous recommander chaudement les éditions Picquier, une véritable mine pour celles et ceux qui sont intéressés par le monde indien, le monde chinois et le Japon -traditionnels comme contemporains : http://www.editions-picquier.fr/)

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    D' "Adresses" (pas facile de s'orienter dans les grandes villes nippones, organisées par quartiers) à Zen (ben oui, ils sont bouddhistes ET shintoïstes souvent) en passant par "Alcool" (ils le supportent mal, mais il est encore inconvenant de chercher à éviter les traditionnelles beuveries professionnelles... les mentalités changent, heureusement), "Automobile" (la seconde maison des Japonais), "Bain" (pour se détendre, pas pour se laver, hein !), congés annuels (ils en ont plus que les Zétazuniens en fait), "Corées", "Education", "Etrangers", "Fonctionnaires", "Français", "Hôtels", "Pachinko" (vous savez, le jeu... non ?), "Riz", "Samouraï", "Télévision", "Yakuza", j'en passe, vous naviguerez agréablement dans le dédale de la civilisation japonaise.

   C'est bien informé et drôle. Régulièrement est représenté un caractère chinois correspondant à l'un des mots de l'abécédaire. L'auteur est un Japonais qui a travaillé à l'étranger (en France notamment). Il a donc acquis un certain recul, à la fois sur son pays d'origine, mais aussi sur l'image qu'il a en France... et celle qu'a la France au pays du soleil levant !

lundi, 06 août 2007

Encore un bouquin sur le Japon !

   J'ai trouvé celui-là en "chinant"... euh, plutôt en "japonant" ! Ouais, il m'arrive de déambuler d'un air faussement détaché (essayez, vous verrez comme ça donne l'air con !) dans les brocantes qui, dans nos belles campagnes de France, foisonnent l'été venu. Là, coincé entre les antiquaires et les bouquinistes qui viennent (tôt le matin) reconstituer leurs stocks à bon compte (culés qui font la culbute sur les prix après !), d'authentiques villageois vident leur grenier. A la fin du mois de juillet, j'ai trouvé ce livre :

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    Japon, vieux pays tout neuf, de Wim Dannau et Marie-Noëlle Cloes, a été publié aux éditions Casterman en 1966. Il y a une certaine parenté avec le livre de Nadège Fougeras : c'est d'abord un récit de voyage, c'est abondemment illustré et ça se lit facilement. Par contre, les auteurs ont davantage traité le "culturel" lourd et certains passages sont de bons résumés historiques.

   L'auteur principal (Wim Dannau) a été marqué par les taxis (sa description est à comparer à celle d'autres auteurs... et on est en 1966 !), qu'il qualifie de "kamikazes" et le développement des transports urbains collectifs. Ce livre peut être considéré aujourd'hui comme un bon témoignage d'un stade de développement du Japon. L'auteur y est aussi très attentif aux femmes (un sujet qui a beaucoup fait fantasmer l'Occidental en mal de sensations). Côté historique, un chapitre est consacré à Hiroshima et Nagasaki. Pour l'anecdote, le voyage est passé par le pôle Nord, pas très loin du Groenland... pas question, en pleine "guerre froide" (en 1966) de survoler l'U.R.S.S. pour un Européen de l'Ouest !

   Pour un euro (en fait, j'ai acheté 4 livres -puisés dans une remorque de tracteur- pour 5 euros... correct !), j'estime que l'affaire est bonne. A ce sujet, je regrette toutefois de ne pas avoir essayé d'acheter une photographie (dans un cadre) prise dans la deuxième moitié du XIXe siècle au Japon. Le propriétaire, qui vendait aussi des meubles en chêne, m'avait l'air un peu trop gourmand (et c'était la fin du mois, bordel de zut de compte pas rempli !)... Rendez-vous l'an prochain !

vendredi, 03 août 2007

Un bouquin sur le Japon

   Ce pays excite ma curiosité. J'ai récemment acheté le livre écrit par Nadège Fougeras, une Française qui y a passé deux-trois ans :

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   Il s'agit d'une réécriture à partir de courriels qu'elle avait envoyés à des proches. Comme la couverture le signale, c'est abondemment illustré... et commenté : à côté (ou au-dessous) du texte principal, des remarques -ironiques en général- sont ajoutées entre crochets, dans une autre couleur que celle du texte principal.

   C'est drôle et informatif. Ceux qui connaissent déjà un peu le Japon n'apprendront pas forcément grand chose. A noter que l'auteure a préféré rester dans l'anecdotique (les thèmes récurrents -si j'ose dire- sont l'hygiène, l'Ordre, la vie en collectivité, le commerce, les animaux domestiques...) plutôt que d'aborder "les grands sujets culturels"... Elle a bien fait !

mercredi, 27 juin 2007

Shinobi

   Il s'agit d'une sorte de Roméo et Juliette à la sauce japonaise, c'est-à-dire avec des espèces de samouraïs, qui possèdent de surcroît des pouvoirs spéciaux, ce qui permet, ô modernité, d'introduire des personnages féminins combattants.

