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mardi, 26 décembre 2023

Une Equipe de rêve

   Taila Watiti a embarqué une bande de potes à Hawaï, pour y tourner une fiction commémorant le parcours (réel) de l'équipe de football des Samoa américaines en 2011, lors des éliminatoires de la coupe du monde devant se dérouler au Brésil.

   Avant cela, on découvre l'humiliation subie par cette équipe, dix ans plus tôt, face à l'Australie (0-31). L'arrivée d'un nouvel entraîneur, européen, ancien joueur de haut niveau, caractériel, est censée remettre les Samoans sur de bons rails. Cet entraîneur est interprété par Michael Fassbender, qui s'en sort bien dans un rôle atypique pour lui.

   Le début est comique quand on constate la nullité faiblesse du niveau des joueurs. Non seulement ils disposent de peu de qualités individuelles, mais ils peinent à évoluer ensemble, sur le terrain. Ne parlons pas de leur peu d'acharnement à l'entraînement... Il faut dire que tout ce petit monde cumule deux ou trois emplois à côté, afin de pouvoir vivre sa passion du football.

   Bien évidemment, au départ, entre l'entraîneur et les joueurs, cela ne va pas fonctionner. Bien évidemment, par la suite, l'Européen psycho-rigide va s'adapter aux coutumes locales, tandis que, grâce à des méthodes d'entraînement peu conventionnelles, il va parvenir à faire de sa bande de bras cassés une équipe capable d'enfin défendre ses chances sur le terrain. Au passage, le coach va régler ses problèmes personnels, plus profonds qu'on ne l'image au départ.

   Compte tenu de la charge comique quelque peu dévalorisante qui pèse sur les joueurs (et certains autres habitants), je pense que ce film n'aurait pas pu voir le jour sous la houlette d'un réalisateur blanc. Le fait que Watiti soit un métis maori a dû jouer en sa faveur... en plus de sa réputation et de sa capacité à récolter les fonds, bien entendu. (Ceci dit, le gugusse, qui m'avait favorablement impressionné avec Thor : Ragnarok, m'a déçu avec Jojo Rabbit et Thor : Love and Thunder.)

   Du côté sociétal, il faut noter la mise en valeur d'un joueur transgenre, interprété par un acteur lui-même transgenre, Kaimana, très convaincant dans le rôle.

   Il ne faut pas se laisser décourager par l'introduction, durant laquelle un pasteur s'adresse à la caméra. Le réalisateur n'a pas pu s'empêcher de faire une apparition peu subtile dans son film. (N'est pas Hitchcock qui veut...) C'est le narrateur de l'histoire.

   La suite est de meilleure qualité, sans produire d'étincelle. On navigue entre Rasta Rockett et Meurtres au paradis, sans en atteindre le niveau.

lundi, 28 août 2023

La Coupe du monde mise en pièces

   Dans un peu plus d'une semaine, de grands malabars musclés originaires de tous les continents vont commencer à se rentrer dedans, en short, sur gazon vert. Le début de la Coupe du monde de rugby (à XV) approche... et c'est en faisant mes courses que je m'en suis rendu compte :

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   J'ai récupéré une pièce de deux euros, dont, curieusement, la Monnaie de Paris ne signale la disponibilité qu'à partir du... 8 septembre !

   Au centre est dessiné un joueur sur le point de réaliser une passe (à la main). On note la présence des deux doubles poteaux, alors que le terrain a été remplacé par le globe terrestre, sans qu'il soit possible de distinguer de quel hémisphère il s'agit. (Dans le ciel semble être présente la planète Saturne, qui est visible des deux hémisphères. La faible hauteur -par rapport à la surface terrestre- pourrait indiquer que nous sommes dans l'hémisphère Nord.)

   Le texte principal est gravé deux fois : en arc de cercle au-dessus de la scène et, en petits caractères, en bas à gauche. On repère aussi, en bas à droite, les majuscules RF (symboles de la France), ainsi que, semble-t-il, une corne d'abondance (à gauche)... et peut-être le poinçon du graveur ou de l'imprimerie, à droite.

jeudi, 10 novembre 2022

Les 25 de Deschamps

   Hier, le sélectionneur des Bleus a annoncé la composition du groupe qui se rendra au Qatar pour participer à la coupe du monde de football. Cette composition appelle plusieurs remarques.

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   L'effectif est constitué de joueurs évoluant dans cinq championnats différents. Seuls 6 sur 25 jouent en France, autant qu'en Espagne. C'est à peine plus que ceux évoluant en Angleterre et en Allemagne (5). L'Italie complète la liste.

   23 des 25 joueurs sont nés en France, soit 92 % de l'effectif. C'est un de plus qu'en 2016. (Mais il n'y avait que 23 sélectionnés à l'époque.) Sont nés à l'étranger l'un des gardiens (Steve Mandanda, à Kinshasa) et l'un des milieux (Eduardo Camavinga, en Angola). Il s'agit donc bien d'une équipe française, quasi exclusivement métropolitaine :

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   Presque la moitié de l'effectif est né dans la région Ile-de-France (6 à Paris, 5 en banlieue). On note que la moitié sud de la Métropole est peu représentée, le Sud-Ouest totalement absent.

   Une autre particularité de cette équipe est l'ascendance immigrée de la majorité de ses membres : 16 des 23 joueurs (70 %) sont nés d'au moins un parent étranger, 11 d'entre eux ayant deux parents non-français au moment de lors naissance.

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   Ces parents sont massivement venus d'Afrique, quelques-uns d'Europe du Sud, deux des Philippines (les parents d'Alphonse Areola) et une d'Haïti (la mère de Presnel Kimpembe). Sept des dix pays africains (Maroc, Algérie, Mauritanie, Mali, Sénégal, Côte d'Ivoire et Cameroun) sont d'anciennes possessions coloniales françaises. S'ajoutent deux anciens territoires portugais (Guinée-Bissau, Angola) et la République Démocratique du Congo, francophone mais ex-colonie belge.

   Cette composition témoigne de l'attraction exercée par la France principalement sur des populations de pays en développement. Cette attraction dépasse les limites de l'ancien empire colonial.

mercredi, 03 août 2022

Depardieu en Jules Rimet

   Nous sommes en 2022, année de coupe du monde de football (masculine). Il n'est donc pas étonnant que resurgisse la figure du fondateur de la compétition, Jules Rimet, dont j'ai déjà parlé du journal, réédité il y a quelques années. Au détour d'un récent article consacré à cette auguste figure, j'ai découvert que la FIFA avait financé le tournage d'un film, il y a près de dix ans. (Il aurait coûté 27 millions de dollars de l'époque.) Hélas, United Passions n'est jamais sorti dans les salles françaises et les personnes qui l'ont vu à l'époque en sont sorties plutôt atterrées.

   Aujourd'hui, il peut être visionné, sur la Toile. Je me suis donc offert une séance numérique footballistique, en anglais (ou plutôt en globish). C'est la première curiosité de ce long-métrage : si l'on excepte quelques passages brésiliens en portugais, tous les personnages s'expriment dans un jargon anglo-saxon, même dans la première moitié du XXe siècle, quand les élites avaient encore coutume de dialoguer dans la langue de Molière.

   C'est d'autant plus regrettable que des Français ont joué un rôle capital dans la naissance de la FIFA et la création de la coupe du monde. La première partie du film présente ainsi l'action d'un drôle d'attelage, composé du Français Robert Guérin et du Néerlandais Carl Hirschmann, les pionniers de la fédération sportive, associés notamment aux Belges et aux Espagnols.

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   Visiblement, on a demandé à Serge Hazanavicius de bien insister sur son accent français... et sur son supposé tempérament emporté. C'est assez cliché. Je suis plus convaincu par la prestation de Fisher Stevens, un bon comédien américain, habitué des séries télévisées, qu'on a pu apercevoir récemment dans The French Dispatch.

   Cette mise en bouche pose l'un des problèmes de la FIFA naissante : l'absence des Britanniques (et des Sud-Américains). Le portrait qui est fait des hiérarques d'outre-Manche mérite le détour...

   L'aventure prend un tour encore plus français après la Première Guerre mondiale, puisque Jules Rimet devient président de la FIFA, un poste qu'il a occupé pendant plus de trente ans. Il est incarné par notre Gégé poutinien national :

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   Avec son anglais maladroit, Depardieu réussit tout de même à faire toucher du doigt l'idéalisme de Rimet... même si, physiquement, il ne ressemble guère à celui-ci. Le problème est que la plupart des scènes dans lesquelles figurent Gégé sont mal jouées, quand bien même elles font (parfois) intervenir de bons acteurs (comme Jemima West, dans le rôle de sa fille).

