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dimanche, 12 mai 2024

L'Esprit Coubertin

   Cette pochade d'1h18 imagine qu'aux prochains Jeux Olympiques d'été, les Français auront les plus grandes peines à décrocher ne serait-ce qu'une médaille d'or. L'un des derniers espoirs repose sur le multiple champion du monde de tir sportif (au pistolet), Paul, un jeune gendarme monomaniaque, psychorigide, coincé du cul... et un peu raciste sur les bords.

   Je pense que vous avez compris que la subtilité n'est pas la marque de fabrique de cette comédie "à la française"... ce qui ne veut pas dire qu'elle soit sans qualités.

   Je dois reconnaître que le début m'a plu. Je ne peux pas trop en dire, sous peine de dévoiler l'un des (rares) bons gags du film, qui concerne la préparation du héros à ses premiers Jeux. Sachez néanmoins que, dès cette séquence, on comprend que les principaux atouts de cette "œuvre" sont deux de ses comédiens : Benjamin Voisin (révélé par Illusions perdues) et Emmanuelle Bercot (dont la seule présence est -presque- capable de sauver un film). Le premier incarne le champion de tir. C'est un vrai rôle de composition, dans lequel il est méconnaissable. La seconde joue une coach à l'américaine (chewing-gum ostensible à la clé)... un peu agaçante tout de même, à la longue.

   Hélas, le reste de la distribution est beaucoup moins reluisant. On pourrait faire preuve d'indulgence envers les figurants inconnus, qui n'ont visiblement pas été bien dirigés. On est en revanche déçu par certaines prestations : on a vu Laura Felpin meilleure ailleurs, tandis qu'Aure Atika est consternante de maladresse. (Ce n'est pas que celle de son personnage ; elle surjoue, à l'évidence.) Quant à Grégoire Ludig, dont le personnage semble inspiré de David Douillet, il n'a qu'une expression sur le visage... mais une bonne dizaine d'apparitions à son actif, qu'il gère médiocrement.

   Du coup, j'ai cherché mon bonheur ailleurs... et je l'ai (en partie) trouvé dans les flashs info... non pas tant dans la caricature des journalistes (qui feraient passer ceux de CNews pour des parangons de subtilité) que dans les dépêches qui défilent en bas d'écran. Ce sont bien entendu des informations bidons, mais elles sont presque toutes cocasses, surtout quand elles évoquent les sportifs français. Elles répondent aux images qui évoquent les échecs successifs des membres de la délégation tricolore, plutôt bien mis en scène, ma foi.

   Malheureusement, dès le début, on sent comment cela va tourner, à quel type d'obstacle le héros va être confronté. On sent venir à des kilomètres les "messages" véhiculés par le film (sur le climat, le "vivrensemble", la coolitude...).

   Notons que certains aspects de l'intrigue sont inspirés de la réalité, comme la fiesta quasi permanente dans une partie du village olympique, l'usage important des préservatifs (même si, dans le film, on surestime le nombre distribué aux sportifs : une cinquantaine, au lieu de vingt... petits joueurs !). Quant à l'histoire du nageur du Vanuatu, elle puise sans doute un peu dans celle d'Eric Moussambani, à Sydney, en 2000. On l'a repeinte d'un vernis climatique pour se mettre dans l'air du temps. (Mais attention, hein : son pays est bel et bien victime des changements en cours.)

   Sur le fond, le défaut le plus important du film est sa référence à la formule de Pierre de Coubertin (« Le plus important aux Jeux olympiques n’est pas de gagner mais de participer »). Le bon baron poursuivait en insistant sur la nécessité de donner le meilleur de soi lors de la compétition... pas dans les soirées alcoolisées ou au plumard, avec d'ailleurs des sportives qui ne participaient qu'exceptionnellement aux Jeux, lors des premières éditions. La citation, sortie de son contexte, est utilisée pour faire l'apologie de la bringue à tout va et de la consommation d'un tas de produits qui ne sont pas vraiment recommandés pour maintenir un corps en bonne santé. En revanche, on ne peut que soutenir le propos en faveur de l'amitié entre les peuples. Mais c'est mis en scène avec une telle maladresse que cela devient gênant.

   Le film s'achève par deux séquences d'intérêt inégal. La première conclut les Jeux de manière grotesque, tandis que la seconde nous fait un peu respirer... mais elle est tout aussi fantaisiste que la précédente.

   C'est plutôt un film à visionner un soir d'ennui, sur son ordi (pour pas cher), avec de quoi grignoter à proximité.

dimanche, 12 août 2012

Le retour du foulard de Myriam Soumaré

   C'était ce soir, en plein journal de 20 heures, sur TF1. Un long moment fut consacré aux Jeux Olympiques, notamment aux athlètes français. Plusieurs d'entre eux furent interrogés par Anne-Claire Coudray (la future nouvelle Claire Chazal que la rédaction teste pendant l'été), dont Tony Estanguet et Myriam Soumaré :

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   La voici en plein écran :

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   Elle court pourtant tête nue (et c'est tant mieux), ce que l'on a pu vérifier dans la minute qui a suivi :

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   On avait déjà vu ce grand écart à l'oeuvre en 2010, à l'occasion des championnats d'Europe d'athlétisme. N'attendons toutefois pas de TF1 que le sujet soit creusé...

   D'autre part, on se demande ce qui a pu justifier la mise en valeur de cette athlète, qui (contrairement à quinze autres sportives de notre pays) n'a remporté aucune médaille , puisque, si elle a réussi à se qualifier pour la finale du 200 mètres, elle n'a terminé qu'à la septième place de celle-ci. En relais, ce fut encore moins glorieux, l'équipe de France (dont Myriam Soumaré fait partie) ayant été disqualifiée au premier tour. (Certains se sont d'ailleurs étonnés de la joie manifestée par les relayeuses après leur élimination, somme toute piteuse...)