   A la base, cela se passe au XVIIème siècle, à l'époque où a vécu Tokugawa Ieyasu, une sorte de Richelieu nippon (ni mauvais !... désolé, je n'ai pas pu résister). Le Japon semble unifié, mais deux clans de combattants rivaux paraissent menaçants aux yeux des dirigeants. Là dessus se greffe une romance entre deux rejetons des deux clans. De plus, les amoureux s'avèrent être les plus vaillants guerriers... ça risque de chier grave !

   Cela se regarde sans déplaisir, si l'on supporte un poil de guimauve et la débauche d'effets spéciaux. On observera non sans intérêt à quel point un code de l'honneur développé à l'extrême est nuisible à l'épanouissement personnel. Au second degré, l'esprit curieux pourra lire une métaphore de l'histoire du Japon au XXème siècle. (Une séquence de "bombardement" est particulièrement claire à cet égard.) Je vous laisse deviner qui incarne les Américains.

17:59 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 10 mai 2007

Amer béton

   C'est l'adaptation d'un manga japonais... une de plus ! Cette fois-ci, la bande à Miyazaki n'y est pour rien. Le graphisme est d'ailleurs très différent : plus anguleux (à l'image des personnages, au physique comme au mental), moins léché, plus "arts déco".

   Les héros sont des orphelins des rues, des délinquants. Comment ! Ben oui, ils volent, ils guettent, ils rigolent. Mais de méchants yakuzas arrivent bientôt. Les bandes traditionnelles vont en prendre pour leur grade, tandis que les flics s'inquiètent devant l'arrivée de ces hors-la-loi si différents de leurs voyous habituels.

   "Noir" et "Blanc", les deux héros, sont complémentaires. Ils ne sont rien l'un sans l'autre. Encore une illustration du yin et du yang, dont le symbole figure sur le vêtement de l'un d'entre eux. Fraternité, camaraderie, amour, on peut y voir ce que l'on veut. Je penche un peu pour l'illustration de deux aspects d'une même personnalité.

   Le film est particulièrement intéressant parce qu'il montre des jeunes à côté de la plaque, sans manichéisme. Même les truands adultes sont des personnages complexes. Bon, ce n'est pas un chef-d’œuvre mais, si vous avez le temps, ce film mérite un petit détour.

19:50 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

samedi, 07 avril 2007

Les contes de Terremer

   Dans la famille Miyazaki, je demande... le fils ! Bonne pioche ! Merci... L'équipe qui entoure le fiston doit comprendre des éléments de celle du père. Il y a quelques similitudes dans la "manufacture" du film. Tout d'abord, ce n'est pas un dessin animé pour débiles mentaux : le début intrigue, tout n'est pas expliqué, il faut patienter... et réfléchir un peu. On est dans un monde où la magie joue un rôle. On remarque aussi le soin apporté aux paysages. Même si, formellement, le fils n'a pas (encore) le coup de patte du père (ça se voit au niveau de l'animation du chat de la reine et des brebis), c'est très joli : par exemple, vers le début, l'arrivée dans cette ville cosmopolite, en plein marché, est l'occasion de déployer des effets très réussis (avec une pointe d'humour, ce qui ne gâche rien), comme lorsque la marchande déploie le tissu quasi transparent ou lorsqu'un quidam expulse la fumée du narguilé, en pleine rue.

   Le film n'est toutefois pas sans défaut : sa longueur (1h55) se ressent (contrairement aux œuvres du papa) ; il aurait fallu pratiquer quelques coupes, par exemple dans certaines séquences dialoguées, qui sont un peu trop bavardes.

   On part quand même pour un beau voyage initiatique (avec morale à la clé, attention), où les adultes comme les adolescents, les femmes comme les hommes, jouent un rôle important.

16:21 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

jeudi, 22 mars 2007

Lettres d'Iwo Jima

  Je viens de relire le billet que j'avais écrit sur Mémoires de nos pères. Je l'ai fait parce que hier soir, en sortant de la salle, après avoir vu Lettres d'Iwo Jima, je me suis demandé si l'impression sur laquelle je restais du premier film ne s'était pas un peu fanée depuis novembre dernier. Pourquoi ? Eh bien (je réponds volontiers à ma question) parce que j'ai encore mieux aimé le volet japonais de la bataille.