   Derrière cet assemblage de bric et de broc pointe le propos principal du film : les dirigeants de la FIFA ont toujours cherché à faire le bien de l'humanité. Ils sont antinazis, antiracistes... Au cas où on ne l'aurait pas compris, à intervalle régulier, la trame historique est entrecoupée de courtes séquences contemporaines, montrant des jeunes jouant au football dans un quartier populaire. C'est évidemment un groupe métissé, au sein duquel se trouve une fille, dont on peut prédire dès le début quel finira par être le rôle.

   Notons que la partie "Rimet" de l'histoire fait intervenir un personnage trouble, un diplomate uruguayen qui a beaucoup œuvré à l'organisation de la première coupe du monde dans son pays. Il est interprété avec talent par Antonio de la Torre, qu'on ne s'attendait pas à trouver dans ce genre de production :

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  La séquence consacrée au premier Mondial est aussi l'occasion de croiser l'auteur du trophée d'origine, appelé "coupe Jules Rimet", mais dû à Abel Lafleur, un Aveyronnais qui apparaît très soucieux de ses intérêts financiers :

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   Le passage consacré à la Seconde Guerre mondiale confirme que la rigueur historique n'est pas au rendez-vous. La manière dont le célèbre "match de la mort" est raconté colle parfaitement à la version répandue à l'époque par la propagande soviétique... beaucoup moins à la réalité des faits, établie depuis longtemps par les historiens, y compris ukrainiens.

   La seconde (grosse) moitié du film est consacrée à l'action d'un duo de fripouilles : João Havelange et Joseph (Sepp) Blatter, qui se sont succédé à la tête de la FIFA entre 1974 et 2015.

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   Ils sont interprétés par deux très bons acteurs : Sam Neill et Tim Roth. Il est toutefois étonnant qu'on n'ait pas trouvé mieux que deux Britanniques pour incarner un Brésilien (certes d'origine belge) et un Suisse alémanique. Dans les premières scènes dans lesquelles il apparaît, Tim Roth adopte ce qui ressemble à un accent germanique, avant que sa progressive montée en grade (au sein de la FIFA) ne le voie s'exprimer dans un anglais de plus en plus fluide.

   Concernant ces deux figures controversées, le film ne pouvait pas se permettre de (trop) verser dans l'hagiographie. Comme il a été produit en 2013-2014 (à l'ère Blatter), on a visiblement choisi de plus "charger" le personnage de Havelange. Celui-ci est présenté comme un habile manipulateur, âpre au gain et pas toujours soucieux des valeurs humanistes. Je trouve que le film montre bien le tournant furieusement commercial opéré par l'improbable duo. Des liens sont précocement noués avec des sponsors, en particulier Adidas et Coca Cola. Blatter est chargé des basses œuvres, semble-t-il... mais tout cela reste très allusif, tout comme la manière dont l'argent circule...

   La période Blatter atteint un sommet, dans son genre. Le nouveau président apparaît comme un quasi-chevalier blanc, remettant en question les vieilles pratiques. Bref, alors qu'il contrôlait presque tout sous Havelange, les dérives seraient la faute des autres ! Le plus cocasse est que, dans la volonté de placer Blatter sur un piédestal, on n'hésite pas à mentir sur sa biographie. Dans une scène au cours de laquelle son assistante lui demande de répondre à ceux qui le traînent dans la boue (mud), il répond qu'il s'accommode très bien de celle-ci, puisqu'il a grandi dans une ferme... un passage qui a dû faire hurler de rire dans le petit monde du football, où l'on sait que le père de Blatter était cadre intermédiaire dans une entreprise chimique...

   Le film s'achève de manière caricaturale, d'un côté avec la jeune footballeuse, de l'autre avec l'attribution de la coupe du monde 2010 à l'Afrique du Sud, montrée comme un symbole de la démocratisation du football voulue par Blatter.

 

   P.S.

   Du côté français, on s'attend évidemment à ce que les exploits des joueurs hexagonaux apparaissent à l'écran, ne serait-ce que furtivement. La génération Kopa est absente du film. Celle de Platini y figure bien, mais peut-être en raison de la place prise par l'ancien numéro 10 dans les instances internationales. La victoire de 1998 a droit à un peu plus de place... pas forcément pour de bonnes raisons. Si la coupe du monde organisée en France est présentée comme un grand succès commercial, elle sert aussi d'illustration à ce dont la FIFA ne veut pas : la violence autour des stades. Rappelez-vous, à l'époque, les hooligans anglais, allemands et néerlandais étaient venus foutre la merde en France. Un gendarme (David Nivel) en avait été la victime emblématique. Il avait survécu à l'agression, mais en était sorti lourdement handicapé.

samedi, 30 juillet 2022

La première femme vainqueure aux Jeux Olympiques

   Aujourd'hui, en lisant Le Monde, un détail a piqué ma curiosité. Au détour d'un article consacré à l'équipe états-unienne de cyclisme féminin, le nom de Cynisca est apparu. (Elle a été choisie pour dénommer la nouvelle équipe américaine.) Née sans doute vers 440 avant JC, elle a remporté à deux reprises la course de chars lors des Jeux Olympiques antiques, vraisemblablement en 396 et 392 avant JC.

   Certains de mes lecteurs, férus d'histoire, pourraient arguer de l'impossibilité de ces victoires, les femmes étant exclues de ces Jeux, des participants comme du public (sous peine de mort). En revanche, les femmes non mariées pouvaient participer à des jeux spécifiques, dits héréens (les Heraia).

   Ce serait négliger un détail : aux Jeux était déclaré vainqueur non le conducteur du char, mais son propriétaire (et entraîneur). Cynisca, sœur du roi de Sparte Agesilas II, a bel et bien possédé un équipage, à l'entraînement duquel elle aurait veillé. Les historiens ont longtemps débattu du rôle réel de cette aristocrate. Les auteurs de l'Antiquité (souvent misogynes) avaient tendance à présenter la candidature de Cynisca comme un moyen pour son frère de ridiculiser les Jeux et leur prétention à couronner une forme de « mérite ». Des études plus récentes (et plus poussées) tendent à montrer que Cynisca aurait agi avec une relative indépendance, sans doute avec le soutien discret et bienveillant de son frère, qui voyait là un moyen de rehausser le prestige de sa cité et de sa lignée. Il convient donc de se garder de tout anachronisme : les victoires de l'équipage de Cynisca sont celles d'une Spartiate et d'une (riche) aristocrate plus que celles d'une femme.

   Elle a été glorifiée de son vivant et après sa mort, avant de tomber progressivement dans l'oubli. D'autres femmes réussirent à inscrire aussi leur nom au palmarès : la Spartiate Euryléonis et la Macédonienne Bérénice, devenue reine d’Égypte.

   Cynisca n'a pas attendu le XXIe siècle pour voir son image utilisée à des fins féministes. Ainsi, au début du XIXe siècle, l'écrivaine Sophie de Renneville (qui a notamment participé à l'Athénée des dames) l'a représentée en conductrice de char :

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   Si vous avez lu attentivement le début de ce billet, vous savez que cette représentation est mensongère, puisque les femmes ne pouvaient pas participer aux Jeux Olympiques. Peut-être faut-il plutôt y voir une allégorie...

   Plus récemment, à l'occasion des Jeux de Tokyo, une série a été produite, sous forme de mini-manga. Elle met en scène Moa, une adolescente sportive (sans doute japonaise), qu'un génie facétieux (baptisé Oly) envoie régulièrement dans l'Antiquité. L'un des épisodes lui fait rencontrer Cynisca :

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   Dans cette historiette, si l'on voit à plusieurs reprises l'héroïne conduire un char, c'est dans la vie quotidienne et à l'entraînement (ce qui est plausible). Pas en compétition. (C'est la tâche assignée au jeune garçon se trouvant à sa droite, qu'elle va devoir former.) Toutefois, ce petit film est entaché de deux erreurs majeures : Cynisca y assiste à la course finale (faux) et elle semble être âgée (au plus) d'une vingtaine d'années, la moitié de son âge à l'époque des faits.

 

samedi, 30 avril 2022

Becker, Londres... et la France

   Ce samedi soir, en famille, nous avons regardé le JT de France 2. (Quelqu'un reprend des carottes râpées ?) Une grosse moitié fut consacrée au conflit russo-ukrainien. (Tu m'as bien dit saignante, ton entrecôte ?) Mon attention fut attirée par un sujet plus anecdotique, sans doute placé juste après pour faire retomber la tension. (Dis donc, Riton, tu ne vas tout de même pas finir la bouteille de rouge tout seul ?) Il était question des ennuis judiciaires de l'ancien champion de tennis allemand Boris Becker. (Marcel, pousse-toi, je ne vois pas la tête du tennisman !)

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   Ce ne sont pas les ravages du temps sur le physique de l'ex-athlète d'exception qui m'ont intéressé, mais le symbole figurant à l'entrée du tribunal londonien. (Mais non, c'est pas en Allemagne ; il est jugé à Londres parce qu'il habite le Royaume-Uni... depuis au moins dix ans d'ailleurs !)

   Sur les armoiries britanniques figure la devise du royaume... en français : "Dieu et mon roi". C'est un lointain héritage de la conquête normande, la noblesse continentale ayant imposé sa langue outre-Manche. (Riton, arrête de faire ton malin... et passe-moi les frites !) La formule, qui serait due à Richard Coeur-de-Lion, est devenue la devise officielle au XVe siècle.

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   Mais la "francitude" de la monarchie anglaise ne s'arrête pas là. Une seconde formule figure sur les armoiries : "Honi soit qui mal y pense". Son origine remonterait elle aussi au Moyen Age, toujours à l'époque de la Guerre de Cent-Ans, mais au XIVe siècle. L'anecdote (peut-être apocryphe) se déroule à la cour du roi Edouard III et voit la naissance de l'Ordre de la Jarretière. (Bon, ça me saoule cette histoire de tennisman malhonnête... on pourrait pas plutôt parler de l'affaire PPDA ?)

   Comme quoi, on peut trouver son bonheur dans un journal télévisé grand public.

 

vendredi, 29 avril 2022

Le Stade

   Ce documentaire en noir et blanc... et rouge (pour les incrustations) nous raconte la deuxième partie de la saison 2020-2021 de ce club de rugby "mythique", de mars à juin 2021. Je pense rien dévoiler aucun secret en rappelant que ce fut une saison exceptionnelle, conclue par un titre européen et le titre national, remportés tous deux contre la même équipe en finale (La Rochelle).

   A l'arrière-plan se trouve la pandémie de covid-19 : on voit des personnes porter (plus ou moins rigoureusement) un masque, des stades vides de public, un effectif rarement au complet, que ce soit pour cause de maladie ou de blessure.

   C'est l'un des mérites de ce film que de ne pas cacher la brutalité de ce sport, certes davantage réglementé qu'autrefois, mais désormais pratiqué par des immeubles ambulants, des boules de muscles dont il vaut mieux ne pas croiser le chemin. Certains regretteront le temps où un "quinziste" musclé sec pouvait faire office de demi ou d'ailier. Au très haut niveau, aujourd'hui, cela ne semble plus possible. Quelques scènes nous font entrapercevoir la quantité d'efforts à fournir par les athlètes pour acquérir la masse musculaire requise. On ne nous dit cependant rien de leur régime alimentaire.

   La première partie relate principalement le début de la phase finale du championnat de France. La seconde est concentrée sur la Coupe d'Europe, notamment l'exploit réalisé en huitième de finale : la victoire en Irlande, face au Munster, jamais obtenue auparavant. A côté de certains moments épiques (très bien filmés, même si je regrette le faible nombre de vues du dessus), la finale (contre La Rochelle) laisse un goût d'inachevé, sur le terrain comme à l'écran. Mais, dans ce match, l'essentiel était de gagner.

   La fin du documentaire souligne les difficultés à terminer la saison... mais, comme tous les bons clubs français sont allés très loin dans les coupes européennes, en juin, tout le monde est fatigué et les effectifs sont rarement au complet.

   A l'issue de cette plongée dans la vie du club, on comprend qu'outre les efforts physiques, la répétition des schémas tactiques, l'habileté d'une équipe d'entraîneurs (autour du charismatique Ugo Mola) et le travail sur le mental, il a fallu... de l'argent. Ces dernières années, le premier budget (annuel) du Top 14 oscille entre trente et cinquante millions d'euros (39 millions pour la saison 2021-2022). Voilà une information qui fera sourire les spécialistes de football : le PSG qatari s'appuie sur un apport annuel de 620 millions d'euros, le budget du Stade toulousain correspondant à celui d'Angers ou de Brest, l'un des quatre derniers...

   On peut faire le même type de remarque à propos des salaires des joueurs (hors contrats publicitaires personnels). Dans le Top 14, c'est le Sud-Africain Handré Pollard (qui a sans doute de lointaines origines françaises) qui est le mieux payé (1,19 million par an), le Français touchant le plus étant Antoine Dupont (du Stade toulousain), avec 600 000 euros. C'est à comparer à ce que gagnent les footeux (les trente mieux payés), de 300 000 à 3 millions d'euros ... par mois (3,246 millions pour Lionel Messi cette saison).

   Pour apprécier pleinement ce documentaire, je pense qu'il faut quand même s'intéresser un peu au rugby... ou au physique des joueurs !

vendredi, 06 août 2021

Nadia, Butterfly

   Tourné en 2019 pour sortir en 2020, au moment des Jeux de Tokyo (durant lesquels est censée se dérouler l'action), ce film a subi le même sort que les compétitions olympiques : le report. Son arrivée dans les salles obscures françaises est opportune à plusieurs titres, d'autant qu'il aborde un sujet qui a récemment fait l'actualité (à propos de la joueuse de tennis Noami Osaka et de la gymnaste Simone Biles) : la difficulté d'être une sportive professionnelle et la charge mentale qui pèse sur les jeunes femmes. (Les Frenchies auront tendance à faire le lien avec le cas Laure Manaudou.)

   Cette fiction à caractère documentaire revêt donc plusieurs intérêts. Notons que les quatre actrices principales sont nageuses de formation. Dans l'intrigue, elles constituent une équipe de relais canadien, où l'on trouve "l'ancienne" (qui approche la trentaine !) en fin de carrière, deux nageuses confirmées plus jeunes et le grand espoir national (encore mineure). Trois sont québécoises, la quatrième anglophone stricte.

   L'héroïne est Nadia, spécialiste du papillon (d'où le titre). À 23 ans, elle est un pilier de l'équipe nationale et l'une des meilleures spécialistes mondiales de sa discipline. On la suit tout d'abord à l'entraînement, avec de superbes plans de piscine. Un regard extérieur aurait tendance à la voir comme une machine : la jeune femme aux larges épaules et aux cuisses musculeuses enchaîne les longueurs avec une apparente impassibilité. En réalité, cela bouillonne dans sa tête : elle a décidé d'arrêter la natation et de reprendre ses études après les Jeux. Cela suscite beaucoup d'incompréhension dans son entourage où, curieusement, on note l'absence totale des membres de sa famille (même en communication à distance).

   La compétition, à Tokyo, est filmée de manière classique. Notons que le scénariste avait quasiment prévu l'exact podium du relais (dont la finale s'est déroulée le 1er août dernier) ! En alternance, on nous montre les à-côtés de la vie des sportifs du village, entre soirées, obligations médiatiques et découverte du Japon. La scène qui voit Nadia tenter de gagner une peluche (de la mascotte olympique) à un jeu de capture est symbolique de ce que vit la jeune femme, qui peine à obtenir ce qu'elle veut... pour finalement changer d'avis. Elle ne sait plus trop où elle en est.

   Les Jeux sont aussi l'occasion de faire des rencontres... du moins quand sa part de compétition est achevée. Deux des membres du relais vont s'offrir une soirée déjantée, avec maquillage, godasses de "poulette", musique, alcool fort et mecs dispos. Cette séquence devrait rayonner de bonheur... mais le mal-être n'est pas loin.

   Nadia, qui a consacré la majeure partie de son temps à la natation depuis l'âge de dix ans, a l'impression d'être passée à côté de sa jeunesse. La période des Jeux est celle des choix, non sans regrets, contre lesquels elle tente de se prémunir à l'aide de son smartphone. (Soyez attentifs à ce qu'elle fait avec.)

   J'ai trouvé cette histoire très touchante, avec des interprètes authentiques et une caméra près des corps, mais sans impudeur.

lundi, 02 août 2021

Les Sorcières de l'Orient

   Entre 1960 et 1982, le Japon fut une nation majeure du volley-ball féminin, avec deux titres olympiques, trois de championnes du monde et cinq places de finaliste, toutes compétition confondues.

   Ce documentaire, tourné par le Français Julien Faraut, rend hommage à la première génération de volleyeuses championnes, celle des années 1960, surnommée par les Soviétiques "les sorcières de l'Orient". Le film entremêle les séquences tournées au XXIe siècle, des extraits de manga (apparemment de la série Les Attaquantes, même si j'ai parfois eu l'impression de revoir Jeanne et Serge) et des images d'époque (actualités, reportage sur les joueuses et extraits de matchs).

   Pour qui a déjà pratiqué le volley-ball, il est évident que les adaptations animées manquent de réalisme (contrairement aux versions papier, paraît-il). Toutefois, le choix des extraits est pertinent, parce que ceux-ci font écho à ce qu'on peut voir dans les images d'archives ou celles tournées très récemment. Le montage a été judicieux.

   Le documentaire est particulièrement évocateur lorsqu'il s'appuie sur les films tournés dans les années 1960, auxquels sont juxtaposés les témoignages de celles qui sont désormais souvent grands-mères (quand elles sont encore en vie). La plus jeune devait avoir, au moment du tournage, autour de 75 ans ! Deux d'entre elles font encore beaucoup d'efforts pour rester en forme, l'une continuant à promouvoir son sport de prédilection auprès des jeunes générations.

   À ce sujet, le contraste entre les années 1960 et notre époque est flagrant au niveau de l'entraînement (même si les groupes filmés n'évoluent pas au même niveau). À celles et ceux qui l'ignoreraient, le documentaire montre quels sacrifices il faut être prêt(e) à faire pour jouer au très haut niveau. On a d'ailleurs eu tendance à estimer que le charismatique entraîneur des Japonaises avait quasiment fait œuvre de maltraitance auprès des joueuses. C'était oublier un peu vite les conditions dans lesquelles ces jeunes femmes vivaient, à l'époque. La majorité avait perdu son père très jeune (surtout à cause de la Seconde Guerre mondiale). Presque toutes ont découvert le volley-ball au lycée et ont continué une fois devenues actives. C'étaient des ouvrières du textile. Je pense qu'on peut considérer que, vu la place des femmes au Japon à cette époque et vu leur situation professionnelle, s'engager dans la compétition sportive de haut niveau a été perçu comme une forme d'ascension sociale et d'épanouissement personnel. (On pourrait comparer cela à l'épopée des Verts au football, en France, dans les années 1960-1970.) L'emploi du temps des joueuses n'en était pas moins effrayant ! Quoi qu'il en soit, l'équipe est devenue très populaire, parce qu'elle a contribué au regain de fierté nationale d'un pays qui cherchait à retrouver le lustre passé (celui d'avant 1945).

   Sur le plan cinématographique, ce n'est pas particulièrement emballant. La réalisation est très classique. Mais quel sujet !

lundi, 08 mars 2021

Qui est le raciste ?

   Le racisme est (depuis des années) une plaie, dans le football comme ailleurs. Je n'ose imaginer la rage et le sentiment d'humiliation des joueurs de couleur qui, lorsqu'ils sont balle au pied, entendent des "cris de singe" provenant des tribunes, ou qui voient une (peau de) banane jetée dans leur direction.

   Fort heureusement,  les choses semblent évoluer dans le bon sens. Que ce soit en Italie, en Angleterre ou en Belgique, des sanctions (certes légères) ont été prises contre des supporteurs racistes.

   Cependant, la volonté de bien faire peut parfois conduire à une situation ubuesque. L'affaire dite du match PSG-Basaksehir en est un bon exemple. Je pense que dans ce cas une hypersensibilité, alliée à de l'incompréhension et peut-être la volonté de faire pression sur l'arbitrage ont fait déraper la situation.

   L'un des arbitres roumains a été accusé d'avoir traité l'un des entraîneurs adjoints de Basaksehir de "négro" (sous-entendu "nègre"). La confusion vient de l'emploi du mot roumain "negru" :

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   Il désigne la couleur noire, a priori sans connotation péjorative. On retrouve cet usage dans la dénomination d'un pays, le Monténégro, étymologiquement "montagne noire". Même si cette manière de désigner une personne n'est pas d'une grande élégance, comme les arbitres s'exprimaient entre eux, en roumain, on peut penser qu'ils ne cherchaient à offenser personne, juste à communiquer rapidement une information.

   Cela n'a pas empêché le président du club turc de réclamer la radiation  à vie de l'arbitre roumain accusé d'avoir employé le mot "negru". En voilà un qui aurait dû tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de s'exprimer. En effet, il semblerait que, quelques minutes avant l'incident qui allait interrompre le match, l'entraîneur adjoint de l'équipe turque (Pierre Achille Webo) aurait traité les arbitres roumains de "gitans". Sympa, non ? Aucune sanction ne semble envisagée contre lui.

vendredi, 18 septembre 2020

Rodez et le Caen-dira-t-on

   Samedi dernier, le club de football ruthénois (le RAF) a pris une petite leçon, à domicile, contre le Stade Malherbe Caen (0-3). Parmi les 2 346 spectateurs du stade Paul-Lignon devaient se trouver quelques supporteurs normands, puisque, par la suite, dans les rues de Rodez, on a pu voir ce genre d'autocollant :

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   Aux non-initiés je précise que 1913 est l'année de création du club (l'ancêtre du RAF, le Stade Ruthénois, étant né en 1929). Les couleurs bleu et rouge sont celles du maillot officiel du SM Caen. Quant à la graphie "KAEM", elle est une forme ancienne du nom de la ville, qui remonte au Moyen-Age.

   Enfin, la partie supérieure du dessin est semble-t-il occupée par une référence à une boutique de fringues pour hommes, où l'on trouve peut-être des vêtements estampillés SMC (un peu de publicité ne fait pas de mal).

samedi, 23 novembre 2019

Les spectateurs du RAF

   Alors que l'homologation du stade Paul-Lignon serait imminente (ce qui permettrait au RAF d'enfin pouvoir jouer ses matchs "à domicile" en Aveyron), il est temps d'établir un bilan de la fréquentation du Stadium toulousain les soirs où le club ruthénois a accueilli ses adversaires :

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   D'après le site officiel de la Ligue de football professionnel français, le RAF se classe avant-dernier club accueillant, avec une moyenne de 2 323 spectateurs par match. Il ne devance que le Paris FC (2 050), se retrouvant précédé par un autre promu, Chambly (2 874), loin, très loin du Mans (7 915 spectateurs en moyenne). Lens caracole en tête, avec 26 912 spectateurs ! (Même en Ligue 1, seules quatre enceintes sont régulièrement mieux remplies que le stade Bollaert : celles de l'OM, de l'OL, du PSG et du LOSC.)

   Mais revenons au RAF. Il a démarré avec 2 756 spectateurs, lors de la première journée, contre Auxerre. Ce nombre n'a cessé de diminuer, pour tomber à 1 616, lors de la septième journée, contre Le Mans. Le modeste regain de la neuvième journée (1 840 spectateurs contre Sochaux) n'a pas empêché la dégringolade : seulement 1 096 spectateurs ont assisté au match contre Chambly, lors de la douzième journée.

   Quant à l'explosion de l'affluence, lors de la quatorzième journée, elle s'explique par la venue du RC Lens, le désormais leader, qui, comme on l'a vu plus haut, déplace les foules, et, selon les spécialistes, produit l'un des plus beaux jeux de la Ligue.

   En théorie, c'est lors de la prochaine journée, contre Le Havre, que le stade Paul-Lignon rénové devrait être étrenné. On peut penser que l'affluence sera plus copieuse. C'est un soutien dont le club, actuellement privé de son meilleur buteur (Ugo Bonnet), pourrait avoir fortement besoin.

mercredi, 11 septembre 2019

Tragique 11 septembre...

   ... pour l'équipe américaine (masculine) de basket-ball. Celle-ci vient de se faire sortir par la France en quart de finale de la coupe du monde organisée en Chine :

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   Aux connaisseurs le score indique que les attaquants ne furent pas à la fête durant cette partie... et donc que la victoire française est (au moins en partie) due à une défense très agressive.

   Immanquablement, les commentateurs vont évoquer les adversaires du jour des Bleus en les qualifiant d'équipe B (voire C) des Etats-Unis, tant le nombre de vedettes absentes est important. Cette équipe n'en avait pas moins remporté tous ses matchs jusqu'à présent.

   Elle avait tout de même connu deux alertes, une avant le début de la compétition, l'autre au premier tour. En août dernier, en match de préparation, l'équipe entraînée par Gregg Popovich s'était déjà inclinée (à l'issue d'un match certes sans enjeu) en Australie (94-98). Signalons que l'équipe des Kangourous est elle aussi présente en quarts de finale, contre la République tchèque. Elle est pour l'instant invaincue, ce dont les Français sont pleinement conscients, puisqu'il y a à peine deux jours, ils ont été battus (de justesse) par ces mêmes Australiens (98-100).

   Depuis le début de la compétition, si les Etats-Unis l'avaient toujours emporté, ce n'était en général pas avec les marges faramineuses de leurs aînés (40-50 points d'écart). Ils avaient même frôlé le pire contre la Turquie, en match de poule  (avec une victoire sur le fil du rasoir : 93-92, après prolongation).

   Cette défaite américaine est un événement. Cela faisait treize ans que les vedettes de la NBA n'avaient pas été vaincues en compétition officielle. A l'époque (en 2006), en demi-finale, c'est la Grèce qui avait créé la surprise, avant de s'incliner devant l'Espagne de Pau Gasol en finale.

   Ceci dit, en coupe du monde, même après l'arrivée des vedettes de NBA (dans les années 1990), les résultats de l'équipe nationale n'ont pas toujours été au niveau des attentes. Si les Etats-Unis ont remporté la compétition à trois reprises (en 1994, 2010 et 2014), ils ne sont pas arrivés au bout en 1998 (battus par la Russie en demi-finale), 2002 (éliminés par la Serbie-Monténégro en quart, après avoir été déjà battus par l'Argentine en phase de poules) et 2006. Il semble que la coupe du monde soit prise moins au sérieux que les JO. Rappelons tout de même que le fiasco de 2002 s'était déroulé... aux Etats-Unis (donc à domicile).

   Aux Jeux olympiques d'été, les résultats des équipes composées de vedettes de la NBA sont plus probants : depuis 1992, ils ont remporté la médaille d'or à chaque édition, sauf en 2004, à Athènes. En phase de poules, les Etats-Unis avaient subi la loi de la Lituanie et de Porto Rico, avant de se faire battre en demi-finale par l'Argentine de Ginobili, futur vainqueur de la compétition.

   Je suis prêt à parier que la gifle administrée par l'équipe de France va inciter nos amis d'outre-Atlantique à envoyer une équipe plus fringante l'an prochain à Tokyo, d'autant que, parmi les sponsors des vedettes de NBA figurent des annonceurs très impliqués dans le succès des Jeux olympiques d'été...

   Quoi qu'il en soit, bravo aux joueurs français et bon vent pour la suite !

samedi, 27 juillet 2019

Rodez en Ligue 2, chapitre 1

   Hier vendredi et aujourd'hui samedi se sont déroulés neuf des dix matchs de la première journée de Ligue 2 masculine de football. Pour Rodez, c'était le baptême du feu... à Toulouse, au stadium, même si, pour la chaîne Eurosport, ce n'est pas aussi clair :

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   Mais, pour les joueurs du club ruthénois, l'essentiel était de réussir cette entame de saison, dans un lieu certes éloigné du camp de base de l'équipe, mais incontestablement un beau stade et devant un public chaleureux, bien que clairsemé.

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   D'après les données provisoires mises en ligne par la lfp (ligue de football professionnel), la rencontre Rodez-Auxerre n'arrive qu'en huitième position (sur neuf) en terme d'affluence, avec 2 727 spectateurs, pour une moyenne (de la journée) de 6 422, allant de 2 557 (pour Clermont-Châteauroux) à 17 731 (pour Le Mans-Lens). L'affluence toulouso-ruthénoise n'a rien d'indigne, même si elle est très nettement au-dessous de la moyenne des matchs de la saison passée (6 845 personnes). Du côté ruthénois, on espère que ce bon début, cumulé au retour prochain dans un stade Paul-Lignon refait à neuf, permettra de doubler (au moins) le nombre de spectateurs (sans pour autant atteindre la moyenne de Ligue 2).  En National, le RAF attirait en moyenne 2 000 à 3 000 personnes, avec quelques pointes à 5-6000. A suivre donc.

   P.S.

   Cerise sur le gâteau : c'est l'attaquant ruthénois Ugo Bonnet qui a inscrit le premier but de la saison (à la première ou deuxième minute, selon les sources), devançant de peu l'Ajaccien Gaëtan Courtet (qui a ouvert le score à la cinquième minute).

vendredi, 12 avril 2019

Le RAF en Ligue 2

   Pour les non-initiés, il convient de commencer par quelques explications. La Ligue 2 est la deuxième division de football français, jadis appelée "D2". Le RAF est le Rodez Aveyron Football, le seul club du département à jouer un rôle notable dans ce sport, actuellement en National (la troisième division).

   Hier, grâce à sa victoire 3-1 sur Boulogne, le RAF a conforté sa place de leader de National. Surtout, à 4-5 journées de la fin du championnat, il a acquis suffisamment de points d'avance sur ses poursuivants (notamment le 3e, Laval, qui ne peut plus rejoindre Rodez) pour être certain de jouer l'an prochain en Ligue 2. Il reste à savoir à quelle place le club va finir l'année : première ou deuxième ?

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   Hier, le centre de Rodez a été étonnamment animé pour un soir de semaine. L'événement a été salué comme il se doit par le quotidien local Centre Presse, qui a publié un numéro spécial :

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   Le quotidien a consacré une partie importante du numéro à la réussite du club, une double page étant dédiée à l'effectif du RAF (joueurs et encadrement). Un lecteur attentif y remarquera que seuls 3 des 26 joueurs sont nés dans l'Aveyron : Hendrick Foucras, Loïc Poujol et Loïc Coupin. Ceux nés dans l'Hérault, à Béziers ou Montpellier (comme l'attaquant de poche Ugo Bonnet, qui a explosé cette année) sont aussi nombreux. Au total, 9 sont originaires de la région Midi-Languedoc (en ajoutant ceux nés dans le Lot et le Tarn). Les autres viennent d'un peu partout : de la Bretagne à l'Alsace, en passant par les Hauts-de-France, la région parisienne, PACA, Auvergne-Rhône-Alpes :

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   Sont coloriés en rouge les départements où sont nés 3 joueurs, en orange ceux où sont nés 2 joueurs, en jaune ceux où est né un seul joueur. Cela représente 24 des 26 membres de l'équipe. Les deux derniers sont nés en Géorgie et Tunisie. 

   Dans sa composition, le RAF est donc désormais un club très peu aveyronnais. Seul le tiers de l'effectif est originaire de la région administrative à laquelle appartient l'Aveyron.

   Si, sur le plan sportif, l'humeur est au beau fixe, sur le plan financier, l'avenir n'est pas exempt de nuages. Le premier problème est posé par le stade, qui n'est pas, pour l'instant, aux normes de la Ligue 2. Le financement des travaux a été présenté lors de la réunion du Conseil municipal de Rodez du 22 février dernier. Le détail est donné page 22 du compte-rendu. Il est prévu que cela atteigne 12 millions d'euros... hors taxes... sans doute 15 millions au final. Environ 20 % du coût sera assumé par Rodez agglomération, le reste étant financé par l'Etat, le Conseil régional et le Conseil départemental. Les contribuables locaux respirent...

   A cela s'ajoute la subvention annuelle versée par la commune. D'après le compte-rendu de la séance du 14 décembre dernier (page 24),  en 2019, il est prévu de verser 120 000 euros au RAF (à peine plus qu'au SRA, le club de rugby). Je pense que cette somme est amenée à évoluer...

   On espère que le mécénat d'entreprise viendra appuyer les dépenses publiques. Peut-être faudra-t-il aussi envisager une modification de l'actionnariat. En 2012, à l'occasion de l'augmentation de son capital, le RAF avait vu l'arrivée de Zinédine Zidane comme actionnaire minoritaire. A l'époque, j'avais estimé l'apport de l'ancien joueur à 10 000 euros. Mais, dans les conversations discrètes qui se tiennent parfois à ce sujet, on évoque une somme plus importante (le décuple ?).

   En attendant que le nouveau stade soit livré (en octobre prochain, si tout va bien...), le RAF va devoir jouer ses matchs à domicile... en Corse semble-t-il, sur le terrain du club de Bastia. Même si je comprends les motifs de la décision, je regrette qu'on n'ait pas creusé davantage la possibilité d'aller jouer à Béziers. L'idéal serait quand même que les travaux commencent le plus vite possible et s'achèvent plus tôt qu'initialement prévu. L'an prochain, le club risque d'avoir besoin de tous les points gagnables à domicile pour se maintenir en Ligue 2.

lundi, 16 juillet 2018

Histoire du football

   Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, le football occupe une place importante dans les sociétés contemporaines, en France comme ailleurs. Son histoire est d'ailleurs fort intéressante. J'ai récemment lu deux ouvrages qui en éclairent certains aspects.

   A tout seigneur tout honneur. La Coupe du monde 2018 s'étant déroulée en Russie, commençons par le livre de Régis Genté et Nicolas Jallot :

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   Très bien écrit, l'ouvrage part de l'introduction du football en Russie (par des Anglais) à la gestion poutinienne de ce qui est d'abord perçu comme un outil de propagande. Cela ne date pas du XXIe siècle. Très vite populaire (mais aussi apprécié par des intellectuels comme le compositeur Dmitri Chostakovitch), ce nouveau sport a bénéficié de l'action des frères Starostine, avant la Seconde guerre mondiale. Des supporteurs russes se souviennent encore aujourd'hui de ces précurseurs, dont trois ont été par la suite envoyés au Goulag, sans doute sur ordre de Lavrenti Beria, le chef du NKVD (ancêtre du KGB, dont est issu l'actuel FSB).

   Cela-ci a tenté de promouvoir sa "caste" (celle des policiers politiques) à travers des clubs appelés "Dynamo" (ou "Dinamo"). Il y a d'abord eu celui de Tbilissi (Beria étant géorgien), puis ceux de Moscou et de Kiev. Mais à Moscou, le club fondé par les frères Starostine était le Spartak, le grand rival, soutenu successivement par les coopératives agricoles et les Komsomol (l'union des jeunesses communistes). L'histoire des rivalités internes à la Russie épouse en partie celle des rivalités politiques, la fierté locale venant se greffer dessus. D'autres clubs sont apparus à Moscou, le CSKA (l'équipe de l'armée), le Torpedo (l'équipe du secteur automobile) et le Lokomotiv (soutenu, comme son nom l'indique, par les chemins de fer).

   Le livre fourmille d'anecdotes, notamment sur la période de la Seconde guerre mondiale. Si certains joueurs vedettes ont été envoyés en front, d'autres ont été préservés pour jouer des matchs de propagande (notamment à Leningrad -aujourd'hui Saint-Pétersbourg, ville qui a subi un siège de 900 jours ainsi qu'une épouvantable famine). Pour l'anecdote, je signale que l'un des sites de la coupe du monde (celui de Saint-Pétersbourg) a été aménagé à l'emplacement du stade utilisé par l'une des équipes de la ville avant-guerre, là précisément où, en 1942, se serait déroulé le match famélique de propagande, retransmis à la radio jusque sur les lignes de combat.

   Il est aussi question du "match de la mort", une légende encore vivace aujourd'hui en Russie, sur une rencontre entre des soldats allemands et des joueurs ukrainiens, qui auraient été menacés de mort et, pour certains, fusillés après la rencontre. Les auteurs décryptent parfaitement bien la construction du mythe.

   Après la Seconde guerre mondiale, l'URSS rejoint les instances internationales sportives (la FIFA en 1946, le CIO en 1951). On l'a oublié, mais les succès sont arrivés assez vite. La sélection soviétique a remporté l'épreuve aux JO de 1956 (à Melbourne). Elle est devenue championne d'Europe en 1960, lors de la première édition de l'Euro... en France. Quatre ans plus tard, l'équipe est allée jusqu'en finale, battue seulement par l'Espagne, pays organisateur. En Coupe du monde, le bilan est moins flatteur, avec un quart de finale en 1958 et une demi-finale en 1966, en Angleterre (performance que l'actuelle équipe de Russie n'est donc pas parvenue à égaler cette année). Cette édition a été marquée par l'unique victoire des "Trois Lions"... et le rôle de l'arbitre de la finale, qui était soviétique. (C'est très bien expliqué dans le bouquin.)

   Cette époque (la fin des années 1950 et les années 1960) est marquée par une figure devenu mythique, le gardien de but Lev Yachine, seul de sa catégorie à avoir décroché le Ballon d'or, en 1963. C'est donc à juste titre que ce joueur a été retenu comme emblème de la toute récente coupe du monde, sur une affiche au style rétro, rappelant immanquablement l'époque soviétique, dont l'actuel président Vladimir Poutine est tant nostalgique :

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   Au niveau des clubs, c'est dans les années 1970-1980 que les résultats les plus spectaculaires ont été obtenus. Cela coïncide avec l'arrivée à maturité d'une génération dorée, notamment venue d'Ukraine (du Dynamo de Kiev), où ont été mises en pratiques des méthodes scientifiques d'entraînement. Cela s'est répercuté sur l'équipe soviétique, qu'on a commencé à revoir pointer le bout de son nez en 1982 mais surtout en 1986, au Mexique. Avec le Danemark, c'est l'équipe qui a marqué les esprits dans la première partie de la compétition.

   La fin de l'ouvrage est centrée sur la période poutinienne et le rôle des oligarques dans la vie des clubs. Il est question aussi bien du Zénith Saint-Pétersbourg que des clubs du Daghestan et de Tchétchénie. C'est tout aussi passionnant que ce qui précède.

   On continue avec un livre aux ambitions plus modestes. Il s'agit de la réédition d'un ouvrage publié en 1954 (sous la plume de Jules Rimet), augmenté de plusieurs textes divers :

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   Le fondateur du Red Star, qui présida la FIFA de 1921 à 1954, y raconte les premières Coupes du monde, celles auxquelles il a assisté. Cela commence par celle de 1930, en Uruguay. Les dirigeants de la FIFA et les équipes européennes invitées à y participer ont fait le trajet en paquebot. Rimet emporte avec lui le trophée qui ne porte pas encore son nom et qui a été sculpté par un certain Abel Lafleur, né à... Rodez !

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   Ce n'est pas la seule référence à l'Aveyron que contient ce récit de voyage. Sur le paquebot se trouvent deux chanteurs d'opéra, le Russe Fédor Chaliapine et une certaine Marthe Nespoulous. Les Rouergats qui lisent ce billet auront immédiatement dressé l'oeil l'oreille : c'est un nom assez répandu dans notre département.

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   Par contre, s'il est assez facile de dénicher, sur la Toile, des enregistrements (audio) de la soprano, les informations biographiques manquent cruellement. En Aveyron, on a plutôt retenu la carrière de son aînée, la cantatrice Emma Calvé, dont une place porte le nom à Rodez.

   Mais revenons à nos moutons (en short). Après l'Uruguay, ce fut au tour de l'Italie d'accueillir (et de remporter) la Coupe du monde, en 1934. Avec le recul, Jules Rimet, s'il se félicite de la qualité de l'organisation, semble éprouver quelques regrets, puisqu'il s'est montré accommodant avec le régime fasciste. (Dans un entretien publié en fin d'ouvrage, le petit-fils reconnaît que son grand-père a tendu le bras -comme les autres personnes présentes- lors de la cérémonie d'inauguration.)

   Pour populaire qu'il soit, le spectacle des équipes nationales se défiant dans un stade n'est pas forcément rentable, au début. C'est avec réticence que la France accepte d'organiser la Coupe du monde de 1938. A l'époque, l'écho des troubles politiques se fait encore plus grand. Ainsi, l'équipe d'Autriche est contrainte de se retirer de la compétition après l'Anschluss. Fort prudemment, les autorités décident de ne pas prévoir de compétition pour 1942. Pour l'organiser, il était question du Brésil et de l'Allemagne nazie...

   En 1950, c'est donc au Brésil que s'est déroulée la quatrième édition. Ce chapitre est écrit de manière à faire comprendre aux lecteurs que les Brésiliens n'envisageaient pas d'autre résultat que la victoire de leur équipe nationale... et que le résultat final fut une tragédie (que l'humiliation en demi-finale face à l'Allemagne, en 2014, est venue raviver).

   L'un des textes qui succèdent à ce récit fait le point sur les convictions de Jules Rimet, que l'on a parfois jadis rapproché de Pierre de Coubertin. C'était un contresens. Celui-ci était un aristocrate, qui voyait dans l'amateurisme l'incarnation d'un certain élitisme. Fervent adepte de la professionnalisation du sport en général et du football en particulier, Jules Rimet défendait une vision populaire (et méritocratique) de la pratique du sport. Il n'a cependant pas perçu combien l'introduction massive de l'argent allait le dénaturer.

   Mais son livre est bigrement intéressant, de surcroît bien écrit.

   P.S.

   La fameuse "coupe Jules Rimet" n'existe plus. Donnée au Brésil en 1970, à l'issue de la troisième victoire de ce pays dans la compétition, elle a été volée (et sans doute fondue). Les vainqueurs reçoivent désormais une copie du nouveau trophée (que l'on doit à un Italien).

   Cela n'a pas empêché un journaliste du Monde de commettre une boulette, dans l'euphorie de la victoire française hier en finale. Plusieurs photographies ont montré le joueur Kylian Mbappé embrassant le trophée. Dans la version papier du quotidien, il est fait référence à Jules Rimet :

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   L'erreur a été corrigée dans la version numérique de l'article (qui s'appuie sur une autre photographie) :

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jeudi, 12 juillet 2018

L'Afrique en finale

   L'équipe de France de football est une incarnation de la diversité (comme celle de 2016, d'ailleurs). Mais ce sont surtout les origines africaines des joueurs qui ressortent, quand on analyse la situation dans le détail.

   Tout d'abord, précisons que, sur les 23 joueurs sélectionnés par Didier Deschamps, seuls deux ne sont pas nés en France : Samuel Umtiti (au Cameroun) et Steve Mandanda (en République Démocratique du Congo). Mais, sur les 23, 16 ont au moins une ascendance africaine, soit 70 % de l'effectif.

   Celle-ci semble toutefois davantage répandue chez les remplaçants que chez les titulaires. Ainsi, sur les onze joueurs qui ont démarré la demi-finale contre la Belgique, seulement cinq (45 %) ont une ascendance africaine : outre Samuel Umtiti, on trouve Kylian Mbappé (de père camerounais et de mère algérienne), Blaise Matuidi (de parents angolais), N'Golo Kanté (de parents maliens) et Paul Pogba (de parents guinéens). Le total monte à 7 sur 13 (54 %) si l'on inclut les deux remplaçants entrés en cours de jeu : Steven N'Zonzi (dont le père vient de RDC) et Corentin Tolisso (de père togolais).

   Quand on ajoute les autres remplaçants, on arrive à la synthèse suivante :

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   En orange figurent les pays où est né l'un des joueurs français (Cameroun et RDC). En jaune sont coloriés les pays où sont nés uniquement les parents des joueurs sélectionnés.

   Le Mali est présent à travers Ousmane Dembélé (pour le père, la mère étant mauritanienne) et Djibril Sidibé. Le Sénégal est présent à travers Benjamin Mendy. On retrouve la République Démocratique du Congo avec Presnel Kimpembe (pour le père, la mère étant d'origine haïtienne). Enfin, l'Afrique du Nord est présente à travers Nabil Fekir (de parents algériens) et l'inénarrable Adil Rami (de parents marocains).

   Et ce n'est pas fini ! Si on ne se limite pas à l'Afrique, on verra que le troisième gardien de l'équipe, Alphonse Areola, est d'origine... philippine ! L'Europe est bien entendu présente, à travers l'Espagne pour Hugo Lloris, l'Italie pour Olivier Giroud et le Portugal pour Antoine Griezmann. Le cas de Lucas Hernandez est atypique : né en France mais ayant surtout vécu en Espagne, il a semble-t-il longtemps hésité avant d'opter pour les Bleus...

   C'est révélateur des vagues migratoires qui ont touché la France métropolitaine. A l'Europe du Sud et l'Afrique du Nord a succédé l'Afrique sub-saharienne. De surcroît, à l'exception de l'Angola (ex-possession portugaise) et de la RDC (ex-possession belge), tous les enfants d'immigrés sont issus d'anciennes colonies françaises.

   Leur bi(tri)culturalité et leur binationalité auraient pu faire pencher la balance en faveur du pays d'origine des parents. Mais ce serait oublier que ces joueurs ont été formés en France. Même s'il existe des pressions en provenance des pays d'origine pour les récupérer, on peut aussi penser que les jeunes hommes (quand ils n'ont pas laissé parler leur coeur) ont effectué un choix stratégique, celui de l'équipe nationale qui leur semblait avoir le meilleur avenir : le souvenir des Coupes du monde (1998, mais aussi 2006 et 2014) et des Championnats d'Europe (2000 et 2016) a sans doute pesé dans le choix.

   Concernant les départements d'origine des 21 sélectionnés nés en France, on constate, davantage qu'en 2016, une grande inégalité.

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   Cette carte ne mettant en valeur que les départements métropolitains, elle exclut de fait un des joueurs, Thomas Lemar, né en Guadeloupe. Il s'agit donc d'un bilan de 20 des 23 sélectionnés.

   La grande région parisienne, s'étendant de la Normandie à l'Aube, a vu naître 10 des 20 joueurs métropolitains. Loin derrière arrivent la région lyonnaise (3 voire 4 sélectionnés), le Sud-Est (3 joueurs) et le Nord (2 joueurs), le Toulousain Blaise Matuiti constituant une anomalie géographique. On retrouve la vieille France urbaine industrielle (le Nord-est excepté). De prime abord, c'est assez étonnant. L'Ouest et le Sud-Ouest ne fournissent quasiment aucun sélectionné, alors que ce sont des terres de football (surtout l'Ouest). Mais, comme l'écrasante majorité des sélectionnés est issue de l'immigration, ce sont les départements où se trouvent les villes d'accueil qui ressortent.

   Quant à moi, dimanche, vers 17 heures, je serai au cinéma. Quelque chose me dit qu'il ne devrait pas y avoir foule.

mercredi, 09 août 2017

Le héros du jour

   Je veux bien évidemment parler de l'inénarrable Pierre-Ambroise Bosse, l'athlète français qui est devenu hier champion du monde du 800 mètres, à Londres. Il est connu pour son caractère fantasque. C'est un "bon client" pour les médias, qui redoutent toutefois (à raison) que ses propos ne dérapent un peu :

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   Pour en juger, rendez-vous sur le site de France télévisions et visionnez la retransmission de la soirée d'hier. Vous pourrez y revoir la (superbe) course du Français mais (surtout) écouter (et voir) l'entretien qu'il a accordé à la chaîne publique, vraiment décalé. Cela commence au bout de 2h23 de retransmission.

   "PAB" comme on le surnomme commence par "chambrer" un peu Nelson Montfort. Dans la suite, je recommande tout particulièrement l'anecdote de la bouteille d'eau, "un truc incroyable qui n'a rien à voir avec la course"...

mercredi, 31 décembre 2014

Prédictions

   En cette fin 2014, divers astrologues et autres gourous pour décérébrés y vont de leurs prédictions pour l'année à venir. Il est parfois bon de se retourner sur le passé récent pour prendre un peu de recul. Il y a quelques jours, je suis retombé par hasard sur un article du Monde datant du début de la coupe du monde de football : Et à la fin, c'est... l'Espagne qui gagne.

   Il y est question de plusieurs prédictions quant au déroulement et au résultat final de la compétition. Le journaliste commence par évoquer le cas des animaux : en 2010, Paul le poulpe avait fait des merveilles. Les pandas n'ont pas pu lui succéder et, quand on analyse les résultats des bébêtes qu'on a présentées comme des successeurs fiables, il y a de quoi rire.

   Faute de pouvoir se fier aux animaux, on s'est tourné vers des humains dotés de pouvoirs spéciaux. Chamans comme sorciers se sont lamentablement plantés, tous prédisant la victoire du Brésil. Précisons qu'on n'a interrogé que des Sud-Américains, dont les "perceptions" ont pu subir quelques influences...

   Mais revenons à l'article du Monde. Il évoque des prédictions (censées être) plus rationnelles, s'appuyant sur des chiffres et des modèles d'analyse... du lourd, quoi !

   On commence par les économistes de Goldman Sachs. Ils se sont aventurés à proposer des scores pour tous les matchs du premier tour. On remarque que, très souvent, ils prédisent un match nul 1-1. Ils ont désigné le bon vainqueur ou trouvé le bon match nul dans à peine plus d'un tiers des cas. Quand ils ont désigné le bon vainqueur, c'est presque toujours une "grande équipe". Pour la suite, ils voyaient bien le Brésil et l'Allemagne se rencontrer en demi-finale, et l'Argentine se qualifier dans l'autre match. Mais, pour eux, c'est le Brésil qui devait sortir vainqueur... et l'Espagne était le quatrième participant. De surcroît, aucun huitième de finale n'était juste. Par contre, en quarts, les économistes anglo-saxons voyaient bien l'Allemagne l'emporter sur la France.

   L'article du Monde s'étend davantage sur les prédictions du CIES (Centre International d'Etude du Sport), qui s'est appuyé sur l'analyse de l'état de forme des joueurs. Globalement, ces spécialistes ont sous-estimé les performances de plusieurs "petites" équipes (le Mexique, le Chili, le Costa Rica, l'Algérie et les Etats-Unis) et ils ont surestimé celles de quelques "cadors" (l'Espagne, l'Angleterre, l'Italie et le Portugal). Ils ont trouvé la composition exacte d'un seul huitième de finale (France - Nigeria). Fort logiquement, aucun quart n'est juste... mais deux des quatre participants des demies ont été trouvés : le Brésil et l'Argentine, qu'il était prévu de voir finir respectivement 2e et 3e, l'Espagne remportant le trophée (d'où le titre de l'article).

   Signalons que l'illustration n'est pas la même dans la version numérique et la version papier de l'article. La première est accompagnée d'une photographie de l'équipe espagnole, fournie par l'agence Reuters. La seconde est illustrée d'un schéma des matchs à élimination directe qui s'inspire de celui proposé par le CIES, qui a été traduit en français. Quoique... Voici le schéma publié dans la version papier :

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   Déjà que le choix des couleurs n'est pas très heureux (le vert gênant la lecture des noms des pays), mais, par dessus le marché, une erreur de débutant a été commise à propos de l'Angleterre, dont l'équipe est improprement désignée comme étant celle du Royaume-Uni. Voilà qui a dû ravir les lecteurs écossais du journal (s'il y en a)...

   Dans la version d'origine, il n'y a pas d'erreur :

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   Ah les stagiaires !

   L'article fait quand même état de "prévisionnistes" qui ne se sont pas plantés, ceux de l'éditeur de jeux Electronic Arts, qui ont bien prédit une victoire finale de l'Allemagne... mais contre le Brésil. Leur réussite est toute relative : ils voyaient l'Allemagne terminer derrière le Portugal en phase de groupe, ce pays allant jusqu'en demi-finale, tout comme l'Espagne !

jeudi, 20 novembre 2014

Une finale 100 % suisse

   Pris individuellement, les articles parus ces dernières années sur la domiciliation de sportifs français n'étonnent plus. Lus à la suite les uns des autres, ils constituent une étonnante synthèse. La finale de la coupe Davis jette un singulier éclairage sur l'exil fiscal d'une "élite" bien française.

   Ainsi, l'équipe de France qui va tenter de remporter le saladier d'argent est composée de Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils pour les simples, Julien Benneteau et Richard Gasquet pour le double et Gilles Simon en remplaçant. Le capitaine est un jeune retraité des courts, Arnaud Clément. Les cinq joueurs font partie des trente meilleurs mondiaux (au classement ATP de la semaine). Seuls quatre autres joueurs français se trouvent dans les cent premiers : Jérémy Chardy (29e), Adrian Mannarino (44e), Edouard Roger-Vasselin (88e) et Paul-Henri Mathieu (95e).

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   Eh bien, s'il faut en croire des articles du Nouvel Observateur et du Dauphiné libéré, les cinq mieux classés résident tous en Suisse, à Neuchâtel (R. Gasquet et G. Simon), autour de Nyon (J-W Tsonga et G. Monfils)... et à Genève (J. Benneteau, le non-sélectionné P-H Mathieu, l'ancien joueur et capitaine Guy Forget... et même son successeur A. Clément, jusqu'à l'an dernier).

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   Sur la carte, aux villes de résidence des joueurs français (encadrées en bleu), j'ai voulu ajouter les villes de résidence de leurs adversaires suisses. Bâle est sans surprise le principal pôle, avec Roger Federer et Marco Chiudinelli, qui sera aligné en double. De son côté, Stanislas Wawrinka est un quasi-voisin des Frenchies, puisqu'il réside à Lausanne. Le quatrième larron, Michael Lammer, habite à proximité de Zurich.

   Du côté français, cela nous laisse trois joueurs classés dans les cent premiers : J. Chardy, A. Mannarino et E. Roger-Vasselin. Ce dernier réside (selon L'Equipe) à Boulogne-Billancourt. Quant à Mannarino, il préfère la banlieue Nord, avec Soisy-sous-Montmorency. Reste Jérémy Chardy, le mieux classé des trois, qui réside... en Belgique, à Liège ! Encore un effort, camarade !

dimanche, 31 août 2014

Un logo poutinien ?

   Il n'a échappé à personne que les récents championnats du monde de judo se sont déroulés en Russie, dans la riante cité de Chelyabinsk (ou Tcheliabinsk). Pendant la Seconde guerre mondiale, elle devint un centre important de fabrication de tanks. Elle est aussi tristement célèbre pour un accident nucléaire qui s'y est déroulé durant la Guerre Froide (en 1957). En 2013, elle fit la Une de l'actualité, frappée par une météorite.

   C'est en écoutant la radio, au volant de ma luxueuse, voiture que j'ai entendu ce qui m'est apparu d'abord être une plaisanterie : le logo des championnats se serait inspiré de la personne de Vladimir Poutine. Certes, on connaît l'affection que le dictateur président de la Russie éprouve pour ce sport, qu'il a beaucoup pratiqué. Mais ce serait quand même pousser un peu loin le culte de la personnalité.

   Pour en avoir le coeur net, observons le logo des championnats :

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   On y voit la silhouette d'un judoka, sans doute assis en tailleur sur un tatami. Cette posture ne m'est pas étrangère. Quelques recherches sur la Toile m'ont rapidement conduit à une photographie qui date un peu (de 2006, semble-t-il... mais je la pense plus ancienne) :

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   La silhouette du logo est clairement un décalque de l'image de Vladimir Poutine. Le soviétisme n'est pas encore mort !

   P.S.

   On peut aussi trouver une affiche de promotion des championnats du monde, sur laquelle apparaît officiellement le dirigeant russe... qui a n'a pas rechigné à mettre la main au kimono.

mercredi, 23 juin 2010

En attendant le Tour de France

   Presque plus personne ne l'ignore désormais : le samedi 17 juillet s'élancera de Rodez la treizième étape du Tour de France (comme en 1984, où ce fut la quatorzième étape qui démarra du même lieu). Même si le tracé interne à la ville est connu depuis plusieurs mois, les habitants du chef-lieu aveyronnais ont eu droit à une piqûre de rappel.

   En effet, la dernière livraison du magazine municipal Rodez, notre ville est accompagnée d'un dépliant détaillant les animations prévues ce jour-là ainsi que l'organisation du stationnement et de la circulation. L'une des cartes permet de visualiser la partie ruthénoise de l'étape :

Plan étape 2.jpg

   De plus, depuis quelques mois, de drôles de sculptures ont fait leur apparition dans le Grand Rodez, à commencer par le carrefour des Quatre-Saisons :

entrée Rodez.JPG

   Celles, plus originales, installées sur le rond-point de Druelle sont bien connues des Aveyronnais :

Druelle 2.JPG

   Les voici sous un angle qui les montre en plein effort :

Druelle 1.JPG

   De son côté, la commune d'Olemps se place dans la lignée de Rodez, avec une touche personnelle toutefois :

Olemps.JPG

   Regardez bien la voiture, à l'arrière-plan...

   Après cela, qui osera dire que les élus locaux pédalent dans la semoule ?

lundi, 03 mai 2010

La catin, le vautour et le blaireau

Damoiselle Catin, au corps mince et formé

Soutenue par Vautour, muni des bonnes clés

Dans un joli palais trouva moyen d'entrer

Pour assouvir Blaireau, qui s'en laissa coûter.

 

Dans son nid parisien, Vautour le magnifique

Rêve de briller dans la lucarne magique.

Il y fit figurer damoiselle Catin

Qui fort se déhancha, médiatique tapin

Sous un zodiacal nom qui n'était pas le sien.

 

Pauvre petit Blaireau, son désir assouvi

Réalise trop tard que la catin mineur(e)

Lui coûtera moins que Femme de footballeur

Et que ses burnes, même vides

Paraissent plus que sa tête remplies.

 Henri Cool de Source