   Il est construit de façon plus linéaire que le premier volet, avec un recours aux retours en arrière. Le noir et blanc est toujours aussi magnifique, peut-être encore plus du fait de l'alternance de scènes d'extérieur et de sous-sol (dans les cavernes). C'est excellemment interprété. La principale qualité du film est sa subtilité, son sens de la nuance, qui nous permet d'avoir une vision complexe du côté nippon (et les Yankees ne sont pas systématiquement présentés comme des anges libérateurs). On a le point de vue des civils (qui n'est pas toujours le même) et le rôle de la Gestapo japonaise, la redoutable Kempétaï, est bien mis en valeur. A chacun son fascisme... La séquence qui m'a le plus marqué est celle qui voit un soldat états-unien blessé fait prisonnier par les Japonais. Il finit par mourir. L'officier anglophone trouve une lettre sur le corps. Son subordonné croit à la possibilité d'informations confidentielles. L'officier traduit la lettre à voix haute à ses soldats. C'est la dernière lettre envoyée par la mère du soldat. On voit tous les Japonais s'approcher et s'immobiliser, pétrifiés par cette découverte : les Américains sont des êtres humains comme eux (ils sont déjà en train de découvrir qu'ils ne sont pas des lâches, contrairement à ce que la propagande gouvernementale leur avait seriné).

    La fin est un peu trop appuyée, mélo (j'ai retrouvé un peu de Million dollars baby, à la fois au niveau du talent mais aussi du larmoyant), mais cela passe : cela reste un grand film humaniste. Je ne sais pas trop l'expliquer mais, après être sorti de la salle, je me sentais beau, embelli par ce film. C'est un drôle de sentiment, qui a duré jusqu'à mon retour à mon appartement et à mon passage devant la glace de la salle de bains !

09:00 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

samedi, 30 décembre 2006

Paprika

  Certains d'entre vous se souviennent peut-être de Perfect Blue, une sympathique animation japonaise sortie il y a quelques années (en 2003, je crois). Le même réalisateur récidive avec ce film... encore plus réussi !

   "Paprika" est le nom que porte, dans le monde des rêves, le double de l'un des personnages. C'est une sorte de "déesse ex machina" à vocation thérapeutique. Le film est vraiment frappadingue, entremêlant sans cesse rêve et réalité, dans une intrigue policière haletante de bout en bout. Je ne vous parlerai pas de la richesse graphique de l'animation, tant les mots me manquent pour la qualifier : étourdissante ? bouleversifiante ? époustouffiflante ?

    Pour vous donner une idée de l'intrigue, cela tourne autour des thèmes développés dans Strange days et Ghost in the shell (sublimissime). A noter d'ailleurs que le principal personnage féminin (dont la voix est faite par une actrice déjà présente dans l'excellent Cowboy bebop) se prénomme Atsuko, comme l'actrice qui prêtait sa voix au "major", je veux parler de la fascinante héroïne de Ghost...  Au delà du questionnement scientifique sur la réalité des rêves, ce film est aussi, de la part d'un homme, une réflexion sur ce qu'est la femme idéale.

19:40 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

jeudi, 24 août 2006

Nausicaä, de la vallée du vent

    Hayao Miyazaki, vous connaissez ? Je vois dans vos yeux et baillis l'étincelle d'émerveillement que les œuvres du baroudeur japonais de l'animation ont suscitée, naguère et jadis. Il a été découvert dans le désordre, que ce soit avec Princesse Mononoke, Le Voyage de Chihiro, Le Château dans le cielLes Burnes enfarinées ou encore La Fellation du cactus maudit... autant de chefs-d’œuvre... même si le doute subsiste pour les deux derniers de la liste.

    Nausicaä est en fait son premier vrai grand long métrage, adaptation de sa bande dessinée, sorti en 1984. (On peut trouver la BD en France, aux éditions Glénat, en sept volumes, environ 10 euros chaque.) C'est assez proche de Princesse Mononoké : le film est un éloge de la communion entre les êtres humains et les forces de la nature ; chez nous on dit que c'est un film "écologiste", au Japon, on est dans le familier : les relations entre les humains et le reste du vivant ne sont pas (n'étaient pas ?) codifiées comme en Occident. C'est aussi une critique féroce de l'esprit guerrier qui anime les hommes (et les femmes parfois). L'histoire est prenante, le dessin soigné, la psychologie des personnages travaillée, les animaux bénéficiant d'un traitement tout particulier.

   L'héroïne Nausicaä est peut-être un peu "too much" : elle en fait beaucoup, elle est extraordinaire, en deux heures il lui arrive un tas de trucs. Elle est une incarnation de ce que nous appellerions en Occident un Messie. Pour les petits , les enjeux de la narration risquent d'être parfois un peu abstraits... et le film est assez dur, violent même parfois... réaliste quoi. C'est une vraie fiction d'adultes.

13:20 Publié dans Cinéma, Japon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma